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Description

L'Anjou, ses vignes et ses vins de Paul Maisonneuve (1849-1927), monographie imprimée, impr. du commerce (Angers), 1925.

Page 233 - Chapitre XXI - Le verre à vin d'Anjou.

Source : Bibliothèque nationale de France, sur Gallica (voir). Document dans le domaine public. Ceci est valable dans l'Union européenne et dans les pays où le copyright a une durée de vie de 70 ans ou moins après la mort de l'auteur.

Texte : « LE VERRE A VIN D'ANJOU — 233

femme bien campé, formant la colonne du verre, s'enroule un serpent à

sonnette (il en a une au bout de la queue). Sur sa tête, la femme porte

une vasque étroite, du bord de laquelle émerge la tête du serpent, la gueule

largement ouverte. C'est par là que le vin doit être bu. Mais cela n'est

possible qu' « à la régalade », à la manière du moissonneur qui lève

son baril un peu au-dessus de sa bouche, laquelle largement ouverte reçoit

le filet liquide.

« Il n'est pas défendu de rire un peu, surtout en pareille matière. Aussi

le jury n'a-t-il pas pris en mauvaise part cet autre envoi, qui lui est arrivé

avec la mention « très fragile ». Le paquet ouvert, on s'est trouvé en

présence d'un cornet de papier collé par la pointe sur un morceau de carton

trilobé. L'inventeur de ce verre très spécial attire l'attention sur la facilité

que l'on aura, si le verre paraît trop élevé, à le diminuer d'un coup de

ciseaux. La tribu des pince-sans-rire a encore aujourd'hui de joyeux repré-

sentants.

« Il est tel inventeur qui ne brille pas par un excès de modestie. « J'ai

le plaisir, écrit-il, de vous présenter trois projets qui résument toutes les

qualités désirées. »

« Revenons au grave. je me trompe, je veux dire au vin d'Anjou.

« L'un des concurrents, qui est un maître (1), développe à l'appui du

projet de verre qu'il a envoyé, quelques considérations sur la façon dont,

selon lui, se pose le problème du « Verre d'Anjou ». Avec raison, il fait

remarquer qu'en réalité le « Verre à Bordeaux », le « Verre à Madère »,

le « Verre à liqueur », n'existent pas comme forme spéciale. Ils dérivent

nettement du verre ordinaire et n'en diffèrent que par leur contenance.

Deux verres seulement existent hors série, la coupe et la flûte, qui sont

bel et bien « verres à Champagne ».

Or, pour créer un troisième type de verre, qui sera consacré au Vin

d'Anjou, de quoi s'inspirera-t-on ? Du caractère de la vieille province

d'abord ; ensuite de la liqueur aux riches éclats ; enfin, de son précieux

parfum.

« Or, l'Anjou est essentiellement féodal ; une forme altière, aristocra-

(1) M. RECOUVREUR, Conservateur du Musée Pincé. »

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