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'''Morannes''' est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au nord de [[Brissarthe]], en bordure du département de la Mayenne. | '''Morannes''' est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au nord de [[Brissarthe]], en bordure du département de la Mayenne. Elle abrite plusieurs bâtiments historiques, dont une église et des demeures anciennes. | ||
Ses habitants se nomment les Morannais(es). | Ses habitants se nomment les Morannais(es). | ||
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== Situation administrative == | == Situation administrative == | ||
Un regroupement intervient le {{date|1{{er}} janvier 2016}} entre les communes de [[Chemiré-sur-Sarthe]] et de Morannes, donnant naissance à la [[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|commune nouvelle]] de [[Morannes-sur-Sarthe]]. Siège de la nouvelle entité, Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BCL-2015-69]]'', du 2 novembre 2015 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)]].</ref>. Morannes devient commune (chef-lieu) non déléguée au sein de la nouvelle commune<ref>Insee, ''Historique des communes : commune Morannes (49220)'', janvier 2018</ref>. Dès lors, la commune cesse d'exister. Gilbert Kahn en est son dernier maire. | Un regroupement intervient le {{date|1{{er}} janvier 2016}} entre les communes de [[Chemiré-sur-Sarthe]] et de Morannes, donnant naissance à la [[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|commune nouvelle]] de [[Morannes-sur-Sarthe]]. Siège de la nouvelle entité, Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BCL-2015-69]]'', du 2 novembre 2015 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)]].</ref>. Morannes devient commune (chef-lieu) non déléguée au sein de la nouvelle commune<ref>Insee, ''Historique des communes : commune Morannes (49220)'', janvier 2018</ref>. Dès lors, la commune cesse d'exister. Gilbert Kahn en est son dernier maire<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Morannes-sur-Sarthe-Daumeray. « Un nouveau chapitre de vie s'écrit »'', 27 décembre 2021</ref>. | ||
Elle est jusqu'alors intégrée à la communauté de communes [[Communauté de communes des Portes-de-l'Anjou|des Portes-de-l'Anjou]], et se trouve dans le canton [[Canton de Tiercé|de Tiercé]] et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]] (av. 1926 [[Arrondissement de Baugé|de Baugé]]). Son code commune (Insee) est 49220 et son code postal est 49640. Ses habitants s'appellent les Morannais, Morannaises. Sa population est de {{unité|1599|habitants}} en 1999, {{formatnum:1660}} en 2006 et {{formatnum:1800}} en 2013<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/1999|1999]], [[Population de Maine-et-Loire/2006|2006]], [[Population de Maine-et-Loire/2013|2013]])</ref>. | |||
Un nouveau rapprochement intervient début 2017 avec la [[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|création de la commune nouvelle]] de [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] issue du regroupement des communes de [[Daumeray]] et de Morannes-sur-Sarthe, et dont le siège est fixé à Morannes-sur-Sarthe. L'ancienne commune de Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-116]]'', du 6 septembre 2016 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)]].</ref>{{,}}<ref>Insee, ''Commune de Morannes (49220), 2017 ([https://web.archive.org/web/20181114040709/https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/commune/COM49220-morannes | Un nouveau rapprochement intervient début 2017 avec la [[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|création de la commune nouvelle]] de [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] issue du regroupement des communes de [[Daumeray]] et de Morannes-sur-Sarthe, et dont le siège est fixé à Morannes-sur-Sarthe. L'ancienne commune de Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-116]]'', du 6 septembre 2016 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)]].</ref>{{,}}<ref>Insee, ''Commune de Morannes (49220), 2017 ([https://web.archive.org/web/20181114040709/https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/commune/COM49220-morannes lire])</ref>. | ||
== Histoire et patrimoine == | == Histoire et patrimoine == | ||
La ''villa'' fait partie dès l'origine de la dotation de l'évêché d'Angers. Les domaines de l'évêque forment une châtellenie. Une léproserie existe au {{XIIIs}}, remplacée par une aumônerie au {{XVe}}. Un hôpital est fondé au {{XVIIe}}. Morannes dépend au {{XVIIIe}} | La ''villa'' fait partie dès l'origine de la dotation de l'évêché d'Angers. Les domaines de l'évêque forment une châtellenie. Une léproserie existe au {{XIIIs}}, remplacée par une aumônerie au {{XVe}} avec chapelle. Un hôpital est fondé au {{XVIIe}}. Malgré les fortifications du bourg, la place est pillée au {{XVIe}} s. durant les guerres de Religion. Le château, déjà ruiné à cette époque, disparaît ensuite totalement. Morannes dépend au {{XVIIIe}} de l'élection et subdélégation de La Flèche, du grenier à sel de Sablé, du baillage d'Angers. La Chouannerie étant active dans la région à cette période, la garde nationale et des troupes régulières s'y fortifient<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|477-478}}</ref> | ||
Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Morannes)'', 2012</ref> : | Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Morannes)'', 2012</ref>{{,}}<ref>Mairie de Morannes, ''Patrimoine'', mars 2015</ref> : | ||
* [[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire| | * Le château des Roches, reconstruit au {{XIXs}}, important domaine avec vaste enceinte ; | ||
* | * L'[[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire|église]] Saint-Aubin (inscrite MH), des {{XIIe}}, {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XIXs}}s ; | ||
* La Fontaine de Jobs, située à côté de l'église ; | |||
* | * Le logis de l'Asnerie (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, à l'origine maison seigneuriale avec chapelle, enceintes et fossés ; | ||
* | * Le manoir de Gennetay (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, château sur la rive droite de la Sarthe ; | ||
* | * Le manoir des Grignons, rue de Grignons, des {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XVIIs}}s, a conservé l'essentiel de sa structure d'origine ; | ||
* | * Le domaine de la Panne, logis dit de la Tête Noire, des {{XVe}} et {{XVIs}}s ; | ||
* Le manoir de Chandemanche (inscrit MH, également sur la commune de Daumeray), manoir médiéval ceinturé de douves en eau, du {{XVs}} ; | |||
* Le moulin à blé dit le Grand-Moulin ; | |||
* L'ancien prieuré de Juigné (inscrit MH), corps d'habitation médiéval des {{XIIIe}} et {{XVs}}s. | |||
Présence de plusieurs vieilles demeures du Moyen Âge et de la Renaissance<ref name="cport-1978" />. | Présence de plusieurs vieilles demeures du Moyen Âge et de la Renaissance<ref name="cport-1978" />. | ||
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La bibliothèque fait partie du réseau des [[Bibliothèque de Durtal|bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe]]<ref>Réseau des bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe (CCALS), ''Bibliothèque de Durtal'', novembre 2019</ref>. | La bibliothèque fait partie du réseau des [[Bibliothèque de Durtal|bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe]]<ref>Réseau des bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe (CCALS), ''Bibliothèque de Durtal'', novembre 2019</ref>. | ||
On pratique sur son territoire la [[boule de fort]]<ref>Fédération française de Boule de fort (FFBDF), ''Liste des sociétés adhérentes'', 2019-2025</ref>, ainsi que [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|la pêche]] sur la [[Sarthe]], entre Morannes et [[Briollay]]. | On pratique sur son territoire le football, le basket, le tennis, le judo, la gymnastique et la [[boule de fort]]<ref>Mairie de Morannes, ''Sport'', mars 2015</ref>{{,}}<ref>Fédération française de Boule de fort (FFBDF), ''Liste des sociétés adhérentes'', 2019-2025</ref>, ainsi que [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|la pêche]] sur la [[Sarthe]], entre Morannes et [[Briollay]]. | ||
== Espace et territoire == | == Espace et territoire == | ||
Morannes s'étend sur {{unité|40.73|km|2}} ({{unité|4073|hectares}}) et son altitude varie de 17 à {{unité|66|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe dans le Baugeois sur les plateaux du Haut Anjou<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. Venant du département voisin de la Mayenne, la rivière la [[Sarthe]] traverse son territoire | Morannes s'étend sur {{unité|40.73|km|2}} ({{unité|4073|hectares}}) et son altitude varie de 17 à {{unité|66|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe dans le [[Baugeois]] sur les plateaux du Haut Anjou<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. Venant du département voisin de la Mayenne, la rivière la [[Sarthe]] traverse son territoire et en marque sa limite Ouest<ref>[[Sarthe|Sarthe (rivière)]], 2010</ref>. | ||
Balades et randonnées : | Balades et randonnées : | ||
* Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ; | * Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ; | ||
* [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. La zone des Basses vallées angevines est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>. | * [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. La zone des Basses vallées angevines est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>. | ||
Localités aux alentours : [[Chemiré-sur-Sarthe]] ({{unité|1.2|km}}), [[Brissarthe]] ({{unité|5.4|km}}), Saint-Denis-d'Anjou (53) ({{unité|5.6|km}}), [[Miré]] ({{unité|5.8|km}}), [[Daumeray]] ({{unité|6.2|km}}), Pincé (72) ({{unité|6.3|km}}), Notre-Dame-du-Pé (72) ({{unité|7.0|km}}), Précigné (72) ({{unité|7.3|km}}), [[Contigné]] ({{unité|7.7|km}}) et [[Châteauneuf-sur-Sarthe]] ({{unité|9.0|km}})<ref>Lion1906 (Lionel Delvarre), ''Distances à partir de Morannes (49)'', juin 2010 — Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).</ref>. | |||
[[File:morannes_place_2017a.jpg|center|thumb|alt=Photographie d'une place du village.]] | |||
== Célestin Port (1876) == | |||
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. --> | |||
Marson dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1876<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 737-740</ref> : | |||
{{citation|'''Morannes''', canton de Durtal (17 {{abréviation|kil.|kilomètres}}), {{abréviation|arrond.|arrondissement}} | |||
de Baugé (37 kil.) ; — à 36 kil. d’Angers. — | |||
''Villa Moredena'' 844 (D. Bouq., VIII, 437). — | |||
''Curtis Morenna'' 1010-1031 (1{{er}} Cartul. St-Serge, | |||
p. 11). — ''Morenna sedes episcopalis'', 1028 | |||
(Ronc., Rot. 1, ch. 1). — ''Morenna'', ''sedis episcopalis'' | |||
''villa'', 1050 circa ({{abréviation|Ib.|Ibidem, même endroit}}, ch. 27). — ''Mauredina'' | |||
1047 circa (Daumeray, ch. or.). — ''Villa que'' | |||
''dicitur Morenna'' 1037-1047 (G 785, ch. 2). — | |||
''Potestas Morenne'' 1047-1081 (2{{e}} Cart. Saint-Serge, | |||
p. 299). — ''Morennensis pagus scilicet'' | |||
''Andecavensis'' 1060 circa (Pr. de Daumeray, | |||
ch. or. 5). — ''Vicus Morenne'' 1102-1114 (2{{e}} Cart. | |||
St-Serge, p. 184). — ''In Morenneio'' 1102-1124 | |||
(Ronc., Rot. 2, ch. 98). — ''Morennœ'' 1134-1150 | |||
(Ibid., p. 87 et 195). — ''Villa'', ''leprosaria de'' | |||
''Morenna'' 1265 (Juigné-la-P., ch. or.). — ''Morenne'' | |||
1540-1560 (Et.-C.). — Entre le département | |||
de la Sarthe, à l’E., Daumeray (7 kil.), au | |||
{{abréviation|S.-E.|sud-est}} et au S., le département de la Mayenne au | |||
N., et les communes de Chemiré (2 kil.), Contigné | |||
(10 kil.), Brissarthe (5 kil.), sur la rive | |||
droite de la Sarthe. | |||
Le chemin de grande communication d’Angers | |||
à Sablé traverse le territoire dans toute sa longueur | |||
et le bourg, rejoint à 100 {{abréviation|mèt.|mètres}} du bourg | |||
vers S. par le chemin de grande communication | |||
de Durtal. — Du bourg même, vers l’O., part la | |||
route {{abréviation|départ.|départementale}} de Morannes à Laval, qui y traverse | |||
la Sarthe, depuis 1840, sur un pont suspendu. | |||
La ligne de fer monte directement du S. au N. | |||
entre la Sarthe, dont elle domine les prairies, et | |||
le chemin de grande communication qu’elle coupe | |||
une première fois, à l’extrémité du bourg vers S., | |||
en y installant une station (1865), et de nouveau | |||
vers N.-E. tout auprès de Pendu, au moment de | |||
pénétrer dans le département de la Sarthe. | |||
La Sarthe descend du N.-E., reçoit à l’entrée | |||
même, à droite, le {{abréviation|ruiss.|ruisseau}} de la Rétaudière, coupe | |||
un angle du territoire, anime sur les deux rives | |||
les moulins, à droite, des Colombeaux, à gauche, | |||
de Pendu, et se dégageant par une large courbe | |||
pour former la limite intérieure vers l’O., prend | |||
sa direction vers S., passe jusque sous le bourg, | |||
où elle reçoit à gauche le ruiss. des Roches, plus | |||
bas les boires des Coutances et des Rivières, et | |||
s’échappe derrière un groupe d’Iles. — Les ruiss. | |||
d’Ecorce et de Laigné, qui ont traversé la commune, | |||
y affluent un peu en dehors sur Daumeray. | |||
En dépendent les vill. ou ham. de Pendu | |||
(12 {{abréviation|mais.|maisons}}, 61 {{abréviation|hab.|habitants}}), de la Jaltière (23 mais., | |||
67 hab.), de Juigné (28 mais., 78 hab.), de la | |||
Rotière (5 mais., 22 hab.), de Lantivelle (8 mais., | |||
21 hab.), de la Noue (11 mais., 50 hab.), le château | |||
des Roches, et près de 200 fermes ou écarts. | |||
Superficie : 4,072 {{abréviation|hect.|hectares}}, dont 90 en lignes, | |||
265 en bois. | |||
Population : 480 feux, 1,175 hab. en 1720-1726. | |||
— 550 feux, 2,467 hab. en 1789. — 2,600 h. | |||
en 1800. — 2,841 hab. en 1831. — 2,826 hab. en | |||
1841. — 2,803 hab. en 1851. — 2,564 hab. en | |||
1861. — 2,560 hab. en 1866. — 2,401 hab. en | |||
1872, — dont 1,033 au bourg (326 mais., 404 {{abréviation|mén.|ménages}}), | |||
étalé tout le long d’une courbe de la Sarthe, au | |||
débouché d’une petite vallée bordée par deux | |||
hautes buttes. Il a conservé encore, surtout dans | |||
la rue centrale et par derrière, sur la rue extérieure | |||
vers l’E., son aspect antique, ses vieilles | |||
auberges, deux ou trois hôtels aux larges cours, | |||
aux portails armoriés, V. ''Grignon'' et ''la Panne''. | |||
Deux foires, le 3 mai et le 6 septembre, furent | |||
autorisées en 1702 ; mais elles étaient à peu près | |||
« tombées à rien » dès avant 1789, ainsi que les | |||
marchés du jeudi ; — aujourd’hui quatre foires | |||
le 1{{er}} jeudi de mars, de mai, de septembre, de | |||
décembre, cette dernière créée par arrêté du | |||
15 septembre 1863. — Marché les autres jeudis. | |||
— Une assemblée y réunit, le 2{{e}} dimanche d’août, | |||
en un banquet, les mariniers de la Sarthe. | |||
La mesure locale comptait 12 boisseaux pour | |||
20 1/2 des Ponts-de-Cé. | |||
Recette de poste — et télégraphe. — Chef-lieu | |||
de Perception pour Morannes, Daumeray, | |||
Etriché. | |||
Mairie, formant un rez-de-chaussée avec perron. | |||
— Ecole communale de garçons (Frères du | |||
Mans). — Ecole publique de filles (Sœurs de | |||
Ste-Marie d’Angers). — Salle d’asile dans l’ancien | |||
local de l’école des garçons. | |||
L’Eglise, dédiée à saint Aubin (succursale, | |||
30 septembre 1807), a subi diverses restaurations, | |||
qui l’ont successivement déformée. La façade à pignon, | |||
soutenue de quatre hauts contreforts, s’ouvre | |||
par un portail ogival, de trois arceaux en retrait, | |||
dont deux décorés de zigzags ; au-dessus, une | |||
grande fenêtre à meneau tréflé. La nef, en petit | |||
appareil irrégulier, avec porte romane latérale | |||
vers sud, comprend trois travées dont l’ancien | |||
lambris en berceau a été remplacé par une | |||
voûte ogivale en briques. Il était autrefois peint, | |||
comme les murs latéraux, où apparaît encore la | |||
représentation d’''Adam et Eve''. Quatre énormes | |||
piliers encadrent le transept, dont le bras droit communique | |||
de la nef au chœur par un étroit arceau. — | |||
Le chœur carré, en style Plantagenet XII{{e}} s., avec | |||
grand autel provenant de l’église St-Serge d’Angers, | |||
s’ouvre à droite et à gauche sur des chapelles | |||
latérales, ajoutées au XV{{e}} s. en prolongement | |||
des bras du transept ; — sur le côté droit, une | |||
double fenêtre à meneaux et quatrefeuilles, l’autel | |||
décoré d’une statue de St Aubin et d’une ''{{abréviation|Pieta|Vierge de Pitié}}'' ; | |||
— à gauche, un grand et bel autel de marbre, plaqué | |||
au mur, en forme de triptyque, avec fronton, | |||
couronnement, larges guirlandes de fleurs sculptées | |||
enlaçant dans trois niches les statues, moins | |||
anciennes, de ''St Louis'', de ''la Vierge'' et de ''saint'' | |||
''Jean''. C’est l’ancien grand autel, consacré le 16 septembre | |||
1663 par l’évêque Henri Arnauld, dont il | |||
conserve les armes, et reporté là du fond du | |||
chœur par les derniers travaux de restauration. | |||
A côté, un petit monument rappelle la mémoire | |||
du curé Pierre Abélard, mort le 22 avril 1832, | |||
âgé de 86 ans. — A l’entrée, un antique bénitier | |||
de pierre à pied réticulé ; un autre en marbre avec | |||
l’inscription : M:M:1768. — Dans la travée antérieure, | |||
vers S. une belle fenêtre romane a conservé | |||
sa large bordure en zigzag, couronnée d’un | |||
fer à cheval, avec un chapiteau formé d’entrelacs et | |||
de serpents (XII{{e}} s.). — Dans la nef, une copie de | |||
''Descente de Croix'' de Jouvenet par M. Morain. — | |||
L’abside, à fond plat, est décorée de vitraux de | |||
Thierry, d’Angers, 1862, représentant diverses | |||
scènes de la vie de la Vierge et du Christ. — Au-dessus | |||
du transept, s’élève la masse du clocher, | |||
à base carrée avec une double fenêtre géminés | |||
du XII{{e}} s. sur chaque face. — A l’angle S. extérieur | |||
de la nef, on montre un puits avec chape ogivale | |||
de bois, dit ''la Fontaine-des-Jobes'', seul souvenir | |||
qui reste d’un surnom autrefois volontiers | |||
donné aux habitants. | |||
Le Presbytère a été reconstruit en 1854 | |||
(arch. Duvêtre). | |||
Aucune trace celtique n’est signalée sur le territoire ; | |||
— mais dès les temps gallo-romains, c’est un | |||
des principaux passages de la Sarthe, où se réunissent | |||
les voies de Laval par St-Denis d’Anjou, de Châteaugontier | |||
par Miré, de Baugé par Durtal, du Mans | |||
par Sablé et plusieurs autres secondaires. C’est cette | |||
dernière que suivent les Normands en 866 se rendant | |||
à Brissarthe et dont j’ai cru reconnaître quelques | |||
vestiges, aux abords de Reuzérieux ec vis-à-vis | |||
la Bouvardière. — En 1849 il a été découvert | |||
aux Roches, à plus d’un kil. de l’église | |||
vers N., un cimetière, dont une tombe en forme | |||
d’auge renfermait une fibule et une aiguillette et | |||
bronze, une agrafe d’argent, une monnaie fruste | |||
de Dioclétien et a pu être prise pour celle d’un | |||
guerrier Franc (V-VI{{e}} s.). | |||
La ''villa'' fut comprise dans la première dotation | |||
par les rois de l’Evêché d’Angers et lui fut | |||
confirmée en 864 par l’empereur Charles le | |||
Chauve. C’est le centre principal du pays, jusqu’à | |||
la fondation par le comte du château de Châteauneuf | |||
qui le domine et rallie les forces vives. La | |||
ville, ''vicus'', reste encore an XI{{e}} s. le centre d’un | |||
canton important, ''potestas'', et toujours l’un des | |||
principaux domaines de l’évêque, une de ses résidences | |||
aimées, ''sedes episcopalis'', qu’on voit dès | |||
le XIII{{e}} s. qualifiée de châtellenie et qui s’accroît | |||
en 1432 par l’acquêt de la baronnie de Grattecmisse. | |||
La paroisse est évidemment des plus antiques. | |||
Le curé était de droit aumônier de l’évêque. Ai | |||
XIV{{e}} s. la cure, ce semble, était dédoublée avec | |||
deux titulaires, comme en plusieurs autres paroisses | |||
du diocèse. Fougeré, Mouliherne, Gonnord. Il | |||
n’en est plus trace au XV{{e}} s., l’évêque du reste | |||
conservant le gouvernement direct et personnel | |||
de la paroisse. | |||
Curés : Nic. Pinpenelle, 1309, ''rector pro | |||
parte''. — Raoul Servain, 1378. — Marie Berthelot, | |||
1455. — Phil. de Luxembourg, archidiacre | |||
en l’église du Mans, 1471. — Jean Vivant. | |||
1543. — Samson Leduc, 1570. — Et. Gilbert, | |||
1593. — Christ. Mouteul, précédemment curé | |||
de Brissarthe, installé le 18 juin 1595, † le 19 février | |||
1624. — Pierre Mouteul, son neveu, qui | |||
signe curé dès le 24 janvier 1624 jusqu’en 1642, | |||
mort le 12 mai 1643. — Julien Moussaint, installé | |||
le 26 janvier 1643, † le 7 juillet 1653. Il reçoit | |||
en 1645 une parcelle des reliques de saint Aubin, | |||
dont les religieux de St-Aubin d’Angers avaient le | |||
9 août gratifié leur barbier et chirurgien, M<sup>e</sup> René | |||
Godin, originaire de Morannes. — Nic. Corbin, | |||
1654, † le 1{{er}} septemb. 1662. — Christ. Lemercier, | |||
bachelier en droit canon de la Faculté de Paris, | |||
avril 1663. Dans l’année même est bénite et consacrée | |||
l’église restaurée. — Jean-Bapt. Nivard, | |||
1674, qui résigne au profit de son neveu en 1706 | |||
et meurt le 6 octobre 1707 au Petit-Houssay, âgé | |||
de 87 ans. — René Portais, sacriste et aumônier | |||
de Morannes, installé le 26 septembre 1706, † le | |||
11 octobre 1709, âgé de 70 ans. Il avait fait à ses | |||
frais et bénit le 28 juillet précédent les statues | |||
de St Jean, de St Pierre et de St Paul et deux | |||
images d’anges en adoration. — Jacques Leroy, | |||
14 mars 1710, 1741. — J.-B. Viel, 1743, † le | |||
7 février 1754, âgé de 51 ans. — Mic. Mâchefer, | |||
installé le 14 février 1754, qui résigne en septembre | |||
1783 au profit du vicaire et meurt le 24 décembre | |||
suivant, âgé de 68 ans. — Jacq.-Franç. Brisson, | |||
12 septembre 1783, qui prête le serment constitutionnel. | |||
— Le vicaire Urbain-Yves Desplaces, | |||
aumônier de la garde nationale de Morannes, | |||
fut tué dans un duel au fusil, le 11 décembre | |||
1791, par Fillon du Poteau, qu’à sept ou huit ans | |||
de là les Chouans massacrèrent, avec son beau-père | |||
Coustard, sur la route de Sablé. | |||
« De tout temps et ancienneté » est-il dit en 1587, | |||
une école paroissiale se tenait dans une chambre | |||
joignant la chapelle St-Nicolas et dont les réparations | |||
d’entretien étaient payées sur les revenus | |||
de la confrérie de la Conception de Notre-Dame. | |||
— Le 1{{er}} juin 1664 l’abbé Franc. Marsolleau | |||
légua une soumme de 900 livres pour fonder une | |||
rente « pour le soustien du maistre d’écolle. » | |||
A l’entrée du bourg, au carrefour de deux chemins, | |||
s’élevait, au centre d’un cimetière, une antique | |||
''chapelle de la Madeleine'', « oratoire assez | |||
considérable », en totale ruine et depuis longtemps | |||
abandonnée, quand l’évêque, par ordonnance du | |||
24 octobre 1769, en autorisa la démolition, à | |||
charge d’y planter une croix stationale. Reconstruite | |||
depuis la Révolution, elle a été de nouveau | |||
supprimée, — avec les tombes qui l’entouraient, | |||
parmi lesquelles celles de Guill. Le Maire, V. ''ce'' | |||
''nom'', — pour ouvrir le débouché de la gare. | |||
Il est fait mention d*une léproserie dès le | |||
XIII{{e}} s., — d’une aumônerie au XV{{e}} s., avec chapelle | |||
et « houstel » et jardins entre la rivière, le | |||
cimetière et le chemin de l’église. L’ordre de St-Lazare | |||
s’était, comme partout, emparé des revenus, | |||
200 livres de rente, et avait délaissé la fondation. | |||
L’hôpital actuel l’a remplacée au XVII{{e}} s. | |||
La chapelle en est réconciliée le 20 juillet 1720 | |||
et le cimetière bénit le 9 mai 1747. Dans la chapelle | |||
s’y lit encore l’épitaphe de Renée-Barbe | |||
Dupont, principale bienfaitrice de la maison, | |||
morte le 22 août 1767, au service des pauvres. | |||
— Les deux tableaux, ''St Vincent de Paul'', et | |||
la ''Présentation au Temple'', ont été donnés | |||
par elle. — On y recevait comme à Angers, tous | |||
les pauvres malades, sans destination de pays ni | |||
de religion, autant que la place y pouvait suffire. | |||
— Il vient d’être reconstruit (arch. Duvêtre), avec | |||
la chapelle au centre, entre les deux ailes. | |||
Le château seigneurial s’élevait à 300 mèt. du | |||
bourg actuel vers l’E., sur la droite du chemin de | |||
Daumeray, conservant encore au XVI{{e}} s. son vaste | |||
portail, haut de 40 pieds, long de 42, large de 30, | |||
avec arche voûtée et herse, le reste ruiné peu à | |||
peu, faute d’entretien, le tout bientôt après si bien | |||
disparu, qu’il n’en restait plus vestige au XVIII{{e}} s. | |||
ni mémoire. L’évêque descendait alors à Grignon, | |||
chez son secrétaire Musard et ne manquait pas d’y | |||
venir chaque année passer deux ou trois semaines. | |||
— Il en était advenu de même des bois, | |||
principale richesse du domaine, pillés de toute | |||
main et peu à peu anéantis. — Le four à ban | |||
s’élevait près l’église, reconstruit par l’évêque | |||
H. de Bueil, ainsi que la halle ou cohue voisine | |||
pour la boucherie et le marché. — Deux moulins | |||
avec une grande chaussée pavée entravaient la | |||
rivière, au-dessous d’un pont de 7 arches en | |||
pierre et d’un pont de bois de 60 à 80 pieds | |||
de long. Un troisième moulin à draps fut ajouté | |||
en 1453 près le moulin à tan, le tout transformé | |||
en véritable fort pendant les guerres. Des | |||
lettres royaux de mars 1588 autorisèrent les habitants | |||
à enclore le bourg de fossés et de murailles, | |||
qui n’étaient pas achevées sans doute, quand un | |||
parti ligueur s’y installa. Le 20 novembre 1589, | |||
Puicharic surprit le bourg et le mit au pillage, | |||
mais il fut réduit à repartir en laissant l’ennemi | |||
campé dans les moulins et dans un fort de l’Ile | |||
des Vigneux. Le 31 août 1592 seulement, le prince | |||
de Conti et le maréchal d’Aumont, avec deux | |||
pièces de canon, s’en rendirent maîtres en saccageant | |||
de nouveau tout le pays. La garnison | |||
des capitaines Loiselier et la Tour, qui y demeura | |||
six mois, mit, en partant, le feu aux moulins. | |||
Ils étaient reconstruits dès 1600. | |||
Le bourg en somme, jusqu’à cette époque, un | |||
« des plus gros lieux de la province après les | |||
villes murées », et seul passage des marchands | |||
du Maine à Angers, de Tours et d’Anjou vers la | |||
Flèche et Châteaugontier, fut ruiné par l’ouverture | |||
de 1750 à 1789 de grandes voies nouvelles | |||
qui le laissaient à l’écart et par la concurrence | |||
des foires de Châteauneuf, Sablé, Durtal et Saint-Denis-d’Anjou. | |||
La paroisse dépendait de l’Archiprêtré et de | |||
l’Election de la Flèche, du District en 1788 de | |||
Sablé, en 1790 de Châteauneuf. | |||
Elle devient un des plus ardents foyers de la | |||
Chouannerie, — puis un cantonnement républicain, | |||
abrité vers N., vers l’E. et vers S. par de | |||
forts retranchements avec cinq portes et défendu | |||
par une garde nationale active et des compagnies | |||
de l’armée régulière. Le 26 floréal an VII (15 mai | |||
1799) le commissaire de l’administration cantonale, | |||
Millière, y fut pourtant assassiné dans sa | |||
maison en plein jour, d’un coup de poignard à | |||
la gorge, par le chouan Guittet, dit St-Martin, | |||
déguisé en sergent de ligne, qui s’échappa, avec | |||
ses quatre compagnons. | |||
Maires : Jacq. Brouard, septembre 1789. — | |||
Négrier, 1792, — Fillon-Dupin, 1{{er}} messidor | |||
an VIII, démissionnaire le 15 mars 1814. — | |||
Négrier-Fillon, 5 avril 1814, démissionnaire | |||
en août. — Charles-Louis-Armand, comte de | |||
Terves, 13 août 1814, installé le 25 septembre. | |||
— Bordereau-Bardoul, 7 avril 1815. — Ch.-H. | |||
de Terves, 13 juillet 1815. — Jacq. Gaullier, | |||
21 novembre 1818. — Hyacinthe de Quatrebarbes, | |||
4 mars 1823. — Franç.-Marie Grille, | |||
notaire, 29 mars 1823, démissionnaire en juillet | |||
1829. — Prosper Fillon, 14 septembre 1830, | |||
nommé percepteur Tannée suivante. — Rémy | |||
Négrier, 2 décembre 1831. — René Bertrand, | |||
11 août 1836. — René Négrier fils, 20 novembre | |||
1837. — Pierre Bodereau, 20 août 1848. — | |||
J.-Bapt. Drouet, V. ''ce nom'', anc. pharmacien à | |||
Angers, et professeur de chimie à l’Ecole de médecine | |||
et à l’Ecole supérieure. Marié en 1843 à | |||
Morannes, il s’y retire et est nommé maire en | |||
juillet 1852, † le 5 mai 1864. — Charron, 1864. | |||
— Prosper Fillon, anc. maire, 1870, † le 14 avril | |||
1874. — Charron, en fonctions, mai 1876. | |||
<small>Arch. de M.-et-L. B Cahiers ; C 189 ; G 117-191 ; L Révolution. — Arch. commun. Et.-C. — Mss. 709 et 956. — Grille, Bouquet de Violettes, p. 187-188. — ''Alman. hist.'' de 1875, p. 47. —''Répert. arch.'', 1861, p. 130 ; 1868, p. 475 ; 1869, p. 34. — Louvet, dans la ''Révue d’Anjou'', 1854, t. II, p. 166 et 273. — Pour les localités, voir, à leur article, Grignon, Chartres, Juigné-la-Prée, les Roches, l’Anerie, Boistesson, Mont-plant, Chandemanche, le Buron, le Gennetay, Cutaison, Pendu, etc. </small> }} | |||
== Notes == | == Notes == |