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== L'auteur == | == L'auteur == | ||
Marc Leclerc<ref>Leclerc, Marc (1874-1946)</ref> naît en 1874 à Provins, en Seine-et-Marne. Homme de lettres, peintre, décorateur et conférencier, il veut donner ses lettres de noblesse au patois angevin. Il écrit des « [[rimiaux]] » comme ''La lettre à Marie'' | Marc Leclerc<ref>Leclerc, Marc (1874-1946)</ref> naît en 1874 à Provins, en Seine-et-Marne<ref name="notice">Bibliothèque nationale de France, [https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11911959f/PUBLIC Notice d'autorité personne - Leclerc, Marc (1874-1946)], 11 mai 2005</ref>. Homme de lettres, peintre, décorateur et conférencier, il veut donner ses lettres de noblesse au patois angevin. Il écrit des « [[rimiaux]] » comme ''La lettre à Marie'' et devient un grand écrivain et un poète régionaliste. Il publie en 1913 les ''Rimiaux d'Anjou'', premier ouvrage important de la littérature angevine. | ||
Artiste, il participe en 1914 au concours de création du [[verre à vin d'Anjou]]. | Artiste, il participe aussi en 1914 au concours de création du [[verre à vin d'Anjou]]. | ||
En 1919, il est l'un des membres fondateurs de l'Association des écrivains combattants | Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé et combat notamment à Verdun. En 1919, il est l'un des membres fondateurs de l'Association des écrivains combattants dont il sera l'un des vice-présidents<ref>Association des écrivains combattants, ''Les membres fondateurs de l'A.E.C.'', 10 juin 2010</ref>. | ||
Il côtoie André Bruel, éditeur et écrivain angevin, à qui il lègue deux coffrets de fiches manuscrites sur les auteurs angevins. Il rencontre [[Émile Joulain]], qui devient poète patoisant angevin et qui publie en 1943 son premier recueil dont Marc Leclerc lui rédige la préface. | Il côtoie André Bruel, éditeur et écrivain angevin, à qui il lègue deux coffrets de fiches manuscrites sur les auteurs angevins. Il rencontre [[Émile Joulain]], qui devient poète patoisant angevin et qui publie en 1943 son premier recueil dont Marc Leclerc lui rédige la préface. | ||
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[[Paul Maudonnet]] crée en 1944 des figurines parées de costumes angevins, ''[[les Naulets d'Anjou]]'', d'après une galerie de portraits que lui suggère Marc Leclerc. | [[Paul Maudonnet]] crée en 1944 des figurines parées de costumes angevins, ''[[les Naulets d'Anjou]]'', d'après une galerie de portraits que lui suggère Marc Leclerc. | ||
Il séjourne pendant les dix dernières années de sa vie à La Ménitré, commune où s'installe en 1969 [[Festival de folklore international et fête des coiffes| | Il séjourne pendant les dix dernières années de sa vie à La Ménitré, commune où s'installe en 1969 la [[Festival de folklore international et fête des coiffes|fête des coiffes]]. | ||
Marc Leclerc meurt à La Ménitré en [[1946]]. Poète patoisant, il est devenu une référence de la littérature angevine, comme le sont Émile Joulain et [[Yvon Péan]] | Marc Leclerc meurt à La Ménitré en [[1946]]<ref name="notice" />. Poète patoisant, il est devenu une référence de la littérature angevine, comme le sont Émile Joulain et [[Yvon Péan]]<ref>Association Les Plantagenets - compagnons de Marc Leclerc, ''L'histoire des naulets d'Anjou'', mars 2014</ref>{{,}}<ref>Université d'Angers - Département de lettres modernes et classiques, ''Les Angevins de la littérature - Actes du colloque des 14, 15, 16 décembre 1978'', Librairie Droz, 1979</ref>{{,}}<ref>Gérard Linden, ''La boule de fort par noms et par mots'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2007, p. 108</ref>{{,}}<ref>Chronique thématique, ''Chronique de la correspondance'', Éditions Chronique, 2013</ref>{{,}}<ref>Daniel Couturier, ''Charles Baussan, 1860-1955 : un angevin critique littéraire'', Hérault (Maulévrier), 2000</ref>{{,}}<ref>Georges Cesbron - Université d'Angers - Centre de recherche en littérature et linguistique de l'Anjou et des Bocages, ''Dix siècles de littérature angevine'', Presses de l'Université d'Angers, 1985</ref>. | ||
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''Craignant la peine inutile...'' | ''Craignant la peine inutile...'' | ||
</poem> | </poem> | ||
== Portrait (1913) == | |||
''Marc Leclerc'' par Lionel d'Hys, dans ''Le Cri d'Angers'', journal du dimanche 17 août 1913<ref>Lionel d'Hys, ''Silhouettes Littéraires : M. Marc Leclerc'', dans ''Le Cri d'Angers'', journal du dimanche 17 août 1913, 4{{e}} année, n° 33</ref> : | |||
{{citation|Silhouettes Littéraires : M. Marc Leclerc | |||
Notre excellent confrère l’Angevin | |||
de Paris annonce la publication prochaine | |||
des « Rimiaux d’Anjou », de | |||
M. Marc Leclerc. | |||
Ces « Rimiaux » ou « poésies patoisantes » | |||
ont l’ambition, largement réalisée | |||
du reste, de traduire dans une | |||
langue populaire, très imprégnée de la | |||
saveur du terroir angevin, l’âme paysanne, | |||
touchante et simple, étrangement | |||
sentimentale au fond, de ce pays | |||
d’Anjou, si attachant et si nuancé. | |||
Un certain nombre de pièces composant | |||
ces « Rimiaux » ont déjà connue | |||
la publicité des concerts et réunions | |||
littéraires qui ont consacré le double | |||
talent, de poète et d’interprète de M. | |||
Marc Leclerc. | |||
Car M. Lecler récite avec un naturel | |||
charmant, et en même temps il présente, | |||
il commente son œuvre, dans un | |||
langage élégant, averti, qui achève de | |||
fixer le caractère des « Rimiaux » lus | |||
ou déclamés. Toujours et partout, œuvre | |||
et compositeur ont obtenu un gros | |||
succès que la prochaine publication ratifiera. | |||
Pourquoi ? | |||
Eh ! mon Dieu, c’est simple et c’est | |||
ce que je voudrais dire en deux mots | |||
pour bien établir dans la pensée de nos | |||
lecteurs, une physionomie assez exacte | |||
de M. Marc Leclerc. | |||
On sait que le langage est essentiellement | |||
le fait de la nature humaine et il | |||
est possible d’arriver par de légitimes | |||
inductions jusqu’à son berceau, la loi | |||
de son développement étant une courbe | |||
dont un grand arc se passe dans l’inconnu, | |||
mais dont nous apercevons une | |||
fraction assez importante pour qu’il | |||
soit possible, comme l’a indiqué M. | |||
Renan, « d’en assigner l’équation et | |||
d’en découvrir le loyer. » | |||
On sent dès lors, comment les gens | |||
qui aiment leur pays, et ont cherché à | |||
en analyser les caractères, les finesses, | |||
les charmes, ont été par là même, appelés | |||
à tenter des efforts de langage, | |||
correspondant à leur sympathie. De | |||
ceux-la, on peut dire que leur patriotisme | |||
a été un peu leur grammaire et | |||
leur science, et c’est à eux que I’on doit | |||
non seulement une foule de documents | |||
et de souvenirs historiques, mais aussi | |||
de vivantes effigies des diverses étapes | |||
que le langage populaire a franchies | |||
pour les exprimer. | |||
Eh ! bien, M. Marc Leclerc aime son | |||
Anjou, à un point qui excite immédiatement | |||
la sympathie de ceux qui ne | |||
le connaissent pas ; il le chante avec | |||
une joie, un orgueil, une sentimentalité, | |||
une connaissance de cause, qui | |||
communiquent à ses poèmes leur solidité | |||
d’écriture, leur saveur rustique piquante, | |||
leur sensibilité langoureuse, | |||
Ils sont le reflet même de la conscience | |||
angevine, admirablement recueilli et | |||
rétracté, après avoir passé par ce prisme : | |||
l’âme du poète ! | |||
Et voilà pourquoi les « Rimiaux » | |||
constituent un des plus curieux documents | |||
littéraires, en même temps qu’une | |||
belle et bonne œuvre, saine, émouvante, | |||
pittoresque, coloriée, que tout | |||
Angevin se devra à lui-même de posséder | |||
dans sa bibliothèque comme dans | |||
sa pensée. | |||
Ajoutons que le volume, qui ne contiendra | |||
pas moins de 300 pages, sera | |||
illustré par l’auteur, d’une couverture | |||
en couleurs et de nombreux dessins. Il | |||
est en souscription jusqu’au I{{er}} octobre | |||
I9I3. On souscrit à la Société des | |||
Artistes Angevins, 74, rue du Cherche-Midi. }} | |||
== Bibliographie == | == Bibliographie == |