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(Catégorie:Brissac-Quincé) |
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{{Infobox quartier | {{Infobox quartier | ||
| qualité = ancienne commune | | qualité = ancienne commune | ||
| image = | | image = <!-- blason ou logo --> | ||
| territoire = [[Saumurois]] | | territoire = [[Saumurois]] | ||
| commune = [[Brissac-Quincé]] | | commune = [[Brissac-Quincé]] | ||
| libre = Fusion simple<br | | libre = Fusion simple <br>du 1{{er}} juin 1964 | ||
| carte = [[Fichier:Carte situation commune brissacquince.png|300px|center|link=Brissac-Quincé|Situation dans le département]] | |||
{{osm16|n=47.3563|o=-0.4698}} | |||
}} | }} | ||
'''Brissac''' est une [[Hameaux, quartiers et anciennes communes de Maine-et-Loire|ancienne commune]] de [[Maine-et-Loire]] (49) | '''Brissac''' est une [[Hameaux, quartiers et anciennes communes de Maine-et-Loire|ancienne commune]] de [[Maine-et-Loire]] (49) intégrée en 1964 à [[Brissac-Quincé]] et située au nord de [[Quincé]]. | ||
== Généralités == | |||
Brissac fusionne le {{date|1{{er}} juin [[1964]]}} avec [[Quincé]] (fusion simple) pour devenir Brissac-Quincé<ref>''Arrêté préfectoral du 11 mai 1964'', dans le ''Recueil des actes administratifs'' de la préfecture de Maine-et-Loire, 1964, p. 259.</ref>. Jusqu'alors, la commune de Brissac se trouve le canton [[Canton de Thouarcé|de Thouarcé]] (Brissac en 1793, Thouarcé en 1801) et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]]<ref name="cassini">École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Brissac-Quincé'', 2007</ref>. Le canton de Brissac comprenait les communes de Brissac, Les Alleuds, Charcé, Quincé, Vauchrétien et Saint-Ellier, auxquelles sont ajoutées en 1795 celles de Saulgé et Luigné<ref name="cport-1965" />. | |||
La population de Brissac est de {{unité|987|habitants}} en 1962<ref name="cassini" />. Ses habitants se nomment (gentilé) Brissacois, Brissacoise. | |||
[[ | La ville se développe d'abord sur sur le plateau dominant un coude de l'[[Aubance]]. Elle compte parmi les 32 villes closes de l'Anjou, dont 4 portes la ferme. L'église est sans doute établie en même temps que la seugneurie. La terre fait partie du domaine comtal et le premier château est vraisemblablement fondé à la fin du {{Xs}} par [[Foulques Nerra]] pour dominer la vallée de l'Aubance. Le château est reconstruit au {{XVIe}} s., avant qu'un nouveau soit édifié au {{XVIIe}}. Brissac dépend au {{XVIIIs}} de l'élection d'Angers, subdivision financière de la France de l'Ancien Régime<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|536-545}} (Brissac)</ref> | ||
La ville est mentionnée dans l'[[Encyclopédie Diderot - Tome 2|encyclopédie Diderot (1751)]]. | |||
{{ | Quelques éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Brissac-Quincé)'', mars 2012</ref>{{,}}<ref name="patrimoine-2022">Mairie de Brissac Loire Aubance, ''Journées européennes du patrimoine - Le patrimoine durable'', 5 septembre 2022, p. 4-6</ref>{{,}}<ref name="cport-1965" /> : | ||
* Le [[château de Brissac]] (classé MH), du {{XIe}} au {{XVIIs}} ; | |||
* L'église Saint-Vincent de Brissac (classée MH), du {{XVIs}} ; | |||
* La fontaine de Rollée, ancienne fontaine publique, seul point d'eau pour les habitants de Brissac jusqu'en 1816. | |||
Située au nord de [[Quincé]], Brissac s'étend sur une superficie de {{unité|65|hectares}}. Dans les années 1960, la plupart des habitants ont leurs terres et leurs vignes en dehors de la commune<ref name="cport-1965" />. | |||
[[File:brissacquince chateau 2012.jpg|center|thumb|alt=Photographie du château]] | |||
== Célestin Port (1874) == | |||
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. --> | |||
Blaison dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1874<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 509 à 513</ref> : | |||
{{citation|'''Brissac''', petite ville, canton de Thouarcé | |||
(13 kil.), arrond. d’Angers (18 kil.). — ''Bracaseacum'' | |||
1030 (Cartul. St-Maur, ch. 8). — ''Castrum'' | |||
''de Brachosacho'' 1050 (G Cunaud). — ''Bracasac'' | |||
1067 (Cartul. Saint-Maur, ch. 38). — ''Brachesac'' | |||
1060-1066 (Ronc., Rot. 1, ch. 39), | |||
1073-1103 (Ib., Rot. 1, ch. 63), 1087 (Cartul. | |||
St-Aubin, f. 73 v°). — ''Castellum Brachesac'' | |||
1150 (Cart. 1{{er}} de St-Serge, p. 271). — ''Castrum'' | |||
''quod vocabatur Brachesac'' 1067 (''Chroniques'' | |||
''d’Anjou'', t 1., p. 379). — ''Castrum quod est'' | |||
''ultra Ligerim nomine Brachesaccum'' 1140 | |||
(Ronc., Rot. 2, ch. 36) — ''Braccum saccum'', | |||
''Brachisacum'' 1112 (''Chron. d’Anjou'', t. II ; | |||
p. 32). — ''Brechasac'' 1195 (H-D. B 31, f. 2). | |||
— ''Burgus novus de Brachesac'' 1249 (Ronc. | |||
Orgigné). — ''Braichesac'' 1296, ''Brechesac'' | |||
1325, ''Broichessac'' 1406 (Ib.). — ''Brissesac'' | |||
XV{{e}} s. (G 9). — ''Brigidus Saccus'' 1447, 1467 | |||
(G 10). — ''Montfidèle'', 1793, en l’honneur de sa | |||
fidélité à la République. — La racine du nom primitif | |||
parait être le vieux mot celtique ''Bracca'', | |||
et désignerait le pays, l’habitation d’hommes | |||
portant des braies, c’est-à-dire de Gaulois. | |||
Entre Saint-Saturnin (6 kil.) et Saint-Jean-des-Mauvrets | |||
(5 kil.) au N., Vauchrétien (3 kil.) à | |||
l’O., Quincé (200 m.) au S. et à l’E. | |||
La ville compose presque toute la commune | |||
et s’étale sur la pente du plateau de la rive | |||
droite de l’Aubance qui la contourne à distance | |||
vers l’E., vers S. et vers l’O. — La | |||
route départementale des Ponts-de-Cé à Loudun, | |||
ouverte en 1767 par corvées depuis la butté | |||
d’Erigné, passe départ en part du N. au S., | |||
reliant de nombreux chemins d’ordre inférieur. | |||
Superficie : 43 hect. dont 11 hect. 77 en | |||
vignes. La forêt de Brissac en emprunte seulement | |||
le nom et dépend des communes riveraines. | |||
Population : 161 feux en 1699. — 169 feux, | |||
754 hab. en 1720-1726. — 300 feux environ, | |||
est-il dit en 1767 mais par une exagération | |||
évidente. — 700 hab. en 1771. — 174 feux | |||
en 1790. — 932 hab. en 1831. — 922 hab. | |||
en 1841. — 953 hab. en 1851. — 988 hab. | |||
en 1861. — 986 hab. en 1866. — 1,002 hab. | |||
en 1872 de population agglomérée (243 maisons, | |||
339 ménages). | |||
Industrie : Tanneries sur l’Aubance ; usines | |||
à blé ; fabriques d’étoffe ; extraction de moëllons. | |||
L’élève du bétail, la culture maraîchère ont dû | |||
surtout un développement intense au dessèchement | |||
(1783-1785) de l’ancien étang du château, | |||
sur la commune voisine de Quincé, V. ce mot. | |||
Foires : Il en existait trois (22 janvier, juillet, | |||
septembre) au XVII{{e}} s., portées à six (22 mars, | |||
mai, novembre) en 1767, aujourd’hui à douze, | |||
le quatrième jeudi de chaque mois. Celle du | |||
22 septembre (St-Maurice), qui dure deux jours | |||
est une des plus considérables du département ; | |||
Marchés renommés, le jeudi (au XVII{{e}}} s., le | |||
samedi), de lin, chanvre, volaille, beurre, cochons, | |||
toiles, graines, légumes ; Marché spécial | |||
de bestiaux le second jeudi qui suit chaque | |||
foire, établi le 9 janvier 1868. Tontes ces réunions | |||
très-fréquentées règlent le cours des mercuriales | |||
pour le commerce des pays voisins. On s’y réfère | |||
dès au moins le XIV{{e}} s., V. Chroniques de St-Aubin, | |||
1351, p. 30. — La mesure comptait 12 | |||
boisseaux au setier, en valant 12 1/2 des Ponts-de-Cé. | |||
Le boisseau-étalon, en bronze vert très-épais | |||
avec double anse, est conservé au château. | |||
Chef-lieu de perception comprenant Brissac, | |||
Quincé, Vauchrétien, Charcé, les Alleuds, Saulgé, | |||
Luigné et St-Ellier. — Station télégraphique, | |||
ouverte le 1{{er}} août 1867. | |||
Le Champ de foire créé en 1813-1814 au | |||
Barbancinais, a été reporté à l’E., de la ville sur | |||
un terrain acquis en 1831 par une souscription | |||
publique et mesure 22,400 mèt. carrés. | |||
Lavoir public acquis en 1837 du duc de Brissac. | |||
Mairie construite en 1857 (archit. Richou) sur | |||
un terrain acquis en 1855. — Ecoles communales | |||
laïques de garçons et de filles — École libre | |||
de filles (sœurs de la Sagesse), avec Asile (ordonnance | |||
du 16 décembre 1856). | |||
Une Société de musique a été fondée le | |||
28 juillet 1862. | |||
Il y existait an XVII{{e}} s. un Hôpital avec | |||
900 l. de revenus ; une Aumônerie avec 200 l., | |||
supprimée en 1674, dont la maison fut vendue | |||
nat<sup>t</sup> le 30 mars 1791. La chapelle en était dédiée | |||
à saint Martin. — Le docteur Pannetier a | |||
fondé par testament du 27 août 1867 un Hôpital, | |||
constitué par décret du 28 décembre 1867, et où la | |||
statue du bienfaiteur a été inaugurée en décembre | |||
1869. Tout récemment, l’ancien curé Dupé, | |||
mort à Angers en mars 1873, vient de compléter | |||
admirablement cette institution charitable par | |||
un legs de 52,000 fr. pour la fondation d’une caisse | |||
de secours au profit des ouvriers et des paysans. | |||
L’Église, dédiée à St Vincent de Paul (succursale, | |||
5 nivôse an XIII, avec vicaire, 3 février 1822), | |||
s’élève au centre de la ville et de la grande rue | |||
(30 m. 75 sur 10 m. 50). — L’édifice tout entier | |||
date du XVI{{e}} s., ayant été commencé en 1532 par | |||
René de Cossé. Le clocher a été reconstruit en | |||
1908. La cloche porte une inscription datée de | |||
1574. Au fond du chœur, une belle verrière, contemporaine | |||
de la construction, représente une | |||
Crucifixion, surmontée du Pélican symbolique, | |||
et différentes scènes de la Passion ; au-dessous, | |||
le seigneur et sa dame agenouillés ; — à droite, | |||
dans le retrait du transept restauré en 1867 par | |||
Thierry, d’Angers, une Mise au tombeau, et | |||
au-dessous les médaillons du marquis Rolland | |||
de Brissac, mort dans la guerre de 1871, et de la | |||
marquise ; dans un panneau latéral un vitrail | |||
moderne est consacré à la légende de St Vincent. | |||
La chapelle de gauche possédait une ''Naissance'' | |||
''du Christ'', qui a été emportée pièce à pièce. | |||
— Avant la Révolution, on voyait dans le chœur, | |||
sur l’enfeu seigneurial, les tombeaux en marbre | |||
blanc, avec statues, de René de Cossé et de sa | |||
femme Charlotte Gouffier, et dans l’aile gauche, | |||
sous une arcade, celle de Phil. de Cossé, évêque | |||
de Coutances, à genoux, en habit de moine. Des | |||
dessins en sont conservés dans Gaignières, t. VIII, | |||
XXXV, CVIII, et Montfaucon, t. IV, pl. 50. — | |||
La Fabrique possédait un os de saint Vincent-Ferrier | |||
dans une figure d’argent, de la chair de | |||
St François-de-Sale dans une autre image d’agent | |||
massif et un portrait original de St François-de-Paul, | |||
« À l’aage que le roy Louis XI le fist | |||
venir en France. » | |||
Le Presbytère, situé primitivement dans | |||
l’enceinte du château, fut établi vers 1520 sur le | |||
marché aux bestiaux et quelques années plus | |||
tard dans la grande rue où il est encore. La maison | |||
actuelle a été acquise par la commune en | |||
1821 ; — Le Cimetière, transféré en 1859, s’élève, | |||
tout au sortir de la ville vers l’E., sur un terrain | |||
dépendant de la commune de Saint-Saturnin. | |||
L’ancien, bordant la route départementale n° 2, | |||
fermé en 1861, a été vendu en 1869. | |||
L’église, autrefois dédiée à St Vincent-Ferrier, | |||
était à la présentation de l’abbé de Vendôme, à | |||
la collation de l’évêque. | |||
Curés : Guill. Lucas, 1440. — Pierre Garnier, | |||
1491. — Thomas Chiquenet, 1508, 1515. | |||
— Gilles Lecomte, 1525. — Louis Gasteblé, | |||
1544. — Pierre Crétine, 1548, 1554. — Jean | |||
Fabry, 1560. — André Rogier, 1575, 1590. — | |||
Foucher, 1597. — Guill. Marie, 1600, 1602. | |||
— Pierre Boulin, 1604. — Mathurin Delagroie, | |||
1610, † le 28 juillet 1612. — Pierre Ligier, | |||
1613, † le 17 mars 1628. — Mich. Lhullier, | |||
installé le 28 mars 1628. — Jean Royné, installé | |||
le 24 septembre 1628, † le 19 décembre 1653. — | |||
Barnabé Mallot, décembre 1653, † le 9 juillet | |||
1662. — René Letort, ancien vicaire, natif de | |||
Brissac, installé le 28 octobre 1663, jusqu’au | |||
1{{er}} mars 1677. Il devient curé de Rochefort.— | |||
Jean Coléard. maître-chirurgien à Brissac, devenu | |||
veuf le 25 mars 1660, prend les ordres. Il | |||
signe déjà comme diacre en 1663 et comme curé | |||
le 4 juin 1677. Il est installé le 9 par la résignation | |||
que fait à son profit Marin Vautheux, prêtre, | |||
résidant au Ronceray et signe jusqu’en avril 1594. | |||
Il devient alors curé de Vauchrétien. — Mathieu | |||
Delanoue, 6 mai 1664, 11 février 1703. — N. | |||
Prudhomme, 18 février 1703, jusqu’en décembre. | |||
Il passe à la cure de Ste-Radégonde. — François | |||
Gourdon, 7 janvier 1704, 11 avril 1708, | |||
Royer, 2 septembre 1708. — Pierre Pichard, | |||
28 mars 1710, † 15 octobre 1719. — Vincent | |||
Esnault, 17 oct. 1719, 1{{er}} juillet 1721. Il devient | |||
supérieur de la Rossignolerie, doyen de Saint-Martin | |||
d’Angers et y meurt âgé de plus de | |||
82 ans le 7 avril 1762 (GG 58). — Chartes Terrier, | |||
8 juillet 1721, † le 12 mars 1738, âgé | |||
de 49 ans. — Thomas Halbert, 13. avril | |||
1738, † le 22 juillet 1763, âgé de 59 ans. — | |||
Charles Rioto, 2 octobre 1763, devient curé de | |||
Quincé en janvier 1777. — Franç. Rivelin, | |||
23 janvier 1777, 10 mai 1784, † le 29 août | |||
1786, âgé de 45 ans. — Pierre Jacquessont né | |||
à Durtal le 14 mars 1750, curé le 4 mai 1784 | |||
jusqu’en 1792, rétabli an Concordat dans sa cure, y | |||
est mort le 1{{er}} novembre 1823. Sa tombe décore | |||
le cimetière, et son souvenir reste populaire, | |||
comme celui de son successeur Dupé. | |||
Le plateau qui porte la ville était traversé directement | |||
par la route antique d’Angers à Doué. | |||
Au bas dans la vallée de l’Aubance, aboutissaient | |||
les routes de Chemillé par Thouarcé et de Saumur | |||
par Gennes. Presque au centre de ces embranchements | |||
et coupant tous les passages, le comte | |||
d’Anjou fit élever au X{{e}} s., sur la rive gauche du | |||
ruisseau, une place forte qu’il inféoda. Elle fut | |||
la première attaquée en 1068 par Geoffroy le | |||
Barbu, révolté contre son frère Foulques, qui l’y | |||
vint combattre dans la plaine et l’y fit prisonnier | |||
avec mille de ses chevaliers. En 1112, Foulques | |||
le jeune y amène de nouveau son armée. En | |||
1203, Philippe-Auguste en confirme la possession | |||
à Guy de Thouars qui le tenait de sa femme, | |||
mais dès 1206 le roi revient, assiège le château, | |||
y passe un jour, et le fait raser, en transmettant | |||
le fief au sénéchal Guill. Desroches. Il advint à la | |||
famille de la Haie-Passavant par le mariage de | |||
Geoffroy Desroches et de Roberte de la Haie, dont | |||
la fille Léonor épousa Jean de la Haie-Passavant | |||
vers 1250, puis à Jean de Chemillé par son mariage | |||
avec Eléonor Desroches. Un de leurs descendants, | |||
Jean de la Haie-Passavant, sieur de Chemillé, | |||
l’échangea en 1434 avec Pierre de Brézé, | |||
seigneur de Maulévrier, qui possédait déjà depuis | |||
au moins dix ans l’étang et les moulins voisins. | |||
Louis XI confisqua tous les biens de Jacques de | |||
Brézé, mais les restitua en 1481 à son fils Louis | |||
de Brézé, lors de son mariage avec Yolande de la | |||
Haie-Passavant. C’est lui qui rend aveu en 1490 | |||
pour son « chastel, baronnie et chastellennie de | |||
Brochessac », d’où dépend son donjon avec | |||
douves, murs, basse-cour, forteresse, quatre moulins | |||
sur les chaussées du grand et du petit étang, | |||
et la métairie de la Saulaie. Le 26 mai 1502 | |||
Jacques de Brézé vendit la terre à Charles de | |||
Cossé qui dès l’année même fit reconstruire | |||
le château. — On y travaillait encore en 1509. | |||
— En décembre 1560 des lettres royaux érigèrent | |||
en sa faveur la terre en comté, y incorporant | |||
les châtellenies de Luigué, Claie, Denée et | |||
autres fiefs de la mouvance. Le roi Charles IX | |||
y vient coucher le 5 octobre 1565, y dine le lendemain | |||
et y revient le 7 janvier 1570. Pendant la | |||
Ligue pour qui tenait Charles II de Cossé, le | |||
château eut fort à souffrir. Tour à tour pris et repris | |||
par le roi de Navarre ou par des partisans, assiégé | |||
au canon et battu en brèche et néanmoins | |||
défendu contre les royaux du 12 au 30 août 1590, | |||
de nouveau en janvier 1591, il devint un moment | |||
place neutre et interdit d’un commun accord | |||
à toute garnison. Mais le bourg sans défense | |||
était saccagé à tout passage de soldats. Le 6 janvier | |||
1590 l’église, occupée par les Ligueurs, avait | |||
été emportée d’assaut par les royalistes. — Dans | |||
la nuit du 21 juillet 1593, la garnison d’Angers | |||
vint mettre le pays à feu et à sang. — Des lettres | |||
patentes du 13 avril 1611 dont les considérants | |||
rappellent tons les hauts faits des Cossé, vérifiées | |||
le 8 juillet 1620, érigèrent le comté en duché pairie, | |||
en y réunissant le marquisat de Thouarcé, | |||
les baronnies de Pouancé, Luigné, Montjean, les | |||
châtellenies de la Grézille et Brigné, plus de | |||
30 fiefs ou seigneuries et 26 paroisses, mais | |||
sans les distraire de la juridiction d’Angers. C’est | |||
l’époque de la transformation du château qui, de | |||
manoir de guerre, après tant de ruines, devient | |||
un séjour de magnificences. Les fondements en | |||
sont jetés vers l’Aubance en 1607 et 1608. Personne | |||
n’a encore pu en nommer le maître | |||
d’œuvre. En 1615 y réside à demeure Jacques | |||
Dangluze, fils de Jean D., architecte du roi à | |||
Fontainebleau, qui sans doute continua les travaux | |||
de son père, et avec lui, de 1614 à 1620, | |||
les maîtres architectes Michel Hutin, Ch. Corbineau, | |||
Léonard Malherbe, les menuisiers Ant. | |||
Hannot, René Legras, les verriers Pallastre et | |||
Coulléard, toute une colonie venue en grande partie | |||
du Maine, puis des peintres Pothier, Gillion, | |||
Gasselin, V. ces noms. — Dès 1616 le château est | |||
en état de faire fête au prince de Condé et au | |||
duc de Mayenne qui y couchent le 25 avril. La | |||
reine-mère Marie de Médicis s’y installe le | |||
15 octobre 1619 jusqu’au 2 novembre et de | |||
nouveau le 20 jusqu’au 9 décembre, et encore | |||
le 11 mars 1620 avec toute sa cour jusqu’au | |||
19. Le roi y était arrivé le 12 et y séjourna | |||
jusqu’au 17. La même année au mois d’août, la | |||
mère et le fils y reviennent mais pour s’y réconcilier. | |||
Le roi, rendu au château dès le 12, alla | |||
le lendemain au-devant de sa mère qui se jeta | |||
dans ses bras. — Louis XIII partit le 17, après | |||
avoir signé un règlement pour les docteurs de | |||
la Faculté de droit d’Angers. La reine séjourna | |||
3 semaines, que Charles de Cossé remplit de fêtes | |||
splendides. — Rien n’égalait alors le luxe et | |||
l’opulence de cette maison presque royale où | |||
résidait jusqu’au milieu du XVII{{e}} s., aux gages | |||
du duc, une compagnie de gardes étrangers, de | |||
Bohèmes ou Égyptiens. Le capitaine, ''Bohemorum'' | |||
''conductor'', noble Charles de la Grave, | |||
Bohème comme ses soldats, fut assassiné en 1629 | |||
sur le chemin des Ponts-de-Cé. — En 1645, son | |||
successeur est Jean Charles, écuyer. — Le château | |||
avait de plus pour « concierge » un commissaire | |||
de l’artillerie de France, Barbelevée en 1646, | |||
Herbinot en 1647, et un capitaine ou gouverneur, | |||
véritable chef de guerre jusqu’au XVII{{e}} s., | |||
plus tard réduit à des fonctions presque civiles. | |||
On trouve parmi ces officiers Jean Petit, 1390. | |||
— Jean Du Dresnay, 1411, 1421. — Jean | |||
Legay, 1429. — Jean Dossier, 1485. — Pierre | |||
de la Montaigne, sieur de Campadon, 1574, | |||
1578. — Charles Goddes, 1588. — De la Noue | |||
Sablay, 1589. — Louis Vexiau, 1616, 1625. — | |||
Jean Hanequin de Fleurville, 1643. — Sauveur | |||
de la Ralde, 1650. — Jourdain Bordin, | |||
sieur de Froidefontaine, 1669, † le 13 novembre | |||
1679. — Franç. Saudelet, sieur de Beilecroix, | |||
1679, 1681. — Barth. Camerini, gentilhomme | |||
romain, 1689, 1686. — Jacques Girardin, 1720. | |||
— Bertrand Daguerre, 1725. | |||
Le titre de duc et pair, attaché à la terre, faillit | |||
sortir de la famille avec la succession obérée d’Henri-Albert | |||
de Cossé. Son héritier, Arthur-Timoléon, | |||
dut déposer, après des procédures infinies, | |||
5S4,810 l. qu’un arrêt répartit entre les créanciers | |||
(7 septembre 1707). Pour éviter le retour du | |||
danger il avait fait par acte du 13 février 170S | |||
substitution de la terre à ses enfants, transférant | |||
dès lors la propriété à son fils Léon-Charles-Louis, | |||
qui mourut âgé de 40 ans, le 17 avril | |||
1733, ne laissant que des filles. L’héritier de | |||
droit, son frère, plus tard évêque de Coutances, | |||
se désista en faveur de son autre frère, Jean-Paul-Timoléon, | |||
maréchal de France en 1768, | |||
et dont un seul de ses huit enfants lui survécut, | |||
Louis-Hercules-Timoléon, connu par son | |||
dévouement à Louis XVI et massacré à Versailles | |||
le 9 septembre 1792. Quoiqu’ayant des | |||
enfants, il avait légué (11 avril 1791) tous ses | |||
biens d’Anjou à ses deux petits-cousins, fils | |||
d’Hyacinthe-Hugues-Timoléon et de Const. | |||
de Wignacourt, et particulièrement Brissac à l’ainé, | |||
Auguste-Marie-Paul-Timoléon, mis en possession | |||
par un arrêté du bureau des Domaines | |||
du 96 ventôse au IV. Ce dernier, lors de l’essai | |||
de reconstitution de la noblesse, accepta de Napoléon | |||
le titre de comte et la dignité de sénateur. | |||
Il fut à ce titre inhumé au Panthéon (1813). — Son | |||
petit-fils le duc de Brissac actuel est Marie-Artus-Timoléon, | |||
né en 1814, mari d’Angélique-Gabrielle-Marguerite-Marie | |||
Lelièvre de la Grange. | |||
La ville proprement dite ne fut jamais ville | |||
close, surtout sans doute à cause du grand | |||
passage. — Le duc y exerçait la juridiction par | |||
un sénéchal avec appel à Angers. Voici les | |||
noms des derniers sénéchaux : Jacq. Garreau, | |||
† le 9 avril 1700, âgé de 46 ans. — James Baudriller, | |||
† le 25 janvier 1713. âgé de 30 ans. — François | |||
Prévost, 1715. — Guill. Adam, † le | |||
10 janvier 1727, âgé de 61 ans. — Jacq. Loir-de-Montgazon, | |||
1736, 1744. — Pierre Prévost, | |||
† le S9 avril 1764. — Jean-Alexis Garreau, | |||
1780. — Il y résidait de plus une des six | |||
Maîtrises des Eaux et Forêts d’Anjou, servie | |||
par un maître particulier, un procureur fiscal et | |||
un greffier ; — un Grenier à sel dont dépendaient | |||
26 paroisses, transféré de St-Rémy-la-Varenne | |||
en 1712, et qui se tenait dans une des | |||
caves de la Capitainerie ; — un bureau d’Enregistrement | |||
depuis 1707, transféré en 1790 à | |||
Thouarcé, et presque aussitôt reporté à Brissac. | |||
On y trouve en nombre au XVII{{e}} s. des chapeliers, | |||
des tailleurs, des tanneurs, des cordonniers, | |||
des menuisiers, cinq ou six chirurgiens, de | |||
nombreuses auberges, l’Ecu de France dès | |||
1461, le Plat-d’Etain, 1504, le Cigne, 1505, le | |||
Lion-d’Or, 1558, le Cheval-Blanc, 1608, etc. | |||
Il est intéressant d’y constater surtout au moins | |||
dès le XV{{e}} s. l’existence d’une école, véritable petit | |||
collège, pour instruire « en grammaire, logique | |||
et autres sciences les enfans venans et affluens | |||
tant ceulz de Broissac, des environs comme | |||
d’ailleurs et aussy pour les endoctriner en | |||
bonnes mœurs et vertus. » Le maître en était | |||
nommé de droit par le prieur de la Colombe. | |||
V. ce mot, — Maîtres : Jacques Lefeuvre, | |||
licencié ès-lois, étudiant en l’Université d’Angers | |||
1455. — Jean Perron, 1470. — Franç. de la | |||
Fuie, 1561. — Jul. Niron, 1676, † le 1{{er}} février | |||
1679. — Jean Marchand, † le 5 février | |||
1736. — Franç. Gérard, 1738. — Jacques Aubert, | |||
1781. — Fran†. Cottereau, 1788. — Tous | |||
laïcs, mariés et qualifiés honorables hommes. | |||
Le château, placé dans une vallée entre deux | |||
hautes collines, présente un ensemble d’aspect | |||
grandiose. Il comprend deux corps de bâtiment | |||
à angle droit, formant les deux côtés d’une cour | |||
élevée au-dessus des jardins. — La façade principale, | |||
vers l’E., précédée autrefois d’un fossé | |||
avec pont-levis, aujourd’hui d’une terrasse, est | |||
terminée par deux tours rondes (XIII-XIV{{e}} s.) surmontées | |||
de pignons à toits aigüs, à hante fenêtre, | |||
avec ceinture de mâchicoulis, restes de ancienne | |||
forteresse, n’adhérant pas au château actuel et | |||
qui devaient être sans doute démolis. Dans celle | |||
vers S.-E. s’ouvre la chapelle décorée par David | |||
(d’Angers). Entre les tours, n’encadrent un large | |||
corps de logis à trois rangs d’ouvertures et un | |||
haut pavillon de cinq ordres, percés chacun | |||
d’une vaste baie semi-circulaire et de deux | |||
niches avec pilastres à bossage ; au-dessus, un | |||
campanille couvert en plomb portait autrefois une | |||
statue et a été détruit en 1793. Sur une plaque | |||
en saillie on lit encore la devise : ''Virtute'', | |||
''tempore'' ; et plus bas, l’écusson de sable à | |||
trois fasces d’or dentelées par le bas. — Le | |||
second bâtiment fait face à la ville et se termine | |||
par un pavillon massif en style Louis XIII. | |||
À l’intérieur, larges rampes, vastes appartements | |||
avec précieuses tapisseries, solives dorées | |||
et peintes, portes sculptées, salle des gardes, | |||
galerie des aïeux, dépouillée à la Révolution | |||
mais depuis repeuplée encore de précieux tableaux, | |||
cabinet d’archives, l’ancien chartrier | |||
ayant été restitué sous la Restauration par les | |||
Archives départementales, qui ont acquis depuis | |||
à la vente du cabinet Grille, partie des archives | |||
des Cossé ; sous le château, fondations | |||
antiques et vastes caves, restes des constructions | |||
primitives, avec les oubliettes féodales. | |||
Visitée dès les premiers troubles par les gardes | |||
nationaux ou les troupes de passage, transformée | |||
en magasin, en prison, en corps-de-garde, la | |||
demeure était inhabitable, quand elle fut remise | |||
à ses anciens maîtres. Au lieu de s’y installer, | |||
le sénateur-comte fit bâtir par les architectes | |||
Desjardins et Delaunay de Paris un logis dans la | |||
cour vers N., dit « le petit château », que son | |||
fils Timoléon de Cossé s’empressa de faire raser | |||
en 1844. — En 1853, la terrasse a été restaurée | |||
avec balustrade et escalier neuf, aux écussons | |||
de Cossé et de La Grange. Des vues en existent | |||
nombreuses dans de Wismes, ''le Maine et l’Anjou'', | |||
Bodin, Saumur, Blancheton, t. II, p. 50, | |||
— ''Guides de Joanne'', etc. | |||
Sur le haut coteau vers S., au-delà de l’Aubance, | |||
s’élève le Mausolée, temple grec (archit. Delaunay) | |||
en tuf blanc sur un soubassement de pierre, | |||
avec perron de 7 degrés, péristyle de six colonnes | |||
doriques et entablement ornementé de tuiles aux | |||
extrémités, à la manière antique, l’intérieur divisé | |||
par deux rangs de colonnes et éclairé | |||
seulement par le toit ; sous le sanctuaire, l’enfeu | |||
de la famille. On y a recueilli diverses | |||
statues d’anciens tombeaux. | |||
Maires ; Fr. Cottereau, 7 décembre 1792. | |||
— Joubert, an II. — Pierre Lenoble, brumaire | |||
an IV. — Jacques-Et. Loir-Lachenaie, germinal | |||
an V. — Nic.-René LicoiS, ventôse an VI. | |||
— Fort.-Louis Goumenault, thermidor an VIII. | |||
— René Bascher, 27 vendémiaire an X, démis. | |||
le 17 décembre 1814. — Franç.-Louis Dubois, | |||
6 janvier 1815, démission, le 22 février 1816. — | |||
Jean Martin, 23 février 1816, installé le 10 mars, | |||
démissionnaire le 22 mai 1817. — Charles-Jean-Pierre | |||
Lemesle, 2 avril 1818, installé le 30. — Dubois, | |||
25 mai 1821-1848. — Lecacheur, avril | |||
1848. — Louis-François-Étienne Hamon, élu le | |||
8 août 1848, démissionnaire le 21 octobre 1851. | |||
— Marie-Arthur-Timoléon de Cossé-Brissac, | |||
élu le 27 octobre 1851, démissionnaire le 15 octobre | |||
1852. — Louis-François-Étienne Hamon, | |||
26 mai 1852, installé le 4 juin, démissionnaire le | |||
15 mars 1860. — Taugourdeau 31 juillet 1860, | |||
en fonctions 1873. Le plan d’alignement de la | |||
ville (géomètre Hacault) a été approuvé sous son | |||
mairat (22 mai 1861). | |||
<small>Arch. de M.-et-L. C 24, 96, 187. 192, 197, 201 ; E 206, 2096-2115. — Arch. comm. Et.-C. — Ménard, Mss 872. t. II, p. 161. — Notes Mss. et notice de M. Raimbault, dans la ''Soc. indust.'' 1847. — ''Répert. archéol.'', 1868. p. 228, 43, 258 ; 1869, p. 272-280. — ''Revue des Prov. de l’Ouest'', 1857, p. 24. — De Wismes, ''le Maine et l’Anjou'', art. de M. de La Gournerie. — Bodin, Saumur. — Louvet, dans la ''Rev. d’Anj.'', 1854, t. II. p. 166, 168, 177, 180, 181, 290. — Léop. Delisle, ''Actes de Ph.-Auguste'', p. 177 — ''Chroniq. d’Anjou'', t. I., p. 379 ; t. II, p. 32 et 54. — ''Rev. des Prov. de l’Ouest'', 1857, p. 24. — ''Bullet. de la Soc. indust. d’Angers'', 1859.</small> }} | |||
== Notes == | |||
À ne pas confondre avec Brissac, commune de l'Hérault. | |||
Sources et annotations | |||
{{Références}} | |||
{{BasPage CommunesAnciennes}} | |||
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