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« Brissac » : différence entre les versions

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(Catégorie:Brissac-Quincé)
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{{Infobox quartier
{{Infobox quartier
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}}
}}


'''Brissac''' est une [[Hameaux, quartiers et anciennes communes de Maine-et-Loire|ancienne commune]] de [[Maine-et-Loire]] (49), aujourd'hui intégrée à [[Brissac-Quincé]]. Mentionnée sous ce nom dans l'[[Encyclopédie Diderot - Tome 2|encyclopédie Diderot (1751)]].
'''Brissac''' est une [[Hameaux, quartiers et anciennes communes de Maine-et-Loire|ancienne commune]] de [[Maine-et-Loire]] (49) intégrée en 1964 à [[Brissac-Quincé]] et située au nord de [[Quincé]].


En 1964 Brissac devient Brissac-Quincé, suite à sa fusion avec [[Quincé]].


== Généralités ==
Brissac fusionne le {{date|1{{er}} juin [[1964]]}} avec [[Quincé]] (fusion simple) pour devenir Brissac-Quincé<ref>''Arrêté préfectoral du 11 mai 1964'', dans le ''Recueil des actes administratifs'' de la préfecture de Maine-et-Loire, 1964, p. 259.</ref>. Jusqu'alors, la commune de Brissac se trouve le canton [[Canton de Thouarcé|de Thouarcé]] (Brissac en 1793, Thouarcé en 1801) et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]]<ref name="cassini">École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Brissac-Quincé'', 2007</ref>. Le canton de Brissac comprenait les communes de Brissac, Les Alleuds, Charcé, Quincé, Vauchrétien et Saint-Ellier, auxquelles sont ajoutées en 1795 celles de Saulgé et Luigné<ref name="cport-1965" />.


On y trouve le [[château de Brissac]].
La population de Brissac est de {{unité|987|habitants}} en 1962<ref name="cassini" />. Ses habitants se nomment (gentilé) Brissacois, Brissacoise.


[[Fichier:brissacquince chateau 2012.jpg|left|thumb|upright=1.3|alt=Photographie du château]]
La ville se développe d'abord sur sur le plateau dominant un coude de l'[[Aubance]]. Elle compte parmi les 32 villes closes de l'Anjou, dont 4 portes la ferme. L'église est sans doute établie en même temps que la seugneurie. La terre fait partie du domaine comtal et le premier château est vraisemblablement fondé à la fin du {{Xs}} par [[Foulques Nerra]] pour dominer la vallée de l'Aubance. Le château est reconstruit au {{XVIe}} s., avant qu'un nouveau soit édifié au {{XVIIe}}. Brissac dépend au {{XVIIIs}} de l'élection d'Angers, subdivision financière de la France de l'Ancien Régime<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|536-545}} (Brissac)</ref>


La ville est mentionnée dans l'[[Encyclopédie Diderot - Tome 2|encyclopédie Diderot (1751)]].


{{Quartier à compléter}}
Quelques éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Brissac-Quincé)'', mars 2012</ref>{{,}}<ref name="patrimoine-2022">Mairie de Brissac Loire Aubance, ''Journées européennes du patrimoine - Le patrimoine durable'', 5 septembre 2022, p. 4-6</ref>{{,}}<ref name="cport-1965" /> :
* Le [[château de Brissac]] (classé MH), du {{XIe}} au {{XVIIs}} ;
* L'église Saint-Vincent de Brissac (classée MH), du {{XVIs}} ;
* La fontaine de Rollée, ancienne fontaine publique, seul point d'eau pour les habitants de Brissac jusqu'en 1816.
 
Située au nord de [[Quincé]], Brissac s'étend sur une superficie de {{unité|65|hectares}}. Dans les années 1960, la plupart des habitants ont leurs terres et leurs vignes en dehors de la commune<ref name="cport-1965" />.
 
[[File:brissacquince chateau 2012.jpg|center|thumb|alt=Photographie du château]]
 
== Célestin Port (1874) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Blaison dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1874<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 509 à 513</ref> :
 
{{citation|'''Brissac''', petite ville, canton de Thouarcé
(13 kil.), arrond. d’Angers (18 kil.). — ''Bracaseacum''
1030 (Cartul. St-Maur, ch. 8). — ''Castrum''
''de Brachosacho'' 1050 (G Cunaud). — ''Bracasac''
1067 (Cartul. Saint-Maur, ch. 38). — ''Brachesac''
1060-1066 (Ronc., Rot. 1, ch. 39),
1073-1103 (Ib., Rot. 1, ch. 63), 1087 (Cartul.
St-Aubin, f. 73 v°). — ''Castellum Brachesac''
1150 (Cart. 1{{er}} de St-Serge, p. 271). — ''Castrum''
''quod vocabatur Brachesac'' 1067 (''Chroniques''
''d’Anjou'', t 1., p. 379). — ''Castrum quod est''
''ultra Ligerim nomine Brachesaccum'' 1140
(Ronc., Rot. 2, ch. 36) — ''Braccum saccum'',
''Brachisacum'' 1112 (''Chron. d’Anjou'', t. II ;
p. 32). — ''Brechasac'' 1195 (H-D. B 31, f. 2).
— ''Burgus novus de Brachesac'' 1249 (Ronc.
Orgigné). — ''Braichesac'' 1296, ''Brechesac''
1325, ''Broichessac'' 1406 (Ib.). — ''Brissesac''
XV{{e}} s. (G 9). — ''Brigidus Saccus'' 1447, 1467
(G 10). — ''Montfidèle'', 1793, en l’honneur de sa
fidélité à la République. — La racine du nom primitif
parait être le vieux mot celtique ''Bracca'',
et désignerait le pays, l’habitation d’hommes
portant des braies, c’est-à-dire de Gaulois.
 
Entre Saint-Saturnin (6 kil.) et Saint-Jean-des-Mauvrets
(5 kil.) au N., Vauchrétien (3 kil.) à
l’O., Quincé (200 m.) au S. et à l’E.
 
La ville compose presque toute la commune
et s’étale sur la pente du plateau de la rive
droite de l’Aubance qui la contourne à distance
vers l’E., vers S. et vers l’O. — La
route départementale des Ponts-de-Cé à Loudun,
ouverte en 1767 par corvées depuis la butté
d’Erigné, passe départ en part du N. au S.,
reliant de nombreux chemins d’ordre inférieur.
 
Superficie : 43 hect. dont 11 hect. 77 en
vignes. La forêt de Brissac en emprunte seulement
le nom et dépend des communes riveraines.
 
Population : 161 feux en 1699. — 169 feux,
754 hab. en 1720-1726. — 300 feux environ,
est-il dit en 1767 mais par une exagération
évidente. — 700 hab. en 1771. — 174 feux
en 1790. — 932 hab. en 1831. — 922 hab.
en 1841. — 953 hab. en 1851. — 988 hab.
en 1861. — 986 hab. en 1866. — 1,002 hab.
en 1872 de population agglomérée (243 maisons,
339 ménages).
 
Industrie : Tanneries sur l’Aubance ; usines
à blé ; fabriques d’étoffe ; extraction de moëllons.
L’élève du bétail, la culture maraîchère ont dû
surtout un développement intense au dessèchement
(1783-1785) de l’ancien étang du château,
sur la commune voisine de Quincé, V. ce mot.
 
Foires : Il en existait trois (22 janvier, juillet,
septembre) au XVII{{e}} s., portées à six (22 mars,
mai, novembre) en 1767, aujourd’hui à douze,
le quatrième jeudi de chaque mois. Celle du
22 septembre (St-Maurice), qui dure deux jours
est une des plus considérables du département ;
Marchés renommés, le jeudi (au XVII{{e}}} s., le
samedi), de lin, chanvre, volaille, beurre, cochons,
toiles, graines, légumes ; Marché spécial
de bestiaux le second jeudi qui suit chaque
foire, établi le 9 janvier 1868. Tontes ces réunions
très-fréquentées règlent le cours des mercuriales
pour le commerce des pays voisins. On s’y réfère
dès au moins le XIV{{e}} s., V. Chroniques de St-Aubin,
1351, p. 30. — La mesure comptait 12
boisseaux au setier, en valant 12 1/2 des Ponts-de-Cé.
Le boisseau-étalon, en bronze vert très-épais
avec double anse, est conservé au château.
 
Chef-lieu de perception comprenant Brissac,
Quincé, Vauchrétien, Charcé, les Alleuds, Saulgé,
Luigné et St-Ellier. — Station télégraphique,
ouverte le 1{{er}} août 1867.
 
Le Champ de foire créé en 1813-1814 au
Barbancinais, a été reporté à l’E., de la ville sur
un terrain acquis en 1831 par une souscription
publique et mesure 22,400 mèt. carrés.
 
Lavoir public acquis en 1837 du duc de Brissac.
 
Mairie construite en 1857 (archit. Richou) sur
un terrain acquis en 1855. — Ecoles communales
laïques de garçons et de filles — École libre
de filles (sœurs de la Sagesse), avec Asile (ordonnance
du 16 décembre 1856).
 
Une Société de musique a été fondée le
28 juillet 1862.
 
Il y existait an XVII{{e}} s. un Hôpital avec
900 l. de revenus ; une Aumônerie avec 200 l.,
supprimée en 1674, dont la maison fut vendue
nat<sup>t</sup> le 30 mars 1791. La chapelle en était dédiée
à saint Martin. — Le docteur Pannetier a
fondé par testament du 27 août 1867 un Hôpital,
constitué par décret du 28 décembre 1867, et où la
statue du bienfaiteur a été inaugurée en décembre
1869. Tout récemment, l’ancien curé Dupé,
mort à Angers en mars 1873, vient de compléter
admirablement cette institution charitable par
un legs de 52,000 fr. pour la fondation d’une caisse
de secours au profit des ouvriers et des paysans.
 
L’Église, dédiée à St Vincent de Paul (succursale,
5 nivôse an XIII, avec vicaire, 3 février 1822),
s’élève au centre de la ville et de la grande rue
(30 m. 75 sur 10 m. 50). — L’édifice tout entier
date du XVI{{e}} s., ayant été commencé en 1532 par
René de Cossé. Le clocher a été reconstruit en
1908. La cloche porte une inscription datée de
1574. Au fond du chœur, une belle verrière, contemporaine
de la construction, représente une
Crucifixion, surmontée du Pélican symbolique,
et différentes scènes de la Passion ; au-dessous,
le seigneur et sa dame agenouillés ; — à droite,
dans le retrait du transept restauré en 1867 par
Thierry, d’Angers, une Mise au tombeau, et
au-dessous les médaillons du marquis Rolland
de Brissac, mort dans la guerre de 1871, et de la
marquise ; dans un panneau latéral un vitrail
moderne est consacré à la légende de St Vincent.
La chapelle de gauche possédait une ''Naissance''
''du Christ'', qui a été emportée pièce à pièce.
— Avant la Révolution, on voyait dans le chœur,
sur l’enfeu seigneurial, les tombeaux en marbre
blanc, avec statues, de René de Cossé et de sa
femme Charlotte Gouffier, et dans l’aile gauche,
sous une arcade, celle de Phil. de Cossé, évêque
de Coutances, à genoux, en habit de moine. Des
dessins en sont conservés dans Gaignières, t. VIII,
XXXV, CVIII, et Montfaucon, t. IV, pl. 50. —
La Fabrique possédait un os de saint Vincent-Ferrier
dans une figure d’argent, de la chair de
St François-de-Sale dans une autre image d’agent
massif et un portrait original de St François-de-Paul,
« À l’aage que le roy Louis XI le fist
venir en France. »
 
Le Presbytère, situé primitivement dans
l’enceinte du château, fut établi vers 1520 sur le
marché aux bestiaux et quelques années plus
tard dans la grande rue où il est encore. La maison
actuelle a été acquise par la commune en
1821 ; — Le Cimetière, transféré en 1859, s’élève,
tout au sortir de la ville vers l’E., sur un terrain
dépendant de la commune de Saint-Saturnin.
L’ancien, bordant la route départementale n° 2,
fermé en 1861, a été vendu en 1869.
 
L’église, autrefois dédiée à St Vincent-Ferrier,
était à la présentation de l’abbé de Vendôme, à
la collation de l’évêque.
 
Curés : Guill. Lucas, 1440. — Pierre Garnier,
1491. — Thomas Chiquenet, 1508, 1515.
— Gilles Lecomte, 1525. — Louis Gasteblé,
1544. — Pierre Crétine, 1548, 1554. — Jean
Fabry, 1560. — André Rogier, 1575, 1590. —
Foucher, 1597. — Guill. Marie, 1600, 1602.
— Pierre Boulin, 1604. — Mathurin Delagroie,
1610, † le 28 juillet 1612. — Pierre Ligier,
1613, † le 17 mars 1628. — Mich. Lhullier,
installé le 28 mars 1628. — Jean Royné, installé
le 24 septembre 1628, † le 19 décembre 1653. —
Barnabé Mallot, décembre 1653, † le 9 juillet
1662. — René Letort, ancien vicaire, natif de
Brissac, installé le 28 octobre 1663, jusqu’au
1{{er}} mars 1677. Il devient curé de Rochefort.—
Jean Coléard. maître-chirurgien à Brissac, devenu
veuf le 25 mars 1660, prend les ordres. Il
signe déjà comme diacre en 1663 et comme curé
le 4 juin 1677. Il est installé le 9 par la résignation
que fait à son profit Marin Vautheux, prêtre,
résidant au Ronceray et signe jusqu’en avril 1594.
Il devient alors curé de Vauchrétien. — Mathieu
Delanoue, 6 mai 1664, 11 février 1703. — N.
Prudhomme, 18 février 1703, jusqu’en décembre.
Il passe à la cure de Ste-Radégonde. — François
Gourdon, 7 janvier 1704, 11 avril 1708,
Royer, 2 septembre 1708. — Pierre Pichard,
28 mars 1710, † 15 octobre 1719. — Vincent
Esnault, 17 oct. 1719, 1{{er}} juillet 1721. Il devient
supérieur de la Rossignolerie, doyen de Saint-Martin
d’Angers et y meurt âgé de plus de
82 ans le 7 avril 1762 (GG 58). — Chartes Terrier,
8 juillet 1721, † le 12 mars 1738, âgé
de 49 ans. — Thomas Halbert, 13. avril
1738, † le 22 juillet 1763, âgé de 59 ans. —
Charles Rioto, 2 octobre 1763, devient curé de
Quincé en janvier 1777. — Franç. Rivelin,
23 janvier 1777, 10 mai 1784, † le 29 août
1786, âgé de 45 ans. — Pierre Jacquessont né
à Durtal le 14 mars 1750, curé le 4 mai 1784
jusqu’en 1792, rétabli an Concordat dans sa cure, y
est mort le 1{{er}} novembre 1823. Sa tombe décore
le cimetière, et son souvenir reste populaire,
comme celui de son successeur Dupé.
 
Le plateau qui porte la ville était traversé directement
par la route antique d’Angers à Doué.
Au bas dans la vallée de l’Aubance, aboutissaient
les routes de Chemillé par Thouarcé et de Saumur
par Gennes. Presque au centre de ces embranchements
et coupant tous les passages, le comte
d’Anjou fit élever au X{{e}} s., sur la rive gauche du
ruisseau, une place forte qu’il inféoda. Elle fut
la première attaquée en 1068 par Geoffroy le
Barbu, révolté contre son frère Foulques, qui l’y
vint combattre dans la plaine et l’y fit prisonnier
avec mille de ses chevaliers. En 1112, Foulques
le jeune y amène de nouveau son armée. En
1203, Philippe-Auguste en confirme la possession
à Guy de Thouars qui le tenait de sa femme,
mais dès 1206 le roi revient, assiège le château,
y passe un jour, et le fait raser, en transmettant
le fief au sénéchal Guill. Desroches. Il advint à la
famille de la Haie-Passavant par le mariage de
Geoffroy Desroches et de Roberte de la Haie, dont
la fille Léonor épousa Jean de la Haie-Passavant
vers 1250, puis à Jean de Chemillé par son mariage
avec Eléonor Desroches. Un de leurs descendants,
Jean de la Haie-Passavant, sieur de Chemillé,
l’échangea en 1434 avec Pierre de Brézé,
seigneur de Maulévrier, qui possédait déjà depuis
au moins dix ans l’étang et les moulins voisins.
Louis XI confisqua tous les biens de Jacques de
Brézé, mais les restitua en 1481 à son fils Louis
de Brézé, lors de son mariage avec Yolande de la
Haie-Passavant. C’est lui qui rend aveu en 1490
pour son « chastel, baronnie et chastellennie de
Brochessac », d’où dépend son donjon avec
douves, murs, basse-cour, forteresse, quatre moulins
sur les chaussées du grand et du petit étang,
et la métairie de la Saulaie. Le 26 mai 1502
Jacques de Brézé vendit la terre à Charles de
Cossé qui dès l’année même fit reconstruire
le château. — On y travaillait encore en 1509.
— En décembre 1560 des lettres royaux érigèrent
en sa faveur la terre en comté, y incorporant
les châtellenies de Luigué, Claie, Denée et
autres fiefs de la mouvance. Le roi Charles IX
y vient coucher le 5 octobre 1565, y dine le lendemain
et y revient le 7 janvier 1570. Pendant la
Ligue pour qui tenait Charles II de Cossé, le
château eut fort à souffrir. Tour à tour pris et repris
par le roi de Navarre ou par des partisans, assiégé
au canon et battu en brèche et néanmoins
défendu contre les royaux du 12 au 30 août 1590,
de nouveau en janvier 1591, il devint un moment
place neutre et interdit d’un commun accord
à toute garnison. Mais le bourg sans défense
était saccagé à tout passage de soldats. Le 6 janvier
1590 l’église, occupée par les Ligueurs, avait
été emportée d’assaut par les royalistes. — Dans
la nuit du 21 juillet 1593, la garnison d’Angers
vint mettre le pays à feu et à sang. — Des lettres
patentes du 13 avril 1611 dont les considérants
rappellent tons les hauts faits des Cossé, vérifiées
le 8 juillet 1620, érigèrent le comté en duché pairie,
en y réunissant le marquisat de Thouarcé,
les baronnies de Pouancé, Luigné, Montjean, les
châtellenies de la Grézille et Brigné, plus de
30 fiefs ou seigneuries et 26 paroisses, mais
sans les distraire de la juridiction d’Angers. C’est
l’époque de la transformation du château qui, de
manoir de guerre, après tant de ruines, devient
un séjour de magnificences. Les fondements en
sont jetés vers l’Aubance en 1607 et 1608. Personne
n’a encore pu en nommer le maître
d’œuvre. En 1615 y réside à demeure Jacques
Dangluze, fils de Jean D., architecte du roi à
Fontainebleau, qui sans doute continua les travaux
de son père, et avec lui, de 1614 à 1620,
les maîtres architectes Michel Hutin, Ch. Corbineau,
Léonard Malherbe, les menuisiers Ant.
Hannot, René Legras, les verriers Pallastre et
Coulléard, toute une colonie venue en grande partie
du Maine, puis des peintres Pothier, Gillion,
Gasselin, V. ces noms. — Dès 1616 le château est
en état de faire fête au prince de Condé et au
duc de Mayenne qui y couchent le 25 avril. La
reine-mère Marie de Médicis s’y installe le
15 octobre 1619 jusqu’au 2 novembre et de
nouveau le 20 jusqu’au 9 décembre, et encore
le 11 mars 1620 avec toute sa cour jusqu’au
19. Le roi y était arrivé le 12 et y séjourna
jusqu’au 17. La même année au mois d’août, la
mère et le fils y reviennent mais pour s’y réconcilier.
Le roi, rendu au château dès le 12, alla
le lendemain au-devant de sa mère qui se jeta
dans ses bras. — Louis XIII partit le 17, après
avoir signé un règlement pour les docteurs de
la Faculté de droit d’Angers. La reine séjourna
3 semaines, que Charles de Cossé remplit de fêtes
splendides. — Rien n’égalait alors le luxe et
l’opulence de cette maison presque royale où
résidait jusqu’au milieu du XVII{{e}} s., aux gages
du duc, une compagnie de gardes étrangers, de
Bohèmes ou Égyptiens. Le capitaine, ''Bohemorum''
''conductor'', noble Charles de la Grave,
Bohème comme ses soldats, fut assassiné en 1629
sur le chemin des Ponts-de-Cé. — En 1645, son
successeur est Jean Charles, écuyer. — Le château
avait de plus pour « concierge » un commissaire
de l’artillerie de France, Barbelevée en 1646,
Herbinot en 1647, et un capitaine ou gouverneur,
véritable chef de guerre jusqu’au XVII{{e}} s.,
plus tard réduit à des fonctions presque civiles.
On trouve parmi ces officiers Jean Petit, 1390.
— Jean Du Dresnay, 1411, 1421. — Jean
Legay, 1429. — Jean Dossier, 1485. — Pierre
de la Montaigne, sieur de Campadon, 1574,
1578. — Charles Goddes, 1588. — De la Noue
Sablay, 1589. — Louis Vexiau, 1616, 1625. —
Jean Hanequin de Fleurville, 1643. — Sauveur
de la Ralde, 1650. — Jourdain Bordin,
sieur de Froidefontaine, 1669, † le 13 novembre
1679. — Franç. Saudelet, sieur de Beilecroix,
1679, 1681. — Barth. Camerini, gentilhomme
romain, 1689, 1686. — Jacques Girardin, 1720.
— Bertrand Daguerre, 1725.
 
Le titre de duc et pair, attaché à la terre, faillit
sortir de la famille avec la succession obérée d’Henri-Albert
de Cossé. Son héritier, Arthur-Timoléon,
dut déposer, après des procédures infinies,
5S4,810 l. qu’un arrêt répartit entre les créanciers
(7 septembre 1707). Pour éviter le retour du
danger il avait fait par acte du 13 février 170S
substitution de la terre à ses enfants, transférant
dès lors la propriété à son fils Léon-Charles-Louis,
qui mourut âgé de 40 ans, le 17 avril
1733, ne laissant que des filles. L’héritier de
droit, son frère, plus tard évêque de Coutances,
se désista en faveur de son autre frère, Jean-Paul-Timoléon,
maréchal de France en 1768,
et dont un seul de ses huit enfants lui survécut,
Louis-Hercules-Timoléon, connu par son
dévouement à Louis XVI et massacré à Versailles
le 9 septembre 1792. Quoiqu’ayant des
enfants, il avait légué (11 avril 1791) tous ses
biens d’Anjou à ses deux petits-cousins, fils
d’Hyacinthe-Hugues-Timoléon et de Const.
de Wignacourt, et particulièrement Brissac à l’ainé,
Auguste-Marie-Paul-Timoléon, mis en possession
par un arrêté du bureau des Domaines
du 96 ventôse au IV. Ce dernier, lors de l’essai
de reconstitution de la noblesse, accepta de Napoléon
le titre de comte et la dignité de sénateur.
Il fut à ce titre inhumé au Panthéon (1813). — Son
petit-fils le duc de Brissac actuel est Marie-Artus-Timoléon,
né en 1814, mari d’Angélique-Gabrielle-Marguerite-Marie
Lelièvre de la Grange.
 
La ville proprement dite ne fut jamais ville
close, surtout sans doute à cause du grand
passage. — Le duc y exerçait la juridiction par
un sénéchal avec appel à Angers. Voici les
noms des derniers sénéchaux : Jacq. Garreau,
† le 9 avril 1700, âgé de 46 ans. — James Baudriller,
† le 25 janvier 1713. âgé de 30 ans. — François
Prévost, 1715. — Guill. Adam, † le
10 janvier 1727, âgé de 61 ans. — Jacq. Loir-de-Montgazon,
1736, 1744. — Pierre Prévost,
† le S9 avril 1764. — Jean-Alexis Garreau,
1780. — Il y résidait de plus une des six
Maîtrises des Eaux et Forêts d’Anjou, servie
par un maître particulier, un procureur fiscal et
un greffier ; — un Grenier à sel dont dépendaient
26 paroisses, transféré de St-Rémy-la-Varenne
en 1712, et qui se tenait dans une des
caves de la Capitainerie ; — un bureau d’Enregistrement
depuis 1707, transféré en 1790 à
Thouarcé, et presque aussitôt reporté à Brissac.
 
On y trouve en nombre au XVII{{e}} s. des chapeliers,
des tailleurs, des tanneurs, des cordonniers,
des menuisiers, cinq ou six chirurgiens, de
nombreuses auberges, l’Ecu de France dès
1461, le Plat-d’Etain, 1504, le Cigne, 1505, le
Lion-d’Or, 1558, le Cheval-Blanc, 1608, etc.
 
Il est intéressant d’y constater surtout au moins
dès le XV{{e}} s. l’existence d’une école, véritable petit
collège, pour instruire « en grammaire, logique
et autres sciences les enfans venans et affluens
tant ceulz de Broissac, des environs comme
d’ailleurs et aussy pour les endoctriner en
bonnes mœurs et vertus. » Le maître en était
nommé de droit par le prieur de la Colombe.
V. ce mot, — Maîtres : Jacques Lefeuvre,
licencié ès-lois, étudiant en l’Université d’Angers
1455. — Jean Perron, 1470. — Franç. de la
Fuie, 1561. — Jul. Niron, 1676, † le 1{{er}} février
1679. — Jean Marchand, † le 5 février
1736. — Franç. Gérard, 1738. — Jacques Aubert,
1781. — Fran†. Cottereau, 1788. — Tous
laïcs, mariés et qualifiés honorables hommes.
 
Le château, placé dans une vallée entre deux
hautes collines, présente un ensemble d’aspect
grandiose. Il comprend deux corps de bâtiment
à angle droit, formant les deux côtés d’une cour
élevée au-dessus des jardins. — La façade principale,
vers l’E., précédée autrefois d’un fossé
avec pont-levis, aujourd’hui d’une terrasse, est
terminée par deux tours rondes (XIII-XIV{{e}} s.) surmontées
de pignons à toits aigüs, à hante fenêtre,
avec ceinture de mâchicoulis, restes de ancienne
forteresse, n’adhérant pas au château actuel et
qui devaient être sans doute démolis. Dans celle
vers S.-E. s’ouvre la chapelle décorée par David
(d’Angers). Entre les tours, n’encadrent un large
corps de logis à trois rangs d’ouvertures et un
haut pavillon de cinq ordres, percés chacun
d’une vaste baie semi-circulaire et de deux
niches avec pilastres à bossage ; au-dessus, un
campanille couvert en plomb portait autrefois une
statue et a été détruit en 1793. Sur une plaque
en saillie on lit encore la devise : ''Virtute'',
''tempore'' ; et plus bas, l’écusson de sable à
trois fasces d’or dentelées par le bas. — Le
second bâtiment fait face à la ville et se termine
par un pavillon massif en style Louis XIII.
 
À l’intérieur, larges rampes, vastes appartements
avec précieuses tapisseries, solives dorées
et peintes, portes sculptées, salle des gardes,
galerie des aïeux, dépouillée à la Révolution
mais depuis repeuplée encore de précieux tableaux,
cabinet d’archives, l’ancien chartrier
ayant été restitué sous la Restauration par les
Archives départementales, qui ont acquis depuis
à la vente du cabinet Grille, partie des archives
des Cossé ; sous le château, fondations
antiques et vastes caves, restes des constructions
primitives, avec les oubliettes féodales.
 
Visitée dès les premiers troubles par les gardes
nationaux ou les troupes de passage, transformée
en magasin, en prison, en corps-de-garde, la
demeure était inhabitable, quand elle fut remise
à ses anciens maîtres. Au lieu de s’y installer,
le sénateur-comte fit bâtir par les architectes
Desjardins et Delaunay de Paris un logis dans la
cour vers N., dit « le petit château », que son
fils Timoléon de Cossé s’empressa de faire raser
en 1844. — En 1853, la terrasse a été restaurée
avec balustrade et escalier neuf, aux écussons
de Cossé et de La Grange. Des vues en existent
nombreuses dans de Wismes, ''le Maine et l’Anjou'',
Bodin, Saumur, Blancheton, t. II, p. 50,
— ''Guides de Joanne'', etc.
 
Sur le haut coteau vers S., au-delà de l’Aubance,
s’élève le Mausolée, temple grec (archit. Delaunay)
en tuf blanc sur un soubassement de pierre,
avec perron de 7 degrés, péristyle de six colonnes
doriques et entablement ornementé de tuiles aux
extrémités, à la manière antique, l’intérieur divisé
par deux rangs de colonnes et éclairé
seulement par le toit ; sous le sanctuaire, l’enfeu
de la famille. On y a recueilli diverses
statues d’anciens tombeaux.
 
Maires ; Fr. Cottereau, 7 décembre 1792.
— Joubert, an II. — Pierre Lenoble, brumaire
an IV. — Jacques-Et. Loir-Lachenaie, germinal
an V. — Nic.-René LicoiS, ventôse an VI.
— Fort.-Louis Goumenault, thermidor an VIII.
— René Bascher, 27 vendémiaire an X, démis.
le 17 décembre 1814. — Franç.-Louis Dubois,
6 janvier 1815, démission, le 22 février 1816. —
Jean Martin, 23 février 1816, installé le 10 mars,
démissionnaire le 22 mai 1817. — Charles-Jean-Pierre
Lemesle, 2 avril 1818, installé le 30. — Dubois,
25 mai 1821-1848. — Lecacheur, avril
1848. — Louis-François-Étienne Hamon, élu le
8 août 1848, démissionnaire le 21 octobre 1851.
— Marie-Arthur-Timoléon de Cossé-Brissac,
élu le 27 octobre 1851, démissionnaire le 15 octobre
1852. — Louis-François-Étienne Hamon,
26 mai 1852, installé le 4 juin, démissionnaire le
15 mars 1860. — Taugourdeau 31 juillet 1860,
en fonctions 1873. Le plan d’alignement de la
ville (géomètre Hacault) a été approuvé sous son
mairat (22 mai 1861).
 
<small>Arch. de M.-et-L. C 24, 96, 187. 192, 197, 201 ; E 206, 2096-2115. — Arch. comm. Et.-C. — Ménard, Mss 872. t. II, p. 161. — Notes Mss. et notice de M. Raimbault, dans la ''Soc. indust.'' 1847. — ''Répert. archéol.'', 1868. p. 228, 43, 258 ; 1869, p. 272-280. — ''Revue des Prov. de l’Ouest'', 1857, p. 24. — De Wismes, ''le Maine et l’Anjou'', art. de M. de La Gournerie. — Bodin, Saumur. — Louvet, dans la ''Rev. d’Anj.'', 1854, t. II. p. 166, 168, 177, 180, 181, 290. — Léop. Delisle, ''Actes de Ph.-Auguste'', p. 177 — ''Chroniq. d’Anjou'', t. I., p. 379 ; t. II, p. 32 et 54. — ''Rev. des Prov. de l’Ouest'', 1857, p. 24. — ''Bullet. de la Soc. indust. d’Angers'', 1859.</small> }}
 
== Notes ==
À ne pas confondre avec Brissac, commune de l'Hérault.
 
Sources et annotations
{{Références}}
 
 
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[[Catégorie:Brissac-Quincé]]
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