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« 1793 » : différence entre les versions

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'''Guerre de Vendée''' : Entre 1793 et 1796 a lieu la [[Histoire de l'Anjou et du Maine-et-Loire#Révolution et guerres de Vendée|guerre de Vendée]], qui opposa dans l'Ouest de la France les partisans (bleus) et adversaires (blancs) du mouvement révolutionnaire.
'''Guerre de Vendée''' : Entre 1793 et 1796 a lieu la [[Histoire de l'Anjou et du Maine-et-Loire#Révolution et guerres de Vendée|guerre de Vendée]], qui opposa dans l'Ouest de la France les partisans (bleus) et adversaires (blancs) du mouvement révolutionnaire.


Le mécontentement est grand depuis deux ans, notamment à la suite de l'application en 1791 de la Constitution civile du clergé. En mars 1793, la Convention décide la levée de {{unité|300000|hommes}}, mais cette décision rappelle l'ancienne milice détestée. C'est l'occasion du soulèvement, des incidents sérieux éclatent dans les [[Mauges]]. L'insurrection vendéenne débute le {{date|12 mars 1793}} à [[Saint-Florent-le-Vieil]], où l'on se soulève contre la conscription<ref>Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|IV}} (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), {{p.|59-68}}</ref>{{,}}<ref>Encyclopédie Larousse, ''Guerre de Vendée'', 2013-2018</ref>{{,}}<ref>Anne Rolland-Boulestreau, ''Entrer en guerre civile pendant la Révolution française : Vendée – mars 1793'', dans ''Entrer en guerre'' des ''Cahier textuels'', Hermann (Paris), p. 65-76</ref>.
Le mécontentement est grand depuis deux ans, notamment à la suite de l'application en 1791 de la Constitution civile du clergé. Par ailleurs, la royauté européenne se ligue contre la France révolutionnaire. La République doit défendre ses frontières. En {{date|mars 1793}}, la Convention décide la levée de {{unité|300000|hommes}}, mais cette décision rappelle l'ancienne milice détestée. C'est l'occasion du soulèvement ; des incidents éclatent dans les [[Mauges]] qui refuse d'envoyer ses conscrits à la guerre. L'insurrection vendéenne débute le {{date|12 mars 1793}} à [[Saint-Florent-le-Vieil]], où l'on se soulève contre la conscription<ref>Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|IV}} (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), {{p.|59-68}}</ref>{{,}}<ref>''Guerre de Vendée'', dans ''Encyclopédie Larousse'', Société Éditions Larousse (Paris), 2013-2018</ref>{{,}}<ref>Anne Rolland-Boulestreau, ''Entrer en guerre civile pendant la Révolution française : Vendée – mars 1793'', dans ''Entrer en guerre'' des ''Cahier textuels'', Hermann (Paris), p. 65-76</ref>{{,}}<ref name="llc-2023">Jean-Jacques Chiron (avec Raymond Bois, Jean-Louis Fardeau et Gérard Tremblay), ''Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon »'', Éditions du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2023, p. 114</ref>.


Le {{date|15 mars 1793}}, c'est la première bataille de Cholet, les insurgés vendéens prennent la ville de [[Cholet]]. {{date|19 avril 1793}}, bataille de Vezins, les troupes républicaines sont attaquées à [[Vezins]]. 22 avril, première bataille de Beaupréau, les troupes républicaines sont battues à [[Beaupréau]] et se replient sur Angers. Début juin, bataille de Doué, les Vendéens lancent une offensive sur la ville de [[Saumur]]. Le {{date|7 juin 1793}}, les forces républicaines sont chassées de la région de [[Doué-la-Fontaine]] (bataille de Doué), le 8 juin de [[Montreuil-Bellay]] (bataille de Montreuil-Bellay), et le 9, les Vendéens prennent d'assaut la ville de Saumur (bataille de Saumur). Le {{date|15 juillet 1793}} les Républicains défont les Vendéens à [[Martigné-Briand]] (bataille de Martigné-Briand), le 18 juillet elles sont battues à [[Vihiers]] (bataille de Vihiers), et du 26 au 28 (bataille des Ponts-de-Cé) l'armée vendéenne attaque les troupes républicaines aux [[Les Ponts-de-Cé|Ponts-de-Cé]] et à Mûrs-Erigné où se déroule la bataille de la Roche de Mûrs ; Le 26, une partie de l'armée vendéenne de Bonchamps attaque les Républicains de [[La Roche-de-Mûrs|Mûrs et d'Érigné]]. Le 19 septembre, les Républicains sont défaits à [[Torfou]] (bataille de Torfou) par l'Armée catholique et royale. Le 20, les forces républicaines se heurtent aux forces vendéennes au [[pont Barré]] à Saint-Lambert-du-Lattay (bataille du Pont-Barré). Le 15 octobre, les Républicains s'emparent de la ville de Cholet (bataille de La Tremblaye). Les 3 et 4 décembre, les Vendéens assiègent la ville d'[[Angers]], mais les Républicains résistent (siège d'Angers)<ref name="cport-revise">Célestin Port, ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', éditions révisées, t. I à IV, 1965-1996</ref>{{,}}<ref>Émile Gabory, ''Histoire des guerres de Vendée. 1793-1832'', éd. Perrin (Paris), ''Synthèses Historiques'', 2015</ref>{{,}}<ref>Le Monde diplomatique, ''Éléments d'une chronologie de la guerre de Vendée'', août 1994, p. 16</ref>.
Le {{date|15 mars 1793}}, c'est la première bataille de Cholet, les insurgés vendéens prennent la ville de [[Cholet]]. {{date|19 avril 1793}}, bataille de Vezins, les troupes républicaines sont attaquées à [[Vezins]]. {{date|22 avril}}, première bataille de Beaupréau, les troupes républicaines sont battues à [[Beaupréau]] et se replient sur Angers. Début juin, bataille de Doué, les Vendéens lancent une offensive sur la ville de [[Saumur]]. Le {{date|7 juin 1793}}, les forces républicaines sont chassées de la région de [[Doué-la-Fontaine]] (bataille de Doué), le {{date|8 juin}} de [[Montreuil-Bellay]] (bataille de Montreuil-Bellay), et le 9, les Vendéens prennent d'assaut la ville de Saumur (bataille de Saumur). Le {{date|15 juillet 1793}} les Républicains défont les Vendéens à [[Martigné-Briand]] (bataille de Martigné-Briand), le {{date|18 juillet}} elles sont battues à [[Vihiers]] (bataille de Vihiers), et du 26 au 28 (bataille des Ponts-de-Cé) l'armée vendéenne attaque les troupes républicaines aux [[Les Ponts-de-Cé|Ponts-de-Cé]] et à Mûrs-Erigné où se déroule la bataille de la Roche de Mûrs ; Le 26, une partie de l'armée vendéenne de Bonchamps attaque les Républicains de [[La Roche-de-Mûrs|Mûrs et d'Érigné]]. Le {{date|19 septembre}}, les Républicains sont défaits à [[Torfou]] (bataille de Torfou) par l'Armée catholique et royale. Le 20, les forces républicaines se heurtent aux forces vendéennes au [[pont Barré]] à Saint-Lambert-du-Lattay (bataille du Pont-Barré). Le {{date|15 octobre}}, les Républicains s'emparent de la ville de Cholet (bataille de La Tremblaye). Les 3 et {{date|4 décembre}}, les Vendéens assiègent la ville d'[[Angers]], mais les Républicains résistent (siège d'Angers)<ref name="cport-revise">Célestin Port, ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', éditions révisées, t. I à IV, 1965-1996</ref>{{,}}<ref>Émile Gabory, ''Histoire des guerres de Vendée. 1793-1832'', éd. Perrin (Paris), ''Synthèses Historiques'', 2015</ref>{{,}}<ref>Le Monde diplomatique, ''Éléments d'une chronologie de la guerre de Vendée'', août 1994, p. 16</ref>.


La défaite de la grande armée catholique et royale à Cholet en octobre 1793 marque un tournant pour le soulèvement anti-révolutionnaire vendéen<ref>Le Monde (Marie-Béatrice Baudet), ''Après la bataille de Cholet, l’agonie de la Vendée blanche'', 25 août 2022</ref>.
La défaite de la grande armée catholique et royale à Cholet en {{date|octobre 1793}} marque un tournant pour le soulèvement anti-révolutionnaire vendéen<ref>Le Monde (Marie-Béatrice Baudet), ''Après la bataille de Cholet, l'agonie de la Vendée blanche'', 25 août 2022</ref>.


Les insurgés utilisent les [[Liste des moulins de Maine-et-Loire|moulins à vent]] qui, installés en haut des collines, se voient de loin. La position des ailes permet de communiquer à longue distance, indiquant les mouvements des troupes républicaines<ref>Julien Derouet et Pierre Billaud, ''Les moulins de l'Anjou'', coll. ''Je découvre'', Geste éditions (La Crèche), 2016, p. 18</ref>{{,}}<ref>Jean-Jacques Chiron (avec Raymond Bois, Jean-Louis Fardeau et Gérard Tremblay), ''Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon »'', Éditions du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2023, p. 18</ref>.
Les insurgés utilisent les [[Liste des moulins de Maine-et-Loire|moulins à vent]] qui, installés en haut des collines, se voient de loin. La position des ailes permet de communiquer à longue distance, indiquant les mouvements des troupes républicaines<ref>Julien Derouet et Pierre Billaud, ''Les moulins de l'Anjou'', coll. ''Je découvre'', Geste éditions (La Crèche), 2016, p. 18</ref>{{,}}<ref>''Saint-Aubin de Luigné au fil du temps'', ''op. cit.'', p. 18</ref>.


La guerre désole la Vendée et les régions du sud Loire de l'Anjou, dévastant des logis seigneuriaux. Quelques belles constructions qui auraient pu ensuite être réparées, seront laissées à l'abandon comme les châteaux de la Guerche dont celui de [[Logis de la Basse-Guerche|la Basse-Guerche]]. Plusieurs châteaux sont ainsi dévastés en 1793. Le château [[Château des Basses Minières|des Basses Minières]] à Soulanger est pillé et détruit en partie, ceux de [[Château de la Haute-Guerche|la Haute-Guerche]] à Saint-Aubin, [[Château de la Baronnière|la Baronnière]] à La Chapelle-Saint-Florent, [[Château de la Morinière (Soulaines-sur-Aubance)|la Morinière]] à Soulaines sont incendiés<ref>''Sites et monuments'', Bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France, n° 93 de janvier-février-mars 1981, p. 94</ref>{{,}}<ref name="cport-revise" />.
La guerre désole la Vendée et les régions du sud Loire de l'Anjou, dévastant des logis seigneuriaux. Quelques belles constructions qui auraient pu ensuite être réparées, seront laissées à l'abandon comme les châteaux de la Guerche dont celui de [[Logis de la Basse-Guerche|la Basse-Guerche]]. Plusieurs châteaux sont ainsi dévastés en 1793. Le château [[Château des Basses Minières|des Basses Minières]] à Soulanger est pillé et détruit en partie, ceux de [[Château de la Haute-Guerche|la Haute-Guerche]] à Saint-Aubin, [[Château de la Baronnière|la Baronnière]] à La Chapelle-Saint-Florent, [[Château de la Morinière (Soulaines-sur-Aubance)|la Morinière]] à Soulaines sont incendiés<ref>''Sites et monuments'', dans ''Bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France'', n° 93 de janvier-février-mars 1981, p. 94</ref>{{,}}<ref name="cport-revise" />.


L'[[Université d'Angers]] est fermée à la suite du décret de la Convention du {{date|15 septembre 1793}} qui supprime les universités<ref>Archives de la ville d'Angers (Sylvain Bertoldi), ''La première université'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 413, février 2018</ref>.
L'[[Université d'Angers]] est fermée à la suite du décret de la Convention du {{date|15 septembre 1793}} qui supprime les universités<ref>Service municipal d'archives de la ville d'Angers (dir. Sylvain Bertoldi), ''La première université'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 413, février 2018</ref>.


== 1793 en France ==
== 1793 en France ==
'''Administration''' : La Convention nationale décrète le {{date|31 octobre 1793}} que toutes les dénominations de ville, bourg ou village sont supprimées au profit de celle de commune (décret du 10 brumaire an II).
'''Administration''' : La Convention nationale décrète le {{date|31 octobre 1793}} que toutes les dénominations de ville, bourg ou village sont supprimées au profit de celle de commune (décret du 10 brumaire an II).


'''Calendrier''' : Très vite, après 1789, il est d'usage de nommer l'année autrement que sous l'Ancien Régime. Un calendrier républicain entre en vigueur que le {{nobr|15 vendémiaire an II}} ({{date|6 octobre 1793}}). L'an I est celui de la Liberté depuis le {{date|14 juillet 1789}}<ref>Jean-Paul Parissot, ''Calendriers'', Encyclopædia Universalis, 2010-2022</ref>{{,}}<ref>''Décret de la Convention nationale concernant l'ère des Français'', du {{date|5 octobre 1793}}, l'an II de la République française, une et indivisible.</ref>.
'''Calendrier''' : Très vite, après 1789, il est d'usage de nommer l'année autrement que sous l'Ancien Régime. Un calendrier républicain entre en vigueur que le {{nobr|15 vendémiaire an II}} ({{date|6 octobre 1793}}). L'an I est celui de la Liberté depuis le {{date|14 juillet 1789}}<ref>Jean-Paul Parissot, ''Calendriers'', dans ''Encyclopædia Universalis'', éd. Encyclopædia Universalis France, 2010-2022</ref>{{,}}<ref>''Décret de la Convention nationale concernant l'ère des Français'', du {{date|5 octobre 1793}}, l'an II de la République française, une et indivisible.</ref>.


'''Population''' : Le [[Population de Maine-et-Loire/1793|recensement de 1793-1794]] (par application du décret de la Convention nationale du {{date|11 août 1793}}), dit de l'an II, est réalisé sur l'ensemble du territoire français de l'époque. Il fournit un état de la population de cette époque ainsi que le premier état des municipalités nouvellement mises en place.
'''Population''' : Le [[Population de Maine-et-Loire/1793|recensement de 1793-1794]] (par application du décret de la Convention nationale du {{date|11 août 1793}}), dit de l'an II, est réalisé sur l'ensemble du territoire français de l'époque. Il fournit un état de la population de cette époque ainsi que le premier état des municipalités nouvellement mises en place.