« Thouarcé-le-Champ » : différence entre les versions

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{{Infobox quartier
{{Infobox quartier
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}}


Située au nord-ouest de Martigné-Briand, '''Thouarcé-le-Champ''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]].
Située au nord-ouest de Martigné-Briand, '''Thouarcé-le-Champ''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] constituée de Thouarcé et du Champ.




Issue de la paroisse de Thouarcé, qui comprenait alors Le Champ, la commune fut démembrée en 1791 pour former celles de [[Thouarcé]] et [[Le Champ]]. La commune du Champ est donc créée en octobre 1791, puis elle est supprimée en 1801 et est rétablie en juin 1820. Tout d'abord dénommée ''Le Champ'' elle prend ensuite le nom de ''Champ-sur-Layon''.
== Généralités ==
Issue de la [[Glossaire#P|paroisse]] de Thouarcé, qui comprenait alors Le Champ, la commune est démembrée en 1791 pour former celles de [[Thouarcé]] et [[Le Champ]], créées le {{date|19 octobre [[1791]]}}, puis réunies en 1801 avant d'être rétablies par ordonnance du {{date|7 juin [[1820]]}}<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|632-633}} (Champ-sur-Layon)</ref>.


Thouarcé-le-Champ se trouve dans le canton [[Canton de Thouarcé|de Thouarcé]] (Thouarcé en 1793, Thouarcé et le Champ en 1801) et l'arrondissement [[Arrondissement de Saumur|de Saumur]] (Saumur en 1801)<ref>École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Thouarcé'', 2007</ref>.


Sur le même sujet :
== Thouarcé (1878) ==
* [[Thouarcé]] ([[Thouarcé le Champ|formes anciennes du nom]])
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
* [[Champ-sur-Layon]] ([[Le Champ|formes anciennes du nom]])
Thouarcé dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1878<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau libraires (Angers), 1878, page 580 à 584</ref> :
* [[Canton de Thouarcé|Canton de Thouarcé-le-Champ]]


Voir aussi le [[Répertoire des communes et anciennes communes de Maine-et-Loire|répertoire]] des communes.
{{citation|'''Thouarcé''' chef-lieu de canton, arr. d’Angers
(25 kil.). — ''Toardacus'' (''sic vico... vocabulum est'')
XI{{e}} s. (''Mirac. St-Alb.'', apud
Boll., 1{{er}} mars, p. 63). — ''Castro Toarciaco''
1073-1080 (Liv. Bl., f. 17). — ''Ecclesia Sancti''
''Johannis de Toarcii'' 1055-1070 (Liv. Bl.,
f. 18 v°). — ''Apud Toarcii'' 1080-1100 (Ib.,
f. 19). — ''Prior de Toarce'' 1095- 1100 (Ib.,
f. 71 v° et f. 15-16). — ''Pons de Toarceio'' 1070-1118
(Ib., f. 15). — ''Toarceiacus'' 1100-1120
(Liv. Bl., f. 23). — ''Ecclesia Sancti Petri'',
''Sancti Limini et Sancti Johannis de Toarceio''
1130-1143 (Liv. d’A., f. 75). — ''Ecclesia Sancti''
''Johannis de Toarciaco cum capellis Sancti''
''Pétri et Sancti Limini'' 1146, 1156 (Liv. d’A.,
f. 4 et 6). — ''Toarceio castello'', ''castellum''
''Toarceii'' 1172-1173 (Cart. de Chambon, ch. 77).
— ''Thoarce'' 1212 (H.-D. ''B'' 53, f. 2). — ''La paroisse''
''de Toarcé'' 1287 (H.-D. ''B'' 28). — ''La chastellenie'',
''terre et seigneurie de Thouarcé'' 1540
(C 106, f. 147). — Il faut prendre garde, dans
les textes angevins et même sur les sceaux,
d’éviter une confusion à laquelle se prêtent ces
différentes formes, communes à la fois à Thouarcé
et à Thouars.  


Sur un plateau en pente vers N.-E. et encadré
d’une triple vallée, — entre [[Allençon]] (6 kil.) au
N.-E., [[Faye-d'Anjou|Faye]] (4 kil.) au N.-O., [[Chavagnes]] (4 kil.)
à l’E., [[Champ-sur-Layon|le Champ]] (6 kil.) à l’O., [[Joué-Étiau|Joué-Etiau]]
(10 kil.) au S.-O., [[Gonnord]] (9 kil. 1/2) et [[Faveraye-Mâchelles|Faveraie]]
(2 kil.) au S.


{{Quartier à compléter}}
La route départementale de Gonnord à Allençon
monte du S. 0. au N.-E., rencontre à droite le
chemin d’intérêt commun de Martigné-Briant,
venant de l’E., sort sur Faveraie, longeant la
limite commune, jusqu’au Layon, qu’elle traverse
en rentrant sur le territoire sous le bourg
dont elle aborde tout aussitôt le quartier oriental.
Elle est croisée dans le bourg même par le chemin
de St-Lambert à Martigné et par celui de la Jumellière
à Chavagnes qui l’emprunte durant 2 kil. et
s’en sépare un peu avant sa sortie du territoire.
 
Inaugurée le 1{{er}} février 1877, une station du
chemin de fer départemental de Montreuil-Bellay
à Angers s’arrête à 1 kil. du bourg, placée sur
la crête extrême du coteau, d’où la vue embrasse
une partie de la vallée du Layon et jusqu’aux
collines de la Salle et des Gardes. — Il est question
de la mettre en communication directe par
un prolongement avec la gare de Chalonnes-sur-Loire.
 
Le Layon, aux rives tourmentées, passe de l’E.
au N. à travers la partie la plus étranglée de la
commune, sous le bourg, dont le sépare une
large boire formant la corde d’une courbe gracieuse.
— Cinq ponts l’y franchissent dont quatre
pour desservir le chemin de St-Lambert : 1{{e}} la
Grande-Arche, de 12 mèt. d’ouverture, construite
en 1784, emportée par les eaux en 1800,
reconstruite par adjudication du 21 novembre
1821 (archit. Lecoy) ; — 2{{e}} le pont sur l’ancien
canal, ruiné en 1793, reconstruit en 1830 ; —
3{{e}} le pont sur la boire emporté par la crue du
25 novembre 1770, reconstruit en 1784, — un
4{{e}} pont sur le bief du moulin, rélargi en 1868, —
un 5{{e}} enfin dit le grand pont du Prieuré, pour
le passage de la route départementale, emporté
par les eaux dans la nuit du 25 au 26 février 1855,
reconstruit de deux arches et terminé en décembre
18S6. — Y affluent sur la gauche tout près et en
aval de ce dernier le ruiss. de l’Arbalêtier, né
sur la commune et qui la limite depuis sa source
avec Faveraie, vers S.-E., — le ruiss. de Fontaine,
— du Ponge — et du Javoineau, qui forme
tout du long limite vers l’O.
 
En dépendent les vill. et ham. des Noues
(10 mais., 37 hab.), de la Cornemuse (4 mais.,
16 hab.), des Gauliers (7 mais., 15 hab.), de la
Grande-Fontaine (3 mais., 11 hab.), du Petit-Bonnezeaux
(12 mais., 50 hab ), du Grand-Bonnezeaux
(36 mais., 133 hab), de la Sansonnière
(6 mais., 96 hab.), de l’Arbalêtier (4 m., 10 h.),
de la Roche-Aubry (12 mais., 40 hab.), du Ménil
(15 mais., 59 hab.), de Tourneville (10 mais.,
43 hab.), de la Godeau (4 mais., 9 hab.), d’Orillé
(22 mais., 89 hab.), de Châles (12 mais., 60 hab.),
de la Maison-Neuve (6 mais., 25 hab.), de la
Fontaine-de-Châles (11 mais., 37 hab.), des Trottières
(4 mats., 16 hab.), des Noues-du-Breil
(4 mais., 15 hab.), des Tremblaies (3 mais.,
23 hab.), des Chasnières (27 mais, 101 hab.), de
Fontaine (15 mais., 77 hab.), du Moulin-du-Pont
(18 mais., 75 hab.), les chat, du Gué-du-Berge
et de Failes et 20 fermes on écarts.
 
Superficie : 1,874 hect. dont 490 hect. en
vignes, presque le double d’il y a 20 ans, acquis
surtout par la plantation de cépages rouges ; —
1,100 hect. en labours, 17 hect. en bois, 170 hect.
en prés. — 1,919 hect. en ont été détachés pour
constituer en commune la paroisse succursale du
Champ, V. ''ce mot'', supprimée en l’an X et de
nouveau en 1815, rétablie par ordonnance du
7 juin 1820.
 
Population : 462 feux, 2,090 hab. en 1720-1725.
— 600 feux, 2,512 h. en 1789. — 1,671 h.
en 1831, par suite de la distraction du Champ.
— 1.630 hab. en 1841. — 1,710 hab. en 1851. —
1,706 hab. en 1861. — 1,733 hab. en 1866. —
1.626 hab. en 1872. — 1,700 hab. en 1876, —
dont 512 au bourg (113 mais., 173 mén.).
 
Incendié deux fois, le 8 septembre 1793 et le
27 juin 1794, pendant la guerre vendéenne, il
a été reconstruit depuis et surtout rendu abordable
par l’ouverture des routes et l’établissement
des ponts, au centre d’un important vignoble,
renommé longtemps pour ses vins blancs de [[Bonnezeaux]]
et dont les jeunes vignes rouges ont
obtenu la médaille d’or à l’exposition de 1877
d’Angers. — La culture du froment et d’avoines
de première qualité, l’élève et l’engraissement
des bestiaux, — on y comptait en 1872 plus de
25,000 têtes de bétail dans le canton, — assurent
la richesse du pays.
 
Les trois anciennes foires y ont été rétablies
en 1868, qui se tiennent le 1{{er}} mardi de mars,
de juillet et de novembre, et trois autres foires
créées en 1872 pour le 1{{er}} mardi de janvier, mars
et septembre. — Trois Assemblées le dimanche
gras, le dimanche qui suit la St-Pierre (29 juin)
et le dernier dimanche d’octobre (St-Simon).
 
Recette de poste — Chef-lieu de perception
pour les c<sup>cnes</sup> d’Allençon, Chavagnes, Faveraie,
Gonnord et Joué-Etiau. — Station télégraphique
ouverte au public le 1{{er}} sept. 1877.
 
Mairie avec Ecole laïque de garçons et
Justice de paix construite par adjudication du
27 août 1848 (archit. Richou). — Ecole de filles
(Sœurs de St-Charles), bâtie vers 1840 dans un
vaste enclos vis-à-vis le principal portail de
l’église, — avec Asile, construit par adjudication
du 12 août 1861.
 
Deux sources minérales ''froides'' ont été
découvertes en 1867, dont une naît vers le milieu
du coteau, à 100 pas de la route départementale,
au Ragotier, l’autre, au bas du coteau, sur les
bords du Layon. Une analyse en a été étudiée
et rendue publique par MM. Dezanneau et Tireau
(Angers, Lachèse, 1869, in-8° de 8 p.), qui les
place par leur proportion de fer et d’acide carbonique
au premier rang des sources recommandées.
Le 3 mars 1868 la première pierre y fut
posée d’an établissement, comprenant six salles
de bains, an vaste jardin, une prairie à 200 mèt.
du bourg et une buvette à portée des sources
(400 mèt.). — Mis en vente par faillite en août
1872, il a été repris en 1876 et essaie de faire
concurrence à Jouannette.
 
L’Eglise, dédiée à St-Pierre (cure, 19 brumaire
an XI) a été en partie transformée en 1858
par la reconstruction du chœur, œuvre du XII{{e}} s.,
remanié intérieurement au XVIII{{e}} s. Le portail
latéral S. s’ouvre par une baie à multiples vous-
sures concentriques, retombant sur des colonnes
à chapiteaux feuillages et crochets naissants, du
XII{{e}} s. A droite y attient une petite chapelle dont
l’entrée est sculptée de l’écusson des Léperonnière
XVI{{e}} s. La chapelle correspondante vers
N.-E., qui date du XII{{e}} s., a été récemment en
partie remaniée, ainsi que le principal portail vers
N.-O. dont l’œuvre est du XVI{{e}} s. Il reste encore
de l’œuvre ancienne XII{{e}} s. un beau clocher éclairé
sur chaque face de deux baies plein cintre, décorées
postérieurement, ce semble, à l’intérieur,
d’une moulure tréflée, — et sur les faces S.-E. et
N.-O. accolées de fausses arcatures. — Un beau
calice, en argent doré, du XV{{e}} s., divisé en huit
lobes, dont les nœuds sont sculptés de la figure
du Christ et des instruments de la Passion, avec
les initiales P. N., existe à la fabrique. Il en a
été donné un dessin par Ed. Heulin dans les
''Mém. de la Soc. d’Agriculture d’Angers''.
 
Un dolmen existait dans un champ, à 50 mèt.,
sur la gauche du chemin qui conduit au bourg du
Champ, mais il est presque complètement détruit.
— De nombreuses voies sillonnaient le territoire,
— dont deux descendant d’Angers à Chemillé
et à Vihiers, — deux autres remontant la
rive droite du Layon, l’une, à distance, dont l’alignement
forme encore la limite avec Allencon, —
c’est l’ancien ''chemin chalonnais'', suivi jusqu’au
XVIII{{e}} s. de Chalonnes à Saumur, — l’autre, s’en
détachant vers Beaulieu pour longer la rive par
le bourg et gagner Martigné. — De nombreuses
rencontres de briques à rebord, de tuiles et de
débris de poteries et de médailles romaines,
môme un chapiteau de colonne en granit, recueilli
à la cure, attestent l’existence d’un établissement
antique, qui s’y continue en se transformant
durant l’ère mérovingienne. C’est un vicus
important au X{{e}} et au XI{{e}} s. avec centre fortifié,
castrum, dont l’enceinte renferme jusqu’à trois
églises, St Pierre, St Jean et St Limin. Le seigneur
a nom Isembert Gazon, Isembardus,
Gathonis filius, écuyer tranchant du comte et
le petit-fils sans doute de ce chevalier, ''Gastho''
quidam vassus magnus et validus'', ancien
compagnon de pèlerinage de l’abbé Giraud, fait
prisonnier lors de la prise de Saumur et que
Foulques-Nerra maltraita si rudement, ''Chron.''
''d’Anjou'', II, 212. Il voulut avant de mourir
faire une bonne œuvre. L’église Saint-Jean se
trouvait installée au bas de la ville, dans la
vallée, en plein marécage. Il la reporta en
dehors, sur la côte, en plein champ, de
''palude foris in campo'', et appela les moines
de St-Florent pour la reconstruire et constituer à
l’entour un bourg dont il leur donna remplace,
ment, affranchi de toute coutume féodale. Il y
ajouta le revenu des sépultures dans l’église St-Pierre,
des offrandes dans les églises St Pierre et
St Limin, sauf la part des prêtres fixée au (part,
et entre autres droits, la présentation de la cure,
''fevum preshyterale'', sous l’obligation pour les
moines d’y venir célébrer la grand’messe au jours
des fêtes de St Pierre et de St Limin et d’assister
aux processions, sans rétribution, — plus deux
aires de moulins, le droit de pèche dans tontes ses
eaux et de parnage dans tous ses bois (1060-1068). Il
prit soin de faire confirmer cette donation par
son suzerain, Geoffroy de Pruillé. trésorier de
St-Martin de Tours, par le comte Geoffroi, son
maître, et dans un pèlerinage qu’il fit à Rome,
par le pape Grégoire VII, dont il présenta au
retour les bulles à l’évèque Eusèbe. Son neveu
et son héritier Isembert II fit achever l’église St-Jean,
que vint consacrer l’évèque du Mans Jobel
(1093-1094). Le prieur, qui y fut établi, avait
notamment le droit de présenter aux écoles de la
paroisse, de chasser à gaulle, chiens et oiseau,
tant sur la terre du seigneur qu’en son propre fief.
Il devait par contre aux seigneurs de Thouarcé,
de Bonnezeaux et de Belligné, à cause des droits
de dimes et prémices qu’il prenait dans leurs fiefs,
deux fouasses ou fouillées, couvertes d’une
branche de laurier, et deux pintes de vin blanc
clairet, à chacune des fêtes de Noël, Piques «t
St Jean-Baptiste, — une [[fouasse]] seulement et un
litre de vin aux seigneurs de la Chaperonnière,
de Mons, de Gatines et de l’Epinay. — Les
pauvres passants avaient droit de gite en soi
prieuré.
 
On lui donne pour armoiries : ''de gueules à''
''un chevron d’argent accompagné de 3 lions''
''de même''.
 
Prieurs : Fulco, 1070 circa. — Odo, 1080
circa. — Maurice, 1097. — Rainaud, litt. —
Rannulfus, 1168-1174. — Jean Pignard, 1420.
— Phil. Lamiche, 1431. — Jean de Gennes,
1444, 1457. — Pierre Libour, 1457, 1478. — Thomas
Morel 1483, 1495. — Christ. de la Haye,
abbé de Boiscroulant, 1532. — Jean Esnault
1538. 1555. — Thomas Morel, 1557. - Jean
Lemaistre, 1561, 1582. — Pierre Lemaistre,
† en janvier 1593. — Jean Faye, 1602, 1607. —
Joachim de Beauxoncles, 1628. — Joseph-Michel
Lamirault, d’Orléans, 1665. — Charles
de Risgny, 1681. — Pierre Pinson, 1689. —
Louis Guirault, prévôt de St-Laurent-du-Motay,
anc. abbé du Val-des-Vignes, 1691. — Charles
Duval, 1695, 1705. — Armand-Jean Duval,
1712. — Auguste-Joseph de Montullé, docteur
de Sorbonne, abbé de N.-D. de Lignes, 1716,
1745, résidait à Paris. — Sixte-Louis de Roux
de Bonneval, 1769, chanoine de Notre-Dame de
Paris.
 
La chapelle du prieuré fut vendue {{natt}} le
5 fructidor an IV. Le chœur en existe encore,
d’une travée XI{{e}} s., avec abside en cul-de-four,
dont les fenêtres ont été refaites au XVII{{e}} s., — et
sert de bûcher. La nef est rasée sauf partie du
mur latéral vers N. — L’habitation, précédée
d’un portail, surmonté d’un colombier, attenait à
l’angle S.-O., avec une grosse tour ronde engagée
dans la face centrale. C’est remplacement actuel
des belles serres du Gué-du-Berge, qui a enveloppé
maison et domaine dans son enclos.
 
Quand St-Jean eut été transféré hors de l’enceinte
féodale et remis aux mains des moines,
l’église St-Pierre, an moins aussi ancienne et certes
antérieure au XI{{e}} s, resta la seule paroisse de la
ville et à proprement parler la chapelle du château,
dont le curé se trouvait le chapelain primitif.
Elle contenait sept autels, dont celui de
St-Mermaise, avec : une chapelle adhérente à la
nef, pour l’enfeu des l’Esperonniére, avant qu’ils
eussent fait élection en celle du Champ. — La
présentation de la cure appartient jusqu’à la Révolution
à l’abbé de St-Florent.
 
Les Registres de la paroisse sont détruits. Les
doubles, déposés au greffe d’Angers, remontent
à 1668.
 
Curés : Jean Joullain, 1453. — Pierre Chesneau,
licencié en décrets, maire-chapelain en
l’église d’Angers, 1527, 1544. — René Colas,
1548. — Gilles Lecomte, qui permute en novembre
1550. — Guillaume de la Vignolle,
curé de Brain-sur-Longuenée, 1550. — Pierre
Landry, 1566 — Michel Dabon, 1575. —
Mathurin Pouppé, syndic du clergé, 158., 1598.
— Le 26 septembre 1588 le duc de la Trémouille,
logé au bourg, avait saccagé et incendié l’église
paroissiale en brisant les autels et les statues ; —
le lendemain il fait même dégât au prieuré St-Jean.
Briant Jarry, natif du bourg, pendant 20 ans
vicaire et alors en même temps prieur de Vézins,
1606, qui résigne en 1627. Son testament est daté
du 16 avril 1629. Cette année même en novembre
la peste dévaste la paroisse. — Jacq. Deschamps,
1639, 1641. — Jacq. Nail, V. ''ce nom'',
1645, 1663. — Les gens de guerre passent et repassent
et en 1651 notamment mettent en fuite
une partie de la population. Encore en 1668
l’église restait pleine de meubles et de coffres,
que les habitants avaient réfugiés là et qu’ils
refusaient d’enlever. — François Thibaudeau,
1668, † le 3 avril 1685, âgé de 54 ans. —
Le 18 octobre 1671 l’évêque Henri Arnaud vint
dédier et consacrer l’église transformée, le grand
autel, avec des reliques du pape saint Marcel
et de saint Samson, l’autel de Notre-Dame
avec des reliques de saint Vincent et de saint
Pompéjean, dont le corps reposait aux Minimes
d’Angers, et l’autel de Saint-Sébastien avec
des reliques de St Corneille et de St Perrinet
dans des petits coffrets de plomb. — Simon
Jarry, juin 1685, † le 1{{er}} mai 1729, âgé de
69 ans, 5 jours. — André Fillon, anc. vicaire,
mai 1729, † le 13 avril 1753, âgé de 53 ans. —
François-Gabriel Chevallier, juin 1753, † le
17 juillet 1780, âgé de 57 ans. Il avait fait en
1759 reconstruire la cure, terminée le 29 novembre
par Rénier, de Fontaine, maçon, et Hunauld, du
bourg, charpentier. — Pierre-Etienne Bassereau,
août 1780, qui passe en 1781 vicaire et
en 1782 curé de Lesviêre d’Angers. — Michel-Pierre
Godard, janvier 1781, qui refuse le serment
et est transporté en Espagne avec le vicaire
Daviau. — Pierre-Louis-Etienne Couronné,
V. ''ce nom'', juin 1791-1792. On lui avait dérobé
dés les premiers jours mômes de son installation
la pierre consacrée de l’autel.
 
On trouve en 1492 un Et. Gasnier tenant les
écoles à Thouarcé. Le chapelain de la chapelle
de St- Vincent, fondée en l’église paroissiale le
11 octobre 1635 par Vincent Leblanc et Antoinette
de la Touche, était obligé à tenir école
publique. — Par son testament du 12 novembre
1728 le curé Jarry avait légué une maison pour
la maîtresse d’école. On rencontre aussi en 17691e
nom de Louis Outrey, mattre d’école, laïc et
marié.
 
Dans l’enceinte et sur le bord intérieur des
douves du château vers S. s’élevait de toute antiquité,
comme St-Jean et St-Pierre, l’église ou
''chapelle de St-Limin'' ou ''Lumin'', ''Capella Sti''
''Liminii'', ''Sti Limini'' (Liv. d’A., f. 4, 6, 75), de St-Guillemin
1539 (C 106, f. 154), de St-Lézin ou
Luthin d’après le Pouillé de 1783. La présentation
en appartenait aussi à l’abbé de St-Florent,
qui y devait une messe par semaine. — Elle contenait
trois autels de face, celui du milieu enfoncé
sous une voûte, au-dessus d’un caveau, où
des piliers portaient un petit autel avec deux
tombeaux de maçonnerie, celui de droite à demi
ouvert depuis le milieu du XVII{{e}} s. On les
montrait comme les sépultures de St-Limin et de
St-Burgin, V. ''ces noms''. Une bulle cardinalice
du 17 novembre 1438 accorda 100 jours d’indulgence
aux pèlerins, qui s’y rendraient à certaines
fêtes. Nombre de tombeaux semblables, contenant
des corps et des armes, se rencontraient
d’ailleurs dans les jardins d’alentour, qui formaient
en effet l’ancien cimetière. L’édifice mesurait
55 pieds de long, 17 de large et 34 de
hauteur. Restauré complètement de portes et de
vitres en 1738, il ne servait plus dès lors qu’au
catéchisme et à des dépôts de matériaux. Une
ordonnance du 4 mai 1767 autorisa le titulaire à
en transférer le service à Saumur. Le dernier qui
posséda le bénéfice, Gaspard-Marie Brossier,
V. ''ce nom'', en prit possession le 8 mai 1783. La
chapelle a été en partie démolie en mars 1869
pour l’ouverture de la rue, qui descend de l’église,
et a fourni dans ses décombres nombre de
ces briques à rebord, dont l’usage se rencontre au
moins jusqu’au XI{{e}} s. La partie conservée sert de
grange et montre encore aux assises supérieures,
sous le toit, vers Sud, deux étroites fenêtres romanes.
 
Le château fort, ''castrum'', campé dès les
premiers temps au cœur des voies entrecroisées,
commandait en même temps la traversée du
Layon et jusqu’au XVIII{{e}} s. le plus important
passage de l’Anjou en Poitou, où se tenaient
trois foires. La mesure locale comptait 12 bois-
seaux au setier pour 13 des Ponts-de-Cé. La butte
du donjon féodal existait au moins jusqu’à la fin
du XVII{{e}} s. attenant au jardin de la cure, et la
trace des douves se reconnaît encore dans celui de
la mairie. Au pied de la chapelle vers N.-E. de
l’église apparaissent les derniers arrachements des
murs du château, dont les bâtiments l’enveloppaient
à demi. Le fief relevait en franc alleud du duché
d’Anjou. Après la mort d’Isembert II, Geoffroi le
Breton, gendre de sa sœur, obtint de Geoffroi de
Pruillé à prix d’argent une investiture nouvelle
à son profit. Elle a passé dès le milieu du XII{{e}} s.
aux mains de Gilduin, seigneur de Doué, mort
vers 1173, et par le mariage de sa fille Eustachie,
à la famille de l’Ile-Bouchard jusqu’au XV{{e}} s.
— En est sieur Thibaud de Beaumont en 1491, dont
la sœur et Tunique héritière, Catherine, l’apporte
à son second mari Eustache du Bellay. — La terre
ne prend titre encore que de châtellenie dans son
aveu de 1539 ; elle est pourtant qualifiée de baronnie
dans les lettres royaux, données à Fontainebleau
en juin 1608, qui l’érigeait en marquisat
au profit de Martin du Bellay et y
réunissait la châtellenie de Chanzé, résidence
ordinaire des seigneurs depuis un siècle, où
Henri de Navarre passa la nuit du 23 mars 1576.
Le marquisat fut vendu en 1663 à Henri-Albert
de Cossé, duc de Brissac, et réuni en 1760 par
la mort de l’abbé de Brissac au duché qui y
gagnait la seigneurie des paroisses de Thouarcé,
Faye et Rablay.
 
Comme singularité amusante, on peut noter que
le jour de l’Ascension chaque boucher du bourg
était tenu d’offrir au seigneur une queue de mouton.
En retour le prévôt du marquis faisait délivrer
à chacun d’eux le jour des Cendres un maillet
et une aiguille enfilée de deux aiguillées de soie
aux couleurs seigneuriales.
 
La paroisse dépendait de l’Archidiaconé d’Outre-Loire,
du Doyenné de Chemillé, de l’Election et des
Aides d’Angers, du Grenier à sel de Brissac, du District
en 1788 de Brissac, en 1790 de Vihiers. On y
comptait à cette première date 400 pauvres mendiants
! — Elle comprenait jusqu’en 1791 le territoire
de la {{cne}} du Champ, V. ''ce mot'',
desservi par une chapelle de Notre-Dame. Son
Cahier de Doléances en 1789 réclame la liberté
« entière, indéfinie » de la presse, un impôt unique
foncier et un impôt sur le revenu, la suppression
de tous les bénéfices et des congrégations et la
vente de leurs biens au profit de l’Etat, etc.
Comme Brissac, la commune prit rang parmi les
patriotes contre l’insurrection. En mai 1794 le
général Vineux y avait établi un des douze camps
retranchés qui contenaient la Vendée.
 
Maires : Dumesnil du Pineau, 1789-1791.
— Auxilliau, 1793. — Jean-Joseph Landry,
1{{er}} messidor an VIII. — De Cambourg, 10 février
1813. — Jean-René Pantin, 17 avril 1815.
— B.-A.-Mich. de Cambourg, 12 juillet 1815,
démissionnaire le 24 août 1830. — Gab. Humeau,
14 septembre 1831. — Jean-Pierre Blot, 1832. —
Narcisse Dupont, 11 août 1848. — J. Blot,
20 août 1852, en fonctions, 1877.
 
<small>Arch. de M.-et-L. C 2O et 24 ; 106. f. 147 et 154 ; E 206 ; 983 ; f. 23 ; G Cures ; H St-Florent, Liv. Bl., f. 15-27 ; D. Huynes, Mss., t. 77 v°. — Les titres du prieuré comprennent deux registres et deux liasses. — Greffe d’Angers, Et.-C. — Raimbault, dans le ''Répertoire archéologique'', 1862, p. 402 ; 1869, p. 278-280, — dans la ''Revue des Races latines'', janvier 1861, p. 230-236, — ''Bullet. de la Soc. Ind.'' 1861, p. 258-267, — et notes Mss. — Hiret, ''Antiq. d’Anjou'', p. 340. — D. Chamard, ''Vies des Saints'', t. I, p. 131. — ''Revue d’Anjou'', 1854, t. I, p. 190, 194 ; 1856, t. II, p. 140. — ''Mém. de la Soc. d’Agr., Sc. et Arts d’Ang.'', t. I, 2{{e}} série, p. 66. — Pour les localités, voir Châles, la Roche-Aubry, Bonnezeaux, le Gué-du-Berge, le Ménil, Orillé, Tourneville, la Sansonnière, le Moulin-du-Pont, les Chasnières, etc.</small> }}
 
== Le Champ (1874) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Le Champ dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1874<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 585 et 586</ref> :
 
{{citation|'''Champ''' (le), canton de Thouarcé (7 kil.),
arrond. d’Angers (27 kil.). — ''Notre-Dame-du-Champ''
''en la terre du Pineau'' 1700 (Grandet,
Mss. 620. — ''Notre-Dame du-Champ en''
''Thouarcé'' 1701 (G Gure). — Sur un haut coteau,
qu’aborde vers l’E. une rampe d’une extrême
raideur, entre [[Thouarcé]] à l’E., [[Joué]] (6 kil.)
au S. [[Chanzeaux]] (5 kil.) à l’O., [[Faye-d'Anjou|Faye]] (3 kil.)
au N.-E., [[Rablay-sur-Layon|Rablay]] (2 kil. 1/2) au N.
 
Les chemins d’intérêt commun de la Jumellière à
Martigné et de grande communication de Rochefort
à Vihiers se croisent sous le bourg, relié par
un chemin vicinal au chemin d’intérêt commun
de St-Lambert à Martigné qui traverse de l’O.
à l’E. le long du Layon.
 
Y passe le ruiss. du Pré ou de la Raimbaudiére,
formant limite vers l’O., comme le Layon
vers S.-E., et le Javoineau vers l’E. ; y naissent
les ruiss. de la Perrière, de la Beunoche et de
Dreuillé ou de l’Argonnette.
 
Superficie : 1,919 hect., dont 150 hect.
en vignes et 60 hect. en bois.
 
En dépendent les vill. de la Contrèche (25 m.,
67 hab. à 2 kil.), de la Bougrie (14 mais.,
43 hab.), des Breils (9 mais., 33 hab à 1 kil. 1/2),
de Misolive (8 mais., 27 hab. À 3 kil.), les ham.
de la Hinière Ct mais., 20 hab., à 1 kil.), de
Dreuillé (7 mais., 25 hab., à 1 kil.), du Puits
(7 mais., 17 hab., à 1 kil. 500), du Coudray
(6 mais., 17 hab. À 3 kil.), de la Hardière
(4 mais., 24 h.), du Petit-Pineau (3 mais., 15 h.),
le château du Pineau et 51 fermes ou écarts.
 
Population : 900 hab., est-il dit par exagération
en 1808, dont 77 feux au bourg. — 740
hab. en 1831. — 811 hab. en 1841. — 893
hab. en 1851. — 920 hab. en 1861. — 911
hab. en 1866. — 909 hab. en 1872, dont
339 au bourg (114 mais., 120 mén).
 
Assemblée le 15 août, depuis 1844.
 
Marchés le vendredi, depuis 1867. —
L’Industrie locale exploite deux briqueteries,
un four à chaux, des carrières de pierre. Le blé,
les vins blancs, l’élève de moutons, surtout de
bestiaux gras, forment le principal commerce.
Le pays, comme le bourg, désigné il y a trente ou
quarante ans, comme « un gîte perdu de sorciers »,
s’est transformé par l’ouverture des routes et
l’action énergique de propriétaires intelligents.
 
Bureau de poste de St-Lambert-du-Latay.
— Perception de Rablay.
 
La Mairie avec École communale laïque de
garçons (archit. Bonnet), date de 1867. La première
pierre en a été posée le 18 mai. Le mobilier
de chêne massif en est remarquable. — Ecole
de filles (Sœurs de St-Charles), construite et donnée
à la commune vers 1860 par {{Mlle}} Marie Lizée.
 
Salle d’asile et salle de bureau de bienfaisance,
au besoin d*hôpital, construites en 1869,
aux frais du maire, Delaunay, et du curé Gourdon.
 
L’Église, consacrée à Notre-Dame (succursale,
19 frimaire an XI). a été reconstruite sur l’ancien
emplacement en 1856 et terminée en juin 1857
(arch. Alfred Tessier, du Mans). — Elle comprend
un clocher, formant porche, trois nefs de 5 travées
portées sur de hautes colonnes, chœur avec
grand autel peint et doré, et abside à cinq pans
coupés, dont la fenêtre centrale porte une
Assomption^ donnée par M. Delaunay, 1856.
 
Le Presbytère a été construit en 1838, sur
l’ancien cimetière.
 
Le Cimetière, transféré en 1829, agrandi en
1861, s’ouvre à la sortie du bourg vers Rablay.
 
On n’a signalé aucune trace antique sur le
territoire actuel de la commune qui dépendait
jusqu’à la Révolution de la paroisse de Thouarcé.
— En 1865, dans l’angle de deux vieux chemins
sur le plateau, entre la Grouas et la Boulerie,
un certain nombre de tombeaux ont été
rencontrés en tuffeau, avec couvercle, et qui contenaient
des corps sans aucun indice mais quelques-uns
énormes. Outre peut-être un prieuré aux
Nonains, V. ''ce mot'', il existait près du village
du Champ, dès le XVI{{e}} s., sur une pièce de terre
appelée la Gilberdrie, une petite chapelle dite
''de la Pice''. Le seigneur du Pineau, Franç.
de l’Esperonnière la fit reconstruire en 1646, sous
le vocable de Notre-Dame, avec une petite sacristie
et cimetière, et y fonda le 29 janvier 1656
un revenu suffisant pour entretenir, avec un
petit logis sur le chemin de Chemillé, un chapelain,
chargé de la desservir d’une messe le dimanche
et le mercredi à l’usage des nombreux
villages d’alentour que la difficulté des chemins
et les ruiss. éloignaient de Thouarcé. Une petite
cloche y fut bénie en 1748, qui est aujourd’hui
dans l’église de Chanzeaux. — Le dernier chapelain,
J. Asseré, en avait fait en 1791 le centre
de ses prédications contre-révolutionnaires, qu’il
y tenait de jour et de nuit.
 
Le 24 août 1707 y fut inhumée Catherine
Coutard, âgé de 40 ans, la première maîtresse
d’école établie « pour enseigner les filles de la
patenôtre et du petit catéchisme seulement »,
en vertu d’une fondation testamentaire du chapelain
Julien Lepage (5 juillet 1701).
 
La loi du 19 octobre 1791 sépara de Thouarcé
le territoire du Champ et l’érigea en commune.
Un décret du 27 brumaire an X (18 novembre
1801) la supprima ; mais devant les protestations
des habitants l’effet en resta suspendu et de fait un
maire Boutin resta en fonctions de 1805 à 1808.
Deux arrêtés des 8 et 17 avril 1815 rétablirent
l’ordre et nommèrent un maire, Jacq. Lecointre,
mais une ordonnance du 12 juillet 1815 prescrivit
de nouveau la réunion à Thouarcé. La détresse
du pays, la difficulté surtout d’y constituer une
administration entravait tout. La commune fut
rétablie définitivement par ordonnance du 7 juin
1820. — Maires : Louis Boussion, 16 novembre
1820. — Jean-Noël Pelletier, 14 janvier
1826, installé le 19 février, démissionnaire
en 1830. — J. Lecointre, 17 octobre 1830. — Charles
Delaunay, 1837, dont l’influence depuis
37 ans sans interruption a transformé la commune.
 
<small>Arch. de M.-et-L. E 1024 ; G Cure. — Greffe d’Angers. — Notes Mss. de H. Raimbault. — Grandet, Mss. 690, p. 309. — Pour les localités, voir à leur article, le Pineau, les Brosses, le Petit-Poids, Vaux, les Nonnains, le Breil-Rateau, les Chailloux, etc.</small> }}
 
== Notes ==
Sur le même sujet
:• [[Thouarcé]] ([[Thouarcé et le Champ|form. anc.]])
:• [[Champ-sur-Layon]] ([[Le Champ|form. anc.]])
:• [[Canton de Thouarcé|Canton de Thouarcé-le-Champ]]
:• [[Bellevigne-en-Layon]]
 
Sources et annotations
{{Références}}
 
 
{{BasPage CommunesAnciennes}}


[[Catégorie:Ancienne commune|Thouarce-le-Champ]]
[[Catégorie:Ancienne commune|Thouarce-le-Champ]]
[[Catégorie:Thouarcé]]
[[Catégorie:Thouarcé]]

Dernière version du 29 avril 2025 à 16:59

Thouarcé-le-Champ
(ancienne commune)
Département Maine-et-Loire
Territoire Saumurois
Commune Thouarcé, Le Champ
Note(s) démembrée en 1791 et 1820
Situation dans le département

Situer sur OpenStreetmap

Aide à la rédaction.
Anciennes communes

Située au nord-ouest de Martigné-Briand, Thouarcé-le-Champ est une ancienne commune de Maine-et-Loire constituée de Thouarcé et du Champ.


Généralités

Issue de la paroisse de Thouarcé, qui comprenait alors Le Champ, la commune est démembrée en 1791 pour former celles de Thouarcé et Le Champ, créées le 19 octobre 1791, puis réunies en 1801 avant d'être rétablies par ordonnance du 7 juin 1820[1].

Thouarcé-le-Champ se trouve dans le canton de Thouarcé (Thouarcé en 1793, Thouarcé et le Champ en 1801) et l'arrondissement de Saumur (Saumur en 1801)[2].

Thouarcé (1878)

Thouarcé dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[3] :

« Thouarcé chef-lieu de canton, arr. d’Angers (25 kil.). — Toardacus (sic vico... vocabulum est) XIe s. (Mirac. St-Alb., apud Boll., 1er mars, p. 63). — Castro Toarciaco 1073-1080 (Liv. Bl., f. 17). — Ecclesia Sancti Johannis de Toarcii 1055-1070 (Liv. Bl., f. 18 v°). — Apud Toarcii 1080-1100 (Ib., f. 19). — Prior de Toarce 1095- 1100 (Ib., f. 71 v° et f. 15-16). — Pons de Toarceio 1070-1118 (Ib., f. 15). — Toarceiacus 1100-1120 (Liv. Bl., f. 23). — Ecclesia Sancti Petri, Sancti Limini et Sancti Johannis de Toarceio 1130-1143 (Liv. d’A., f. 75). — Ecclesia Sancti Johannis de Toarciaco cum capellis Sancti Pétri et Sancti Limini 1146, 1156 (Liv. d’A., f. 4 et 6). — Toarceio castello, castellum Toarceii 1172-1173 (Cart. de Chambon, ch. 77). — Thoarce 1212 (H.-D. B 53, f. 2). — La paroisse de Toarcé 1287 (H.-D. B 28). — La chastellenie, terre et seigneurie de Thouarcé 1540 (C 106, f. 147). — Il faut prendre garde, dans les textes angevins et même sur les sceaux, d’éviter une confusion à laquelle se prêtent ces différentes formes, communes à la fois à Thouarcé et à Thouars.

Sur un plateau en pente vers N.-E. et encadré d’une triple vallée, — entre Allençon (6 kil.) au N.-E., Faye (4 kil.) au N.-O., Chavagnes (4 kil.) à l’E., le Champ (6 kil.) à l’O., Joué-Etiau (10 kil.) au S.-O., Gonnord (9 kil. 1/2) et Faveraie (2 kil.) au S.

La route départementale de Gonnord à Allençon monte du S. 0. au N.-E., rencontre à droite le chemin d’intérêt commun de Martigné-Briant, venant de l’E., sort sur Faveraie, longeant la limite commune, jusqu’au Layon, qu’elle traverse en rentrant sur le territoire sous le bourg dont elle aborde tout aussitôt le quartier oriental. Elle est croisée dans le bourg même par le chemin de St-Lambert à Martigné et par celui de la Jumellière à Chavagnes qui l’emprunte durant 2 kil. et s’en sépare un peu avant sa sortie du territoire.

Inaugurée le 1er février 1877, une station du chemin de fer départemental de Montreuil-Bellay à Angers s’arrête à 1 kil. du bourg, placée sur la crête extrême du coteau, d’où la vue embrasse une partie de la vallée du Layon et jusqu’aux collines de la Salle et des Gardes. — Il est question de la mettre en communication directe par un prolongement avec la gare de Chalonnes-sur-Loire.

Le Layon, aux rives tourmentées, passe de l’E. au N. à travers la partie la plus étranglée de la commune, sous le bourg, dont le sépare une large boire formant la corde d’une courbe gracieuse. — Cinq ponts l’y franchissent dont quatre pour desservir le chemin de St-Lambert : 1e la Grande-Arche, de 12 mèt. d’ouverture, construite en 1784, emportée par les eaux en 1800, reconstruite par adjudication du 21 novembre 1821 (archit. Lecoy) ; — 2e le pont sur l’ancien canal, ruiné en 1793, reconstruit en 1830 ; — 3e le pont sur la boire emporté par la crue du 25 novembre 1770, reconstruit en 1784, — un 4e pont sur le bief du moulin, rélargi en 1868, — un 5e enfin dit le grand pont du Prieuré, pour le passage de la route départementale, emporté par les eaux dans la nuit du 25 au 26 février 1855, reconstruit de deux arches et terminé en décembre 18S6. — Y affluent sur la gauche tout près et en aval de ce dernier le ruiss. de l’Arbalêtier, né sur la commune et qui la limite depuis sa source avec Faveraie, vers S.-E., — le ruiss. de Fontaine, — du Ponge — et du Javoineau, qui forme tout du long limite vers l’O.

En dépendent les vill. et ham. des Noues (10 mais., 37 hab.), de la Cornemuse (4 mais., 16 hab.), des Gauliers (7 mais., 15 hab.), de la Grande-Fontaine (3 mais., 11 hab.), du Petit-Bonnezeaux (12 mais., 50 hab ), du Grand-Bonnezeaux (36 mais., 133 hab), de la Sansonnière (6 mais., 96 hab.), de l’Arbalêtier (4 m., 10 h.), de la Roche-Aubry (12 mais., 40 hab.), du Ménil (15 mais., 59 hab.), de Tourneville (10 mais., 43 hab.), de la Godeau (4 mais., 9 hab.), d’Orillé (22 mais., 89 hab.), de Châles (12 mais., 60 hab.), de la Maison-Neuve (6 mais., 25 hab.), de la Fontaine-de-Châles (11 mais., 37 hab.), des Trottières (4 mats., 16 hab.), des Noues-du-Breil (4 mais., 15 hab.), des Tremblaies (3 mais., 23 hab.), des Chasnières (27 mais, 101 hab.), de Fontaine (15 mais., 77 hab.), du Moulin-du-Pont (18 mais., 75 hab.), les chat, du Gué-du-Berge et de Failes et 20 fermes on écarts.

Superficie : 1,874 hect. dont 490 hect. en vignes, presque le double d’il y a 20 ans, acquis surtout par la plantation de cépages rouges ; — 1,100 hect. en labours, 17 hect. en bois, 170 hect. en prés. — 1,919 hect. en ont été détachés pour constituer en commune la paroisse succursale du Champ, V. ce mot, supprimée en l’an X et de nouveau en 1815, rétablie par ordonnance du 7 juin 1820.

Population : 462 feux, 2,090 hab. en 1720-1725. — 600 feux, 2,512 h. en 1789. — 1,671 h. en 1831, par suite de la distraction du Champ. — 1.630 hab. en 1841. — 1,710 hab. en 1851. — 1,706 hab. en 1861. — 1,733 hab. en 1866. — 1.626 hab. en 1872. — 1,700 hab. en 1876, — dont 512 au bourg (113 mais., 173 mén.).

Incendié deux fois, le 8 septembre 1793 et le 27 juin 1794, pendant la guerre vendéenne, il a été reconstruit depuis et surtout rendu abordable par l’ouverture des routes et l’établissement des ponts, au centre d’un important vignoble, renommé longtemps pour ses vins blancs de Bonnezeaux et dont les jeunes vignes rouges ont obtenu la médaille d’or à l’exposition de 1877 d’Angers. — La culture du froment et d’avoines de première qualité, l’élève et l’engraissement des bestiaux, — on y comptait en 1872 plus de 25,000 têtes de bétail dans le canton, — assurent la richesse du pays.

Les trois anciennes foires y ont été rétablies en 1868, qui se tiennent le 1er mardi de mars, de juillet et de novembre, et trois autres foires créées en 1872 pour le 1er mardi de janvier, mars et septembre. — Trois Assemblées le dimanche gras, le dimanche qui suit la St-Pierre (29 juin) et le dernier dimanche d’octobre (St-Simon).

Recette de poste — Chef-lieu de perception pour les ccnes d’Allençon, Chavagnes, Faveraie, Gonnord et Joué-Etiau. — Station télégraphique ouverte au public le 1er sept. 1877.

Mairie avec Ecole laïque de garçons et Justice de paix construite par adjudication du 27 août 1848 (archit. Richou). — Ecole de filles (Sœurs de St-Charles), bâtie vers 1840 dans un vaste enclos vis-à-vis le principal portail de l’église, — avec Asile, construit par adjudication du 12 août 1861.

Deux sources minérales froides ont été découvertes en 1867, dont une naît vers le milieu du coteau, à 100 pas de la route départementale, au Ragotier, l’autre, au bas du coteau, sur les bords du Layon. Une analyse en a été étudiée et rendue publique par MM. Dezanneau et Tireau (Angers, Lachèse, 1869, in-8° de 8 p.), qui les place par leur proportion de fer et d’acide carbonique au premier rang des sources recommandées. Le 3 mars 1868 la première pierre y fut posée d’an établissement, comprenant six salles de bains, an vaste jardin, une prairie à 200 mèt. du bourg et une buvette à portée des sources (400 mèt.). — Mis en vente par faillite en août 1872, il a été repris en 1876 et essaie de faire concurrence à Jouannette.

L’Eglise, dédiée à St-Pierre (cure, 19 brumaire an XI) a été en partie transformée en 1858 par la reconstruction du chœur, œuvre du XIIe s., remanié intérieurement au XVIIIe s. Le portail latéral S. s’ouvre par une baie à multiples vous- sures concentriques, retombant sur des colonnes à chapiteaux feuillages et crochets naissants, du XIIe s. A droite y attient une petite chapelle dont l’entrée est sculptée de l’écusson des Léperonnière XVIe s. La chapelle correspondante vers N.-E., qui date du XIIe s., a été récemment en partie remaniée, ainsi que le principal portail vers N.-O. dont l’œuvre est du XVIe s. Il reste encore de l’œuvre ancienne XIIe s. un beau clocher éclairé sur chaque face de deux baies plein cintre, décorées postérieurement, ce semble, à l’intérieur, d’une moulure tréflée, — et sur les faces S.-E. et N.-O. accolées de fausses arcatures. — Un beau calice, en argent doré, du XVe s., divisé en huit lobes, dont les nœuds sont sculptés de la figure du Christ et des instruments de la Passion, avec les initiales P. N., existe à la fabrique. Il en a été donné un dessin par Ed. Heulin dans les Mém. de la Soc. d’Agriculture d’Angers.

Un dolmen existait dans un champ, à 50 mèt., sur la gauche du chemin qui conduit au bourg du Champ, mais il est presque complètement détruit. — De nombreuses voies sillonnaient le territoire, — dont deux descendant d’Angers à Chemillé et à Vihiers, — deux autres remontant la rive droite du Layon, l’une, à distance, dont l’alignement forme encore la limite avec Allencon, — c’est l’ancien chemin chalonnais, suivi jusqu’au XVIIIe s. de Chalonnes à Saumur, — l’autre, s’en détachant vers Beaulieu pour longer la rive par le bourg et gagner Martigné. — De nombreuses rencontres de briques à rebord, de tuiles et de débris de poteries et de médailles romaines, môme un chapiteau de colonne en granit, recueilli à la cure, attestent l’existence d’un établissement antique, qui s’y continue en se transformant durant l’ère mérovingienne. C’est un vicus important au Xe et au XIe s. avec centre fortifié, castrum, dont l’enceinte renferme jusqu’à trois églises, St Pierre, St Jean et St Limin. Le seigneur a nom Isembert Gazon, Isembardus, Gathonis filius, écuyer tranchant du comte et le petit-fils sans doute de ce chevalier, Gastho quidam vassus magnus et validus, ancien compagnon de pèlerinage de l’abbé Giraud, fait prisonnier lors de la prise de Saumur et que Foulques-Nerra maltraita si rudement, Chron. d’Anjou, II, 212. Il voulut avant de mourir faire une bonne œuvre. L’église Saint-Jean se trouvait installée au bas de la ville, dans la vallée, en plein marécage. Il la reporta en dehors, sur la côte, en plein champ, de palude foris in campo, et appela les moines de St-Florent pour la reconstruire et constituer à l’entour un bourg dont il leur donna remplace, ment, affranchi de toute coutume féodale. Il y ajouta le revenu des sépultures dans l’église St-Pierre, des offrandes dans les églises St Pierre et St Limin, sauf la part des prêtres fixée au (part, et entre autres droits, la présentation de la cure, fevum preshyterale, sous l’obligation pour les moines d’y venir célébrer la grand’messe au jours des fêtes de St Pierre et de St Limin et d’assister aux processions, sans rétribution, — plus deux aires de moulins, le droit de pèche dans tontes ses eaux et de parnage dans tous ses bois (1060-1068). Il prit soin de faire confirmer cette donation par son suzerain, Geoffroy de Pruillé. trésorier de St-Martin de Tours, par le comte Geoffroi, son maître, et dans un pèlerinage qu’il fit à Rome, par le pape Grégoire VII, dont il présenta au retour les bulles à l’évèque Eusèbe. Son neveu et son héritier Isembert II fit achever l’église St-Jean, que vint consacrer l’évèque du Mans Jobel (1093-1094). Le prieur, qui y fut établi, avait notamment le droit de présenter aux écoles de la paroisse, de chasser à gaulle, chiens et oiseau, tant sur la terre du seigneur qu’en son propre fief. Il devait par contre aux seigneurs de Thouarcé, de Bonnezeaux et de Belligné, à cause des droits de dimes et prémices qu’il prenait dans leurs fiefs, deux fouasses ou fouillées, couvertes d’une branche de laurier, et deux pintes de vin blanc clairet, à chacune des fêtes de Noël, Piques «t St Jean-Baptiste, — une fouasse seulement et un litre de vin aux seigneurs de la Chaperonnière, de Mons, de Gatines et de l’Epinay. — Les pauvres passants avaient droit de gite en soi prieuré.

On lui donne pour armoiries : de gueules à un chevron d’argent accompagné de 3 lions de même.

Prieurs : Fulco, 1070 circa. — Odo, 1080 circa. — Maurice, 1097. — Rainaud, litt. — Rannulfus, 1168-1174. — Jean Pignard, 1420. — Phil. Lamiche, 1431. — Jean de Gennes, 1444, 1457. — Pierre Libour, 1457, 1478. — Thomas Morel 1483, 1495. — Christ. de la Haye, abbé de Boiscroulant, 1532. — Jean Esnault 1538. 1555. — Thomas Morel, 1557. - Jean Lemaistre, 1561, 1582. — Pierre Lemaistre, † en janvier 1593. — Jean Faye, 1602, 1607. — Joachim de Beauxoncles, 1628. — Joseph-Michel Lamirault, d’Orléans, 1665. — Charles de Risgny, 1681. — Pierre Pinson, 1689. — Louis Guirault, prévôt de St-Laurent-du-Motay, anc. abbé du Val-des-Vignes, 1691. — Charles Duval, 1695, 1705. — Armand-Jean Duval, 1712. — Auguste-Joseph de Montullé, docteur de Sorbonne, abbé de N.-D. de Lignes, 1716, 1745, résidait à Paris. — Sixte-Louis de Roux de Bonneval, 1769, chanoine de Notre-Dame de Paris.

La chapelle du prieuré fut vendue natt le 5 fructidor an IV. Le chœur en existe encore, d’une travée XIe s., avec abside en cul-de-four, dont les fenêtres ont été refaites au XVIIe s., — et sert de bûcher. La nef est rasée sauf partie du mur latéral vers N. — L’habitation, précédée d’un portail, surmonté d’un colombier, attenait à l’angle S.-O., avec une grosse tour ronde engagée dans la face centrale. C’est remplacement actuel des belles serres du Gué-du-Berge, qui a enveloppé maison et domaine dans son enclos.

Quand St-Jean eut été transféré hors de l’enceinte féodale et remis aux mains des moines, l’église St-Pierre, an moins aussi ancienne et certes antérieure au XIe s, resta la seule paroisse de la ville et à proprement parler la chapelle du château, dont le curé se trouvait le chapelain primitif. Elle contenait sept autels, dont celui de St-Mermaise, avec : une chapelle adhérente à la nef, pour l’enfeu des l’Esperonniére, avant qu’ils eussent fait élection en celle du Champ. — La présentation de la cure appartient jusqu’à la Révolution à l’abbé de St-Florent.

Les Registres de la paroisse sont détruits. Les doubles, déposés au greffe d’Angers, remontent à 1668.

Curés : Jean Joullain, 1453. — Pierre Chesneau, licencié en décrets, maire-chapelain en l’église d’Angers, 1527, 1544. — René Colas, 1548. — Gilles Lecomte, qui permute en novembre 1550. — Guillaume de la Vignolle, curé de Brain-sur-Longuenée, 1550. — Pierre Landry, 1566 — Michel Dabon, 1575. — Mathurin Pouppé, syndic du clergé, 158., 1598. — Le 26 septembre 1588 le duc de la Trémouille, logé au bourg, avait saccagé et incendié l’église paroissiale en brisant les autels et les statues ; — le lendemain il fait même dégât au prieuré St-Jean. Briant Jarry, natif du bourg, pendant 20 ans vicaire et alors en même temps prieur de Vézins, 1606, qui résigne en 1627. Son testament est daté du 16 avril 1629. Cette année même en novembre la peste dévaste la paroisse. — Jacq. Deschamps, 1639, 1641. — Jacq. Nail, V. ce nom, 1645, 1663. — Les gens de guerre passent et repassent et en 1651 notamment mettent en fuite une partie de la population. Encore en 1668 l’église restait pleine de meubles et de coffres, que les habitants avaient réfugiés là et qu’ils refusaient d’enlever. — François Thibaudeau, 1668, † le 3 avril 1685, âgé de 54 ans. — Le 18 octobre 1671 l’évêque Henri Arnaud vint dédier et consacrer l’église transformée, le grand autel, avec des reliques du pape saint Marcel et de saint Samson, l’autel de Notre-Dame avec des reliques de saint Vincent et de saint Pompéjean, dont le corps reposait aux Minimes d’Angers, et l’autel de Saint-Sébastien avec des reliques de St Corneille et de St Perrinet dans des petits coffrets de plomb. — Simon Jarry, juin 1685, † le 1er mai 1729, âgé de 69 ans, 5 jours. — André Fillon, anc. vicaire, mai 1729, † le 13 avril 1753, âgé de 53 ans. — François-Gabriel Chevallier, juin 1753, † le 17 juillet 1780, âgé de 57 ans. Il avait fait en 1759 reconstruire la cure, terminée le 29 novembre par Rénier, de Fontaine, maçon, et Hunauld, du bourg, charpentier. — Pierre-Etienne Bassereau, août 1780, qui passe en 1781 vicaire et en 1782 curé de Lesviêre d’Angers. — Michel-Pierre Godard, janvier 1781, qui refuse le serment et est transporté en Espagne avec le vicaire Daviau. — Pierre-Louis-Etienne Couronné, V. ce nom, juin 1791-1792. On lui avait dérobé dés les premiers jours mômes de son installation la pierre consacrée de l’autel.

On trouve en 1492 un Et. Gasnier tenant les écoles à Thouarcé. Le chapelain de la chapelle de St- Vincent, fondée en l’église paroissiale le 11 octobre 1635 par Vincent Leblanc et Antoinette de la Touche, était obligé à tenir école publique. — Par son testament du 12 novembre 1728 le curé Jarry avait légué une maison pour la maîtresse d’école. On rencontre aussi en 17691e nom de Louis Outrey, mattre d’école, laïc et marié.

Dans l’enceinte et sur le bord intérieur des douves du château vers S. s’élevait de toute antiquité, comme St-Jean et St-Pierre, l’église ou chapelle de St-Limin ou Lumin, Capella Sti Liminii, Sti Limini (Liv. d’A., f. 4, 6, 75), de St-Guillemin 1539 (C 106, f. 154), de St-Lézin ou Luthin d’après le Pouillé de 1783. La présentation en appartenait aussi à l’abbé de St-Florent, qui y devait une messe par semaine. — Elle contenait trois autels de face, celui du milieu enfoncé sous une voûte, au-dessus d’un caveau, où des piliers portaient un petit autel avec deux tombeaux de maçonnerie, celui de droite à demi ouvert depuis le milieu du XVIIe s. On les montrait comme les sépultures de St-Limin et de St-Burgin, V. ces noms. Une bulle cardinalice du 17 novembre 1438 accorda 100 jours d’indulgence aux pèlerins, qui s’y rendraient à certaines fêtes. Nombre de tombeaux semblables, contenant des corps et des armes, se rencontraient d’ailleurs dans les jardins d’alentour, qui formaient en effet l’ancien cimetière. L’édifice mesurait 55 pieds de long, 17 de large et 34 de hauteur. Restauré complètement de portes et de vitres en 1738, il ne servait plus dès lors qu’au catéchisme et à des dépôts de matériaux. Une ordonnance du 4 mai 1767 autorisa le titulaire à en transférer le service à Saumur. Le dernier qui posséda le bénéfice, Gaspard-Marie Brossier, V. ce nom, en prit possession le 8 mai 1783. La chapelle a été en partie démolie en mars 1869 pour l’ouverture de la rue, qui descend de l’église, et a fourni dans ses décombres nombre de ces briques à rebord, dont l’usage se rencontre au moins jusqu’au XIe s. La partie conservée sert de grange et montre encore aux assises supérieures, sous le toit, vers Sud, deux étroites fenêtres romanes.

Le château fort, castrum, campé dès les premiers temps au cœur des voies entrecroisées, commandait en même temps la traversée du Layon et jusqu’au XVIIIe s. le plus important passage de l’Anjou en Poitou, où se tenaient trois foires. La mesure locale comptait 12 bois- seaux au setier pour 13 des Ponts-de-Cé. La butte du donjon féodal existait au moins jusqu’à la fin du XVIIe s. attenant au jardin de la cure, et la trace des douves se reconnaît encore dans celui de la mairie. Au pied de la chapelle vers N.-E. de l’église apparaissent les derniers arrachements des murs du château, dont les bâtiments l’enveloppaient à demi. Le fief relevait en franc alleud du duché d’Anjou. Après la mort d’Isembert II, Geoffroi le Breton, gendre de sa sœur, obtint de Geoffroi de Pruillé à prix d’argent une investiture nouvelle à son profit. Elle a passé dès le milieu du XIIe s. aux mains de Gilduin, seigneur de Doué, mort vers 1173, et par le mariage de sa fille Eustachie, à la famille de l’Ile-Bouchard jusqu’au XVe s. — En est sieur Thibaud de Beaumont en 1491, dont la sœur et Tunique héritière, Catherine, l’apporte à son second mari Eustache du Bellay. — La terre ne prend titre encore que de châtellenie dans son aveu de 1539 ; elle est pourtant qualifiée de baronnie dans les lettres royaux, données à Fontainebleau en juin 1608, qui l’érigeait en marquisat au profit de Martin du Bellay et y réunissait la châtellenie de Chanzé, résidence ordinaire des seigneurs depuis un siècle, où Henri de Navarre passa la nuit du 23 mars 1576. Le marquisat fut vendu en 1663 à Henri-Albert de Cossé, duc de Brissac, et réuni en 1760 par la mort de l’abbé de Brissac au duché qui y gagnait la seigneurie des paroisses de Thouarcé, Faye et Rablay.

Comme singularité amusante, on peut noter que le jour de l’Ascension chaque boucher du bourg était tenu d’offrir au seigneur une queue de mouton. En retour le prévôt du marquis faisait délivrer à chacun d’eux le jour des Cendres un maillet et une aiguille enfilée de deux aiguillées de soie aux couleurs seigneuriales.

La paroisse dépendait de l’Archidiaconé d’Outre-Loire, du Doyenné de Chemillé, de l’Election et des Aides d’Angers, du Grenier à sel de Brissac, du District en 1788 de Brissac, en 1790 de Vihiers. On y comptait à cette première date 400 pauvres mendiants ! — Elle comprenait jusqu’en 1791 le territoire de la cne du Champ, V. ce mot, desservi par une chapelle de Notre-Dame. Son Cahier de Doléances en 1789 réclame la liberté « entière, indéfinie » de la presse, un impôt unique foncier et un impôt sur le revenu, la suppression de tous les bénéfices et des congrégations et la vente de leurs biens au profit de l’Etat, etc. Comme Brissac, la commune prit rang parmi les patriotes contre l’insurrection. En mai 1794 le général Vineux y avait établi un des douze camps retranchés qui contenaient la Vendée.

Maires : Dumesnil du Pineau, 1789-1791. — Auxilliau, 1793. — Jean-Joseph Landry, 1er messidor an VIII. — De Cambourg, 10 février 1813. — Jean-René Pantin, 17 avril 1815. — B.-A.-Mich. de Cambourg, 12 juillet 1815, démissionnaire le 24 août 1830. — Gab. Humeau, 14 septembre 1831. — Jean-Pierre Blot, 1832. — Narcisse Dupont, 11 août 1848. — J. Blot, 20 août 1852, en fonctions, 1877.

Arch. de M.-et-L. C 2O et 24 ; 106. f. 147 et 154 ; E 206 ; 983 ; f. 23 ; G Cures ; H St-Florent, Liv. Bl., f. 15-27 ; D. Huynes, Mss., t. 77 v°. — Les titres du prieuré comprennent deux registres et deux liasses. — Greffe d’Angers, Et.-C. — Raimbault, dans le Répertoire archéologique, 1862, p. 402 ; 1869, p. 278-280, — dans la Revue des Races latines, janvier 1861, p. 230-236, — Bullet. de la Soc. Ind. 1861, p. 258-267, — et notes Mss. — Hiret, Antiq. d’Anjou, p. 340. — D. Chamard, Vies des Saints, t. I, p. 131. — Revue d’Anjou, 1854, t. I, p. 190, 194 ; 1856, t. II, p. 140. — Mém. de la Soc. d’Agr., Sc. et Arts d’Ang., t. I, 2e série, p. 66. — Pour les localités, voir Châles, la Roche-Aubry, Bonnezeaux, le Gué-du-Berge, le Ménil, Orillé, Tourneville, la Sansonnière, le Moulin-du-Pont, les Chasnières, etc. »

Le Champ (1874)

Le Champ dans le dictionnaire Célestin Port de 1874[4] :

« Champ (le), canton de Thouarcé (7 kil.), arrond. d’Angers (27 kil.). — Notre-Dame-du-Champ en la terre du Pineau 1700 (Grandet, Mss. 620. — Notre-Dame du-Champ en Thouarcé 1701 (G Gure). — Sur un haut coteau, qu’aborde vers l’E. une rampe d’une extrême raideur, entre Thouarcé à l’E., Joué (6 kil.) au S. Chanzeaux (5 kil.) à l’O., Faye (3 kil.) au N.-E., Rablay (2 kil. 1/2) au N.

Les chemins d’intérêt commun de la Jumellière à Martigné et de grande communication de Rochefort à Vihiers se croisent sous le bourg, relié par un chemin vicinal au chemin d’intérêt commun de St-Lambert à Martigné qui traverse de l’O. à l’E. le long du Layon.

Y passe le ruiss. du Pré ou de la Raimbaudiére, formant limite vers l’O., comme le Layon vers S.-E., et le Javoineau vers l’E. ; y naissent les ruiss. de la Perrière, de la Beunoche et de Dreuillé ou de l’Argonnette.

Superficie : 1,919 hect., dont 150 hect. en vignes et 60 hect. en bois.

En dépendent les vill. de la Contrèche (25 m., 67 hab. à 2 kil.), de la Bougrie (14 mais., 43 hab.), des Breils (9 mais., 33 hab à 1 kil. 1/2), de Misolive (8 mais., 27 hab. À 3 kil.), les ham. de la Hinière Ct mais., 20 hab., à 1 kil.), de Dreuillé (7 mais., 25 hab., à 1 kil.), du Puits (7 mais., 17 hab., à 1 kil. 500), du Coudray (6 mais., 17 hab. À 3 kil.), de la Hardière (4 mais., 24 h.), du Petit-Pineau (3 mais., 15 h.), le château du Pineau et 51 fermes ou écarts.

Population : 900 hab., est-il dit par exagération en 1808, dont 77 feux au bourg. — 740 hab. en 1831. — 811 hab. en 1841. — 893 hab. en 1851. — 920 hab. en 1861. — 911 hab. en 1866. — 909 hab. en 1872, dont 339 au bourg (114 mais., 120 mén).

Assemblée le 15 août, depuis 1844.

Marchés le vendredi, depuis 1867. — L’Industrie locale exploite deux briqueteries, un four à chaux, des carrières de pierre. Le blé, les vins blancs, l’élève de moutons, surtout de bestiaux gras, forment le principal commerce. Le pays, comme le bourg, désigné il y a trente ou quarante ans, comme « un gîte perdu de sorciers », s’est transformé par l’ouverture des routes et l’action énergique de propriétaires intelligents.

Bureau de poste de St-Lambert-du-Latay. — Perception de Rablay.

La Mairie avec École communale laïque de garçons (archit. Bonnet), date de 1867. La première pierre en a été posée le 18 mai. Le mobilier de chêne massif en est remarquable. — Ecole de filles (Sœurs de St-Charles), construite et donnée à la commune vers 1860 par Mlle Marie Lizée.

Salle d’asile et salle de bureau de bienfaisance, au besoin d*hôpital, construites en 1869, aux frais du maire, Delaunay, et du curé Gourdon.

L’Église, consacrée à Notre-Dame (succursale, 19 frimaire an XI). a été reconstruite sur l’ancien emplacement en 1856 et terminée en juin 1857 (arch. Alfred Tessier, du Mans). — Elle comprend un clocher, formant porche, trois nefs de 5 travées portées sur de hautes colonnes, chœur avec grand autel peint et doré, et abside à cinq pans coupés, dont la fenêtre centrale porte une Assomption^ donnée par M. Delaunay, 1856.

Le Presbytère a été construit en 1838, sur l’ancien cimetière.

Le Cimetière, transféré en 1829, agrandi en 1861, s’ouvre à la sortie du bourg vers Rablay.

On n’a signalé aucune trace antique sur le territoire actuel de la commune qui dépendait jusqu’à la Révolution de la paroisse de Thouarcé. — En 1865, dans l’angle de deux vieux chemins sur le plateau, entre la Grouas et la Boulerie, un certain nombre de tombeaux ont été rencontrés en tuffeau, avec couvercle, et qui contenaient des corps sans aucun indice mais quelques-uns énormes. Outre peut-être un prieuré aux Nonains, V. ce mot, il existait près du village du Champ, dès le XVIe s., sur une pièce de terre appelée la Gilberdrie, une petite chapelle dite de la Pice. Le seigneur du Pineau, Franç. de l’Esperonnière la fit reconstruire en 1646, sous le vocable de Notre-Dame, avec une petite sacristie et cimetière, et y fonda le 29 janvier 1656 un revenu suffisant pour entretenir, avec un petit logis sur le chemin de Chemillé, un chapelain, chargé de la desservir d’une messe le dimanche et le mercredi à l’usage des nombreux villages d’alentour que la difficulté des chemins et les ruiss. éloignaient de Thouarcé. Une petite cloche y fut bénie en 1748, qui est aujourd’hui dans l’église de Chanzeaux. — Le dernier chapelain, J. Asseré, en avait fait en 1791 le centre de ses prédications contre-révolutionnaires, qu’il y tenait de jour et de nuit.

Le 24 août 1707 y fut inhumée Catherine Coutard, âgé de 40 ans, la première maîtresse d’école établie « pour enseigner les filles de la patenôtre et du petit catéchisme seulement », en vertu d’une fondation testamentaire du chapelain Julien Lepage (5 juillet 1701).

La loi du 19 octobre 1791 sépara de Thouarcé le territoire du Champ et l’érigea en commune. Un décret du 27 brumaire an X (18 novembre 1801) la supprima ; mais devant les protestations des habitants l’effet en resta suspendu et de fait un maire Boutin resta en fonctions de 1805 à 1808. Deux arrêtés des 8 et 17 avril 1815 rétablirent l’ordre et nommèrent un maire, Jacq. Lecointre, mais une ordonnance du 12 juillet 1815 prescrivit de nouveau la réunion à Thouarcé. La détresse du pays, la difficulté surtout d’y constituer une administration entravait tout. La commune fut rétablie définitivement par ordonnance du 7 juin 1820. — Maires : Louis Boussion, 16 novembre 1820. — Jean-Noël Pelletier, 14 janvier 1826, installé le 19 février, démissionnaire en 1830. — J. Lecointre, 17 octobre 1830. — Charles Delaunay, 1837, dont l’influence depuis 37 ans sans interruption a transformé la commune.

Arch. de M.-et-L. E 1024 ; G Cure. — Greffe d’Angers. — Notes Mss. de H. Raimbault. — Grandet, Mss. 690, p. 309. — Pour les localités, voir à leur article, le Pineau, les Brosses, le Petit-Poids, Vaux, les Nonnains, le Breil-Rateau, les Chailloux, etc. »

Notes

Sur le même sujet

Thouarcé (form. anc.)
Champ-sur-Layon (form. anc.)
Canton de Thouarcé-le-Champ
Bellevigne-en-Layon

Sources et annotations

  1. Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), p. 632-633 (Champ-sur-Layon)
  2. École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Thouarcé, 2007
  3. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau libraires (Angers), 1878, page 580 à 584
  4. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 585 et 586