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« Érigné » : différence entre les versions

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Catégorie:Commune disparue au XVIIIe
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m (Catégorie:Commune disparue au XVIIIe)
 
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}}
}}
'''Érigné''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] (49).


[[Mûrs]] a absorbé Érigné entre 1790 et 1794, qui est devenue [[Mûrs-Erigné]] en 1953.
'''Érigné''' est un bourg de [[Mûrs-Érigné]], une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] (49) située au sud d'Angers sur la rive gauche de la [[Loire]] à la sortie des [[Les Ponts-de-Cé|Ponts-de-]].




{{Modèle:Ebauche}}
== Généralités ==
La commune d'Érigné est formée à la Révolution, puis est absorbée en [[1793]] par [[Mûrs]]<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1{{re}} édition en 1876, t. 2, p. 116, et édition révisée de 1978, t. II, p. 113 ({{citation|La commune établie en 1790 (…) fut supprimée dès 1793 au bénéfice des Ponts-de-Cé, de Juigné et surtout Mûrs}}).</ref>{{,}}<ref name="ehess">École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Erigné'', 2007</ref>. La nouvelle commune constituée sous le nom de ''Mûrs'' changera de nom en [[1953]] pour devenir ''[[Mûrs-Erigné]]''<ref>Décret du 3 août 1953, ''Journal officiel de la République française'', 88{{e}} année, n° 189, Imprimerie des Journaux officiels (Paris), du 12 août 1953, p. 7157 ({{citation|la commune de Mûrs portera désormais le nom de Mûrs-Erigné}}).</ref>.


Jusqu'alors la commune fait partie du district d'Angers et du canton de Saint-Aubin des Ponts-de-Cé<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|111-113}}</ref>.


[[Catégorie:Quartier|Erigne]]
La localité est mentionnée au {{XIs}} sous le nom de ''[[Esrigné|Sanctus Petrus de Adrinniaco]]''. Une famille du nom possède la seigneurie au siècle suivant, qui relève pour partie de Brissac et pour partie de Saint-Jean-des-Mauvrets jusqu'au {{XVIe}} s. Elle change ensuite de main à plusieurs reprises. Au {{XVIIIe}}, Érigné dépend de l'élection d'Angers<ref name="cport-1978" />.
 
La Roche d'Érigné, qui barrait la route après le Louet, est percée au {{XVIs}} pour permettre l'établissement d'un chemin vers Brissac<ref name="cport-1978" />.
 
Patrimoine<ref name="cport-1978" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Mûrs-Erigné)'', juin 2012</ref> : église Saint-Pierre des {{XVIe}}, {{XVIIIe}}, {{XIXe}} et {{XX{{s}}s, avec plan en croix latine.
 
À voir : La Butte d'Érigné, panorama sur le Louet<ref>Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, ''Indicateur de Maine et Loire'', Tome premier, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 472-475</ref>.
 
[[File:erigne eglise saintpierre 2025a.jpg|center|thumb|alt=Photographie de l'église Saint-Pierre.]]
 
== Célestin Port (1876) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Érigné dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1876<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 115 et 116</ref> :
 
{{citation|'''Érigné''', petit bourg, {{cne}} de Mûrs. — ''Sanctus''
''Petrus de Adrinniaco'' 1090 circa (Cartul.
Saint-Aubin, f. 44 v°). — ''Arigniacus'' 1082-1094
(2{{e}} Cartul. St-Serge, p. 16 et 216). — ''Arignerius''
1140 (Cartul. St-Maur, ch. 57). — ''Aregneium''
1212 (H.-D. B 46, f. 2). — ''Arigne''
1240 (G 340, f. 8). — ''Ecclesia divi Petri''
''Errigneiensis'' 1627 (Et.-C.). — Centre antique,
sur la route d’Angers à Chalonnes et à Chemillé
par la rive gauche de la Loire, et que son nom
d’origine celtique indique même antérieur aux
établissements gallo-romains d’alentour. — Il y
existait une paroisse constituée dés au moins le
XI{{e}} s., comprise dans les Hautes-Mauges et de la
dépendance du Doyenné de Jallais, avec église
dédiée à St-Pierre et donnée par le seigneur en
1126 à l’abbaye St-Serge d’Angers, qui en conserva
toujours la présentation. Vendue {{natt}} le
17 pluviôse an VII, « avec les lambris, charpente
et matériaux, tout ce qui reste, » à Abel
Scoty pour la somme de 3,300 fr., elle fut de
nouveau érigée en succursale le 19 juillet 1826.
Son ressort comprend les villages de Fontenelle
(à 750 mèt.), de la Tremblaie (1 kil.),
de Rabault (500 mèt.) et de Boisdavau (1 kil.). —
L’édifice dont le mur nord surplombait depuis le
tremblement de terre du 25 mars 1588, a été restauré
en 1852 et de nouveau en 1861. Il présente
le plan en croix latine (20 m. 33 sur 9 m. 52).
Le portail avec rosace a été refait, et l’abside en
dernier lieu ajoutée à l’ancien mur plat, avec fenêtres
ogivales tréflées et voûtes à nervures portées
par des chapiteaux à crochet ; à droite, chapelle
de St-Joseph, la voûte nue ; à gauche,
chapelle de la Vierge, avec voûte à nervures, dont
la clé porte un écu 1{{er}} et 4{{e}} fascé de six pièces
et au 2{{e}} et 3{{e}} écartelé d’Avoir-Montberon. Une
très-jolie charpente apparente, avec poinçons et
entraits apparents, porte le lambris peint en moyen
appareil, chaque poutre entaillée, aux extrémités
et au centre, de têtes de monstres, entre lesquels
s’intercalent sur chaque face les écussons d’anciens
seigneurs, tels que de Pincé et d’Espinay, les
filières moulurées et ornées, par places et à la tête
de chaque entrait, de grotesques et de têtes monstrueuses
en bois rapporté, toute l’ornementation
peinte ; sur la 5{{e}} poutre, qui s’appuie au pignon
voisin de la cure, figure un écu rond, le Globe du
Monde, surmonté d’une croix dans une couronne.
La décoration des deux autels latéraux, formée
de trophées, date du XVIII{{e}} s. ; celle du grand
autel est moderne. — Sur le mur latéral, un cadran
d’ardoise date de 1649.
 
La Cure attient à l’église vers l’O. et porte la
date 1743. Deux consoles mutilées soutiennent le
fronton, où se distinguent des écussons dont un
chargé de deux croissants en chef. — Vendue par
deux fois {{natt}} le 5 juillet 1791 au seigneur, Luc-René
Gibot, et le 6 brumaire an IV à Louis-Victor
Pavie, elle a été rachetée des héritiers par
la commune les 2 et 7 décembre 1848, en vertu
d’une ordonnance du 21 juillet précédent.
 
Curés : Piètre Chenuau, 1419. — Jean Bourguignon,
† le 13 septemb. 1572, à Angers. — Guill
Trouillet, anc. vicaire, 1612. — André Bonvallet,
février 1622, † le 25 décembre 1630. — Ol. Gouin,
1647, 1665, † en octobre 1708, âgé de 87 ou 88 ans.
— Martin Prieur, dès 1668. — Nic. Parroisse,
1670. — Urbain Richaudeau, 1675, janvier
1704, signe jusqu’en 1707 ancien curé, et meurt
à Angers en Lévière, le 11 février 1718, âgé de
88 ans. — R. Jacquard, février 1704, devient en
novembre curé de St-Melaine. — René Mautouchet,
janvier 1705. —Jean Vétault, 20 mars
1705, par permutation, † le 23 novembre 1742
âgé de 78 ans. Il avait fait en 1723 achever à ses
frais le grand autel, et les stalles en 1724. —
René-Claude Maslin, originaire de Lérigné, desservant
de Béhuard depuis 1733, installé curé le
11 janvier 1743. — Dès le 9 juillet il fait démolir
la cure, dont le bâtiment nouveau est commencé
le 22 sur les anciens fondements et béni
par l’évêque le 6 juillet 1744 ; — en 1745, planter
les vergers et la noiraie devant l’église, — en 1747
enclore la pâture, jusqu’alors commune, construire
le perron, la terrasse, « toute la maison
finie en 1751 », coûtant 13,000 livres comme l’indique
encore une inscription. — Dès auparavant il
s’était mis à transformer l’église. En 1769 sont
posés le tabernacle et l’autel de la Vierge, orné en
1753 d’une statue, l’autel de St-Sébastien et le
jubé en 1755, le grand autel, les fonts baptismaux
en 1758, le lambris en partie en 1762 et de nombreux
tableaux commandés en 1760-1765 à
Gaultier, d’Angers, dont un au moins s’y conservait
encore il y a cinq ans. — Il signe jusqu’au
18 mai 1768, âgé alors de 65 ans. — Ant.
Boulnoy-d’Haleine, septembre 1768, juillet
1784. — N. Trottier, mars 1786, 1792.
 
Le curé tenait en 1590 une Ecole. J’y ai
compté 14 élèves, peut-être pensionnaires, qui
figuraient aux enterrements et touchaient un petit
pécule des parents du mort.
 
Jusqu’en 1778, deux Cimetières attenaient l’un
au presbytère, l’autre au parc seigneurial. Une
ordonnance épiscopale du 4 juin 1777 ordonna
leur réunion dans un terrain nouveau donné par
le seigneur et béni le 8 novembre. Ce fut une révolution,
il fallut une escorte de maréchaussée pour
la translation seulement de la croix et les soldats
durent tomber à coups de plat de sabre sur les
femmes ameutées. Les ossements ne furent déplacés
qu’en juillet 1785.
 
Le fief donnait son nom jusqu’au XIV{{e}} s. à une
famille de chevalerie, il qui a succédé dés avant
le XV{{e}} la famille Pelaud. — Jean Pelaud est seigneur
en 1412 et relevait pour partie de Brissac et
de St-Jean-des-Mauvrets. René Pelault, le dernier
du nom, fit rebâtir en partie l’église en 1516,
où son portrait et celui de sa femme figuraient
encore au XVIII{{e}} s. dans les vitraux. Sa fille
unique, Lucrèce, porta la terre à Guichard de
Montbron, dont le fils Jacques en fit cession par
actes des 4 et 5 février 1535 à Jean de Pincé,
mari de Renée Fournier. — En est seigneur dès
1539, 1560, François Thierry, gouverneur de
Rennes, mari de Françoise du Puy du Fou, qui
est veuve et rend aveu pour son fils en 1573 ; —
Julien Foucault, mari de Jeanne Dubouchet, 1577,
— Elie Dufaï 1580, dont la fille Jacquine, veuve
de Jacq. Glausse, gouverneur des Ponts-de-Cé ,
épouse en 1591 Charles Gencian et est inhumée le
13 décembre 1626 dans l’enfeu de la famille, au
cimetière de la Trinité d’Angers. Charles Gencian,
inhumé le S2 mars 1628 devant le grand autel
d’Erigné, portait ''d’argent à trois forces vivrées''
''de gueules et une bande d’azur semée de fleurs''
''de lys d’or brochant sur le tout''. Il devait, au
dire de d’Hozier, cette dernière pièce de l’écu au
dévouement de son aïeul Jacques, qui s’était fait
tuer à Mons-en-Puelle en 1304 en endossant la
cotte d’armes du roi. Son fils Charles avait
épousé Gabrielle de Pincé en 1615. C’est en
faveur de Joachim de Gencian, mari de Catherine
Arthault, mort le 29 octobre 1703, que des
lettres royaux de juillet 1685 érigèrent la seigneurie,
unie à celles du Jau et de Mûrs, en marquisat
« sous le nom de Gencian d’Erigné ». — Les
biens de la famille furent vendus par les créanciers
de son fils, et la terre d’Erigné adjugée le 23 mars
1719 à Philippe de Gazeau, acquéreur pour Ant.
de Brie, sieur de Fourneux. — Clément-Alex. de
Brie-Serrant y résidait en 1774 et vendit le
31 octobre à Luc-René Gibot de St-Mesmin le
marquisat, « sans aucune garantie pour ce titre,
si ce n’est les lettres d’érection ». — Depuis
longtemps le principal manoir était au Jau. Jusqu’à
la fin du XVII{{e}} s. subsistait pourtant encore,
près l’église, la motte du château féodal, enclose de
fossés, avec des restes du pont-levis. — A la porte
du cimetière seigneurial se tenait une foire le
jour de la St-Pierre et St-Paul (29 juin). — Le
seigneur avait droit de faire frapper la quintaine
par les nouveaux mariés exerçant « de gros métiers ».
Ils devaient se présenter le dimanche de
la Trinité, sur un cheval bien ferré, sans qu’il y
manquât « à aucun des quatre fers la teste d’un
clou », et demander le signal du départ, le
front couronné d’un chapelet de fleurs, qu’au
retour le seigneur posait sur la tète de la femme ;
« et, ce faisant, est tenu la baiser. »
 
La commune qui succéda un instant à la paroisse,
avait pour maire en 1790 Pierre Senin,
mais elle fut supprimée dès 1793 et dépecée au
profit de St-Jean-des-Mauvrets, des Ponts-de-Gé
et surtout de Mûrs. Les habitants réclamaient sa
reconstitution en l’an IX et encore en 1836, mais
sans succès auprès du Conseil général.
 
La Roche dite d’Erigné forme, au débouché
même du dernier pont des Ponts-de-Cé, un massif
énorme qu’évitaient jusqu’au XVI{{e}} s. toutes
les routes du Poitou et des Mauges. Timoléon de
Cossé le fit éventrer en 1569 pour frayer un chemin
direct sur Brissac. Il fut prolongé par corvées
jusqu’à Haute-Perche en 1763, jusqu’à la
Lande en 1764 et continué en 1767. Un dessin
du rocher, célèbre dans les guerres de la
Vendée, aujourd’hui chargé d’inoffensifs moulins,
est donné dans les ''Vues pittoresques'' de Méliand
(Paris, in-fol. oblong, 1822).
 
<small>Arch. de M.-et-L. C 106. f. 319 ; B 4030 ; G 200. — Arch. mun. d’Angers GG 30, 71, 160. — ''Repert. arch.'', 1869, p. 15. — Arch. comm. de Mûrs Et.-C. — Note Mss. de M. A. Michel. </small> }}
 
== Notes ==
{{Références}}
: Les [[Esrigné|formes anciennes]] du nom
 
 
{{BasPage CommunesAnciennes}}
 
{{DEFAULTSORT:Erigne}}
[[Catégorie:Ancienne commune]]
[[Catégorie:Commune disparue au XVIIIe]]
[[Catégorie:Mûrs-Erigné]]