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:« Plus que sa valeur intellectuelle, sa valeur morale est grande ». (juillet 1941)
:« Plus que sa valeur intellectuelle, sa valeur morale est grande ». (juillet 1941)


Après la guerre, elle devient journaliste au [[Courrier de l'Ouest]] où elle prend le prénom de Christine. À la sortie de la guerre se pose les problèmes de relogement<ref>Relogement d'après guerre, sur ce sujet voir les [[Avrillé - Parc de la Haye Val d'Or Pépinières|baraquements du parc de la Haye]] de 1944 à 1950.</ref>, et certains quartiers de la ville d'Angers, comme la Doutre ou Saint-Michel, sont très déshérités. Révoltée par la misère qui l'entoure, Christine Brisset s'engage pour les plus démunis en occupant des logements inutilisés pour y loger des familles, en s'appuyant sur l'ordonnance de réquisition des logements vacants de 1945 pour contraindre les propriétaires à louer. Angers devient la capitale symbolique du mouvement squatters en 1949 et 1950 ; lieu d'expression du conflit entre droit de la propriété et morale de la nécessité. La démarche de Christine Brisset lui vaudra une cinquantaine de comparutions en justice entre 1945 et 1962. La presse de l'époque la surnomme la « madone des squatteurs » ou « la fée des sans-logis ». Elle aura tout de même le soutien de personnalités comme Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction, ou Jean Morin, préfet de Maine-et-Loire. Pour permettre à des particuliers de construire eux-mêmes leur maison, elle crée l'association Les Castors angevins, qui deviendra ensuite une société HLM. L'institution reçoit le soutien de l'Église ; M<sup>gr</sup> Chappoulie, évêque d'Angers, et d'autres prélats appellent leurs diocésains à les aider en fournissant notamment des terrains<ref name="causette-13mars2015" />{{,}}<ref name="of-17aout2017" />{{,}}<ref>Chantal Montellier et Marie-José Jaubert, ''L'Insoumise'', d'après le film de Marie-José Jaubert ''On l'appelait Christine'', Éditions de l'An 2, 2013</Ref>{{,}}<ref>Annick Tanter, ''Procès et médiatisation politique : les squattages d'Angers », chapitre 8 de ''La bataille des squatters et l'invention du droit au logement (1945-1955)'', M. Chauvière et B. Duriez (éds), Cahiers du GRMF, n° 7, sept. 1992, p. 177-228</ref>{{,}}<ref>Bruno Duriez, ''Les Castors : construire pour soi avec d'autres'', dans ''À la gauche du Christ'', sous la dir. de Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel, Éditions du Seuil, 2012</ref>.
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Christine Brisset décède en 1993.
Christine Brisset décède en 1993.

Version du 23 mars 2018 à 19:08

Christine Brisset
Né(e) Antoinette Kipfer
Activités
Période XXe siècle (1898-1993)
Notes « la fée des sans-logis »
Personnalités de Maine-et-Loire
Personnalités
Loisirs et culture
Agenda
Aide à la rédaction.

Christine Brisset est une angevine du XXe siècle qui s'engagea en faveur des plus démunis, et jouera un rôle important dans la mise en lumière des problèmes de logement.


Antoinette Kipfer naît en Bourgogne en 1898, dans une famille modeste. À 17 ans, elle travaille comme sténodactylo dans une usine de Chalon-sur-Saône, puis devient ensuite secrétaire dans une entreprise de crins. Après un accident d'avion elle part se soigner en Suisse, puis y prend la direction d'une clinique. Elle y rencontre Armand Arnold, avec qui elle se marie en 1934. Malade de la tuberculose, il décède quelques années plus tard. Elle rentre en France où elle prend la direction de l'Institut de puériculture de Paris. C'est la Seconde Guerre mondiale. En 1940, elle s'engage dans la Résistance, dans le Réseau du musée de l'Homme, et y rencontre Pierre Brisset avec qui elle s'installe en Maine-et-Loire[1],[2].

« Plus que sa valeur intellectuelle, sa valeur morale est grande ». (juillet 1941)

Après la guerre, elle devient journaliste au Courrier de l'Ouest où elle prend le prénom de Christine. À la sortie de la guerre se posent les problèmes de relogement[3], et certains quartiers de la ville d'Angers, comme la Doutre ou Saint-Michel, sont très déshérités. Révoltée par la misère qui l'entoure, Christine Brisset s'engage pour les plus démunis en occupant des logements inutilisés pour y loger des familles, en s'appuyant sur l'ordonnance de réquisition des logements vacants de 1945 pour contraindre les propriétaires à louer. Angers devient la capitale symbolique du mouvement squatters en 1949 et 1950 ; lieu d'expression du conflit entre droit de la propriété et morale de la nécessité. La démarche de Christine Brisset lui vaudra une cinquantaine de comparutions en justice entre 1945 et 1962. La presse de l'époque la surnomme la « madone des squatteurs » ou « la fée des sans-logis ». Elle aura tout de même le soutien de personnalités comme Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction, ou Jean Morin, préfet de Maine-et-Loire. Pour permettre à des particuliers de construire eux-mêmes leur maison, elle crée l'association Les Castors angevins, qui deviendra ensuite une société HLM. L'institution reçoit le soutien de l'Église ; Mgr Chappoulie, évêque d'Angers, et d'autres prélats appellent leurs diocésains à les aider en fournissant notamment des terrains[1],[2],[4],[5],[6].

Christine Brisset décède en 1993.


Sur le même sujet

Joseph Wresinski
Marie-Euphrasie Pelletier
Germaine Canonne
Personnalités angevines

Sources et annotations

  1. a et b Causette (Audrey Lebel), Christine Brisset, la madone des squatteurs, 13 mars 2015
  2. a et b Ouest-France, Angers. Christine Brisset, surnommée "la fée des sans-logis", 17 août 2017
  3. Relogement d'après guerre, sur ce sujet voir les baraquements du parc de la Haye de 1944 à 1950.
  4. Chantal Montellier et Marie-José Jaubert, L'Insoumise, d'après le film de Marie-José Jaubert On l'appelait Christine, Éditions de l'An 2, 2013
  5. Annick Tanter, Procès et médiatisation politique : les squattages d'Angers », chapitre 8 de La bataille des squatters et l'invention du droit au logement (1945-1955), M. Chauvière et B. Duriez (éds), Cahiers du GRMF, n° 7, sept. 1992, p. 177-228
  6. Bruno Duriez, Les Castors : construire pour soi avec d'autres, dans À la gauche du Christ, sous la dir. de Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel, Éditions du Seuil, 2012