Aller au contenu

« Julien Gracq » : différence entre les versions

6 306 octets ajoutés ,  6 janvier 2024
Annulation des modifications de Alain Tuffe (discussion), Wiki-Anjou n'est pas un annuaire de liens, message laissé en PdD
Aucun résumé des modifications
(Annulation des modifications de Alain Tuffe (discussion), Wiki-Anjou n'est pas un annuaire de liens, message laissé en PdD)
 
(11 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
<div align="right"><em>[[Portail:Loisirs et Culture|Culture et Art de vivre]]</em></div>
{{Infobox personnalité
Écrivain français, '''Julien Gracq''', de son vrai nom Louis Poirier, est né le 27 juillet 1910 à [[Saint-Florent-le-Vieil]] ([[Maine-et-Loire]]) où il se retira avant de décéder le 22 décembre 2007 au CHU d'[[Angers]].
| nom_utilisé = Julien Gracq
| image =
| nom_naissance = Louis Poirier
| activités = Écrivain
| période = XX{{s}}
| notes = Né à Saint-Florent-le-Vieil
}}


Son premier roman, paru en décembre 1938, marque le début d’une belle romance d’une vingtaine d’ouvrages. C’est en 1951 que '''Julien Gracq''' acquiert sa notoriété, lorsqu’il refuse le prix Goncourt décerné à son roman ''Le Rivage des Syrtes''.
Écrivain angevin, '''Julien Gracq''', de son vrai nom Louis Poirier, est né le 27 juillet [[1910]] à [[Saint-Florent-le-Vieil]] ([[Maine-et-Loire]]) où il se retira avant de décéder le 22 décembre [[2007]] au CHU d’[[Angers]]<ref name="na-bnf">Bibliothèque nationale de France, [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11905630n/PUBLIC Notice d'autorité personne - Gracq, Julien (1910-2007)], 19 mai 2011</ref>.


Son premier roman, paru en décembre 1938, marque le début d’une belle romance d’une vingtaine d’ouvrages. C’est en 1951 que Julien Gracq acquiert sa notoriété, lorsqu’il refuse le prix Goncourt décerné à son roman ''Le Rivage des Syrtes''.


== L'écrivain ==
[[Fichier:Livre.jpg|200px|thumb|right|Littérature en Anjou.]]


== L’écrivain ==
Célèbre et méconnu : la formule s’applique parfaitement à Julien Gracq. Écrivain reconnu pour l’excellence de son style et la force d’évocation de sa prose, mais qui a vécu toute sa vie – près d’un siècle (1910-2007) – volontairement retranché derrière son œuvre et soucieux de ne pas mélanger les genres. Vie ordinaire d’un côté, et ce métier de professeur de lycée qu’il va exercer jusqu’à sa retraite, appliquée et discrète à l’image de son nom d’état-civil, lui-même très ordinaire : Louis Poirier, né sur les bords de la Loire, à Saint-Florent-le-Vieil. De l’autre, osera-t-on dire : la « vraie vie », c’est-à-dire l’aventure de l’écriture qu’il inaugure – à 27 ans- avec un premier récit hyper-romantique, ''Au château d’Argol'', publié sous un pseudonyme déjà beaucoup plus singulier.  
Célèbre et méconnu : la formule s’applique parfaitement à Julien Gracq. Écrivain reconnu pour l’excellence de son style et la force d’évocation de sa prose, mais qui a vécu toute sa vie – près d’un siècle (1910-2007) – volontairement retranché derrière son œuvre et soucieux de ne pas mélanger les genres. Vie ordinaire d’un côté, et ce métier de professeur de lycée qu’il va exercer jusqu’à sa retraite, appliquée et discrète à l’image de son nom d’état-civil, lui-même très ordinaire : Louis Poirier, né sur les bords de la Loire, à Saint-Florent-le-Vieil. De l’autre, osera-t-on dire : la « vraie vie », c’est-à-dire l’aventure de l’écriture qu’il inaugure – à 27 ans- avec un premier récit hyper-romantique, ''Au château d’Argol'', publié sous un pseudonyme déjà beaucoup plus singulier.  


Ligne 16 : Ligne 22 :
Gracq, infatigable lecteur (aimant Chateaubriand, Stendhal et Balzac, mais aussi Edgar Poe, André Breton, Ernst Junger et… Jules Verne) et grand promeneur (dans Nantes, au bord de la mer, à la campagne), nous fait partager dans ses essais et ses recueils, non sans humour et causticité le cas échéant, ses découvertes, ses impressions, ses admirations, ses suspicions. Lieux ou livres jalonnent ses fragments, où la description se fait pure poésie et la notation lumineuse.  
Gracq, infatigable lecteur (aimant Chateaubriand, Stendhal et Balzac, mais aussi Edgar Poe, André Breton, Ernst Junger et… Jules Verne) et grand promeneur (dans Nantes, au bord de la mer, à la campagne), nous fait partager dans ses essais et ses recueils, non sans humour et causticité le cas échéant, ses découvertes, ses impressions, ses admirations, ses suspicions. Lieux ou livres jalonnent ses fragments, où la description se fait pure poésie et la notation lumineuse.  


Pour l’apprivoiser, il faut suggérer à ceux qui ne l’auraient pas encore pratiqué, d’aborder cet auteur par ce qu’il a de plus abordable précisément : ses recueils de notes et de croquis : ''Lettrines 1 et 2'', ''Carnets du grand chemin'' où l’on retrouvera l’essentiel des pages qu’il consacre à son pays natal et à ses souvenirs et impressions des bords de [[Loire]], auxquels il faut ajouter ''Les Eaux étroites'', où il évoque superbement une promenade faite jadis sur l’Èvre, la rivière des [[Mauges]] qui se jette dans la Loire juste au pied de Saint-Florent. Côté récits, commencez par ''Un balcon en forêt''. Alors, vous verrez, le charme opérera de lui-même. Et l’ayant ainsi vérifié par vous-mêmes, vous pourrez, après tant d’autres, le confirmer : « Oui, Julien Gracq, maître du style et maître du paysage, analyste particulièrement intuitif et esprit libre, est bien un grand écrivain ! ».
Pour l’apprivoiser, il faut suggérer à ceux qui ne l’auraient pas encore pratiqué, d’aborder cet auteur par ce qu’il a de plus abordable précisément : ses recueils de notes et de croquis : ''Lettrines 1 et 2'', ''Carnets du grand chemin'' où l’on retrouvera l’essentiel des pages qu’il consacre à son pays natal et à ses souvenirs et impressions des bords de [[Loire]], auxquels il faut ajouter ''Les Eaux étroites'', où il évoque superbement une promenade faite jadis sur l’Èvre, la rivière des [[Mauges]] qui se jette dans la Loire juste au pied de Saint-Florent. Côté récits, commencez par ''Un balcon en forêt''. Alors, vous verrez, le charme opérera de lui-même. Et l’ayant ainsi vérifié par vous-mêmes, vous pourrez, après tant d’autres, le confirmer : « Oui, Julien Gracq, maître du style et maître du paysage, analyste particulièrement intuitif et esprit libre, est bien un grand écrivain ! »<ref>Les Lyriades, ''Julien Gracq, marginal et magistral'', par Jacques Boislève, texte inséré par [[Utilisateur:MBosselet|MBosselet]].</ref>.


== Bibliographie ==
* ''Au château d'Argol'', éd. José Corti, 1939 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41651357q/PUBLIC notice BnF]) (ISBN 2714302971) ;
* ''Un beau ténébreux'', éd. José Corti, 1945 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb321869174/PUBLIC notice BnF]) ;
* ''Liberté grande'', illustrations André Masson, éd. José Corti, 1946 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32186918g/PUBLIC notice BnF])
:{{citation|Nous monterons plus haut. Là où plus haut que tous les arbres, la terre napée de basalte hausse et déplisse dans l'air bleu une paume immensément vide, à l'heure plus froide où tes pieds nus s'enfonceront dans la fourrure respirante, où tes cheveux secoueront dans le vent criblé d'étoiles l'odeur du foin sauvage, pendant que nous marcherons ainsi que su la mer vers le phare de lave noire par la terre nue comme une jument.}} (p. 323)<ref name="wikiquote">Citation mentionnée sur Wikiquote, page [https://fr.wikiquote.org/wiki/Julien_Gracq Julien Gracq] (3 août 2015).</ref> ;
* ''André Breton, quelques aspects de l'écrivain'', éd. José Corti, 1948 ;
* ''Le Roi Pêcheur'', éd. José Corti, 1948 ;
* ''La Littérature à l’estomac'', éd. José Corti, 1950 ;
* ''Le Rivage des Syrtes'', éd. José Corti, 1951 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb321869232/PUBLIC notice BnF]) (ISBN 2714303595)
:{{citation|Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour faire tout bouger.}} (p. 48)<ref name="wikiquote" /> ;
* ''Prose pour l'étrangère'', 1952 (hors commerce) ;
* ''Penthésilée'', éd. José Corti, 1954 (traduction de l’œuvre originale) ;
* ''Un balcon en forêt'', éd. José Corti, 1958 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32186916s/PUBLIC notice BnF]) ;
* ''Préférences'', éd. José Corti, 1961 ;
* ''Lettrines'', éd. José Corti, 1967 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb330289745/PUBLIC notice BnF]) ;
* ''La Presqu’île'', éd. José Corti, 1970 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35211615j/PUBLIC notice BnF]) ;
* ''Lettrines 2'', éd. José Corti, 1974 ;
* ''Les Eaux étroites'', éd. José Corti, 1976 ;
* ''En lisant en écrivant'', éd. José Corti, 1981
:{{citation|Seules, presque toujours, en matière d’analyse littéraire, me convainquent par leur justesse immédiate les remarques qui naissent d’une observation presque ponctuelle (les remarques de Proust sur l’emploi de l’imparfait chez Flaubert, précises quant à leur objet, limitées quant à leur portée, en seraient un bon exemple. Tout ce qui théorise, tout ce qui généralise par trop dans la « science de la littérature », et même dans la simple critique, me paraît sujet à caution. Un impressionnisme à multiples facettes, analogue à ces fragments de cartes à très grande échelle, impossibles à assembler exactement entre eux, mais aussi, pris un à un, presque rigoureusement fidèles, c’est peut-être la meilleure carte qu’on puisse dresser des voies et des moyens, des provinces et des chemins de la littérature.}} (p. 179-180)<ref name="wikiquote" /> ;
* ''La Forme d’une ville'', éd. José Corti, 1985 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb347717102/PUBLIC notice BnF]) (ISBN 9782714303028)
:{{citation|La forme d'une ville change plus vite, on le sait, que le cœur d'un mortel.}} (p. 1)<ref name="wikiquote" /> ;
* ''Autour des sept collines'', éd. José Corti, 1988 (ISBN 2714303382)
:{{citation|À Rome, tout est alluvion, et tout est allusion. Les dépôts matériels des siècles successifs non seulement se recouvrent, mais s'imbriquent, s'entre-pénètrent, se restructurent et se contaminent les uns les autres : on dirait qu'il n'y a pas de tuf originel, pas plus qu'il n'y a de couche réellement primitive dans la géologie de notre sous-sol. Et tout est allusion : le terreau ''culturel'' qui recouvre la ville est plus épais et insondable encore : le Forum, le Capitole, et tout ce qui s'ensuit, sont ensevelis sous les mots plus encore que sous les terres rapportées. Aucune ville n'a jamais fléchi sous le poids d'un volume aussi écrasant de ''Considérations'' (principalement sur la grandeur et la décadence).}} (p. 8-9)<ref name="wikiquote" /> ;
* ''Carnets du grand chemin'', éd. José Corti, 1992 (ISBN 2714304443) ;
* ''Entretiens'', éd. José Corti, 2002 (ISBN 2714307639).


==Bibliographie==
== Notes ==
* ''Au château d'Argol'', Corti, 1938
Sur le même sujet
* ''Un beau ténébreux'', Corti, 1945
:• [[Èvre (citation)]]
* ''Liberté grande'', Corti, 1946
:• [[Hervé Bazin]]
* ''André Breton, quelques aspects de l'écrivain'', Corti, 1948
:• [[Marie-Josèphe Guers]]
* ''Le Roi Pêcheur'', Corti, 1948
:• [[Danièle Sallenave]]
* ''La Littérature à l’estomac'', Corti, 1950
:• [[Langue et littérature angevine]]
* ''Le Rivage des Syrtes'', Corti, 1951
:• [[Liste des personnalités de Maine-et-Loire|Personnalités angevines]]
* ''Prose pour l'étrangère'', 1952 (Hors commerce)
* ''Penthésilée'', Corti, 1954 (traduction de l'oeuvre originale)
* ''Un balcon en forêt'', Corti, 1958
* ''Préférences'', Corti, 1961
* ''Lettrines'', Corti, 1967
* ''La Presqu’île'', Corti, 1970
* ''Lettrines 2'', Corti, 1974
* ''Les Eaux étroites'', Corti, 1976
* ''En lisant en écrivant'', Corti, 1981
* ''La Forme d’une ville'', Corti, 1985
* ''Autour des sept collines'', Corti, 1988
* ''Carnets du grand chemin'', Corti, 1992
* ''Entretiens'', Corti, 2002


Sources et annotations
{{Références}}
:• ''Julien Gracq : oeuvres et critique (1988-1990)'', Lettres modernes, 1993
:• ''Julien Gracq 3 : temps, histoire, souvenir'', textes réunis par Patrick Marot, Lettres modernes, 1998
:• Jean Pelletier, ''Julien Gracq : l'embarcadère'', Ed. du Chêne, 2001
:• ''Entretien inédit Julien Gracq'', avec Jean Paul Dekiss, Centre de documentation Jules Verne, 2001
:• Jean Carrière, ''Julien Gracq ou Les reflets du rivage'', Le Relié, 2002
:• Jacques Carion, ''Julien Gracq et la poétique du paysage'', La Renaissance du livre, 2002
:• Hubert Haddad, ''Julien Gracq, la forme d'une vie'', 2e édition, Zulma, 2004
:• ''Julien Gracq 4 : références et présences littéraires'', textes réunis et présentés par Patrick Marot, Lettres modernes Minard, 2004
:• Gilles Plazy, ''Julien Gracq : en extrême attente'', La Part commune, 2006
:• Bernard Vouilloux, ''Julien Gracq la littérature habitable'', 2e édition revue et corrigée, Hermann, 2007
:• ''Julien Gracq 5 : Les dernières fictions "Un balcon en forêt" et "La prequ'île"'', textes réunis par Patrick Marot'', Lettres modernes Minard, 2007
:• Georges Cesbron, ''Mémoires de l'eau chez Julien Gracq'', Académie d'Angers, 2007
:• ''Julien Gracq 6 : Les tensions de l'écriture, adieu au romanesque, persistance de la fiction'', textes réunis par Patrick Marot, Lettres modernes Minard, 2008
:• ''A Julien Gracq'', Académie de Bretagne et des pays de la Loire, 2008
:• Dominique  Perrin, ''De Louis Poirier à Julien Gracq'', Ed. Classiques Garnier, 2009
:• ''Julien Gracq 7 : la mémoire et le présent, actualité de J. Gracq'', textes réunis par Patrick Vignes et Sylvie Vignes, Lettres modernes Minard, 2010
:• Georges Cesbron, ''Recherches et analyses gracquiennes pour l'année du centenaire (2010) de Julien Gracq'', Presses de l'Université d'Angers, 2011
:• ''Livres anciens et modernes, bibliothèques d'écrivains, Julien Gracq'', Librairie Laurent Coulet, 2015
{{BasPage Culture}}


{{DEFAULTSORT:Gracq, Julien}}
{{DEFAULTSORT:Gracq, Julien}}
 
[[Catégorie:Littérature Poésie BD]]
[[Catégorie:écrivain]]
[[Catégorie:Personnalité de l'Anjou]]
[[Catégorie:Saint-Florent-le-Vieil]]