« Boule de fort » : différence entre les versions
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Version du 29 novembre 2018 à 13:49
La boule de fort est un jeu traditionnel de boule de l'ouest de la France que l'on pratique en Maine-et-Loire, mais aussi dans la Sarthe, l'Indre-et-Loire et la Loire-Atlantique. C'est en Maine-et-Loire que l'on rencontre le plus souvent ce jeu ; on compte plus de 310 cercles (ou sociétés) de boule de fort en Maine-et-Loire, soit près d'une société par commune.
C'est un élément du patrimoine angevin. Unique en France, le jeu est classé dans le patrimoine ligérien par le ministère de la Culture.
Origine
L'origine de la boule de fort tient de la légende, plusieurs histoires se racontent... Certains font remonter son origine aux mariniers de Loire qui jouaient dans les cales incurvées de leurs gabares. D'autres disent que la boule de fort est née sur les levées de la Loire : des prisonniers auraient alors utilisé les chemins creusés par l'extraction de la terre qui servit à la levée, et les boules auraient été d'anciens roulements à bille en bois de cormier qui faisaient fonctionner les moulins à vent.
Ce qui est plus sûr, c'est qu'en 1865 un forgeron de Mazé, dénommé Pineau, aurait ferré la première boule de fort, telle qu'elle est connue aujourd'hui.
L'objectif
C'est un jeu de boule qui se pratique aujourd'hui dans des bâtiments couverts. Comme pour les autres jeux de boule, l'objectif est de placer sa boule, appelé « maître », le plus près possible du cochonnet. Contrairement à la pétanque le lancer de la boule de fort se fait la paume vers l'avant. Les meilleurs joueurs se servent de trajectoires courbes, avec plusieurs changements de direction pour éviter les boules déjà présentes sur le jeu.
Ce sport se pratique généralement dans des clubs de boule de fort appelés « sociétés ». Leurs membres sont des « sociétaires ».
En Anjou, on pratique la boule de fort dans le Segréen, les Mauges, mais surtout dans le Saumurois et le Baugeois.
La boule
Pour jouer, on utilise une boule déséquilibrée, de forme asymétrique. À ses origines la boule était fabriquée en bois ; le plastique a aujourd'hui largement remplacé ce matériau traditionnel.
Elle est large de 12 centimètres de diamètre pour une épaisseur de 10 centimètres et est cerclée de fer sur le tiers de sa largeur. Son poids peut varier de 1,2 à 1,5 kilogramme.
Sa forme est particulière. Elle possède un côté « faible », légèrement évidé, et un côté « fort », chargé d'une petite masse de plomb, d'où le nom du jeu. La boule est donc toujours en déséquilibre, et prend des trajectoires courbes pour généralement finir sa course en se couchant sur son fort.
Le terrain
Le terrain où l'on pratique la boule de fort est appelé « jeu ». Il est en forme de gouttière et mesure environ 20 mètres de long pour une largeur de 6 mètres. Il se termine aux deux extrémités par des madriers qui arrêtent les boules. L'art de ce sport est de savoir utiliser les bords relevés du terrain pour adapter sa trajectoire.
Là aussi, les matériaux utilisés autrefois ont été changés. Le terrain de plein air en terre battue a laissé la place à la fin des années 1960 à un terrain intérieur en ciment et recouvert d'une couche de plastique verni ; seul Les Jubeaux (Denée) possède encore un terrain de plein-air[1].
Le règlement du jeu est strict ; pour préserver la qualité de la piste, les joueurs n'accèdent à celle-ci qu'en chaussons.
La partie
Deux équipes s'affrontent sur une partie de 10 points, qui peut durer jusqu'à deux ou trois heures.
Les règles et les points sont les mêmes qu'à la pétanque. Les équipes sont généralement constitué de deux joueurs. Il y a les « tireurs », qui visent les boules adverses pour faire de la place aux « rouleurs », qui avec adresse et précision tentent de se rapprocher le plus possible du « petit » pour gagner le point.
La tradition veut, comme dans d'autres jeux traditionnels, que les joueurs qui ne gagnent pas de point pendant la partie « embrassent Fanny », ou plus précisément les fesses de Fanny. Sur les terrains de boule de fort, on peut aussi entendre l'expression locale « aller à Brion ». La légende dit qu'à Brion, la concierge aux mœurs légères proposait de soulever sa jupe pour que les perdants embrassent son derrière.
Les termes
- Société : ou cercle, sont les clubs qui pratiquent la boule de fort.
- Sociétaire : membre d'une société.
- Jeu : terrain où l'on pratique cette activité.
- Fort : côté lesté de la boule, qui a donné son nom au jeu.
- Faible : côté opposé à celui du fort.
- Maître : cochonnet du jeu, synonyme de petit.
- Méplate : adjectif qui indique ce qui a plus de largeur que d'épaisseur.
- Tireur : joueur qui tire pour faire de la place au rouleur.
- Rouleur : joueur qui place sa boule parmi le jeu.
Notes
Voir aussi société (mot), boule de fort (mot).
Bibliographie : Ouvrages à consulter sur le sujet [archive].
Sources et annotations
- ↑ Mairie de Denée, Associations sportives, avril 2017
- • La boule de fort à Saint-Aubin-de-Luigné [archive]
- • Patrimoine ligérien : Conseil régional (La boule, le fort de l'Anjou [archive]), Ouest-France (Les estivants découvrent la boule de fort), Ministère de la Culture (Fiches d'Inventaire national du PCI).
- • Fédération : Site de la Fédération Française de boule de fort.