Utilisateur:Henri VINCENT/2013-03-09 le champs d'aviation

De Wiki-Anjou
Texte original de Henri VINCENT, 9 mars 2013 à 12:41.
Récit inséré sur l'article Avrillé - Aérodrome.
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Le Champs d’Aviation

L’aérodrome, parlons-en… Quand j’étais gamin, on l’appelait «le champ d’aviation ». Nous habitions, juste en face, rue des Chênes. J’y ai vu décoller et atterrir, Junkers, Stukas et Dornier 17 de la Luftwaffe. Puis un certain 17 juin 1944 il a été en partie (par erreur) bombardé par les alliés. Je dis par erreur car la plupart des bombes qui lui étaient destinées s’ont tombées sur les habitations du Bois du Roi, et ailleurs aussi, faisant une soixantaine de victimes. C’est là, à quarante mètres de l’aérodrome que j’ai vu pour ma première fois, j’avais onze ans, extraire des ruines d’un café une dizaine d’amis et voisins, morts ou pantelants… Quelques années plus tard, adolescent, j’ai passé beaucoup de temps sur ce « champ d’aviation », passionné par les avions et les planeurs de l’Aero Club de l’Ouest renaissant. Mes vieux oncle et tante y étaient devenus concierges. J’étais connu de tous les pilotes et autre acteurs de l’aviation locale. Je me rendais utile sur les pistes, notamment au Vol à Voile et j’étais fier de tenir le bout d’aile d’un 301, d’un 310 P ou d’un Grunaü au décollage. Je connaissais les caractéristiques de tous les avions et planeurs à force de parler et surtout d’écouter des gens admirable de connaissance et de compétence dont J’ai encore beaucoup de noms en tête, notamment celui du merveilleux et flegmatique René Hersen, le "Patron" du Vol à Voile, qui m’a un jour d'été offert un baptême de l’air sur le bon vieux C800 Drouelle. L’ascension se fit «à l’aide de l’antédiluvien treuil Landreau», enroulant dans un bruit infernal, un câble aux nombreux nœuds qui - ce fut ma grande peur ce soir là - se rompit à nouveau à 200 mètres. Le temps était magnifique en ce mois de juillet et je vis pour la première fois et pendant quelques inoubliables minutes, l’aérodrome et ses abord, « d’en haut ». Une grande ferveur pour les choses de l’aéronautique m’est restée au cœur depuis ce soir là. Malheureusement je n’eus point les moyens financiers de devenir l’un de ces pilotes qui plus tard ont laissé leurs noms dans les annales de l’aviation angevine et je devins…marin. Aujourd’hui, le « Champ d’Aviation » n’est plus mais je m’y vois encore les jours de grand soleil d’été, avec les pilotes au repos, à l’abri de la petite chênaie que l’on a conservée près de la route d’Avrillé. Quand je ferme les yeux, je LE vois encore d’EN HAUT…

Henri VINCENT