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« Morannes » : différence entre les versions

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'''Morannes''' est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au nord de [[Brissarthe]], en bordure du département de la Mayenne.
'''Morannes''' est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au nord de [[Brissarthe]], en bordure du département de la Mayenne. Elle abrite plusieurs bâtiments historiques, dont une église et des demeures anciennes.


Ses habitants se nomment les Morannais(es).
Ses habitants se nomment les Morannais(es).
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== Situation administrative ==
== Situation administrative ==
Un regroupement intervient le {{date|1{{er}} janvier 2016}} entre les communes de [[Chemiré-sur-Sarthe]] et de Morannes, donnant naissance à la [[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|commune nouvelle]] de [[Morannes-sur-Sarthe]]. Siège de la nouvelle entité, Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BCL-2015-69]]'', du 2 novembre 2015 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)]].</ref>. Morannes devient commune (chef-lieu) non déléguée au sein de la nouvelle commune<ref>Insee, ''Historique des communes : commune Morannes (49220)'', janvier 2018</ref>. Dès lors, la commune cesse d'exister. Gilbert Kahn en est son dernier maire.
Un regroupement intervient le {{date|1{{er}} janvier 2016}} entre les communes de [[Chemiré-sur-Sarthe]] et de Morannes, donnant naissance à la [[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|commune nouvelle]] de [[Morannes-sur-Sarthe]]. Siège de la nouvelle entité, Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BCL-2015-69]]'', du 2 novembre 2015 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)]].</ref>. Morannes devient commune (chef-lieu) non déléguée au sein de la nouvelle commune<ref>Insee, ''Historique des communes : commune Morannes (49220)'', janvier 2018</ref>. Dès lors, la commune cesse d'exister. Gilbert Kahn en est son dernier maire<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Morannes-sur-Sarthe-Daumeray. « Un nouveau chapitre de vie s'écrit »'', 27 décembre 2021</ref>.


Jusqu'alors elle est intégrée à la communauté de communes [[Communauté de communes des Portes-de-l'Anjou|des Portes-de-l'Anjou]], et se trouve dans le canton [[Canton de Tiercé|de Tiercé]] et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]] (av. 1926 [[Arrondissement de Baugé|de Baugé]]). Son code commune (Insee) est 49220 et son code postal est 49640. Ses habitants s'appellent les Morannais, Morannaises. Sa population est de {{unité|1599|habitants}} en 1999, {{formatnum:1660}} en 2006 et {{formatnum:1800}} en 2013<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/1999|1999]], [[Population de Maine-et-Loire/2006|2006]], [[Population de Maine-et-Loire/2013|2013]])</ref>.
Elle est jusqu'alors intégrée à la communauté de communes [[Communauté de communes des Portes-de-l'Anjou|des Portes-de-l'Anjou]], et se trouve dans le canton [[Canton de Tiercé|de Tiercé]] et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]] (av. 1926 [[Arrondissement de Baugé|de Baugé]]). Son code commune (Insee) est 49220 et son code postal est 49640. Ses habitants s'appellent les Morannais, Morannaises. Sa population est de {{unité|1599|habitants}} en 1999, {{formatnum:1660}} en 2006 et {{formatnum:1800}} en 2013<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/1999|1999]], [[Population de Maine-et-Loire/2006|2006]], [[Population de Maine-et-Loire/2013|2013]])</ref>.


Un nouveau rapprochement intervient début 2017 avec la [[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|création de la commune nouvelle]] de [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] issue du regroupement des communes de [[Daumeray]] et de Morannes-sur-Sarthe, et dont le siège est fixé à Morannes-sur-Sarthe. L'ancienne commune de Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-116]]'', du 6 septembre 2016 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)]].</ref>{{,}}<ref>Insee, ''Commune de Morannes (49220), 2017 ([https://web.archive.org/web/20181114040709/https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/commune/COM49220-morannes archive])</ref>.
Un nouveau rapprochement intervient début 2017 avec la [[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|création de la commune nouvelle]] de [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] issue du regroupement des communes de [[Daumeray]] et de Morannes-sur-Sarthe, et dont le siège est fixé à Morannes-sur-Sarthe. L'ancienne commune de Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-116]]'', du 6 septembre 2016 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)]].</ref>{{,}}<ref>Insee, ''Commune de Morannes (49220), 2017 ([https://web.archive.org/web/20181114040709/https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/commune/COM49220-morannes lire])</ref>.


== Histoire et patrimoine ==
== Histoire et patrimoine ==
La ''villa'' fait partie dès l'origine de la dotation de l'évêché d'Angers. Les domaines de l'évêque forment une châtellenie. Une léproserie existe au {{XIIIs}}, remplacée par une aumônerie au {{XVe}}. Un hôpital est fondé au {{XVIIe}}. Morannes dépend au {{XVIIIe}} s. de l'élection et subdélégation de La Flèche, du grenier à sel de Sablé, du baillage d'Angers<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|477-478}}</ref>
La ''villa'' fait partie dès l'origine de la dotation de l'évêché d'Angers. Les domaines de l'évêque forment une châtellenie. Une léproserie existe au {{XIIIs}}, remplacée par une aumônerie au {{XVe}} avec chapelle. Un hôpital est fondé au {{XVIIe}}. Malgré les fortifications du bourg, la place est pillée au {{XVIe}} s. durant les guerres de Religion. Le château, déjà ruiné à cette époque, disparaît ensuite totalement. Morannes dépend au {{XVIIIe}} de l'élection et subdélégation de La Flèche, du grenier à sel de Sablé, du baillage d'Angers. La Chouannerie étant active dans la région à cette période, la garde nationale et des troupes régulières s'y fortifient<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|477-478}}</ref>


Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Morannes)'', 2012</ref> :
Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Morannes)'', 2012</ref>{{,}}<ref>Mairie de Morannes, ''Patrimoine'', mars 2015</ref> :
* [[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire|Église]] Saint-Aubin (inscrite MH), des {{XIIe}}, {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XIXs}}s ;
* Le château des Roches, reconstruit au {{XIXs}}, important domaine avec vaste enceinte ;
* Logis de l'Asnerie (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}} ;
* L'[[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire|église]] Saint-Aubin (inscrite MH), des {{XIIe}}, {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XIXs}}s ;
* Manoir de Chandemanche (inscrit MH, également sur commune de Daumeray), manoir médiéval ceinturé de douves en eau, du {{XVs}} ;
* La Fontaine de Jobs, située à côté de l'église ;
* Manoir de Gennetay (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}} ;
* Le logis de l'Asnerie (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, à l'origine maison seigneuriale avec chapelle, enceintes et fossés ;
* Manoir des Grignons, rue de Grignons, des {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XVIIs}}s ;
* Le manoir de Gennetay (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, château sur la rive droite de la Sarthe ;
* Moulin à blé dit le Grand-Moulin ;
* Le manoir des Grignons, rue de Grignons, des {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XVIIs}}s, a conservé l'essentiel de sa structure d'origine ;
* Ancien prieuré de Juigné (inscrit MH), corps d'habitation médiéval des {{XIIIe}} et {{XVs}}s.
* Le domaine de la Panne, logis dit de la Tête Noire, des {{XVe}} et {{XVIs}}s  ;
[[File:morannes_place_2017a.jpg|thumb|alt=Photographie d'une place du village.]]
* Le manoir de Chandemanche (inscrit MH, également sur la commune de Daumeray), manoir médiéval ceinturé de douves en eau, du {{XVs}} ;
* Le moulin à blé dit le Grand-Moulin ;
* L'ancien prieuré de Juigné (inscrit MH), corps d'habitation médiéval des {{XIIIe}} et {{XVs}}s.


Présence de plusieurs vieilles demeures du Moyen Âge et de la Renaissance<ref name="cport-1978" />.
Présence de plusieurs vieilles demeures du Moyen Âge et de la Renaissance<ref name="cport-1978" />.
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La bibliothèque fait partie du réseau des [[Bibliothèque de Durtal|bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe]]<ref>Réseau des bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe (CCALS), ''Bibliothèque de Durtal'', novembre 2019</ref>.
La bibliothèque fait partie du réseau des [[Bibliothèque de Durtal|bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe]]<ref>Réseau des bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe (CCALS), ''Bibliothèque de Durtal'', novembre 2019</ref>.


On pratique sur son territoire la [[boule de fort]]<ref>Fédération française de Boule de fort (FFBDF), ''Liste des sociétés adhérentes'', 2019-2025</ref>, ainsi que [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|la pêche]] sur la [[Sarthe]], entre Morannes et [[Briollay]].
On pratique sur son territoire le football, le basket, le tennis, le judo, la gymnastique et la [[boule de fort]]<ref>Mairie de Morannes, ''Sport'', mars 2015</ref>{{,}}<ref>Fédération française de Boule de fort (FFBDF), ''Liste des sociétés adhérentes'', 2019-2025</ref>, ainsi que [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|la pêche]] sur la [[Sarthe]], entre Morannes et [[Briollay]].


== Espace et territoire ==
== Espace et territoire ==
Morannes s'étend sur {{unité|40.73|km|2}} ({{unité|4073|hectares}}) et son altitude varie de 17 à {{unité|66|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe dans le Baugeois sur les plateaux du Haut Anjou<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. Venant du département voisin de la Mayenne, la rivière la [[Sarthe]] traverse son territoire, et en marque sa limite Ouest<ref>[[Sarthe|Sarthe (rivière)]], 2010</ref>.
Morannes s'étend sur {{unité|40.73|km|2}} ({{unité|4073|hectares}}) et son altitude varie de 17 à {{unité|66|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe dans le [[Baugeois]] sur les plateaux du Haut Anjou<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. Venant du département voisin de la Mayenne, la rivière la [[Sarthe]] traverse son territoire et en marque sa limite Ouest<ref>[[Sarthe|Sarthe (rivière)]], 2010</ref>.


Balades et randonnées :
Balades et randonnées :
* Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ;
* Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ;
* [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. La zone des Basses vallées angevines est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>.
* [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. La zone des Basses vallées angevines est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>.
Localités aux alentours : [[Chemiré-sur-Sarthe]] ({{unité|1.2|km}}), [[Brissarthe]] ({{unité|5.4|km}}), Saint-Denis-d'Anjou (53) ({{unité|5.6|km}}), [[Miré]] ({{unité|5.8|km}}), [[Daumeray]] ({{unité|6.2|km}}), Pincé (72) ({{unité|6.3|km}}), Notre-Dame-du-Pé (72) ({{unité|7.0|km}}), Précigné (72) ({{unité|7.3|km}}), [[Contigné]] ({{unité|7.7|km}}) et [[Châteauneuf-sur-Sarthe]] ({{unité|9.0|km}})<ref>Lion1906 (Lionel Delvarre), ''Distances à partir de Morannes (49)'', juin 2010 — Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).</ref>.
[[File:morannes_place_2017a.jpg|center|thumb|alt=Photographie d'une place du village.]]
== Célestin Port (1876) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Marson dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1876<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 737-740</ref> :
{{citation|'''Morannes''', canton de Durtal (17 {{abréviation|kil.|kilomètres}}), {{abréviation|arrond.|arrondissement}}
de Baugé (37 kil.) ; — à 36 kil. d’Angers. —
''Villa Moredena'' 844 (D. Bouq., VIII, 437). —
''Curtis Morenna'' 1010-1031 (1{{er}} Cartul. St-Serge,
p. 11). — ''Morenna sedes episcopalis'', 1028
(Ronc., Rot. 1, ch. 1). — ''Morenna'', ''sedis episcopalis''
''villa'', 1050 circa ({{abréviation|Ib.|Ibidem, même endroit}}, ch. 27). — ''Mauredina''
1047 circa (Daumeray, ch. or.). — ''Villa que''
''dicitur Morenna'' 1037-1047 (G 785, ch. 2). —
''Potestas Morenne'' 1047-1081 (2{{e}} Cart. Saint-Serge,
p. 299). — ''Morennensis pagus scilicet''
''Andecavensis'' 1060 circa (Pr. de Daumeray,
ch. or. 5). — ''Vicus Morenne'' 1102-1114 (2{{e}} Cart.
St-Serge, p. 184). — ''In Morenneio'' 1102-1124
(Ronc., Rot. 2, ch. 98). — ''Morennœ'' 1134-1150
(Ibid., p. 87 et 195). — ''Villa'', ''leprosaria de''
''Morenna'' 1265 (Juigné-la-P., ch. or.). — ''Morenne''
1540-1560 (Et.-C.). — Entre le département
de la Sarthe, à l’E., Daumeray (7 kil.), au
{{abréviation|S.-E.|sud-est}} et au S., le département de la Mayenne au
N., et les communes de Chemiré (2 kil.), Contigné
(10 kil.), Brissarthe (5 kil.), sur la rive
droite de la Sarthe.
Le chemin de grande communication d’Angers
à Sablé traverse le territoire dans toute sa longueur
et le bourg, rejoint à 100 {{abréviation|mèt.|mètres}} du bourg
vers S. par le chemin de grande communication
de Durtal. — Du bourg même, vers l’O., part la
route {{abréviation|départ.|départementale}} de Morannes à Laval, qui y traverse
la Sarthe, depuis 1840, sur un pont suspendu.
La ligne de fer monte directement du S. au N.
entre la Sarthe, dont elle domine les prairies, et
le chemin de grande communication qu’elle coupe
une première fois, à l’extrémité du bourg vers S.,
en y installant une station (1865), et de nouveau
vers N.-E. tout auprès de Pendu, au moment de
pénétrer dans le département de la Sarthe.
La Sarthe descend du N.-E., reçoit à l’entrée
même, à droite, le {{abréviation|ruiss.|ruisseau}} de la Rétaudière, coupe
un angle du territoire, anime sur les deux rives
les moulins, à droite, des Colombeaux, à gauche,
de Pendu, et se dégageant par une large courbe
pour former la limite intérieure vers l’O., prend
sa direction vers S., passe jusque sous le bourg,
où elle reçoit à gauche le ruiss. des Roches, plus
bas les boires des Coutances et des Rivières, et
s’échappe derrière un groupe d’Iles. — Les ruiss.
d’Ecorce et de Laigné, qui ont traversé la commune,
y affluent un peu en dehors sur Daumeray.
En dépendent les vill. ou ham. de Pendu
(12 {{abréviation|mais.|maisons}}, 61 {{abréviation|hab.|habitants}}), de la Jaltière (23 mais.,
67 hab.), de Juigné (28 mais., 78 hab.), de la
Rotière (5 mais., 22 hab.), de Lantivelle (8 mais.,
21 hab.), de la Noue (11 mais., 50 hab.), le château
des Roches, et près de 200 fermes ou écarts.
Superficie : 4,072 {{abréviation|hect.|hectares}}, dont 90 en lignes,
265 en bois.
Population : 480 feux, 1,175 hab. en 1720-1726.
— 550 feux, 2,467 hab. en 1789. — 2,600 h.
en 1800. — 2,841 hab. en 1831. — 2,826 hab. en
1841. — 2,803 hab. en 1851. — 2,564 hab. en
1861. — 2,560 hab. en 1866. — 2,401 hab. en
1872, — dont 1,033 au bourg (326 mais., 404 {{abréviation|mén.|ménages}}),
étalé tout le long d’une courbe de la Sarthe, au
débouché d’une petite vallée bordée par deux
hautes buttes. Il a conservé encore, surtout dans
la rue centrale et par derrière, sur la rue extérieure
vers l’E., son aspect antique, ses vieilles
auberges, deux ou trois hôtels aux larges cours,
aux portails armoriés, V. ''Grignon'' et ''la Panne''.
Deux foires, le 3 mai et le 6 septembre, furent
autorisées en 1702 ; mais elles étaient à peu près
« tombées à rien » dès avant 1789, ainsi que les
marchés du jeudi ; — aujourd’hui quatre foires
le 1{{er}} jeudi de mars, de mai, de septembre, de
décembre, cette dernière créée par arrêté du
15 septembre 1863. — Marché les autres jeudis.
— Une assemblée y réunit, le 2{{e}} dimanche d’août,
en un banquet, les mariniers de la Sarthe.
La mesure locale comptait 12 boisseaux pour
20 1/2 des Ponts-de-Cé.
Recette de poste — et télégraphe. — Chef-lieu
de Perception pour Morannes, Daumeray,
Etriché.
Mairie, formant un rez-de-chaussée avec perron.
— Ecole communale de garçons (Frères du
Mans). — Ecole publique de filles (Sœurs de
Ste-Marie d’Angers). — Salle d’asile dans l’ancien
local de l’école des garçons.
L’Eglise, dédiée à saint Aubin (succursale,
30 septembre 1807), a subi diverses restaurations,
qui l’ont successivement déformée. La façade à pignon,
soutenue de quatre hauts contreforts, s’ouvre
par un portail ogival, de trois arceaux en retrait,
dont deux décorés de zigzags ; au-dessus, une
grande fenêtre à meneau tréflé. La nef, en petit
appareil irrégulier, avec porte romane latérale
vers sud, comprend trois travées dont l’ancien
lambris en berceau a été remplacé par une
voûte ogivale en briques. Il était autrefois peint,
comme les murs latéraux, où apparaît encore la
représentation d’''Adam et Eve''. Quatre énormes
piliers encadrent le transept, dont le bras droit communique
de la nef au chœur par un étroit arceau. —
Le chœur carré, en style Plantagenet XII{{e}} s., avec
grand autel provenant de l’église St-Serge d’Angers,
s’ouvre à droite et à gauche sur des chapelles
latérales, ajoutées au XV{{e}} s. en prolongement
des bras du transept ; — sur le côté droit, une
double fenêtre à meneaux et quatrefeuilles, l’autel
décoré d’une statue de St Aubin et d’une ''{{abréviation|Pieta|Vierge de Pitié}}'' ;
— à gauche, un grand et bel autel de marbre, plaqué
au mur, en forme de triptyque, avec fronton,
couronnement, larges guirlandes de fleurs sculptées
enlaçant dans trois niches les statues, moins
anciennes, de ''St Louis'', de ''la Vierge'' et de ''saint''
''Jean''. C’est l’ancien grand autel, consacré le 16 septembre
1663 par l’évêque Henri Arnauld, dont il
conserve les armes, et reporté là du fond du
chœur par les derniers travaux de restauration.
A côté, un petit monument rappelle la mémoire
du curé Pierre Abélard, mort le 22 avril 1832,
âgé de 86 ans. — A l’entrée, un antique bénitier
de pierre à pied réticulé ; un autre en marbre avec
l’inscription : M:M:1768. — Dans la travée antérieure,
vers S. une belle fenêtre romane a conservé
sa large bordure en zigzag, couronnée d’un
fer à cheval, avec un chapiteau formé d’entrelacs et
de serpents (XII{{e}} s.). — Dans la nef, une copie de
''Descente de Croix'' de Jouvenet par M. Morain. —
L’abside, à fond plat, est décorée de vitraux de
Thierry, d’Angers, 1862, représentant diverses
scènes de la vie de la Vierge et du Christ. — Au-dessus
du transept, s’élève la masse du clocher,
à base carrée avec une double fenêtre géminés
du XII{{e}} s. sur chaque face. — A l’angle S. extérieur
de la nef, on montre un puits avec chape ogivale
de bois, dit ''la Fontaine-des-Jobes'', seul souvenir
qui reste d’un surnom autrefois volontiers
donné aux habitants.
Le Presbytère a été reconstruit en 1854
(arch. Duvêtre).
Aucune trace celtique n’est signalée sur le territoire ;
— mais dès les temps gallo-romains, c’est un
des principaux passages de la Sarthe, où se réunissent
les voies de Laval par St-Denis d’Anjou, de Châteaugontier
par Miré, de Baugé par Durtal, du Mans
par Sablé et plusieurs autres secondaires. C’est cette
dernière que suivent les Normands en 866 se rendant
à Brissarthe et dont j’ai cru reconnaître quelques
vestiges, aux abords de Reuzérieux ec vis-à-vis
la Bouvardière. — En 1849 il a été découvert
aux Roches, à plus d’un kil. de l’église
vers N., un cimetière, dont une tombe en forme
d’auge renfermait une fibule et une aiguillette et
bronze, une agrafe d’argent, une monnaie fruste
de Dioclétien et a pu être prise pour celle d’un
guerrier Franc (V-VI{{e}} s.).
La ''villa'' fut comprise dans la première dotation
par les rois de l’Evêché d’Angers et lui fut
confirmée en 864 par l’empereur Charles le
Chauve. C’est le centre principal du pays, jusqu’à
la fondation par le comte du château de Châteauneuf
qui le domine et rallie les forces vives. La
ville, ''vicus'', reste encore an XI{{e}} s. le centre d’un
canton important, ''potestas'', et toujours l’un des
principaux domaines de l’évêque, une de ses résidences
aimées, ''sedes episcopalis'', qu’on voit dès
le XIII{{e}} s. qualifiée de châtellenie et qui s’accroît
en 1432 par l’acquêt de la baronnie de Grattecmisse.
La paroisse est évidemment des plus antiques.
Le curé était de droit aumônier de l’évêque. Ai
XIV{{e}} s. la cure, ce semble, était dédoublée avec
deux titulaires, comme en plusieurs autres paroisses
du diocèse. Fougeré, Mouliherne, Gonnord. Il
n’en est plus trace au XV{{e}} s., l’évêque du reste
conservant le gouvernement direct et personnel
de la paroisse.
Curés : Nic. Pinpenelle, 1309, ''rector pro
parte''. — Raoul Servain, 1378. — Marie Berthelot,
1455. — Phil. de Luxembourg, archidiacre
en l’église du Mans, 1471. — Jean Vivant.
1543. — Samson Leduc, 1570. — Et. Gilbert,
1593. — Christ. Mouteul, précédemment curé
de Brissarthe, installé le 18 juin 1595, † le 19 février
1624. — Pierre Mouteul, son neveu, qui
signe curé dès le 24 janvier 1624 jusqu’en 1642,
mort le 12 mai 1643. — Julien Moussaint, installé
le 26 janvier 1643, † le 7 juillet 1653. Il reçoit
en 1645 une parcelle des reliques de saint Aubin,
dont les religieux de St-Aubin d’Angers avaient le
9 août gratifié leur barbier et chirurgien, M<sup>e</sup> René
Godin, originaire de Morannes. — Nic. Corbin,
1654, † le 1{{er}} septemb. 1662. — Christ. Lemercier,
bachelier en droit canon de la Faculté de Paris,
avril 1663. Dans l’année même est bénite et consacrée
l’église restaurée. — Jean-Bapt. Nivard,
1674, qui résigne au profit de son neveu en 1706
et meurt le 6 octobre 1707 au Petit-Houssay, âgé
de 87 ans. — René Portais, sacriste et aumônier
de Morannes, installé le 26 septembre 1706, † le
11 octobre 1709, âgé de 70 ans. Il avait fait à ses
frais et bénit le 28 juillet précédent les statues
de St Jean, de St Pierre et de St Paul et deux
images d’anges en adoration. — Jacques Leroy,
14 mars 1710, 1741. — J.-B. Viel, 1743, † le
7 février 1754, âgé de 51 ans. — Mic. Mâchefer,
installé le 14 février 1754, qui résigne en septembre
1783 au profit du vicaire et meurt le 24 décembre
suivant, âgé de 68 ans. — Jacq.-Franç. Brisson,
12 septembre 1783, qui prête le serment constitutionnel.
— Le vicaire Urbain-Yves Desplaces,
aumônier de la garde nationale de Morannes,
fut tué dans un duel au fusil, le 11 décembre
1791, par Fillon du Poteau, qu’à sept ou huit ans
de là les Chouans massacrèrent, avec son beau-père
Coustard, sur la route de Sablé.
« De tout temps et ancienneté » est-il dit en 1587,
une école paroissiale se tenait dans une chambre
joignant la chapelle St-Nicolas et dont les réparations
d’entretien étaient payées sur les revenus
de la confrérie de la Conception de Notre-Dame.
— Le 1{{er}} juin 1664 l’abbé Franc. Marsolleau
légua une soumme de 900 livres pour fonder une
rente « pour le soustien du maistre d’écolle. »
A l’entrée du bourg, au carrefour de deux chemins,
s’élevait, au centre d’un cimetière, une antique
''chapelle de la Madeleine'', « oratoire assez
considérable », en totale ruine et depuis longtemps
abandonnée, quand l’évêque, par ordonnance du
24 octobre 1769, en autorisa la démolition, à
charge d’y planter une croix stationale. Reconstruite
depuis la Révolution, elle a été de nouveau
supprimée, — avec les tombes qui l’entouraient,
parmi lesquelles celles de Guill. Le Maire, V. ''ce''
''nom'', — pour ouvrir le débouché de la gare.
Il est fait mention d*une léproserie dès le
XIII{{e}} s., — d’une aumônerie au XV{{e}} s., avec chapelle
et « houstel » et jardins entre la rivière, le
cimetière et le chemin de l’église. L’ordre de St-Lazare
s’était, comme partout, emparé des revenus,
200 livres de rente, et avait délaissé la fondation.
L’hôpital actuel l’a remplacée au XVII{{e}} s.
La chapelle en est réconciliée le 20 juillet 1720
et le cimetière bénit le 9 mai 1747. Dans la chapelle
s’y lit encore l’épitaphe de Renée-Barbe
Dupont, principale bienfaitrice de la maison,
morte le 22 août 1767, au service des pauvres.
— Les deux tableaux, ''St Vincent de Paul'', et
la ''Présentation au Temple'', ont été donnés
par elle. — On y recevait comme à Angers, tous
les pauvres malades, sans destination de pays ni
de religion, autant que la place y pouvait suffire.
— Il vient d’être reconstruit (arch. Duvêtre), avec
la chapelle au centre, entre les deux ailes.
Le château seigneurial s’élevait à 300 mèt. du
bourg actuel vers l’E., sur la droite du chemin de
Daumeray, conservant encore au XVI{{e}} s. son vaste
portail, haut de 40 pieds, long de 42, large de 30,
avec arche voûtée et herse, le reste ruiné peu à
peu, faute d’entretien, le tout bientôt après si bien
disparu, qu’il n’en restait plus vestige au XVIII{{e}} s.
ni mémoire. L’évêque descendait alors à Grignon,
chez son secrétaire Musard et ne manquait pas d’y
venir chaque année passer deux ou trois semaines.
— Il en était advenu de même des bois,
principale richesse du domaine, pillés de toute
main et peu à peu anéantis. — Le four à ban
s’élevait près l’église, reconstruit par l’évêque
H. de Bueil, ainsi que la halle ou cohue voisine
pour la boucherie et le marché. — Deux moulins
avec une grande chaussée pavée entravaient la
rivière, au-dessous d’un pont de 7 arches en
pierre et d’un pont de bois de 60 à 80 pieds
de long. Un troisième moulin à draps fut ajouté
en 1453 près le moulin à tan, le tout transformé
en véritable fort pendant les guerres. Des
lettres royaux de mars 1588 autorisèrent les habitants
à enclore le bourg de fossés et de murailles,
qui n’étaient pas achevées sans doute, quand un
parti ligueur s’y installa. Le 20 novembre 1589,
Puicharic surprit le bourg et le mit au pillage,
mais il fut réduit à repartir en laissant l’ennemi
campé dans les moulins et dans un fort de l’Ile
des Vigneux. Le 31 août 1592 seulement, le prince
de Conti et le maréchal d’Aumont, avec deux
pièces de canon, s’en rendirent maîtres en saccageant
de nouveau tout le pays. La garnison
des capitaines Loiselier et la Tour, qui y demeura
six mois, mit, en partant, le feu aux moulins.
Ils étaient reconstruits dès 1600.
Le bourg en somme, jusqu’à cette époque, un
« des plus gros lieux de la province après les
villes murées », et seul passage des marchands
du Maine à Angers, de Tours et d’Anjou vers la
Flèche et Châteaugontier, fut ruiné par l’ouverture
de 1750 à 1789 de grandes voies nouvelles
qui le laissaient à l’écart et par la concurrence
des foires de Châteauneuf, Sablé, Durtal et Saint-Denis-d’Anjou.
La paroisse dépendait de l’Archiprêtré et de
l’Election de la Flèche, du District en 1788 de
Sablé, en 1790 de Châteauneuf.
Elle devient un des plus ardents foyers de la
Chouannerie, — puis un cantonnement républicain,
abrité vers N., vers l’E. et vers S. par de
forts retranchements avec cinq portes et défendu
par une garde nationale active et des compagnies
de l’armée régulière. Le 26 floréal an VII (15 mai
1799) le commissaire de l’administration cantonale,
Millière, y fut pourtant assassiné dans sa
maison en plein jour, d’un coup de poignard à
la gorge, par le chouan Guittet, dit St-Martin,
déguisé en sergent de ligne, qui s’échappa, avec
ses quatre compagnons.
Maires : Jacq. Brouard, septembre 1789. —
Négrier, 1792, — Fillon-Dupin, 1{{er}} messidor
an VIII, démissionnaire le 15 mars 1814. —
Négrier-Fillon, 5 avril 1814, démissionnaire
en août. — Charles-Louis-Armand, comte de
Terves, 13 août 1814, installé le 25 septembre.
— Bordereau-Bardoul, 7 avril 1815. — Ch.-H.
de Terves, 13 juillet 1815. — Jacq. Gaullier,
21 novembre 1818. — Hyacinthe de Quatrebarbes,
4 mars 1823. — Franç.-Marie Grille,
notaire, 29 mars 1823, démissionnaire en juillet
1829. — Prosper Fillon, 14 septembre 1830,
nommé percepteur Tannée suivante. — Rémy
Négrier, 2 décembre 1831. — René Bertrand,
11 août 1836. — René Négrier fils, 20 novembre
1837. — Pierre Bodereau, 20 août 1848. —
J.-Bapt. Drouet, V. ''ce nom'', anc. pharmacien à
Angers, et professeur de chimie à l’Ecole de médecine
et à l’Ecole supérieure. Marié en 1843 à
Morannes, il s’y retire et est nommé maire en
juillet 1852, † le 5 mai 1864. — Charron, 1864.
— Prosper Fillon, anc. maire, 1870, † le 14 avril
1874. — Charron, en fonctions, mai 1876.
<small>Arch. de M.-et-L. B Cahiers ; C 189 ; G 117-191 ; L Révolution. — Arch. commun. Et.-C. — Mss. 709 et 956. — Grille, Bouquet de Violettes, p. 187-188. — ''Alman. hist.'' de 1875, p. 47. —''Répert. arch.'', 1861, p. 130 ; 1868, p. 475 ; 1869, p. 34. — Louvet, dans la ''Révue d’Anjou'', 1854, t. II, p. 166 et 273. — Pour les localités, voir, à leur article, Grignon, Chartres, Juigné-la-Prée, les Roches, l’Anerie, Boistesson, Mont-plant, Chandemanche, le Buron, le Gennetay, Cutaison, Pendu, etc. </small> }}


== Notes ==
== Notes ==