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|  (ancienne commune de Longué) | mAucun résumé des modifications | ||
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| {{Infobox quartier | {{Infobox quartier | ||
| | qualité=ancienne commune |  | qualité = ancienne commune | ||
| | image= |  | image = <!-- blason ou logo --> | ||
| | territoire=[[Baugeois]] |  | territoire = [[Baugeois]] | ||
| | commune=[[Longué-Jumelles]] |  | commune = [[Longué-Jumelles]] | ||
| | libre=Fusion-association<br  |  | libre = Fusion-association <br>du 1{{er}} janvier 1973 | ||
|  | carte = [[File:Carte situation commune longuejumelles.png|300px|center|link=Longué-Jumelles|Situation dans le département]] | |||
| {{osm14|n=47.3762|o=-0.1096}} | |||
| }} | }} | ||
| '''Longué''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] (49) intégrée en 1973 à [[Longué-Jumelles]] et située au sud de [[Jumelles]]. | |||
| Ses habitants se nomment les Longuéen(ne)s. | |||
| == Situation administrative == | |||
| Le {{date|1{{er}} janvier 1973}}, Longué fusionne avec Jumelles (fusion association)<ref>''Arrêté préfectoral du 29 décembre 1972'', dans le ''Recueil des actes administratifs'' de la préfecture de Maine-et-Loire, 1973, p. 46</ref> pour donner naissance à [[Longué-Jumelles]]<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', t. II (D-M), H. Siraudeau et Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 380-383</ref>{{,}}<ref>Jacques Jeanneau, ''Chronique Angevine'', dans ''Norois'', n° 78, avril-juin 1973, p. 392-393</ref>. | |||
| [[Catégorie: | La commune est jusqu'alors dans le canton [[Canton de Longué-Jumelles (ancien)|de Longué]] (Longué en 1793 et 1801<ref name="cassini">École des hautes études en sciences sociales, ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui'', Notice communale de Jumelles (n° 19955), 2007</ref>), dont elle est le chef-lieu, et l'arrondissement [[Arrondissement de Saumur|de Saumur]] ([[Arrondissement de Baugé|de Baugé]] avant 1926)<ref name="cassini" />. | ||
| Formes anciennes du nom : ''Longué'' en 1793 et 1801<ref name="cassini" />. Le mot gué vient du latin ''vadum'' ; le bourg primitif s'étant formé à proximité de l'antique gué traversant le Lathan et les marais d'Avoir<ref name="pl-augereau">Pierre-Louis Augereau, ''Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 100-101</ref>. | |||
| Son code commune (Insee) est 49180<ref>Insee, ''Code officiel géographique (Longué 49180) '', 2020</ref> et son code postal est 49160. Ses habitants sont appelés Longuéen, Longuéenne<ref name="pl-augereau" />. Sa population est de {{formatnum:4805}} habitants en 1968<ref name="cport-1978" />. | |||
| == Histoire et patrimoine == | |||
| La route romaine d'Angers à Tours traverse à l'époque gallo-romaine les marais d'Avoir. Le ''long gué'' est le passage à travers le Lathan et ses bras secondaires. C'est sur cette voie que se forme l'agglomération. Le ''vicus Thanaïcus'' a son église sous le vocable de Notre-Dame. Le prieuré et l'église à Tenais, dit le Vieux Bourg, sont mentionné au {{XIs}}. Le château est construit avant le {{XIIe}}. Au Moyen Âge, le territoire appartient au comte d'Anjou, puis passe entre diverses mains. Au {{XVIIIs}}, Longué relève de l'élection et subdélégation d'Angers, des baillages de Baugé et de Saumur, du grenier à sel de Saumur<ref name="cport-1978" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Ville Longué IA00033781)'', 8 janvier 1992</ref>. | |||
| Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Longué-Jumelles)'', juin 2012</ref> : | |||
| * le [[château de la Girottière]] ; | |||
| * l'église Notre-Dame, dite église Notre-Dame-de-la-Légion-d'honneur, du {{XIIe}} au {{XVIIIs}}, avec chœur et absidiole sud du {{XIIe}} et clocher du {{XIIIe}}, reconstruite au {{XIXs}} par Delettre ; | |||
| * la place est aménagée à la même époque que la reconstruction de l'église. | |||
| Le château d'Avoir s'élevait non loin du hameau du même nom, lieu marécageux au confluent du Lathan et de l'Authion. La voie romaine de Tours à Angers y subsistait encore au {{XVIIIs}} sous le nom de chaussée Veillard. Le château, situé au milieu d'une enceinte avec douves et possédé du {{XIIe}} au {{XIVs}} par une famille qui en portait le nom, était le siège d'une importante seigneurie<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', t. I (A-C), H. Siraudeau et Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), p. 210</ref>. | |||
| Une chapelle, aujourd'hui disparue, se trouvait au village de Chappe, qui faisait partie dès le {{XIIs}} du domaine de l'évêché d'Angers et dont fief dépendait de Ramefort (Blou)<ref>Dictionnaire Célestin Port de 1965 (t. I), ''op. cit.'', p. 663-664</ref>. | |||
| Le Lathan, rivière qui traverse Longué, alimentait autrefois six moulins à eau d'amont en aval. La tour d'un moulin à vent, vestiges du moulin des Sablons ({{XIXe}}), se dresse derrière le presbytère<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Patrimoine. Près de Saumur, l'histoire de ce moulin à vent perdure'', 3 mai 2024</ref>. | |||
| == Espace et territoire == | |||
| Longué, située au confluent des bassins de l'Authion et du Lathan<ref>Canton de Longué, ''op. cit.'', 1873, p. 7</ref>, s'étend sur {{unité|48.70|km|2}} ({{unité|4870|hectares}})<ref>Dictionnaire Célestin Port de 1978, ''op. cit.'', p. 380</ref>. Son territoire se partage entre les unité paysagères du val d'Anjou et du plateau du Baugeois<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. | |||
| [[File:longue_rue_philippienne.jpg|center|thumb|alt=Carte postale d'une rue du village.]] | |||
| == E. Cornilleau (1873) == | |||
| <!-- Reproduction du texte de E. Cornilleau. Ne peut être modifié. --> | |||
| Extraits de ''Longué'' dans les mémoires de la Société académique de 1873<ref>Florent-Eugène Cornilleau, ''Essai sur le canton de Longué'', dans ''Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire'', Tome XXVII, ''Lettres et arts'', Impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers), 1873, p. 4-58 ([[Le canton de Longué en 1872|voir]])</ref> : | |||
| « '''Longué.''' | |||
| I. L<small>ONGUÉ, GROS BOURG DE FRANCE : PÊCHE CONSIDÉRABLE DE SANGSUES</small>. | |||
| Voilà ce que nous apprend le ''Dictionnaire géographique universel''.  | |||
| Bouillet ajoute aux sangsues : les  | |||
| grains, les fruits, le chanvre et la toile. Pour complément,  | |||
| nous dirons : Longué, chef-lieu de canton de l'arrondissement de  | |||
| Baugé (Maine-et-Loire), compte  | |||
| 4,283 habitants, dont un peu plus du tiers aggloméré.  | |||
| Il s'y tient tous les jeudis un marché important de  | |||
| vaches, porcs et blé ; quelques foires y attirent une  | |||
| grande affluence de cultivateurs et de commerçants,  | |||
| favorisés par la facilité des communications. (...) | |||
| La classe ouvrière y est peu nombreuse, et même en  | |||
| général peu aisée. A la campagne est dévolue la richesse.  | |||
| Longué, dans l'acception du mot, malgré le titre de ville  | |||
| qui lui est accordé par des actes de l'autorité, tend donc  | |||
| de plus en plus à devenir commune rurale. Les questions  | |||
| à l'ordre du jour sont celles : de la gelée du printemps,  | |||
| de la coulure, de la grêle, des foins, et quelquefois de  | |||
| l'inondation menaçante. (...) | |||
| Dans ce que l'on nomme la ''ville'', le ''bourg'', rien de  | |||
| remarquable, sinon trois monuments sur lesquels nous  | |||
| reviendrons. Dans la campagne, un vieux monastère,  | |||
| la Cirotière, et surtout un castel délaissé, assez curieux  | |||
| au dedans, au dehors imposant par sa masse ; c'est le château d'Avoir,  | |||
| sur la lisière du marais. | |||
| Cet antique monument de servitude, à toit aigu, était  | |||
| la demeure d'un baron. Longué a dépendu pour partie  | |||
| de la [[Glossaire#B|baronnie]] d'Avoir, et de celle de [[Jarzé]], pour l'autre  | |||
| partie, avant d'appartenir en entier au marquis d'[[Estiau|Étiau]].  | |||
| La terre importante d'Avoir passa avec Étiau, sauf certaines  | |||
| restrictions, dans les mains de la famille de  | |||
| Maillé. Elle est en ce moment en celles de {{Mme}} la comtesse  | |||
| d'Hautefort, née de Maillé. (...) | |||
| II. L<small>ONGUÉ GÉOLOGIQUE</small>. | |||
| (...) Longué est situé au point de jonction, autrement dit  | |||
| au confluent de deux bassins : le bassin de l'Authion  | |||
| et le bassin du Lathan. Le bassin de l'[[Authion]] n'est  | |||
| autre en réalité que l'ancien bassin de la [[Loire]], ''reportée''  | |||
| plus tard dans le lit de la Vienne : le bassin du Lathan,  | |||
| qui commence dans le département d'Indre-et-Loire, à  | |||
| [[Rillé]], est plus considérable qu'il n'apparaît de prime  | |||
| abord. | |||
| Pour en juger, une position unique est la route de  | |||
| [[La Pellerine|la Pélerine]] à [[Mouliherne]]. On voit à droite un bassin admirable,  | |||
| appelé le Pays-Haut. Une foule de petits cours d'eau,  | |||
| qui forment des bassins secondaires, se réunissent  | |||
| à la branche principale du Lathan. Elle se partage  | |||
| elle-même plus bas en deux branches, se jetant  | |||
| dans l'Authion entre [[Beaufort-en-Vallée|Beaufort]] et Longué. | |||
| Quant au bassin allongé et étroit de l'Authion, un  | |||
| seul côté se trouve du côté de Longué, puisque cette  | |||
| rivière le sépare des [[Les Rosiers-sur-Loire|Rosiers]], de [[Saint-Clément-des-Levées|Saint-Clément]] et de  | |||
| [[Saint-Martin-de-la-Place|Saint-Martin]]. On la traverse par trois ponts en pierre :  | |||
| les ponts Saint-René, du Petit-Port, qui seul a résisté  | |||
| à l'inondation de [[1856]], et de Frène, non loin  | |||
| d'une chapelle dont la cloche s'entend de Longué. | |||
| Les terres situées sur la rive de l'Authion sont bonnes  | |||
| pour la plupart. Près du pont Saint-René se trouvent  | |||
| les marais d'Avoir, partagés (1843-1854) jusqu'à concurrence  | |||
| des deux tiers entre les anciens usagers. La  | |||
| famille de Maillé, par suite du cantonnement, s'est réservé  | |||
| le meilleur tiers, affranchi du droit de parcours.  | |||
| On voit près de là, au pont Saint-René, l'ancien grenier  | |||
| des rentes des hospices, et sur l'autre rive de l'Authion  | |||
| le parc aux sangsues, fondé par {{Mme}} Girardeau,  | |||
| née Baugé, sœur du célèbre poète produit par Vernoil ! | |||
| Sur notre rive sont les terres de ''Chape'', avec les ruines  | |||
| d'une chapelle existant avant la Révolution, et dont  | |||
| Cassini, nous ne savons pourquoi, fait une succursale.  | |||
| C'était bien une simple chapelle sous l'invocation de saint  | |||
| René, et à la présentation du seigneur d'Avoir. On doit  | |||
| dire que dans les anciens documents, tout ce canton,  | |||
| même en se rapprochant du Petit-Port, porte le nom de  | |||
| ''Chapes''. | |||
| On arrive ensuite vers Saint-Martin aux terres légères  | |||
| de la Gilbardais, ou Gilberdaye dans les vieux titres.  | |||
| De notre côté sont les roseaux, de l'autre les bâtiments  | |||
| de la Poupardière, fastueuse maison de plaisance de  | |||
| MM. Mayaud, marchands de chapelets. La Gilbardais  | |||
| se fond avec les Montaux, et joint [[Vivy]] au sud. | |||
| A l'est, on touche [[Neuillé]], [[Blou]], [[Saint-Philbert-du-Peuple|Saint-Philibert]]. Là,  | |||
| les terres qui étaient devenues meilleures du côté des  | |||
| deux premières communes, se remplissent de gravier.  | |||
| C'est qu'on est arrivé aux anciens cours d'eau, d'une  | |||
| époque antérieure au Lathan. | |||
| Les terres s'améliorent un peu en allant vers Jumelles,  | |||
| au nord-est ; [[Brion]], au nord ; Beaufort au nord-ouest.  | |||
| On ne trouve de bonnes terres qu'à l'ouest, en se rapprochant  | |||
| de l'Authion ; mais on tombe bientôt dans les  | |||
| marais, renommés pour les canards et les sangsues ! | |||
| Il sera facile maintenant d'étudier la géologie de Longué. | |||
| Les bassins du Lathan et de l'Authion sont encadrés  | |||
| par les terrains crétacés (terrains secondaires), surmontés  | |||
| en quelques endroits de grès, de calcaire d'eau  | |||
| douce, etc. (terrains tertiaires) et d'alluvions. On trouve  | |||
| ce terrain crétacé à Brion, La Pélerine, Vernoil, Vernantes,  | |||
| Longué est, Blou, Neuillé, puis à Saumur, les  | |||
| Tuffeaux, Gennes, etc... Là se voient sur le coteau les  | |||
| terrains tertiaires, et à la base le terrain jurassique, sous  | |||
| le terrain crétacé. | |||
| Longué ne présente pas de terrain plus ancien que le  | |||
| terrain crétacé. Les terrains tertiaires ont même disparu,  | |||
| par suite de dénudations produites par la même  | |||
| cause que les alluvions quaternaires. C'est dans ces derniers  | |||
| terrains, dits aussi terrains diluviens, et dans des  | |||
| alluvions modernes, que Longué se trouve situé, sauf  | |||
| pour la partie crétacée, touchant à l'est la ville. | |||
| Il n'est pas temps de traiter des curieux lacs tertiaires  | |||
| de la Pélerine, Méon, Mouliherne et du ''bassin du Lathan'',  | |||
| circonscrit par le terrain crétacé, sauf vers le sud.  | |||
| Nous dirons seulement que la bande circulaire, ou plutôt  | |||
| ovale, de terrain crétacé ci-dessus tracée, semble marquer  | |||
| les rives d'anciens lacs tertiaires à fond en partie  | |||
| dénudé, mais où serpentent actuellement l'Authion et  | |||
| surtout le Lathan, avec ses branches et ses petits affluents. | |||
| Le Lathan, sur des cartes antiques, à partir du point  | |||
| nommé Longué, se partage en un grand nombre de  | |||
| petits filets d'eau, qui forment un delta. Leurs embouchures  | |||
| s'ouvrent dans la Loire, dont le lit est actuellement  | |||
| occupé par l'Authion. On voit, figurée sur le bord,  | |||
| la voie des marais qui, prolongée par Vivy et Allonnes,  | |||
| se rend à Bourgueil. | |||
| Mais une autre voie, comme nous le verrons, mettait  | |||
| plus haut en communication ce Longué avec ''Angers'',  | |||
| par Brion, et avec ''Tours'' par Blou. Depuis ces  | |||
| temps reculés, un certain nombre de filets d'eau a été  | |||
| supprimé : l'examen des lieux ne peut laisser aucun  | |||
| doute à cet égard. | |||
| Parmi les courants qui existent encore, le plus ancien  | |||
| est celui qui passe dans les prées de Longué, et  | |||
| dont le fond est caillouteux. Il est encaissé de façon à ne  | |||
| pas avoir besoin de [[turcie]]s : on lui donne encore le | |||
| nom de ''Vieux-Lathan''. Le cours d'eau qu'on qualifie en  | |||
| ce moment de ''Lathan'' est à fond vaseux, et coule de la  | |||
| ville au bourg, presque en ligne droite ; on y trouve les  | |||
| usines importantes de Longué, qui ont remplacé de  | |||
| très-anciens moulins existant en 1241. | |||
| On remarque que ce dernier cours d'eau est bordé de  | |||
| turcies, qui ne sont autre chose que des levées en miniature,  | |||
| ayant pour but d'empêcher l'eau de suivre sa  | |||
| pente naturelle. Cette pente entraînerait toute la masse  | |||
| des eaux dans la vaste portion de Longué, désignée sous  | |||
| le nom de prées et de marais. | |||
| Il est donc de toute évidence qu'il a été fait autrefois  | |||
| un travail de dessèchement. On a cherché à retenir dans  | |||
| des lieux plus élevés, plus habitables, les eaux qui se  | |||
| sont trouvées assainies ; elles ont pu faire mouvoir dès  | |||
| lors les roues de nombreux moulins, ressource précieuse  | |||
| pour la population et le commerce. | |||
| A quelle époque ce travail a-t-il été fait ? Malgré des  | |||
| recherches rendues urgentes, à raison des intérêts récemment  | |||
| lésés des meuniers, aucune date n'a pu être  | |||
| retrouvée. C'est que, si les seigneurs ont pu régulariser  | |||
| les turcies, en 1547, l'origine première en doit remonter  | |||
| peut-être à l'époque gallo-romaine. Nous nous expliquerons  | |||
| plus loin. | |||
| Outre le Vieux-Lathan, souvent à sec, et le Lathan  | |||
| actuel, existe une autre branche, dite des Montils, et  | |||
| qui prend dans la partie inférieure de son cours le nom  | |||
| de Curée. Cette branche se sépare de notre Lathan à la  | |||
| Rose, ancienne auberge, en aval et à peu de distance du  | |||
| moulin de la ville. Ce bras, beaucoup plus contourné  | |||
| que le Lathan, va pour ainsi dire à la dérive sans avoir  | |||
| besoin d'autant de turcies. Il se jette dans l'Authion à  | |||
| cinq cents mètres environ de l'embouchure du Lathan,  | |||
| en Beaufort. | |||
| La branche du Vieux-Lathan n'a jamais eu à Longué  | |||
| que peu d'importance. Le Lathan l'absorbe promptement,  | |||
| et finit par se perdre lui-même dans l'Authion,  | |||
| en Longué, au Bois-du-Long, près des marais d'Avoir.  | |||
| Certains travaux ont régularisé cette embouchure, où se  | |||
| concentre la plus grande masse des eaux du Lathan,  | |||
| venant surtout du moulin de la ville. | |||
| Il est vrai qu'au-dessous du moulin, à la Rose, se fait  | |||
| un partage qui doit donner le tiers des eaux à la  | |||
| ''branche'' des Montils ; mais une partie de ces eaux par  | |||
| des déversoirs, et au-dessous du Breil, revient au Lathan ;  | |||
| puis la branche traverse des terres moins riches,  | |||
| et, de ce côté, l'on ne doit pas chercher les agglomérations,  | |||
| les usines douées de vitalité ; que sont même les  | |||
| marais des Montils auprès des marais d'Avoir ? | |||
| En examinant les terres crétacées de l'est de Longué,  | |||
| les terres quaternaires du sud (la Gilbardais, les Montaux),  | |||
| du nord et du nord-ouest (Athée, les Montils), on  | |||
| acquiert la conviction que les premiers établissements  | |||
| certains ont eu lieu dans les terrains modernes d'alluvion.  | |||
| Ces terres meubles se voient précisément entre les  | |||
| points que nous avons indiqués, à partir du moulin de  | |||
| la ville jusqu'à l'extrémité du bourg. La Rigauderie est  | |||
| le point où reparaissent les sables quaternaires, et où  | |||
| finissent les habitations agglomérées. | |||
| Le Lathan est donc la rivière de Longué. ''Longué'' est un  | |||
| bienfait du fleuve, ainsi que son nom l'indique si énergiquement.  | |||
| La population se presse avec amour sur ses  | |||
| rives tranquilles, qu'il prend lui-même plaisir à multiplier.  | |||
| Il abreuve les jardins, les pâturages ; ses turcies  | |||
| sont imprégnées de l'odeur suave des foins. L'Authion  | |||
| a ses marécages, la fièvre, et fait songer déjà à l'inondation...  | |||
| Pourquoi ne le dirions-nous pas ? Nous, paisibles  | |||
| citadins, nous voyons avec défiance les âpres riverains  | |||
| de fleuves plus puissants que le nôtre, et qui  | |||
| nous menacent déjà de l'invasion. | |||
| Faisant trève à des préoccupations qui trouveront  | |||
| leur place plus loin, disons quelques mots de ces vingt  | |||
| à trente monticules de Longué en sable fin, ayant au  | |||
| plus chacun dix mètres de haut, sur cent mètres de  | |||
| large. C'est au sud-est de Longué que sont situés les Montaux,  | |||
| sur lesquels on a trouvé plusieurs tombeaux de  | |||
| briques et de pierre coquillière, mais sans autres restes  | |||
| antiques. Ils semblent circonscrire une enceinte de trois  | |||
| à quatre kilomètres de long sur un de large. Ce sont  | |||
| sans doute les bords d'une ancienne flaque, dont nous  | |||
| parlerons plus tard. Ils paraissent s'aligner assez exactement  | |||
| avec d'autres monticules ; et cette ligne, un peu  | |||
| éloignée de l'Authion, lui est parallèle. On suit des  | |||
| traces qui se confondent à la fin avec les Montils, du  | |||
| côté de Beaufort. Ne sont-ce pas les marques de courants,  | |||
| plus tumultueux encore que ceux de la Loire, et  | |||
| se rattachant aux phénomènes de l'époque quaternaire ? | |||
| On peut remarquer : des restes importants de cours  | |||
| d'eau à la ferme de la Fosse, qui a passé des mains de  | |||
| M. Ferrière, sous-préfet, en celles de la famille Le Chat ;  | |||
| un monticule allongé près de la ferme du Marais, où des  | |||
| tombeaux en pierre sont trouvés ; et d'autres monticules,  | |||
| dits les Peu, à l'ouest de Longué. | |||
| Il résulte de ce qui précède que le ''géologue'', pour  | |||
| faire une riche moisson de fossiles, doit tourner ses pas  | |||
| du côté du terrain ''crétacé''. Le savant {{abréviation|Alcide d'Orbigny|Alcide Dessalines d'Orbigny (1802-1857)}} a divisé ce terrain en étages, qui ne sont pas universellement  | |||
| admis. Le terrain crétacé de Longué est l'étage  | |||
| {{abréviation|cénomanien|premier étage stratigraphique du Crétacé supérieur}} (du Mans). Cet étage est recouvert, du côté  | |||
| de Blou, par l'étage {{abréviation|turonien|deuxième étage stratigraphique du Crétacé supérieur}}, tuffeau. Pour d'autres,  | |||
| c'est simplement le terrain crétacé inférieur ; la craie proprement  | |||
| dite, de Paris et de la Champagne, constitue le  | |||
| terrain crétacé supérieur. | |||
| On trouvera donc à Longué, et l'on voit en effet, des  | |||
| fossiles de l'étage cénomanien : ''ostrea columba'', enchâssée  | |||
| dans des plaques de grès vert ; ''ostrea biauricularis'',  | |||
| en abondance dans les vignes ; ''rhynchonella compressa''  | |||
| (petit pigeon), route ancienne de Vivy, etc...  | |||
| En cherchant, on trouverait des ammonites dans les  | |||
| excavations. | |||
| Les vignes, dont nous venons de parler, produisent  | |||
| d'assez bons vins blancs, et surtout des fruits de toute  | |||
| espèce. C'est le côté élevé de la commune. Chaque petit  | |||
| ménage de la ville a là sa petite vigne, son petit verger ;  | |||
| mais le jardin est en bas, sur les bords chéris du Lathan. | |||
| Le ''botaniste'' recherchera le terrain quaternaire de la  | |||
| Gilbardais et des Montaux. Il trouvera : des plantes rares  | |||
| sur des sables, sur une couche mince de terre maigre,  | |||
| recouvrant des graviers ferrugineux appelés mâchefer ;  | |||
| çà et là des bouquets de sapins, et une population agricole  | |||
| qui n'a plus la physionomie des habitants de la  | |||
| campagne de Chape, ni même de celle des Montils. | |||
| C'est dans ces derniers cantons, que se déploient  | |||
| toutes les combinaisons d'une culture devenue savante :  | |||
| citons seulement le froment, le chanvre, de nombreux  | |||
| élèves de bestiaux, et d'assez bons foins dans le marais. | |||
| Longué possède d'excellents bois de construction,  | |||
| bois dur et bois blanc. Le noyer n'y manque pas ; il sert  | |||
| avec l'aune en partie à la confection de sabots. Ne citons  | |||
| que pour mémoire : du fer sulfuré blanc dans les alluvions,  | |||
| ainsi que des lignites, du côté de Jumelles ; il n'y  | |||
| a vraiment pas de produits métallurgiques à Longué,  | |||
| et la ''cosse'' (grès vert) n'y est qu'une pierre de construction  | |||
| défectueuse. | |||
| Nous sommes tributaires, pour nos constructions qui  | |||
| commencent à se multiplier, d'Allonnes (tuffeau blanc).  | |||
| Anciennement on s'est servi du tuffeau blanc de Blou,  | |||
| puis ensuite du tuffeau gris des bords de la Loire, sujet  | |||
| à se salpêtrer. On met à la base des pierres de Champigny,  | |||
| près Saumur (calcaire d'eau douce). Brossay nous  | |||
| fournit sa chaux hydraulique (lias) ; Vernantes et Mouliherne,  | |||
| leur chaux ordinaire (calcaire d'eau douce). | |||
| On se promène peu à Longué. Autrefois on avait une  | |||
| tendance à se porter en foule, le dimanche, vers la prée  | |||
| de Longué, qu'on traverse par la turcie dite de l'Abbesse.  | |||
| On dansait même dans la prée, quand le foin était enlevé.  | |||
| Bien peu ont conservé ce souvenir. | |||
| Si l'on tient à connaître quelque chose de l'état sanitaire,  | |||
| nous dirons que l'influence paludéenne préserve  | |||
| de la phtisie pulmonaire. En revanche, les fièvres et  | |||
| même les épidémies meurtrières ne sont pas rares. Les  | |||
| vieillards très-âgés sont pourtant assez communs. Indiquons  | |||
| enfin un tremblement de terre à Longué, 19 novembre  | |||
| 1817, deux heures du matin. | |||
| III. L<small>ONGUÉ ARCHÉOLOGIQUE</small>. | |||
| Il est toujours de mauvais goût de trouver une importance  | |||
| exagérée aux monuments de son lieu d'origine,  | |||
| de tomber en admiration devant un cordon de briques,  | |||
| un cintre ou une ogive ; nous ne donnerons pas  | |||
| dans cet écueil. | |||
| Mentionnons d'abord deux constructions avant d'arriver  | |||
| à l'église, à la cure, à la mairie, toutes trois contemporaines.  | |||
| Ces monuments étaient : la vieille église ;  | |||
| les débris du château de Longué, au-delà du pont d'Avoir,  | |||
| près de la mairie, et qui viennent de disparaître. Quant  | |||
| à la vieille église, nous en dirons ici quelques mots, ne  | |||
| serait-ce qu'à titre de bon souvenir, sauf à ajouter plus  | |||
| tard des détails historiques. | |||
| Quand M. Hubert, curé de Mouliherne, fut, il y a  | |||
| plus de vingt ans, nommé curé de canton à Longué,  | |||
| son cœur ''se serra'' en entrant dans la vieille église. Il  | |||
| était habitué à officier dans la belle église de Mouliherne,  | |||
| régulière et en bel air ; il se trouva confiné à l'extrémité  | |||
| de la ville, au bourg, en un coin où il n'était « vu que  | |||
| de Dieu. » Dans un opuscule devenu rare malheureusement,  | |||
| il qualifia l'édifice de masure et de grange. | |||
| L'église encore, dans son style imagé, c'était une  | |||
| vieille personne, superbement coiffée, avec une manche  | |||
| trop étroite, et une manche trop large faite sur un  | |||
| autre patron. | |||
| Il était évident qu'après cela l'église était condamnée.  | |||
| Malgré quelques détails charmants d'architecture à sacrifier,  | |||
| le regret bien naturel de voir disparaître un  | |||
| monument solide, quoi qu'on en dise, et qui avait été témoin  | |||
| de tous les actes importants de la vie de nos ancêtres,  | |||
| il fallait se résoudre à voir élever, à la place, une  | |||
| grande maison blanche comme celles de Saint-Clément  | |||
| et autres lieux. | |||
| Heureusement, M. le curé, qui avait la volonté inébranlable  | |||
| de détruire, avait aussi le désir de faire bien  | |||
| les choses. Des loteries de calices et de bréviaires, des  | |||
| quêtes, lui permirent d'asseoir son œuvre au grand air,  | |||
| bien entendu comme à Mouliherne. Mais l'énorme tension  | |||
| de sa volonté l'avait tué : les murs s'élevaient de  | |||
| terre, quand il mourut à la peine. On lui choisit un  | |||
| successeur. (...) | |||
| A M. le curé X..., littérateur moins distingué, mais  | |||
| qui sut habilement remplacer la volonté par la ténacité,  | |||
| était destiné l'honneur de réaliser, — à l'aide des fonds  | |||
| de la commune, — l'idée grande de son devancier. | |||
| (...) | |||
| Quelle est la valeur du monument ? | |||
| Sans esprit de dénigrement comme sans engouement,  | |||
| nous devons dire : que si l'extérieur, avec ses clochetons,  | |||
| avec sa tour unique juchée sur un escalier démesuré,  | |||
| blesse assez cruellement les yeux de l'artiste, l'intérieur  | |||
| fait revenir de la première impression. | |||
| Nous ne nous arrêterons pas à discuter ce pastiche  | |||
| gothique, à peu près du {{XVe}} siècle ; ni les autels, chaire,  | |||
| confessionnaux, maison Choyer et {{Cie}}, l'orgue et les  | |||
| trois cloches ; nous avouerons même que l'architecte a  | |||
| atteint en grande partie son but : inspirer, dès l'entrée,  | |||
| le recueillement. Des voûtes élevées, de belles colonnes,  | |||
| d'élégants vitraux, surtout dans le fond cette chapelle de  | |||
| la Vierge qu'on entrevoit, suggèrent le sentiment de  | |||
| pieuse rêverie imprimé par nos aïeux à leurs œuvres. (...) | |||
| On avait une église ; il fallait naturellement une cure.  | |||
| On a eu une cure, à peu près gothique. Là était le  | |||
| danger... (...) | |||
| Une place, en face de la mairie, est du plus précieux  | |||
| secours pour les marchés. Dans une localité aussi commerçante  | |||
| que Longué l'encombrement était excessif,  | |||
| plein de dangers. Citadins et ruraux paieront certes :  | |||
| leurs fils admireront leurs œuvres. | |||
| Ce n'est pas tout. Pour réaliser ses plans, M. le curé  | |||
| a fait élever sans la commune un bel établissement de  | |||
| Frères, sorte de pendant à la cure ; puis près du Lathan  | |||
| un bel hôpital à l'aide de dons, de quêtes, surtout  | |||
| du concours de ses collègues de la Légion-d'Honneur.  | |||
| Ils avaient déjà payé les vitraux de l'église. Ces vitraux  | |||
| reproduisent une profusion de croix de la Légion-d'Honneur,  | |||
| et, avec les quatre Évangélistes, Clovis et sa framée,  | |||
| saint Martin et son manteau, etc., au-dessus du  | |||
| sanctuaire, les traits de M<sup>gr</sup> Angebault, de M. Hubert et  | |||
| de M. le curé. (...) | |||
| Après ces détails émouvants, sur des faits dont nous  | |||
| n'avons pris que la fleur, il suffit de signaler à la hâte :  | |||
| des gentilhommières habitées par des paysans, le Breil  | |||
| et la ferme du Marais, non loin d'Avoir ; dans la ''grasse''  | |||
| campagne, au sud, les châteaux modernes de la Hurtauderie  | |||
| et de la Chouanière, occupés par MM. Godron  | |||
| et Torterue de Sazilly ; dans la ''maigre'', le grand bâtiment  | |||
| de la Gilbardais, au nord-est Athée, domaine des  | |||
| familles Lebascle et Masseille de Millon, avec de belles  | |||
| charpentes, non loin de Refrous, plaine souvent submergée. | |||
| Nous avons mentionné déjà le château d'Avoir, sur  | |||
| lequel nous reviendrons. Le bourg, assez bien bati,  | |||
| possède quelques logis dont nous parlerons en même | |||
| temps que du domaine de la Rigauderie ; la ville offre  | |||
| d'anciennes auberges, quelques maisons de buurgeois  | |||
| avec pignon sur rue, et plusieurs belles habitations modernes  | |||
| (Locheteau, fils, Denet, etc.). Entre le bourg et  | |||
| la ville, le petit château de Placé où est bâtie l'église, a  | |||
| appartenu successivement aux de Cumont (suivant M.  | |||
| Locheteau), Gauthier, de Longueval-d'Harancourt. Il a  | |||
| été récemment démoli et remplacé par une maison moderne,  | |||
| dont s'est rendu locataire M. le maire, comte de  | |||
| Maillé, en attendant mieux. Mais il est indispensable de  | |||
| dire quelques mots de la Cirotière, dont on aperçoit les  | |||
| constructions élevées près de Longué, sur la route de  | |||
| Saint-Philbert. | |||
| Cet édifice date du {{XVe}} siècle, aussi bien que la Roche,  | |||
| près de la belle maison Guinebert, et les divers bâtiments  | |||
| de la Chenaie ou Petite-Gestrie, occupés en grande  | |||
| partie par M. le notaire Senil, à côté de la maison Locheteau.  | |||
| La portion la plus remarquable de la Cirotière,  | |||
| au point de vue archéologique, est la chapelle avec de  | |||
| belles voûtes et une fenêtre en style flamboyant. On  | |||
| remarque aussi quelques détails charmants d'architecture  | |||
| sur la tour carrée, occupée par l'escalier et à peu  | |||
| près identique à la tour de la Chenaie (maison Senil). Un  | |||
| bâtiment ayant aussi dépendu de la Chenaie, et qui  | |||
| forme presque le coin de la petite rue de Salvert, présente  | |||
| les appendices en crochets, caractéristiques des  | |||
| pignons de la Cirotière. Le tout est donc sorti de la  | |||
| même main. | |||
| Lors de notre visite récente à la Cirotière, nous avons  | |||
| remarqué une muraille de fortification à l'ouest, flanquée  | |||
| de deux tours carrées. Cette muraille, aujourd'hui  | |||
| ruinée, défendait l'esplanade ; elle présente le caractère  | |||
| qu'on a nommé petit appareil, avec des cordons, non  | |||
| de briques, mais de pierres plus larges, régulièrement  | |||
| espacés. Il nous semble impossible de donner à cette  | |||
| curieuse muraille une date plus récente que le {{XIIe}} siècle ;  | |||
| mais elle peut être plus ancienne.  | |||
| La Cirotière, ainsi que sa magnifique grange de  | |||
| dîmes la Roche, plus éloignée et jointe à la Chenaie  | |||
| par un souterrain, appartenaient, avec bien d'autres  | |||
| domaines, à l'abbaye de Louroux, fondée et dotée  | |||
| par les comtes d'Anjou dans le {{XIIe}} siècle. La muraille  | |||
| dont nous parlons, avec d'autres fondations anciennes  | |||
| visibles encore, peuvent être les restes de l'établissement  | |||
| primitif des moines, à moins qu'ils n'aient fait  | |||
| qu'élever des constructions nouvelles sur les débris  | |||
| d'une villa gallo-romaine. Il est certain, du moins, que  | |||
| les nombreux tombeaux qu'on découvre sans cesse à la  | |||
| Petite-Roche, non loin de là, reportent à une époque  | |||
| bien aniérieure aux {{XVe}} et {{XVIe}} siècles. | |||
| Les fragments de tombeaux par nous ramassés sur  | |||
| l'éminence sablonneuse de plus d'un hectare, offrent  | |||
| une ressemblance frappante avec les tombeaux monolithes,  | |||
| en pierre coquillière, de Chenehutte, et de la place  | |||
| du Ralliement. On est amené à faire un rapprochement  | |||
| entre ce vieux champ de mort et l'''ancienne'' construction  | |||
| carrée de la Cirotière, fortifiée et entourée de larges  | |||
| douves aujourd'hui à peu près comblées ; les bâtiments  | |||
| du {{XVe}} siècle sont relativement modernes. | |||
| La Cirotière passa, vers le {{XVIe}} siècle, des mains des  | |||
| moines du Louroux en celles de la famille d'Harcourt ;  | |||
| c'est maintenant la propriété d'un paysan, qui trouve  | |||
| dans la chapelle un abri fort commode pour son foin.  | |||
| Cette chapelle gracieuse aurait vu d'ailleurs d'autres  | |||
| profanations, puisqu'il paraît probable que les Protestants,  | |||
| qui ont tenu garnison à Beaufort et à Longué,  | |||
| se sont maintenus quelque temps à la Cirotière (''sirerie''). | |||
| IV. L<small>ONGUÉ HISTORIQUE</small>. | |||
| L'origine de Longué ne se perd pas dans la nuit  | |||
| des temps ; et encore faut-il s'expliquer, en mettant un certain  | |||
| ordre dans un travail, pour lequel nous n'avons eu aucun guide. | |||
| {{abréviation|§|paragraphe}} 1{{er}}. — Une pierre celtique, appelée menhir ou  | |||
| peulvan, ou encore pierre-fite, se trouve dans la commune  | |||
| de Longué, du côté de la Lande-Chasle. De plus,  | |||
| la carte antique de Robert de Vaugondy indique un  | |||
| poste romain, à l'endroit occupé maintenant par Longué.  | |||
| Aussi d'Anville ainsi que Reichard et Lapie ont-ils placé  | |||
| aux Ponts-de-Longué (ville de Longué), le siége de la  | |||
| station Robrica, de la Gaule-Lyonnaise III{{e}}, sur la route  | |||
| d'Angers (''[[Juliomagus]]'') à Tours. | |||
| Des découvertes plus récentes permettent d’élucider  | |||
| la question, en donnant une certaine probabilité à l'opinion  | |||
| de d'Anville, repoussée par des auteurs qui sont  | |||
| loin de s'entendre, puisqu'ils ont proposé cinq ou six  | |||
| endroits différents. | |||
| On est parvenu dernièrement, à l'aide des amorces  | |||
| de voies qui ont été retrouvées, à reconstituer le système  | |||
| des voies principales de tout ce pays. Une voie  | |||
| romaine passait par Linières, Vernoil, la Breille, Brain  | |||
| et Varennes, mettant en communication le ''Mans'' et  | |||
| ''Poitiers'' ; une autre voie par Brion, la Lande-Chasle,  | |||
| Mouliherne, Breil et Rillé, joignait ''Angers'' à ''Tours''.  | |||
| Voilà quelles étaient les voies les plus directes, et sans  | |||
| doute les plus anciennes. La voie de Brion existait encore  | |||
| en 1290, puisque {{abréviation|Guillaume Le Maire|Guillaume III Le Maire}}, élu évêque  | |||
| d'Angers, la prit pour aller à Tours. | |||
| Mais il y avait une voie de Brion par Longué-est, à  | |||
| Blou, Vernantes et Tours sans doute ; une autre voie  | |||
| encore allait de Saint-Pierre-du-Lac, par les fermes de  | |||
| la lisière du marais : la ''Touche-Bruneau'', le Bois-du-Long,  | |||
| la Butte, partie nord de la ''Fosse'', la ''Croix-Patée'',  | |||
| à Vivy, près du gué d'Arcis, puis jusqu'à Bourgueil.  | |||
| Enfin, il parait certain que de Longué partait un  | |||
| embranchement sur Vivy. | |||
| Le mieux conservé des tracés, sans doute parce qu'il  | |||
| est le plus récent, est celui qui passe par toutes ces  | |||
| fermes. Quant aux autres voies, M. de l'Etoile, à la  | |||
| Lande-Chasle ; M. Lair, à Blou ; M. David, fils, à Brigné,  | |||
| près Vernantes, etc., ont reconnu des restes incontestables  | |||
| de leurs dalles. Enfin Longué, à une époque  | |||
| très-ancienne, a été relié à Saint-Pierre par Avoir,  | |||
| à Mouliherne et à Vernoil, ainsi qu'il est facile de s'en  | |||
| convaincre. | |||
| Il résulte de ce qui précède, en laissant même à l'écart  | |||
| la question géologique, qui sera traitée en temps et lieu :  | |||
| qu'une ''première ligne'' de petits centres se trouvait sur  | |||
| les bords de courants ou d'eaux stagnantes. Elle est  | |||
| constituée par Saint-Pierre-du-Lac, Brion, la Lande-Chasle,  | |||
| Mouliherne, Vernoil, Ponts-de-Longué, Blou,  | |||
| Neuillé, Vivy. C'est l'époque gauloise, puis romaine. Il  | |||
| existait alors une sorte de golfe, assez régulièrement  | |||
| dessiné, entre le plateau passant par Cuon, Mouliherne  | |||
| et la Pélerine, bornant au nord la vallée du Lathan, et  | |||
| l'autre plateau plus au sud, de Vernoil, la Breille et Blou,  | |||
| séparant à cet endroit la vallée du-Lathan de celle de la  | |||
| vraie Loire. Ce golfe communiquait naturellement avec  | |||
| le grand courant du sud-ouest. | |||
| Est venue ensuite, par suite du retrait des eaux, aidé | |||
| du travail de l'homme : la deuxième ligne de Beaufort,  | |||
| Longué, dont l'origine est connue. La profondeur du  | |||
| golfe avait diminué. C'est à peu près l'époque {{abréviation|carlovingienne|Carolingiens (ou Carlovingiens jusqu'à la fin du XIXe siècle)}},  | |||
| dont la voie des marais est un monument. Les  | |||
| derniers centres dont nous venons de parler ont alors  | |||
| commencé à exister, tous les deux surtout comme  | |||
| prieurés. | |||
| Enfin, est arrivée, par suite du retrait plus complet  | |||
| des eaux, ou plutôt d'un travail humain plus puissant,  | |||
| la ''troisième ligne'', à peu près droite : celle des levées de  | |||
| la nouvelle Loire. Nous en connaissons bien la date :  | |||
| elle a été créée à partir d'[[Plantagenêt|Henri II Plantagenet]] jusqu'à  | |||
| la fin du règne de {abréviation|Philippe de Valois|Philippe VI de Valois}} (1160-1350). C'est  | |||
| l'époque de la décadence des centres de la première  | |||
| ligne, qui sont effacés par ceux de la deuxième ligne,  | |||
| tandis que prennent naissance et se développent les  | |||
| centres de la troisième ligne. Ceux-ci, de nos jours, sont  | |||
| en progrès, à cause de la fertilité plus grande de leur sol  | |||
| et de la facilité des communications. | |||
| En voilà des exemples frappants. Le bourg des Rosiers,  | |||
| actuellement si riche, n'avait que 200 habitants  | |||
| en 1267 ; ce sont les chanoines du chapitre d'Angers  | |||
| qui bâtirent l'église Notre-Dame, en juillet 1260. Les  | |||
| granges de Trèves, Cunault, et le prieuré Saint-Marc du  | |||
| Moul (1303), sont même postérieurs. Quant à Saint-Lambert-des-Levées  | |||
| et Saint-Martin-de-la-Place (''Platea''),  | |||
| dont il est question dans le {{XIe}} siècle, ce n'était  | |||
| que des hameaux au milieu des premiers défrichements  | |||
| des moines de Saint-Florent. Ils datent comme paroisses,  | |||
| le premier du 19 décembre 1528, le second du  | |||
| 25 octobre 1501. Saint-Clément n'eut de desservant qu'en  | |||
| 1693, et Saint-Mathurin que le 30 avril 1707. La Menitré  | |||
| ne put en obtenir en 1734, et dépendit longtemps  | |||
| des Rosiers. | |||
| Il est certain que ces petits centres ont longtemps  | |||
| été dominés par ceux du coteau, qui en forment la lisière ;  | |||
| mais on avait tiré de ce fait des conséquences erronées. | |||
| Maintenant qu'il est prouvé de la manière la plus incontestable,  | |||
| par des découvertes récentes, qu'il existait  | |||
| des établissements romains permanents et même militaires,  | |||
| avec des voies, à Saint-Pierre-du-Lac, Brion, la  | |||
| Lande-Chasle, Blou, Vivy, etc., on reconnait combien  | |||
| on avait fait de suppositions gratuites. On prétendait  | |||
| qu'il n'avait existé de centres que sur le coteau, au pied  | |||
| duquel coule la nouvelle Loire ; et sur la rive droite, on a  | |||
| trouvé pourtant des vestiges d'établissements plus importants  | |||
| que ceux de la rive gauche, des débris de  | |||
| toute nature, et comme à Vivy, jusqu'à des monnaies  | |||
| d'empereurs romains. M. le docteur Ridard n'a-t-il pas  | |||
| fait connaître aussi une riche découverte de médailles  | |||
| romaines à Corné ? | |||
| Mais on a trouvé même à Longué plusieurs tombeaux  | |||
| de briques sur les Montaux, — sans parler des tombeaux  | |||
| de la Petite-Roche, en pierre coquillière, compris dans  | |||
| le vaste espace dont nous avons vérifié l'horizon : Longué  | |||
| nord, la Cirotière est, Blou sud, Longué-bourg ouest.  | |||
| On voit surtout que des Ponts-de-Longué (pont sur le  | |||
| Lathan, pont d'Avoir), rayonnent des voies dont on a  | |||
| reconnu les tracés. | |||
| Ces considérations, sans résoudre toutes les difficultés,  | |||
| notamment celles de la {{abréviation|carte de Peutinger|table de Peutinger}} et des distances,  | |||
| permettent d'adopter l'opinion de d'Anville, que  | |||
| tant d'essais d'alignement n'ont pu réfuter peut-être.  | |||
| Dans ces essais, on n'a pas tenu suffisamment compte  | |||
| de la distribution des eaux à cette époque, ni de la facilité  | |||
| de communications entre des centres comme Angers,  | |||
| Tours, le Mans, Poitiers. | |||
| Longué, ou plutôt le lieu dit Ponts-de-Longué, a donc | |||
| été un poste, à l'époque gallo-romaine sans doute, puis  | |||
| sûrement au moyen âge, ainsi que des titres et des  | |||
| ruines le démontrent. Nous croyons même que c'est  | |||
| faute d'avoir étudié cette distribution des eaux et la nature  | |||
| des terrains, qu'on est tombé dans la confusion. | |||
| On n'a pas surtout tenu compte de ce fait, savoir :  | |||
| que les centres les plus anciens doivent être recherchés  | |||
| au versant des plateaux de Baugé et de Vernoil, sur les  | |||
| bords de l'enfoncement abandonné graduellement par  | |||
| les eaux, ''courants'' ou ''eaux stagnantes''. | |||
| Il fallait laisser de côté tout ce qui a été dit des levées  | |||
| de la Loire, ''construites par les Romains et réparées par''  | |||
| ''Brunehaut''. Ceux qui ont traité ces questions, — sauf  | |||
| un auteur qui croit reconnaître dans le nom de la ''Touche-Bruneau'',  | |||
| les traces du travail de cette reine célèbre,  | |||
| — parlent des levées actuelles, fondées par  | |||
| {{abréviation|Henri II|Henri II Plantagenêt (1133-1189)}}, le puissant comte d'Anjou, roi d'Angleterre,  | |||
| dont nous possédons une célèbre charte, sur la corporation  | |||
| des travailleurs. On pourrait même faire honneur  | |||
| de ces levées à Philippe de Valois, ancien comte d'Anjou,  | |||
| qui certainement les a régularisées. | |||
| Au {{XIe}} siècle, quoique ce fait ait été contesté, il est  | |||
| présumable que la Loire, comme nous le verrons, coulait à Mazé,  | |||
| dans son lit normal. Elle n'a été reportée  | |||
| définitivement dans celui de la Vienne, à Saint-Florent  | |||
| au-dessous de Saumur, que vers le {{XIe}} siècle, et encore  | |||
| à la suite peut-être du cas fortuit d'une grande inondation,  | |||
| c'est-à-dire au plus tôt du temps de {{abréviation|Geoffroy-Martel|Geoffroy II d'Anjou (1006-1060)}},  | |||
| fils de {{abréviation|Foulques-Nerra|Foulques III d'Anjou (970-1040)}}. Il existe encore entre Beaufort et  | |||
| la Menitré, près de l'Authion, des maisons antiques qui,  | |||
| suivant les chroniques, étaient situées au bord de la  | |||
| Loire, et même quelques traces du port de Saint-Pierre-du-Lac  | |||
| (port fondu, où l'on a trouyé des haches de pierre  | |||
| verdâtre). | |||
| Mais ce fleuve, grossi par des affluents dont le plus  | |||
| important devait être le Lathan, était sujet à des débordements  | |||
| continuels, qui laissaient d'immenses flaques.  | |||
| Il ne peut donc être nié qu'il s'agissait alors de sauver  | |||
| des eaux, ce pays, dont on reconnaissait déjà la fertilité,  | |||
| de supprimer surtout des marécages pestilentiels. De  | |||
| travaux proportionnés à la grandeur du but, sauf la  | |||
| voie dite romaine, qui court sur la lisière des marais,  | |||
| prolongée par Allonnes vers Bourgueil-en-Vallée, il ne  | |||
| reste pas même le souvenir. Le gigantesque travail,  | |||
| du {{XIIe}} au {{XIVe}} siècle, sur les bords de la Vienne et de la  | |||
| Loire réunies, l'a effacé. | |||
| En suivant toutefois le tracé entier de cette première  | |||
| levée, en constatant ses nombreuses brèches faites par  | |||
| les eaux, on trouve juste la définition de Ménage, — qu'il  | |||
| est plus facile de critiquer que de réfuter, — de cette  | |||
| voie : une ''levée ruinée''. Cette levée est large et si puissamment  | |||
| empierrée, que la commune de Longué l'a  | |||
| utilisée en partie pour la route des Rosiers, et a recouru,  | |||
| dans d'autres endroits, à ses cailloux pour réparer  | |||
| des chemins. | |||
| Cette première levée ne mérite donc pas l'oubli : elle  | |||
| a eu ses groupes de travailleurs, comme la levée plus  | |||
| grandiose qui lui a succédé. Beaufort, Longué ont précédé  | |||
| et préparé Saint-Mathurin, les Rosiers et Saint-Clément. | |||
| § 2{{e}}. — On peut maintenant exposer l'origine de  | |||
| Longué, en commençant par le bourg, et en s'appuyant  | |||
| autant que possible sur des pièces justificatives. | |||
| L'histoire de la Loire est le point de départ obligé de  | |||
| toute notice sur les petits centres, qui profitent ou souffrent  | |||
| de ses eaux : Longué n'échappe pas à cette règle. (...) | |||
| La vraie Loire avait déjà à cette époque son cours réduit ;  | |||
| enfin, ce cours fut complétement arrêté près de  | |||
| Saumur. De là date la prospérité de la vallée et même  | |||
| celle de Longué. Le faible courant, actuellement appelé  | |||
| l'Authion, réunion d'anciens petits affluents de la Loire,  | |||
| prit alors naissance. Personne de nos jours, même en  | |||
| tenant compte largement du desséchement, ne peut admettre  | |||
| qu'on ait pu le désigner sous le nom de ''flumen Altionis'' ! | |||
| Lors des temps carlovingiens, on faisait de grands  | |||
| efforts. Au {{IXe}} siècle, le fils de Charlemagne, Louis-le-Pieux,  | |||
| que nous appelons le Débonnaire, ordonne la  | |||
| fondation de la levée de l'Anjou, dans ses capitulaires  | |||
| « ''De aggeribus juxta Ligerim faciendis''. » Alors on  | |||
| construit sous la surveillance de Pépin, roi d'Aquitaine,  | |||
| l'ancienne turcie ou levée de Saint-Pierre-du-Lac à Vivy,  | |||
| sur la lisière des marais, pour contenir la Loire gonflée  | |||
| ''surtout par les eaux du Lathan'' (Ménage). Une population  | |||
| de travailleurs venue sans doute des pays élevés de  | |||
| Mouliherņe, la Lande-Chasle et du haut Lathan, après  | |||
| un siècle d'efforts et des essais de culture dans un sol  | |||
| limoneux, parvient à révéler un tout petit centre inconnu. (...) | |||
| Mais cet an mil avec ses terreurs a passé : laissons  | |||
| s'écouler plus de cent ans ; Foulques-Nerra, père du  | |||
| batailleur Geoffroy-Martel, a fait la conquête de tout le  | |||
| pays entre Saumur et Angers. La Loire, à peu près  | |||
| vaincue, a laissé libres de nouveaux ''terrains'' qui se couvrent  | |||
| de chênes vigoureux. Depuis la charte de Geoffroy  | |||
| de 1060, les moines de Saint-Florent ont la permission  | |||
| d'y couper le bois défectueux, seulement pour se chauffer.  | |||
| Cependant les défrichements se multiplient : ces comtes  | |||
| d'Anjou allaient si souvent en Terre-Sainte, et les  | |||
| absents ont toujours tort. D'ailleurs les successeurs de  | |||
| Nerra, de Martel et du Réchin, étaient de plus facile  | |||
| composition. | |||
| L'un d'eux, — c'est {{abréviation|Foulques V|Foulques V d'Anjou (1092-1143)}}, — aų retour de sa  | |||
| première croisade, fonde avec sa femme Eremburge,  | |||
| le 14 septembre 1121, l'abbaye du {{abréviation|Louroux|Vernantes}}. Le comte  | |||
| se fait templier, puis meurt d'accident en 1142, roi de  | |||
| Jérusalem depuis 1131 : homme roux et de peu de mémoire,  | |||
| disent les chroniques. | |||
| C'est lui qui, en reconnaissance de son heureux retour,  | |||
| avait fondé en 1122 le prieuré de Longué, sous  | |||
| l'invocation primitive de Saint-Sauveur ; puis l'avait remis  | |||
| provisoirement à Toussaint, abbaye fondée dès 1008  | |||
| par Girard, chanoine d'Angers. Ce prieuré a pris ensuite  | |||
| le nom de la patronne de Longué : N.-D. de Thenais  | |||
| de Longo-Vado. Suivant Pocquet de Livonnière,  | |||
| Longué viendrait donc de Longo-Vado, comme le Gué-Déniau  | |||
| de Vado-Danielis. Il ajoute même en face du mot  | |||
| Longué, page 72 de son manuscrit : ''aliàs N.-D. de''  | |||
| ''Thenais de Longo Vado'', ce qui donnerait à ''Thenais''  | |||
| une vraie priorité sur ''Longué''. La charte du Fier-à-Bras  | |||
| se rapporterait alors, malgré l'autorité de certains  | |||
| auteurs, à une autre localité ; la bulle de Clément IV et  | |||
| les chartes de l'hôpital Saint-Jean, dont nous parlerons,  | |||
| le feraient croire. | |||
| Le prieuré de Longué, resté à la disposition du roi,  | |||
| comme représentant des comtes d'Anjou, a passé successivement  | |||
| des mains du prieur commendataire des  | |||
| moines de Cunault (bénédictins de Turnus, diocèse  | |||
| de Châlons), en celles du prieur de Grammont, pour  | |||
| revenir au roi, {{abréviation|''pleno jure''|le roi confère et dispose en maître absolu}}, ainsi que nous l'apprend le  | |||
| [[Glossaire#P|pouillé]] de 1783. | |||
| Foulques peut être salué comme le vrai bienfaiteur de  | |||
| Longué, puisque c'est de lui que doit dater la véritable  | |||
| prospérité du bourg. Ses habitants trouvèrent comme  | |||
| partout alors, protection autour de l'étroite chapelle du  | |||
| prieuré, contre les violences du temps. C'est, nous n'en  | |||
| doutons pas, cette délicieuse chapelle de la Vierge de la  | |||
| première moitié du {{XIIe}} siècle, que nous avons vue dans  | |||
| la vieille église, du côté du prieuré. Elle avait été flanquée  | |||
| de constructions, à diverses époques, pour contenir  | |||
| la population croissante ; mais elle au moins aurait  | |||
| dû trouver grâce devant nos démolisseurs ! | |||
| Le long gué de Pocquet de Livonnière existait encore  | |||
| il y a cinq ou six ans ; il a duré dix ans de plus que la  | |||
| chapelle. Nous n'avons aucun scrupule de déclarer, que  | |||
| nous avons personnellement contribué à faire disparaître  | |||
| ce gué, en mettant l'accord entre le pouvoir administratif  | |||
| et les divers propriétaires des terrains limitrophes. | |||
| Non loin de l'ancienne église N.-D. de Thenais, on  | |||
| traversait à gué : deux courants principaux, dits encore  | |||
| Vieux-Lathan et Lathan, éloignés de quelques centaines  | |||
| de mètres l'un de l'autre; en même temps un chemin  | |||
| latéral ou courant de jonction, souvent inondé. On a  | |||
| fait alors deux ponts, dont l'un remarquable ; on a exhaussé  | |||
| le chemin ; dorénavant on pourra toujours pénétrer  | |||
| à pied sec, avec charrettes et bestiaux, dans les  | |||
| prées de Longué. Ce n'est pas le lieu dit Ponts-de-Longué,  | |||
| mais celui de Thenais, près de l'église. (...) | |||
| § 3{{e}}. — Tout cet exposé, dont certains points seuls  | |||
| pourront être contestés, fait croire que Longué (Ponts-de-Longué)  | |||
| a été un très-ancien poste, et Longué  | |||
| (bourg), un hameau de travailleurs, qui se sont rapidement  | |||
| adonnés à la culture. Il est temps de parler de  | |||
| Longué (ville), sauf à compléter plus tard nos détails  | |||
| sur le bourg. Dans la ville on trouve trois parties principales  | |||
| bien distinctes : la rue Basse, la ville proprement  | |||
| dite, et la rue de l'Aumônerie. (...) | |||
| La ville proprement dite, qui a empiété à l'est sur le  | |||
| domaine des moines du Louroux, n'est qu'un composé  | |||
| de petites places et de courtes rues. Ce centre distinct,  | |||
| évidemment postérieur aux deux rues dont nous venons  | |||
| de parler et au bourg, ne date ''tel qu'il est'', que du | |||
| {{XVIe}} siècle. Il y a trente ans, on y voyait un certain  | |||
| nombre de logis à pignon sur rue, qui commencent à  | |||
| disparaître. (...) | |||
| Le Longué-ville eut, dès le {{XVIe}} siècle, sa chapelle  | |||
| spéciale, à la présentation du seigneur de Longué ; il est  | |||
| constaté que le seigneur d'[[Estiau|Étiau]], Bernard, exerça le  | |||
| droit de présentation pour cette chapelle, dite aumônerie  | |||
| ou chapelle de Longué, le 28 septembre 1531. Dans le  | |||
| même temps, le seigneur d'Avoir avait la prééminence  | |||
| à l'église, avec droit de choisir le sacristain et le maître  | |||
| d'école, mais non de présenter le curé, — nommé prieur  | |||
| dans les titres, ce qui légitime notre opinion sur l'origine  | |||
| de Longué-bourg. Ce même seigneur possédait encore  | |||
| le droit de présentation pour la chapelle Saint-René  | |||
| de Chape, comme l'abbesse de Fontevrault pour  | |||
| la chapelle Sainte-Catherine des Montils, existant le  | |||
| 20 mars 1575. | |||
| A l'aide surtout d'une pièce authentique, l'aveu de  | |||
| Hector de Montheron, seigneur d'Avoir, à la baronnie de  | |||
| Sainte-Maure, du 20 août 1575, il est possible d'ailleurs  | |||
| de se faire l'idée de ce qu'était Longué à cette époque. | |||
| A l'ouest, se trouvait la seigneurie puis baronnie  | |||
| d'Avoir ; le bourg était sous sa domination, et le baron  | |||
| tenait ses assises près de l'église, maison Cornilleau-Pineau.  | |||
| La baronnie, au sud-ouest, s'étendait jusqu'au  | |||
| gué de Frêne, où existait la borne séparative d'un autre  | |||
| fief, que nous trouvons désigné dans des titres en notre  | |||
| possession. Ce fief dit de ''Lasse'', avec moyenne et basse justice,  | |||
| relevait de Boumois (Saint-Martin-de-la-Place). Il y  | |||
| avait même un partage de terres de la Gilbardais, notre  | |||
| propriété actuelle, entre ce fief et celui de la baronnie. | |||
| En descendant vers le sud, on trouvait du côté de  | |||
| Vivy, le fief du seigneur Descajeul, dont il est question  | |||
| dans nos titres, puis celui de la Ronde. Cette seigneurie  | |||
| de la Ronde relevait de la baronnie, ainsi  | |||
| d'ailleurs que celles des Souvenets en Longué, et même  | |||
| de Jalesnes en Vernantes. Il faut tenir compte ici, sud-est,  | |||
| des barons de Romefort et de Blou. Avoir devait  | |||
| hommage au premier pour les terres et marais de  | |||
| Chapes, et au deuxième pour divers petits fiefs, que le  | |||
| P. Anselme comprend sous la dénomination de baillie  | |||
| (baillée) de Blou ; mais le seigneur de Moru, tout près  | |||
| de la ville, était homme de foi d'Avoir. | |||
| A l'est, se trouvaient les nombreux domaines des  | |||
| moines désignés, dans l'aveu, sous le nom de religieux  | |||
| du Louroux : la Cirotière, la Roche, la Gestrie, la Chenaie-Arehenou,  | |||
| situées sur une ligne finissant au  | |||
| ''Marché-au-blé'' actuel de Longué. Ils relevaient, en partie  | |||
| du moins, d'Avoir ; il en était de même d'Athée, seigneurie  | |||
| du Bellay et Lebascle, relevant de Baugé pour  | |||
| l'autre partie de son domaine. Nous parlerons des domaines  | |||
| de Saint-Jean. | |||
| Au nord-est et au nord, se trouvait la [[Glossaire#C|châtellenie]] de  | |||
| Longué, relevant de Baugé. Elle comprenait la ville, la  | |||
| forteresse, le moulin de la ville, etc... Le pont d'Avoir,  | |||
| près de cette forteresse, séparait le domaine du baron de  | |||
| celui du seigneur châtelain, qui avait été le baron de  | |||
| Jarzé. Mais à partir de ce point, on est forcé de tirer  | |||
| jusqu'au gué de Frêne sur l'Authion, une ligne passant  | |||
| fort avant dans la rue de l'Aumônerie, mais qui pour le  | |||
| surplus a toujours été indécise. (...) | |||
| Cependant il est certain que le bras du Lathan, dit  | |||
| des Montils, appartenait à l'abbesse, et que ses bords et  | |||
| turcies étaient le théâtre de bien des voies de fait. L'abbesse  | |||
| dominait même près du bourg, dans les prées  | |||
| qu'elle coupa d'une turcie, honorée encore de son nom.  | |||
| Enfin, on trouvait à l'extrémité du bourg le domaine de  | |||
| la Rigauderie, dont le seigneur, chevalier de Boissard,  | |||
| devait hommage au baron et à l'hôpital Saint-Jean. | |||
| Dans toute la partie ouest de la paroisse, le baron régnait  | |||
| sans conteste, et les habitants de Longué, comme  | |||
| ceux des paroisses environnantes, ayant élevé certaines  | |||
| prétentions à la propriété des marais d'Avoir, se virent  | |||
| honteusement remis à leur place de vassaux, tenus à la  | |||
| dime et au respect vis-à-vis de leur seigneur. Il existe,  | |||
| en effet, des décisions judiciaires qui confirment cette  | |||
| propriété au baron, sous réserve de droits restreints  | |||
| d'usage au profit des vassaux de la baronnie ''proprement dite''. | |||
| En face de tant de puissances de ce bon vieux temps,  | |||
| il serait utile de faire connaître quelle était la puissance  | |||
| de la petite ville bourgeoise de Longué, ayant son sénéchal ?  | |||
| Nous trouvons la réponse à cette question dans  | |||
| un acte authentique, dont nous parlerons plus en détail,  | |||
| et contenant ''saisie'' de tout le domaine d'Etiau-Avoir-Longué,  | |||
| etc. « Terre, seigneurie et châtellenie de Longué,  | |||
| comme en ''jouit'' Étiau suivant la coutume du duché  | |||
| d'Anjou, consistant en droits de prévôté, péages, devoirs,  | |||
| hommage, justice, juridiction, droits, obéissance,  | |||
| noblesse, prérogatives, vieux château et forteresse actuellement  | |||
| en ruines dans lequel sont les prisons, pêche  | |||
| dans le Lathan, depuis le pont d'Avoir jusqu'à la seigneurie  | |||
| d'Athée, moulin de la ville, etc., etc. » (...) | |||
| Le bourg, non pas englobé, mais supplanté par la  | |||
| ville, à partir des {{XVe}} et {{XVIe}} siècles, c'est-à-dire du moment  | |||
| où Avoir fut éclipsé par Étiau, ne perdit pas cependant  | |||
| toute son importance. On y voit encore quelques  | |||
| constructions de cette époque, surtout une maison Renaissance,  | |||
| avec tête et sculptures, au bout du bourg,  | |||
| précieuse à nos yeux. C'est là que se trouve la niche de  | |||
| la statuette de N.-D. de Thenais, patronne seule ''authentique''  | |||
| de Longué (Pocquet de Livonnière). (...) | |||
| Il ne reste rien de l'Aumônerie, située à la place occupée  | |||
| par notre propriété (maison Cornilleau). Nous en  | |||
| avons vu dans notre enfance encore quelques colonnes  | |||
| cannelées ; et nous avons trouvé dans l'ancien jardin de  | |||
| l'aumônier, qui baigne maintenant ses charmilles dans  | |||
| notre Lathan, une médaille gauloise bombée en ''electrum'',  | |||
| avec un jeton du temps de Louis XI, sans parler de  | |||
| vieilles pièces de monnaie. | |||
| Il faut renoncer à peu près à un travail sur les populations  | |||
| de Longué, à partir des établissements gaulois et  | |||
| romains jusqu'à ceux du moyen âge, vers le {{XIIe}} siècle  | |||
| environ. Malgré toutes recherches, on ne trouve plus  | |||
| pour vestiges de ces temps, où la plaine était peut-être  | |||
| encore envahie par les eaux, — que des tombeaux de  | |||
| briques et de pierre coquillière sur les hauteurs, par  | |||
| suite, sans doute, de changements dans la configuration  | |||
| du sol. N'a-t-il pas été révélé, lors du procès de la commune  | |||
| avec M. de Longueval, pour la Turcie, vers 1840,  | |||
| que la branche du pont d'Avoir, c'est-à-dire notre Lathan,  | |||
| ne serait à peu près qu'un canal ? | |||
| Sur ce bras cependant, se voient surtout deux usines  | |||
| actuellement à vapeur et à roues : le moulin de la ville  | |||
| et le moulin de Thenais, dont parlent tous les titres.  | |||
| C'est à la deuxième de ces usines qu’est annexée une  | |||
| féculerie ; elle semble aussi bien fermée que la distillerie  | |||
| d'Athée de M. Viger, et que le vieux moulin des Montils. | |||
| Les moulins de Pont-Mallet, en aval du bourg, près  | |||
| de la Rigauderie ; d'Athée et de Champrobert, en amont  | |||
| de la ville, tournent encore. L'usine de quincaillerie,  | |||
| installée dans les bâtiments féodaux de la Rigauderie,  | |||
| fonctionne avec énergie ; mais c'est surtout dans la meunerie  | |||
| que Longué soutient sa vieille réputation. | |||
| En résumé, on peut dire d'une manière très-générale :  | |||
| le Prieuré et la Baronnie ont fait le bourg ; l'Abbesse, la  | |||
| rue Basse ; le Châtelain, la ville près du Lathan. Les  | |||
| moines du Louroux en ont fait toutefois la partie est ; et  | |||
| les bourgeois ont achevé l'œuvre. Sachons reconnaître  | |||
| que pour le surplus, il n'existe que des suppositions. | |||
| § 4. Les détails qui précédent nous mettent maintenant  | |||
| en état, de jeter un coup d'æil sur l'existence de  | |||
| Longué, pendant les siècles qui ont précédé la Révolution. (...) | |||
| Le domaine d'Avoir avait été, comme on l'a expliqué  | |||
| plus haut, une conquête faite sur les eaux, puisqu'il se  | |||
| trouvait sur la lisière du marais. Il avait originairement  | |||
| appartenu aux comtes d'Anjou, comme devaient plus  | |||
| tard leur appartenir les terrains, que le retrait de la Loire  | |||
| allait laisser libres dans la nouvelle vallée. Le mot Avoir  | |||
| (''habere'') avait précisément le sens de domaine, ainsi que  | |||
| le montre le nom de ce Gauthier-sans-Avoir, qui commanda  | |||
| les premières bandes des croisés. (...) | |||
| En 1215 Philippe-Auguste dispose de Longué (p. 193  | |||
| de l'''Histoire de Sablé'') au profit de Guillaume des  | |||
| Roches, premier sénéchal héréditaire d'Anjou depuis  | |||
| 1004, et possédant, sous réserve du droit de retour,  | |||
| Beaufort, Baugé (1206), et d'autres domaines. Le sénéchal  | |||
| avait épousé, avant sa haute fortune, Marguerite  | |||
| de Sablé, et mourut en 1222. Il n'avait eu qu'un  | |||
| fils qui mourut en bas âge ; il laissa deux filles, dont  | |||
| l'aînée, Jeanne, porta dans la famille de Craon, Brion,  | |||
| Mouliherne, Longué, etc., avec la dignité de sénéchal,  | |||
| exercée par elle-même, après la mort de son mari,  | |||
| Amaury de Craon, et par leurs descendants pendant  | |||
| cent ans. | |||
| C'est à partir de Guillaume des Roches que paraîtraient  | |||
| les maisons vraiment héréditaires de Longué-Avoir  | |||
| ou plutôt Longué-en-Vallée. Ménage dit formellement  | |||
| (page 236 de l'''Histoire de Sablé''), que Guillaume  | |||
| des Roches et Amaury de Craon possédaient en propriété  | |||
| Longué et Mouliherne aussi bien que Brion. Il fait  | |||
| connaître en même temps, page 203, que Philippe-Auguste  | |||
| confirma à la branche aînée des Roches, Longué,  | |||
| — que les seigneurs de Jarzé avaient encore dans le | |||
| {{XVIe}} siècle. Guillaume des Roches et son gendre n'ont  | |||
| donc pu posséder que le Longué, qui plus tard devint  | |||
| baronnie, c'est-à-dire Avoir, et non la châtellenie. (...) | |||
| En ce qui concerne la châtellenie de Longué, les sires  | |||
| de Jarzé, branche aînée de la famille des Roches, en  | |||
| étaient investis dès avant Philippe-Auguste, et ils parvinrent  | |||
| à la conserver longtemps. Elle relevait de Baugé,  | |||
| ainsi qu'il est constaté par l'aveu du 10 mars 1451 ; mais  | |||
| vers 1400, la seigneurie avait cessé d'appartenir à la  | |||
| famille des Roches, qui fut remplacée par celle du  | |||
| Plessis-Sainte-Maure. (...) | |||
| $ 5. La longue période que nous venons de parcourir  | |||
| fut en grande partie remplie, par les démêlés des divers  | |||
| pouvoirs féodaux de Longué ; et la population en subit le  | |||
| contre-coup. | |||
| Les animosités les plus vivaces régnèrent entre les  | |||
| sires d'''Avoir'' et les dames des ''Montils'', abbesses de Fontevrault.  | |||
| Les rivalités, il faut bien le dire, étaient aussi  | |||
| tranchées entre les populations ; les traces n'en sont pas  | |||
| encore effacées de nos jours. | |||
| Les abbesses avaient été investies du pouvoir, par la | |||
| crosse, de la main vénérable du galant d'Arbrissel, en la  | |||
| personne de Pétronille de Chemillé, en 1115. On remarque  | |||
| parmi ces abbesses, aussi célèbres que celles du  | |||
| Ronceray et de Nyoiseau: Mathilde, fille de Foulques V,  | |||
| comte d'Anjou (1149) ; Isabeau d'Avoir (1276) ; pendant  | |||
| deux cents ans, des princesses du sang royal ; puis la  | |||
| célèbre Gabrielle de Rochechouart-Mortemart, sœur de  | |||
| {{Mme}} de Montespan, qu'elle aurait pu supplanter auprès  | |||
| de Louis XIV (1670) ; enfin cette Pardaillan, de la maison  | |||
| d'Épernon, qui mourut de misère à Paris en 1793. | |||
| Le domaine des Montils, démembrement de la terre  | |||
| d'Avoir, ne se trouve pas compris dans toutes les possessions  | |||
| de Fontevrault, énumérées dans la bulle de  | |||
| Calixte II de 1119 ; il provenait d'une libéralité postérieure  | |||
| du comte d'Anjou, Henri II, confirmée par cet  | |||
| Aimeric, connu déjà par la charte de Chaloché de 1248. | |||
| Entre le baron et l'abbesse, servaient de frontières,  | |||
| comme nous l'avons dit, le bras du Lathan des Montils,  | |||
| des fossés et des turcies. Les voies de fait étaient fréquentes ;  | |||
| les luttes armées des vassaux du seigneur et de  | |||
| ceux de l'église ne firent place que tard, aux joûtes plus  | |||
| courtoises des procureurs. La Révolution seule mit fin  | |||
| au procès. | |||
| En ce qui concerne les événements militaires, on doit  | |||
| rappeler la part que prirent, dit-on, les habitants de  | |||
| Longué, conduits par le sire d'Avoir, à la victoire de  | |||
| Baugé de 1421, où les Anglais perdirent Clarence et  | |||
| leur principale noblesse ; et des escarmouches près du  | |||
| bois de Perversier, route de Beaufort, entre les catholiques  | |||
| et les huguenots. Ceux-ci tinrent garnison quelque  | |||
| temps à Beaufort, comme à Longué, suivant l'histoire,  | |||
| et se maintinrent dans le manoir de la Cirotière,  | |||
| suivant la tradition constante du pays. | |||
| Cette histoire compliquée, quoique bien modeste, de  | |||
| Longué, n'est donc à peu près que celle de la lutte de  | |||
| pouvoirs féodaux, pesant sur la gent taillable et corvéable  | |||
| à merci, jusqu'au moment où Longué parvint,  | |||
| vers le {{XVIe}} siècle, à se constituer en petite ville bourgeoise,  | |||
| ayant son sénéchal et honorée de la bienveillance  | |||
| d'un roi. On voit, en effet, dans l'étude de M<sup>e</sup> Senil,  | |||
| la signature d'Henri IV, apposée au bas d'un décret  | |||
| de 1603, reportant du vendredi au jeudi le marché.  | |||
| Longué, déjà commerçant, était satisfait de ses franchises,  | |||
| mais restait toutefois en éveil vis-à-vis des intérêts  | |||
| distincts de différents pouvoirs féodaux, y compris  | |||
| l'abbesse. (...) | |||
| $ 6. — Lors de la Révolution, l'attitude d'une certaine  | |||
| fraction de la population citadine appela toutes les  | |||
| préoccupations des bourgeois de Longué, surpris dans  | |||
| leurs préoccupations ; quant à la population rurale, elle  | |||
| ne comptait pas encore. | |||
| Il y avait alors à Longué plusieurs familles anciennes,  | |||
| habitant la ville depuis les {{XVe}} et {{XVIe}} siècles, et représentées  | |||
| par de nombreux membres. (...) » | |||
| == Notes == | |||
| {{Références}} | |||
| {{BasPage CommunesAnciennes}} | |||
| [[Catégorie:Ancienne commune|Longue]] | |||
| [[Catégorie:Commune disparue au XXe]] | |||
| [[Catégorie:Longué-Jumelles]] | |||