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« Chemillé » : différence entre les versions

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  '''Chemillé pendant la Révolution'''
  '''Chemillé pendant la Révolution'''


La Constitution civile du clergé adoptée par l'Assemblée constituante, le 12 juillet 1790, modifie la carte paroissiale. Les paroisses de Saint-Gilles et Saint-Léonard sont supprimées, le chapitre de Saint-Léonard et ses huit chanoines est dissous. Le 23 novembre 1790, l'Assemblée adopte un décret imposant à tous les ecclésiastiques de prêter le serment de fidélité "à la nation, à la loi et au roi" exigé pour les fonctionnaires, le clergé français étant depuis la Constitution civile du clergé, rémunéré par l'Etat. La question du serment fracture le clergé français qui craint une rupture avec la papauté en cas de prestation<ref>TACKETT Timothy, ''La Révolution, l'Eglise, la France'', Paris, Cerf, 1986</ref>. Dans le départementde Maine-et-Loire, 53% du clergé refuse de prêter le serment<ref>PERRIN de ROUVRAY Raymond, ''L'Eglise d'Angers pendant la Révolution'', tome I et II, Cholet, Editions du choletais, 1984</ref>, dans les Mauges, seul 4,88% des ecclésiastiques prêtent serment<ref>DELAHAYE Bertrand, ''Les prêtres constitutionnels des Mauges et du Saumurois pendant la Révolution : 1790-1795'', mémoire de maîtrise, Université Catholique de l'Ouest, 2001, 204p.</ref>. A Chemillé, l'ancien curé de Saint-Gilles, François Morignier est un ferme opposant au serment et à la Constitution civile du clergé qu'il dénonce dans ses serments<ref>UZUREAU François-Constant, « Le dernier curé de Saint-Gilles-de-Chemillé », ''L’Anjou historique'', Angers, Siraudeau, janvier 1939, p.18-21</ref>. Dénoncer en 1791, il est interné au Séminaire de la ville d'Angers (actuel musée des Beaux-Arts).  
La Constitution civile du clergé adoptée par l'Assemblée constituante, le 12 juillet 1790, modifie la carte paroissiale. Les paroisses de Saint-Gilles et Saint-Léonard sont supprimées, le chapitre de Saint-Léonard et ses huit chanoines est dissous. Le 23 novembre 1790, l'Assemblée adopte un décret imposant à tous les ecclésiastiques de prêter le serment de fidélité "à la nation, à la loi et au roi" exigé pour les fonctionnaires, le clergé français étant depuis la Constitution civile du clergé, rémunéré par l'Etat. La question du serment fracture le clergé français qui craint une rupture avec la papauté en cas de prestation<ref>TACKETT Timothy, ''La Révolution, l'Eglise, la France'', Paris, Cerf, 1986</ref>. Dans le départementde Maine-et-Loire, 53% du clergé refuse de prêter le serment<ref>PERRIN de ROUVRAY Raymond, ''L'Eglise d'Angers pendant la Révolution'', tome I et II, Cholet, Editions du choletais, 1984</ref>, dans les Mauges, seuls 4,88% des ecclésiastiques prêtent serment<ref>DELAHAYE Bertrand, ''Les prêtres constitutionnels des Mauges et du Saumurois pendant la Révolution : 1790-1795'', mémoire de maîtrise, Université Catholique de l'Ouest, 2001, 204p.</ref>. A Chemillé, l'ancien curé de Saint-Gilles, François Morignier est un ferme opposant au serment et à la Constitution civile du clergé qu'il dénonce dans ses serments<ref>UZUREAU François-Constant, « Le dernier curé de Saint-Gilles-de-Chemillé », ''L’Anjou historique'', Angers, Siraudeau, janvier 1939, p.18-21</ref>. Dénoncer en 1791, il est interné au Séminaire de la ville d'Angers (actuel musée des Beaux-Arts).  
Le 26 août 1792, l'Assemblée législative vote le décret de déportation des ecclésiastiques réfractaires. Pierre Cochard, curé de Saint-Pierre, François Morignier, curé de Saint-Gilles, Jean-Louis Ménard, curé de Notre-Dame, son vicaire René-Hilarion Billard ainsi que deux chanoines de Saint-Léonard sont déportés en Espagne en septembre 1792. François Morignier revient à Chemillé en 1801 et est nommé curé de Saint-Pierre au Concordat.
Le 26 août 1792, l'Assemblée législative vote le décret de déportation des ecclésiastiques réfractaires. Pierre Cochard, curé de Saint-Pierre, François Morignier, curé de Saint-Gilles, Jean-Louis Ménard, curé de Notre-Dame, son vicaire René-Hilarion Billard ainsi que deux chanoines de Saint-Léonard sont déportés en Espagne en septembre 1792. François Morignier revient à Chemillé en 1801 et est nommé curé de Saint-Pierre au Concordat.
En [[1793]], au début de la guerre de Vendée, la ville se trouve au cœur du pays insurgé et fait l'objet de combats pour en prendre le contrôle<ref name="cport-1965">Célestin Port (édition révisée de Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', t. 1, éd. H. Siraudeau et Cie, 1965, p. 716-722</ref>. La Collégiale Saint-Léonard est victime d'une colonne infernale qui y met le feu en 1794, réduisant l'édifice en cendres.  
En [[1793]], au début de la guerre de Vendée, la ville se trouve au cœur du pays insurgé et fait l'objet de combats pour en prendre le contrôle<ref name="cport-1965">Célestin Port (édition révisée de Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', t. 1, éd. H. Siraudeau et Cie, 1965, p. 716-722</ref>. La Collégiale Saint-Léonard est victime d'une colonne infernale qui y met le feu en 1794, réduisant l'édifice en cendres.  
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