Aller au contenu

« Université d'Angers » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
m (aussi)
Aucun résumé des modifications
 
(7 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 17 : Ligne 17 :
La création de l'université d'Angers est ancienne, l'une des plus anciennes de France après celles de Paris (1231), Toulouse (1233), Montpellier (1289), Orléans (1306). Entre les faits et la reconnaissance officielle, sa mise en place a été lente, si bien qu'il est difficile de lui assigner une date de naissance précise<ref name="sb-2018">Sylvain Bertoldi, ''La première université'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 413, février 2018</ref>{{,}}<ref name="jfc-2012">Jean-François Condette, ''Histoire de l'Université d'Angers du Moyen Âge à nos jours'', dans ''Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest'', 119-4, 2012, p. 145-146</ref>.
La création de l'université d'Angers est ancienne, l'une des plus anciennes de France après celles de Paris (1231), Toulouse (1233), Montpellier (1289), Orléans (1306). Entre les faits et la reconnaissance officielle, sa mise en place a été lente, si bien qu'il est difficile de lui assigner une date de naissance précise<ref name="sb-2018">Sylvain Bertoldi, ''La première université'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 413, février 2018</ref>{{,}}<ref name="jfc-2012">Jean-François Condette, ''Histoire de l'Université d'Angers du Moyen Âge à nos jours'', dans ''Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest'', 119-4, 2012, p. 145-146</ref>.


Elle tire ses origines de l'école cathédrale, institution d'enseignement datant du {{Moyen Âge}} ({{Xs}}). Un réseau d'écoles se constitue autour de ce centre, en particulier pour la science canonique et le droit civil. À la fin du {{XIe}} s., l'école d'Angers a acquis une certaine réputation. À partir du {{XIIIe}} s. des écoles de droit se développent dans tout l'ouest de la France. L'enseignement angevin à cette période ne se limite pas au droit. Les arts libéraux ({{abréviation|''Trivium''|arts de la parole}} : grammaire, rhétorique, dialectique, et {{abréviation|''Quadrivium''|sciences mathématiques}} : arithmétique, géométrie, astronomie, musique) sont enseignés depuis au moins 1244. Cet ensemble d'enseignements prend la forme d'une {{abréviation|''universitas''|communauté}}, corporation regroupant maîtres et étudiants. La première reconnaissance officielle d'un {{abréviation|''studium generale''|université}}, terme juridique désignant une université, apparaît en 1337. L'institution s'organise et se développe. En 1700, l'université d'Angers, alors quinzième ville du royaume, connaît une attractivité internationale certaine<ref name="sb-2018" />{{,}}<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|110-111}}</ref>{{,}}<ref name="ua-historique">Université d'Angers, ''Historique : 1000 ans d'audace'', 2019-2022</ref>{{,}}<ref name="jfc-2012" />.
Elle tire ses origines de l'école cathédrale, institution d'enseignement datant du {{Moyen Âge}} ({{Xs}}). Un réseau d'écoles se constitue autour de ce centre, en particulier pour la science canonique et le droit civil. À la fin du {{XIe}} s., l'école d'Angers a acquis une certaine réputation. À partir du [[1201|{{XIIIe}} s.]] des écoles de droit se développent dans tout l'ouest de la France. L'enseignement angevin à cette période ne se limite pas au droit. Les arts libéraux ({{abréviation|''Trivium''|arts de la parole}} : grammaire, rhétorique, dialectique, et {{abréviation|''Quadrivium''|sciences mathématiques}} : arithmétique, géométrie, astronomie, musique) sont enseignés depuis au moins 1244. Cet ensemble d'enseignements prend la forme d'une {{abréviation|''universitas''|communauté}}, corporation regroupant maîtres et étudiants. La première reconnaissance officielle d'un {{abréviation|''studium generale''|université}}, terme juridique désignant une université, apparaît en 1337. L'institution s'organise et se développe. Les étudiants sont nombreux, plusieurs centaines dès la fin du [[1301|{{XIVe}} s.]], et les maîtres réputés, surtout en droit. Au [[1401|{{XVs}}]], le crédit et la renommée des grandes écoles angevines dépassent les limites de la province. En 1700, l'université d'Angers, alors quinzième ville du royaume, connaît une attractivité internationale certaine<ref name="sb-2018" />{{,}}<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|110-111}}</ref>{{,}}<ref name="ua-historique">Université d'Angers, ''Historique : 1000 ans d'audace'', 2019-2022</ref>{{,}}<ref name="jfc-2012" />{{,}}<ref>Jacques Levron, ''La vie intellectuelle en Anjou'', dans ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France (Paris), 1951, p. 86-88</ref>.


== La refondation ==
== La refondation ==
À la Révolution, son histoire devient cahotique. Affaiblies par les changements de la période, les universités sont fermées en [[1793]] à la suite de l'interdiction des corporations privilégiées. Commence alors pour la ville une longue période de {{abréviation|''tabula rasa''|table rase}}. Ce sont des initiatives municipales qui pallient ce vide. Un cours de médecine clinique est ouvert en 1807, tandis que diverses sociétés savantes organisent des conférences. En 1855, Nantes et Angers sont dotées d'une école supérieure, dépendant de l'Université rennaise. En [[1875]], une université catholique apparaît à Angers, qui se dote d'un « palais universitaire » en 1877-1878<ref name="jfc-2012" />.
À la Révolution, son histoire devient chaotique. Affaiblies par les changements de la période, les universités sont fermées en [[1793]] à la suite de l'interdiction des corporations privilégiées. Commence alors pour la ville une longue période de {{abréviation|''tabula rasa''|table rase}}. Ce sont des initiatives municipales qui pallient ce vide. Un cours de médecine clinique est ouvert en 1807, tandis que diverses sociétés savantes organisent des conférences. En 1855, Nantes et Angers sont dotées d'une école supérieure, dépendant de l'Université rennaise. En [[1875]], une université catholique apparaît à Angers, qui se dote d'un « palais universitaire » en 1877-1878<ref name="jfc-2012" />.


L'actuelle institution est relativement récente, même si ces origines remontent au Moyen Âge. Disparue à la Révolution française, elle n'est recréée qu'en 1971<ref>Valérie Poinsotte, ''Les archives de l'Université d'Angers'', dans ''La Gazette des archives'', n° 193, 2002, ''Archives et mémoires étudiantes : état des lieux (actes des deux premières journées d'études organisées par le GERME [groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants], 23 février 2000 à Nanterre et 6 juin 2001 à Paris) sous la direction de Jean-Philippe Legois, p. 123-127</ref>.
L'actuelle institution est relativement récente, même si ces origines remontent au Moyen Âge. Disparue à la Révolution française, elle n'est recréée qu'en 1971<ref>Valérie Poinsotte, ''Les archives de l'Université d'Angers'', dans ''La Gazette des archives'', n° 193, 2002, ''Archives et mémoires étudiantes : état des lieux'' (actes des deux premières journées d'études organisées par le GERME [groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants], 23 février 2000 à Nanterre et 6 juin 2001 à Paris) sous la direction de Jean-Philippe Legois, p. 123-127</ref>.


Au milieu du {{XXs}}, le préfet Jean Morin demande la création à Angers d'un centre de d'apprentissage scientifique rattaché à l'Université de Rennes, qui ouvre en 1957. Ce collège scientifique universitaire marque le début du renouveau. L'institut universitaire de technologie ouvre en 1966, le collège juridique universitaire en 1968 et le collège littéraire universitaire en 1970. L'[[1971|année suivante]], ce Centre universitaire d'Angers devient Université d'Angers. Le campus de [[Angers - Belle Beille|Belle-Beille]] se développe ensuite avec l'implantation de la [[Université d'Angers - Faculté des sciences|Faculté des sciences]] et celles de droit et de lettres. En 1990, la Faculté de droit déménage dans le [[Angers - Saint Serge Ney Chalouère|quartier Saint-Serge]]. Deux antennes sont également ouvertes, l'une à [[Cholet]] en 1987 et l'autre à [[Saumur]] en 2004<ref name="ua-historique" />{{,}}<ref name="jfc-2012" />{{,}}<ref>Le Monde (Séverin Graveleau), ''Réussite en licence : les bonnes recettes de l'université d'Angers'', 9 février 2016</ref>.
Au milieu du {{XXs}}, le préfet Jean Morin demande la création à Angers d'un centre de d'apprentissage scientifique rattaché à l'Université de Rennes, qui ouvre en 1957. Ce collège scientifique universitaire marque le début du renouveau. L'institut universitaire de technologie ouvre en 1966, le collège juridique universitaire en 1968 et le collège littéraire universitaire en 1970. L'[[1971|année suivante]], ce Centre universitaire d'Angers devient Université d'Angers. Le campus de [[Angers - Belle Beille|Belle-Beille]] se développe ensuite avec l'implantation de la [[Université d'Angers - Faculté des sciences|Faculté des sciences]] et celles de droit et de lettres. En 1990, la Faculté de droit déménage dans le [[Angers - Saint Serge Ney Chalouère|quartier Saint-Serge]]. Deux antennes sont également ouvertes, l'une à [[Cholet]] en 1987 et l'autre à [[Saumur]] en 2004<ref name="ua-historique" />{{,}}<ref name="jfc-2012" />{{,}}<ref>Le Monde (Séverin Graveleau), ''Réussite en licence : les bonnes recettes de l'université d'Angers'', 9 février 2016</ref>.
Ligne 43 : Ligne 43 :
Services communs : Ils comprennent la bibliothèque universitaire, le service commun de l'alternance et de la formation professionnelle (SCAFOP), le service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS), le service d'informations orientation, entrepreneuriat et insertion professionnelle (SUIO-IP), le service de médecine préventive et promotion de la santé (SUMPPS) et le service d'accompagnement de projets culturels (UA-Culture)<ref>Université d'Angers, ''Services communs'', juin 2023</ref>. Le [[Bibliothèque universitaire d'Angers|service bibliothèque et archives]] (BUA) compte deux établissements, celui de Belle-Beille (5 rue Le Nôtre, Angers) et celui de Saint-Serge (11 allée François-Mitterrand, Angers)<ref>Bibliothèque universitaire d'Angers (Service commun de la documentation et des archives), ''Accès BUA'', juin 2023</ref>. Des travaux sont également menés par l'université sur les archives depuis la fin des années du {{XXs}}<ref>Valérie Poinsotte, ''Les archives de l'Université d'Angers'', dans ''La Gazette des archives'', n° 193, 2002, ''Archives et mémoires étudiantes : état des lieux (actes des deux premières journées d'études organisées par le GERME [groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants], 23 février 2000 à Nanterre et 6 juin 2001 à Paris) sous la direction de Jean-Philippe Legois, p. 123-127</ref>.
Services communs : Ils comprennent la bibliothèque universitaire, le service commun de l'alternance et de la formation professionnelle (SCAFOP), le service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS), le service d'informations orientation, entrepreneuriat et insertion professionnelle (SUIO-IP), le service de médecine préventive et promotion de la santé (SUMPPS) et le service d'accompagnement de projets culturels (UA-Culture)<ref>Université d'Angers, ''Services communs'', juin 2023</ref>. Le [[Bibliothèque universitaire d'Angers|service bibliothèque et archives]] (BUA) compte deux établissements, celui de Belle-Beille (5 rue Le Nôtre, Angers) et celui de Saint-Serge (11 allée François-Mitterrand, Angers)<ref>Bibliothèque universitaire d'Angers (Service commun de la documentation et des archives), ''Accès BUA'', juin 2023</ref>. Des travaux sont également menés par l'université sur les archives depuis la fin des années du {{XXs}}<ref>Valérie Poinsotte, ''Les archives de l'Université d'Angers'', dans ''La Gazette des archives'', n° 193, 2002, ''Archives et mémoires étudiantes : état des lieux (actes des deux premières journées d'études organisées par le GERME [groupe d'études et de recherche sur les mouvements étudiants], 23 février 2000 à Nanterre et 6 juin 2001 à Paris) sous la direction de Jean-Philippe Legois, p. 123-127</ref>.


Administration : Les conseils centraux (conseil d'administration et conseil académique) forment la gouvernance de l'université, avec à sa tête le président de l'université en exercice. Les services administratifs complètent le dispositif<ref name="ua-orga" />.
Administration : Les conseils centraux (conseil d'administration et conseil académique) forment la gouvernance de l'université, avec à sa tête le président de l'université en exercice. Les services administratifs complètent le dispositif<ref name="ua-orga" />. Le bâtiment de la présidence se trouve sur le campus de Saint-Serge<ref>Le Courrier de l'Ouest (François Lacroix), ''« J'ai le sens du service public » : Françoise Grolleau nouvelle présidente de l'Université d'Angers'', 22 février 2024</ref>.


== Les présidents depuis 1971 ==
== Les présidents depuis 1971 ==
Se succèdent à la présidence de l'Université d'Angers depuis 1971 : le gynécologue-obstétricien René Rouchy (1971-1972), le professeur de droit public Henri Legohérel (1972-1976), le professeur des universités Jean-Claude Rémy (1976-1982, le professeur d'optique non linéaire Geneviève Rivoire (1982-1987), le géographe Michel Bonneau (1987-1992), le professeur de médecine nucléaire Pierre Jallet (1992-1997), le géologue Jacques Louail (1997- 2002), le professeur de physique Alain Barreau (2002- 2007), le maître de conférences en sciences économiques Daniel Martina (2007- 2012), le professeur des universités et praticien hospitalier en anatomie pathologique Jean-Paul Saint-André (2012-2016), le professeur de gestion [[Christian Roblédo]] (2016- )<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Angers. Onze présidents d'université depuis 1971'', 4 novembre 2021</ref>.
Se succèdent à la présidence de l'Université d'Angers depuis 1971 : le gynécologue-obstétricien René Rouchy (1971-1972), le professeur de droit public Henri Legohérel (1972-1976), le professeur des universités Jean-Claude Rémy (1976-1982, la professeure d'optique non linéaire Geneviève Rivoire (1982-1987), le géographe Michel Bonneau (1987-1992), le professeur de médecine nucléaire Pierre Jallet (1992-1997), le géologue Jacques Louail (1997- 2002), le professeur de physique Alain Barreau (2002- 2007), le maître de conférences en sciences économiques Daniel Martina (2007- 2012), le professeur des universités et praticien hospitalier en anatomie pathologique Jean-Paul Saint-André (2012-2016), le professeur de gestion [[Christian Roblédo]] (2016-2024)<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Angers. Onze présidents d'université depuis 1971'', 4 novembre 2021</ref>, la professeure en neurosciences [[Françoise Grolleau]] (2024- )<ref>Ouest-France (Vincent Cotinat), ''Sans surprise, Françoise Grolleau élue à la présidence de l'Université d'Angers'', 22 février 2024</ref>.


== Notes ==
== Notes ==
Ligne 61 : Ligne 61 :
Sur le même sujet
Sur le même sujet
:• [[Bibliothèque universitaire d'Angers]]
:• [[Bibliothèque universitaire d'Angers]]
:• [[Marie-Agnès Jacques]]
:• [[Françoise Grolleau]]
:• [[Nicolas Lerolle]]
:• [[Christophe Daniel]] (droit économie)
:• [[Éric Pierre]]
:• [[Philippe Leriche]] (sciences)
:• [[Nicolas Lerolle]] (santé)
:• [[Éric Pierre]] (lettres)
:• [[Université du temps libre d'Angers|Université du temps libre]]
:• [[Université du temps libre d'Angers|Université du temps libre]]