Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page II
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II
INTRODUCTION.
science encore naissante s’épuise en vain à classifier. Leur masse et leur nombre
affirment au moins l’existence de populations considérable, maîtresses de certaines
pratiques puissantes de l’industrie ou de la science. Peu à peu l’agriculture s’est
développée, poussant devant elle le défrichement des bois. De ces temps plus rapprochés
de nous mais encore sans histoire, datent probablement aussi quelques-unes
de ces enceintes de terre, perdues jusqu’à nos jours dans les taillis, et ces
monnaies de mauvais potin coulé ou frappé an marteau, qui se sont trouvées en
nombre à la Chalouère[1] et qui déjà laissent reconnaître l’empreinte de l’influence
méridionale.
Conquête romaine.
Pour la première fois apparaît dans les Commentaires[2] le nom des Andes, Andes, pour désigner le pays, le peuple, que Tacite[3] après César appelle Andecavi, Pline l’Ancien[4] Andigavi et Andicavi, et Ptolémée[5] en son grec Ώνδιχαούαι[6]. César les énumère après les Pictons, les Cadurces, les Turones, les Aulerces, les Lémovices et avant les populations qui touchent à l’Océan, sans les confondre jamais, — quoiqu’en affirme une erreur constante de ses commentateurs les plus autorisés, — avec les populations du littoral maritime[7]. C’est pour être seulement à portée de la mer, que par son ordre le jeune Crassus vint avec la septième légion y prendre ses quartiers d’hiver et construire sur le bord de la Loire, — à Frémur peut-être, — sa flottille de guerre contre les Vénètes. Les Andes répondirent dès la première heure à l’appel de Vercingétorix pour la grande insurrection de l’an 702[8] ; mais le chiffre de leur contingent est omis dans l’énumération des secours envoyés par la Gaule à la délivrance d’Alésia[9]. Même après le désastre suprême, on voit leur chef Dumnacus assiéger Limonum et se faire écraser dans sa retraite entre deux
- ↑ V. t. I, p. 35.
- ↑ De Bell. Gall., II, 35 ; III, 7 ; VII, 4 ; VIII, 26.
- ↑ Ann., III, 41.
- ↑ IV, XXXII.
- ↑ II, 8.
- ↑ V. t. I, p. 35 et Desjardins, Géographie hist. et admin. de la Gaule romaine, II, 483-484.
- ↑ Tout au contraire, l’auteur des Commentaires les distingue formellement, l. II, 35, des cités maritimes que le chap. XXXVI énumère, et dans le texte, allégué sans cesse, du livre VII, 4 : Pictones, Cadurcos, Turones, Aulercos, Lemovices, Andes reliquosque omnes qui Oceanum attingunt, c’est un contre-sens formel d’interpréter l’expression, reliquosque omnes, qui est disjonctive et qui équivaut à : « sans parler de… », comme si l’auteur avait écrit cæterosque. — Dans cette autre phrase enfin, proximus mare Oceanum in Andibus hiemabat, Crassus est dit camper seulement à portée de l’Océan, en occupant un pays limitrophe ou voisin des populations du littoral. Les autres passages n’ont pas trait à la question. Cf. Dict, archéol. de la Gaule, p. 59.
- ↑ Liv. VII, 4.
- ↑ Liv. VII, 75.