Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page I

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Langue et littérature angevine
Document   Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire
Auteur   Célestin Port (1828-1901)
Année d'édition   1874
Éditeur   P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers)
Note(s)   Tome premier, page I


Dictionnaire Célestin Port de 1874, page I.

INTRODUCTION


Tout le territoire, compris aujourd’hui dans le Département de Maine-et-Loire, ne formait, on peut l’affirmer, dans les temps antiques, qu’une suite de forêts immenses, au travers desquelles circulait la grande Loire, abordée pendant des siècles, jusque sur sa rive aplanie vers Nord, par les hautes futaies des Bois-de-Vallée et de Belle-Poule[1]. Des populations inconnues, vivant de chasse et de pêche, y erraient, campant à portée des rivages, an confluent des gros ruisseaux, dans les escarpements du sol crayeux, sans qu’on ait rencontré d’elles aucune trace, si ce n’est sous Roc-en-Paille, à l’embouchure du Layon, quelques-uns de ces débris, qui ont fait un renom aux grottes du Périgord. Nul doute qu’en remontant ces coteaux ou ceux du Thouet, vers Saumoussay, — et le long aussi de la Moine et de l’Èvre, — vers N.-E. encore, dans les étroites vallées du Couesnon et de la Marconne, — une recherche sérieuse ne fît dépister nombre de ces refuges primitifs, qui ont fourni dans d’autres pays, mieux étudiés, de si curieux vestiges[2]. — Mais c’est déjà une civilisation nouvelle, qu’attestent les foyers de la Pelouse, les poteries grossières, les haches, les silex taillés en instruments de travail des sépultures de Brézé[3], du Bois-Brard, des Quinze-Deniers, ces celtæ ou pierres du tonnerre, si communes dans tous les champs, ces dolmens[4], ces peulvans, ces galgals, qu’une


  1. La plupart de ces forêts, aujourd’hui disparues, avaient pris, en se morcelant, des dénominations nouvelles. Il suffit de signaler les seuls vocables antiques, — sur la rive gauche, des forêts de Born, Brignon, le Latay, Leppo, — sur la rive droite, de Bareil, Chandelais, Chambiers, les Echats, Longuenée, Ombrée, Flée, l’Ourzais.
  2. V. Courtiller, Observations sur les armes et les campemens des premiers habitants de nos contrées (Saumur, 1855, 3 p. avec une planche, extrait des Mém. de la Soc. Linn. de M.-et-L., t. II. p. 115) ; — Em. Farge, Mémoire sur la découverte faite par lui, à Chalonnes, de cavernes anté-historiques de l’époque des animaux éteints, dans le Congrès archéol. d’Angers, 1871, p. 38-52.
  3. La découverte date seulement de 1875, V. aux Additions, t. III.
  4. J’ai constaté l’existence, en 1878, — dans un état plus ou moins intact, — de 47 dolmens sur les cnes d’Aubigné, Bagneux, Beaulieu, Beauvau, Broc, Chemellier, Cholet, Corzé, Courchamps, Coutures, Charcé, Dénezé-sous-Doué, Distré, la Ferrière, Jarzé, le Lion-d’Angers, Fontaine-Guérin, Gennes, La Meignanne, Montsoreau, Pontigné, Miré, Rou, St-Georges-des-Sept-Voies, St-Germain-lès-Monffaucon, St-Lambert-la-Potherie, Saumur, Seiches, Soucelles, Thouarcé, le Toureil, les Ulmes ; — de 3 roulers, sur St-Germain-lès-Montfaucon, la Séguinière, Torfou ; — de 4 galgals sur la Séguinière, Distré, Trémentines et Verrie ; — de 4 cromlechs assez incertains à Beaucouzé, Marcé, Martigné-Briant, Montguillon ; — de 81 peulvans, sur les cnes d’Artannes, Bagneux, la Breille, les Cerqueux-de-MauIévrier, Chambellay, Charcé, Cholet, Coron, Cuon, Dénezé-sous-Doué, Echemiré, le Fief-Sauvin, Freigné, Gennes, la Lande-Chasle, Louresse, Luigné, Martigné-Briant, Maulévrier, la Meignanne, Nyoiseau, la Potherie, la Renaudière, St-André-de-la-Marche, Ste-Gemmes-d’Andigné, Salnt-Georges-des-Sept-Voies, Saint-Germain-lès-Montfaucon, St-Macaire-en-Mauges, St-Martin-d’Arcé, St-Michel-du-Bois, la Séguinière, Torfou, le Toureil, la Tour-Landry, Trémentines. — Cf Notice des Monum. celtiques visités dans le Département de Maine-et-Loire par MM. L. M. Réveillère-Lépeaux, J.-B. Leclerc et Pilastre en octobre 1806 (s.l. in-8°, de 35 p.) ; — Godard-Faultrier, Monuments Gaulois de l’Anjou ou Mémoire sur la Topographie celtique du Département de Maine-et-Loire (Angers, Cosnier et Lachèse, in-8° de 136 p., extr. du Répert. archéol. de M.-et-L. 1859-1860). L’auteur, en mentionnant même les monuments détruits, compte en tout seulement 36 dolmens et 39 peulvans.


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