Discussion:Angers - Rue Saint-Laud/2019-08-18 Angers rue Saint-Laud

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Texte original de Jacqueline H. (1943- ), août 2019.
Récit inséré sur l'article Angers - Rue Saint-Laud.
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« Nous habitions rue Saint-Laud à Angers, côté rue Plantagenêt et gare routière, au deuxième étage du numéro 57. C’était dans les années 1940 et 1950.

En bas de l’appartement il y avait une épicerie, le commerçant habitait le premier étage. C’était monsieur Puymirail. Il avait deux enfants et il était veuf. On y trouvait de tout : des œufs, du beurre, des conserves, etc. et un étalage de fruits et légumes qu’il mettait sur le trottoir devant son magasin. Il y avait aussi des bonbons ; j’allais y chercher des carambars avant d’aller à l’école. Du même côté, sur la gauche, il y avait des bureaux d’EDF. De l’autre côté, séparé par la porte des appartements du 57, il y avait une autre épicerie, plus petite, tenue par madame Chaillot. Le couple avait une fille. Le monsieur travaillait au rayon confection pour homme des Nouvelles Galeries, place du Ralliement. Il y avait un petit peu plus loin, toujours du même côté, un charcutier. Tous les matins, j’emmenais leur petit garçon à la maternelle de l’école du Sacré-Cœur. Après, il y avait une auto-école, puis en angle de la rue Plantagenêt, les autocars STAO. Certains d’entre eux allaient jusqu’à La Flèche, peut-être même plus loin. Je ne sais plus.

En face il y avait une papeterie de renom, qui faisait aussi de la découpe de feuilles. Elle était tenue par une femme de petite taille, rigolote mais pas facile. Après il y avait un café (La Baumette ?). Le cafetier avait une belle-fille avec qui j’allais au théâtre dans le cadre des JMF, les Jeunesses musicales de France. Ils y expliquaient les œuvres musicales, comme Les quatre saisons de Vivaldi. Après il y avait un magasin de musique tenu par monsieur Leblanc, successeur de monsieur Defais. Il réparait aussi les instruments à vent. Il y avait ensuite une impasse, puis des maisons et ensuite une ancienne menuiserie qui servait de dépôt des Nouvelles Galeries. Après il y avait un magasin dédié à la Bretagne, dont l’enseigne était Le Breton. La dame avait un chien noir, à qui le facteur donnait dans sa gueule le courrier pour le porter ensuite à sa maitresse. Un peu plus loin il y avait une teinturerie. Ensuite, à l’angle de la rue des Deux-Haies, il y avait un magasin de farces et attrapes.

Après la rue Plantagenêt, il y avait la gare routière, à la place des halles d’aujourd’hui. On y trouvait un petit bâtiment où on achetait les billets pour prendre le car.

Papa, qui jouait de la flûte traversière et du saxophone, allait souvent chez M. Leblanc. Tous les deux faisaient partis de la cipale. Et comme ils s’entendaient bien, ils se retrouvaient souvent au café d'à côté. La première voiture de Papa fut une 201 Peugeot noire. Dans les premiers temps, voulant se stationner dans la rue, il a fait une marche arrière et est rentré dans les cageots de l'épicerie de Mme Chaillot. Les oranges se promenaient sur le trottoir… Si bien que tous les commerçants étaient sur leur pas de porte et riaient. Il n’y avait que Papa qui riait moins ; il était vexé.

La rue était très animée à cette époque-là.

Jacqueline H. — Août 2019 »