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{{Infobox commune | {{Infobox commune | ||
| image = [[File:Behuard blason.png|80px|link=Beuhard|alt=Blason.|Blason]] | |||
| image=[[ | | territoire = [[Région d'Angers]] | ||
| | | arrondissement = [[Arrondissement d'Angers|arr. d'Angers]] | ||
| | | canton = [[Canton d'Angers-3|cant. d'Angers-3]] | ||
| canton=[[Canton | | intercom = [[Communauté urbaine Angers Loire Métropole|cu Angers Loire Métropole]] | ||
| | | codes = 49028, 49170 | ||
| habitants=Les Béhuardais | | habitants = Les Béhuardais(es) | ||
| | | siteweb = [https://mairie-behuard.fr/ Site officiel] | ||
| | | carte = [[File:Carte situation commune behuard.png|300px|center|Situation dans le département]] | ||
| | {{osm12|n=47.38|o=-0.642777777778}} | ||
| | |||
}} | }} | ||
'''Béhuard''' est une commune [[ligérienne]] de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), entre Savennières et Rochefort-sur-Loire, et dans la zone du Val de Loire inscrite au patrimoine mondial. C'est la seule commune à être une île sur la Loire. | |||
== Situation administrative == | |||
La commune angevine de Béhuard est membre de la communauté urbain d'[[Communauté urbaine Angers Loire Métropole|Angers-Loire-Métropole]], et se trouve sans le canton [[Canton d'Angers-3|d'Angers-3]] (Savennières en 1793, [[Canton de Saint-Georges-sur-Loire|Saint-Georges]] en 1801<ref>École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Béhuard'', 2007</ref>) et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]]<ref name="insee-gae">Insee, ''Géographie administrative et d'étude - Béhuard (49028)'', 2020</ref>. | |||
Son code commune (Insee) est 49028 et son [[Codes postaux des communes de Maine-et-Loire|code postal]] est 49170. Ses habitants se nomment (gentilé) les Béhuardais et les Béhuardaises. Sa population est de {{unité|110|habitants}} en 1999, 124 en 2012 et 126 en 2020<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/1999|1999]], [[Population de Maine-et-Loire/2012|2012]], [[Population de Maine-et-Loire/2020|2020]])</ref>. La commune de Béhuard appartient à l'Aire d'attraction des villes d'Angers, à la Zone d'emploi d'Angers et au bassin de vie d'Angers<ref name="insee-gae" />. | |||
</ | |||
[[Catégorie: | La mairie de Béhuard se trouve 9 rue du Chevalier-Buhard (tél. 02 41 72 84 11, courriel [mailto:mairie.behuard@wanadoo.fr behuard]). | ||
== Histoire et patrimoine == | |||
Les terres de Béhuard, des îles non encore réunies, sont données en fief au {{XIs}} à un chevalier du nom de Buhard, qui donnera son nom à l'île ([[Beuhard|formes anciennes]]). C'est un lieu de pèlerinage des bateliers. Au {{XVs}}, {{nobr|Louis XI}}, neveu de [[René d'Anjou]], ordonne de construire sur le rocher un sanctuaire, qui devient un lieu de pèlerinage dédié à la Vierge. Au fil des siècles le peuplement se développe autour de l'église<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|321-326}}</ref>{{,}}<ref>Angers Loire Métropole (I. Berger-Wagon et C. Blin), ''Communes de Savennières, Bouchemaine et Béhuard (Maine-et-Loire) : Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP)'', janvier 2016, p. 82</ref>. | |||
Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Béhuard)'', octobre 2016</ref> : | |||
* [[Église Notre-Dame de Béhuard|Église Notre-Dame]] (classée MH) du {{XVs}} ; | |||
* Deux maisons (classées MH) du {{XVe}} et du {{XVIIIs}}, à proximité de l'église ; | |||
* Le calvaire, construit après la Première Guerre mondiale comme monument du souvenir et comprenant trois chapelles. | |||
Site patrimonial remarquable<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Site patrimonial remarquable (SPR5200017)'', 2021-2022</ref>. | |||
Ce territoire se trouve sur la zone du Val de Loire, entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'[[Val de Loire angevin classé à l'UNESCO|UNESCO]]<ref>DREAL Pays de la Loire (Ministère de l'Écologie), ''Données communales - 933 Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes'', juin 2017</ref>. | |||
== Espace et territoire == | |||
La commune rurale de Béhuard est une île sur la [[Loire]] ; la seule commune ligérienne à être entièrement circonscrite dans une île inondable de ce fleuve<ref>Charles-Alain Schulé, ''L'eau et les paysages dans l'espace urbain et urbain d'Angers'' dans ''Hommes et Terres du Nord'', 1996/1, ''Eau des villes et eau des champs mieux connaître pour mieux gérer'', Université de Lille-1, p. 54</ref>. Le village est ceinturé par deux bras de la Loire. Le bras principal (ou bras des Lombardières) délimite sa partie nord et est, et le bras de la Guillemette sa partie ouest. La [[Guillemette]] est à ce niveau le bras nord qui sépare Béhuard de [[Savennières]], tandis qu'au sud le bras des [[Les Lombardières|Lombardières]] sépare Béhuard de [[Rochefort-sur-Loire|Rochefort]]<ref>IGN et BRGM, ''Géoportail (Béhuard 49)'', avril 2010</ref>. | |||
Elle s'étend sur {{unité|2.21|km|2}} ({{unité|221|hectares}}) et son altitude varie de 12 à {{unité|16|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe l'unité paysagère de la Loire des promontoires<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>, et dans la zone [[Zones Natura 2000 en Maine-et-Loire|Natura 2000]] de la vallée de la Loire entre Nantes et Les Ponts-de-Cé, zone de 90 kilomètres le long de la vallée pour la préservation de la diversité biologique s'intégrant dans l'entité écologique du bassin de la Loire<ref>DREAL Pays de la Loire (Ministère de l'Écologie), ''Données communales - FR5212002 Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et ses annexes'', juin 2017 (Arrêté du préfet de la Loire-Atlantique en date du 2 décembre 2011 et du préfet de Maine-et-Loire en date du 24 novembre 2011, n° DREAL 2011-44/49-01)</ref>. | |||
Béhuard occupant une île de la [[Loire]], l'une de ses particularités est que tout le village, ou presque, est inondable. Les Béhuardais doivent alors s'accommoder des caprices du fleuve, comme en 1910 où l'eau monte jusqu'à {{nobr|6 mètres 78}} dans les rues du village, comme en témoigne le niveau d'eau installé à côté de l'église<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Maine-et-Loire Béhuard sait vivre avec les crues'', 4 juin 2016</ref>. Seule l'église est protégée de la montée des eaux. Construit sur un rocher volcanique, le sanctuaire Notre-Dame domine le village et servait autrefois de refuge pendant les inondations. | |||
L'un des circuits de [[La Loire à vélo en Maine-et-Loire|La Loire à vélo]] passe par la commune. | |||
{{Loire à vélo | ouest = [[La Possonnière]] | est = [[Savennières]] }} | |||
Localités aux alentours : [[Savennières]] ({{unité|1.2|km}}), [[Rochefort-sur-Loire]] ({{unité|2.8|km}}), [[Denée]] ({{unité|2.8|km}}), [[La Possonnière]] ({{unité|3.1|km}}), [[Saint-Jean-de-la-Croix]] ({{unité|4.9|km}}), [[Bouchemaine]] ({{unité|5.4|km}}), [[Saint-Aubin-de-Luigné]] ({{unité|5.9|km}}), [[Mûrs-Erigné]] ({{unité|6.9|km}}), [[Saint-Martin-du-Fouilloux]] ({{unité|7.4|km}}) et [[Mozé-sur-Louet]] ({{unité|7.4|km}})<ref>Lion1906 (Lionel Delvarre), ''Distances à partir de Béhuard (49)'', juin 2010 — Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).</ref>. | |||
<gallery mode="packed-hover"> | |||
File:Béhuard-rue.JPG|Une rue pavée<br>[[Béhuard en photos|Plus de photos…]] | |||
File:Béhuard.JPG|Rue du village<br>[[Béhuard en photos|Plus de photos…]] | |||
File:Béhuard-rocher.JPG|Rocher du sanctuaire<br>[[Béhuard en photos|Plus de photos…]] | |||
File:Béhuard-Sanctuaire.JPG|Église Notre-Dame<br>[[Béhuard en photos|Plus de photos…]] | |||
File:Loire behuard 2010a.jpg|Nord de l'île en hiver | |||
</gallery> | |||
[[On dit quoi|On dit ''Béhuard'' ou ''Beuhard'']] ? | |||
== Célestin Port (1874) == | |||
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. --> | |||
Béhuard dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1874<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 287 à 289</ref> : | |||
{{citation|'''Béhuard''', canton de Saint-Georges-sur-Loire | |||
(13 {{abréviation|kil.|kilomètres}}), {{abréviation|arrond.|arrondissement}} d’Angers (16kil.). — ''Buhardus'' | |||
1063 circa (Epît. St-Nicol. p. 20) : c’est le nom | |||
d’un chevalier breton, qu’a conservé mieux encore | |||
la prononciation populaire : ''Buhard'', — ''Rupes'' | |||
''Buhuardi'' 1070 circa (D. Houss., n° 989). | |||
''Rochia Buhuiardi'' 1110-1165 (Epît. St-Nic, | |||
p. 95). — ''Notre-Dame de Béhuard'' 1478 (CC 5). | |||
La commune occupe deux îles de Loire, dont | |||
la plus grande et la seule qui soit habitée mesure | |||
un peu plus de 4 kil. de longueur, coupée | |||
de jolis vallons, [[boires]] autrefois de la Loire qui y | |||
formait deux ou trois petits îlots aujourd’hui | |||
réunis, et renommée entre toutes par ses sentiers | |||
verdoyants et sa situation charmante au-dessous | |||
du confluent de la Maine, entre les coteaux de | |||
Rochefort (3 kil.) et de Savennières (600 {{abréviation|mèt.|mètres}}), | |||
vis-à-vis la station des Forges (200 mèt.). Deux | |||
bacs communiquent avec l’une ou l’autre rive de | |||
la Loire, où fait escale à portée le bateau à vapeur | |||
d’Angers à Nantes. | |||
En dépendent les hameaux du Merdreau (1 kil.), | |||
du Haut-Griveau (1,500 mèt.), du Bas-Griveau | |||
(2 kil.), du Bois (300 mèt.) et la ferme de la | |||
Maison-Neuve. | |||
Superficie : 221 hectares ; ni vignes ni bois ; | |||
lins, froments, surtout des chanvres. | |||
Population. 62 feux, 315 {{abréviation|hab.|habitants}} en 1720. — | |||
feux, 230 communiants en 1737. — 72 feux | |||
en 1741, 180 communiants. — En l’an XIII, | |||
312 hab.— En 1820, 270 hab. — En 1831, 280 hab. | |||
— En 1841, 257 hab. — En 1850, 239 hab. — | |||
En 1861, 235 hab. — En 1866, 237 hab. dont 166 | |||
au bourg (70 maisons, 76 ménages). | |||
Bureau de poste de St-Georges-sur-Loire et | |||
perception de Savennières. | |||
Mairie et École construite en 1860-1864 par | |||
l’architecte Richou. | |||
L’Église, conservée comme oratoire par le décret | |||
du 9 avril 1791, a été érigée en succursale | |||
par ordonnance du 19 avril 1826. Elle est dédiée | |||
à Notre-Dame. C’est un petit temple rustique | |||
(7 mèt. sur 3 mèt. 50, plus une chapelle latérale | |||
de 5 mèt.), situé sur un pic de quartz siliceux de | |||
7 à 8 mèt. d’élévation, qu’entourent des bas chemins. | |||
Le plan primitif de l’œuvre comprenait une | |||
simple nef, accrue d’un chœur superposé à rentrée, | |||
et fut a grandi presque au courant des travaux | |||
par l’adjonction d’une chapelle en retour d’équerre. | |||
L’accès à lieu par deux escaliers de pierre | |||
dont le plus haut, de cinq paliers, se dédouble à | |||
mi-hauteur pour gagner extérieurement le chœur | |||
on la plate-forme du rocher sur lequel existait | |||
une antique construction. — Au bas, à droite, | |||
encadrant d’une manière charmante et la montée | |||
et la vue de l’édifice, s’avance un logis à pignon | |||
du XVI{{e}} s., avec deux fenêtres géminées à meneaux, | |||
le chanfrein orné d’une cordelière, à gauche | |||
une petite niche avec dais architectural, cul de | |||
lampe (fin du XVI{{e}} s.) et Vierge du XVII{{e}} s. Le | |||
reste de la maison est moderne et porte la date : | |||
1698. — En haut de l’escalier, un bénitier creuse sa | |||
place dans le roc. La porte en face, à double arceau | |||
en retrait d’ogive, est surmontée d’une fausse | |||
fenêtre à double arcade trilobée, qu’enserre un | |||
fer à cheval ; au-dessus, une rose à trois meneaux | |||
de dessins flamboyants ; au sommet du pignon, | |||
l’écu de France. — Dès l’entrée, à gauche, sous | |||
le lambris de la voûte surbaissée, se présentent | |||
des fonts baptismaux du XV{{e}} s., à pied octogonal, | |||
avec piscine en contre-fort, couvercle en | |||
bois et serrure à vertevelle. — Le chœur au-dessus, | |||
communiquant avec la nef par un escalier de | |||
bois, garde de curieuses stalles à miséricordes | |||
finement sculptées (deux chiens se disputant un | |||
os, un paysan endormi, un autre couché, une | |||
tête de femme, un chapeau rond, un fou avec son | |||
chaperon à grelot). Dans la petite fenêtre, un | |||
vitrail brisé porte le monogramme du Christ. — | |||
Vis-à-vis, un tableau votif, découpé dans une toile | |||
plus grande, est le portrait de Louise et de Renée | |||
d’Appellevoisin (XVII{{e}} s.) — Des combles de bois | |||
forment la voûte en carène de navire, avec entraits | |||
et poinçons apparents dans le goût du XV{{e}} s. | |||
Au fond de la nef s’élève l’autel de la Vierge ; à | |||
côté une curieuse statue du XV{{e}} s., comme le | |||
reste de l’œuvre, et non du XII{{e}} s., comme le prétend | |||
la tradition ; elle tient dans la main un | |||
sceptre fleurdelisé. La fenêtre à double meneau, | |||
chargé de triples enroulements flamboyants est | |||
remplie par un vitrail votif (XVI{{e}} s.) ; dans le panneau | |||
central figure une Crucifixion, au-dessus | |||
d’un écusson ''de gueules à fleurs de lys d’argent'' | |||
''avec une croix de même'' ; dans les panneaux | |||
de droite et de gauche un seigneur et sa dame à | |||
genoux, assistés de leurs patrons, Ste Catherine | |||
et St Jean ; sur leur tête, double écusson ''de gueule'' | |||
''à la croix d’argent tréflée d’hermine, parti,'' | |||
dans celui de la dame, ''de gueules à une fasce'' | |||
''ondée d*argent au lion rampant d’azur couronné'' | |||
''d’or, chargé sur les pattes de devant'' | |||
''d’une fleur de lys d’or'' ; les mômes armes se | |||
retrouvent deux fois dans chacun des trois lobes | |||
qui remplissent le sommet. Le vitrail de la seconde | |||
nef est une œuvre refaite en partie, comme il serait | |||
facile de le reconnaître sans la date et le nom de | |||
l’ouvrier inscrits au panneau central : ''Thierry,'' | |||
''St Georges, 1837''. On y voit agenouillés devant | |||
la Vierge et le Christ, Louis XI et Charles VIII, | |||
un moine, un chanoine. Une autre petite fenêtre | |||
vers N.-O. conserve aussi un St Nicolas du XV{{e}}s. | |||
Cette seconde pièce n’offre d’ailleurs de remarquable | |||
que des chaînes de prisonniers rachetés | |||
d’Alger, un tronc antique formé d’un souche de | |||
chêne écorcée, avec de lourds ferrements, une | |||
longue inscription sur pierre, du XV{{e}} s., relatant | |||
les dispositions prises après la mort de Louis XI | |||
pour le service de la chapelle, enfin un singulier | |||
et très curieux portrait de Louis XI, donné par | |||
Charles VIII : le roi est représenté de profil, nez | |||
long, bouche souriante et pincée, œil vif, avec | |||
une robe jaune, pourpoint gris et calotte grise recouverte | |||
d’un chapeau noir à basse forme. On y | |||
conservait jusqu’en 1674 la figure en cire du même | |||
prince, avec celles de la reine, sa femme, et d’un | |||
Saint-Offange, toutes trois de grandeur naturelle. | |||
— Signalons encore à la gauche de l’autel, un tableau | |||
de ''St Bernard présentant à la Vierge'' | |||
''sa famille religieuse'' (XVII{{e}} s.) ; — un jet de lait | |||
part du sein de la Vierge et se dirige vers les | |||
lèvres de l’illustre docteur, en s’élargissant en | |||
banderolle blanche sur laquelle est écrit : ''Mémento'' | |||
''congregationis nosiræ'' ; — une ''Assomption'', | |||
donnée par Jeanne Réthoré, veuve Giffard, | |||
1746, une ''Ste Geneviève'' de Mercier, et dans la | |||
nef, deux statues de saints. — Des vues anciennes | |||
de l’édifice ont été données dans la ''Vendée'' du | |||
baron de Wismes, ''l’Anjou et ses monuments'' de | |||
M. Godard, ''la Loire historique'' de Touchard-Lafosse, | |||
prises toutes en face de l’entrée. La plus | |||
pittoresque peut-être est celle qui se découvre du | |||
jardin de la cure. | |||
Une cime d’environ 9 pieds de rocher perçait | |||
autrefois le sol et donnait à l’intérieur de l’église | |||
un aspect original qui lui a été enlevé en 1852. | |||
On a lancé en 1866 le prospectus d’une restauration | |||
complète, dont les visées n’ont pas abouti. | |||
11 est pourtant question de dégager cette année | |||
(1872) l’église. | |||
La sacristie, qui attient à la gauche du grand | |||
autel, forme une petite pièce carrée, voûtée en | |||
berceau de pierre doublé de trois arcs parallèles | |||
d’ogive en saillie. Dans un angle apparaît un chapiteau | |||
fleuronné, ancien support d’une statue. | |||
D’après un inventaire de 1527 elle possédait alors, | |||
comme reliques, une motte de champ acheté avec | |||
les 30 deniers dont fut vendu le Christ, des ossements | |||
d’une des Onze mille vierges et plusieurs | |||
statuas d’argent. Elle conserve encore deux Paix, | |||
dont une remarquable avec ''Pieta'' du XVII{{e}} s. ; | |||
— un calice d’argent doré, à pied octogonal évasé | |||
avec bourrelet fleuronné et cabochons fleurdelisés | |||
(XV{{e}} s.) ; la patène niellée porte une main | |||
bénissant, l’avant-bras chargé d’un manipule, | |||
dans une couronne de quinte-feuilles (XV{{e}} s.) ; — | |||
une statuette de ''Vierge'', d’argent repoussé, à | |||
double base hexagonale rectangulaire superposée | |||
en cuivre doré, le front ceint d’une haute couronne | |||
à feuillages dorés terminés par des perles, les | |||
cheveux épars sur les épaules, la tète mal assise | |||
et sans grâce, mais le corps remarquablement | |||
drapé ; l’Enfant vulgaire et les jambes bizarrement | |||
entre-croisées ; œuvre curieuse mais tout au plus | |||
du XVI{{e}} s. ; — deux encensoirs en cuivre ornés | |||
de grillages dans la forme des fenêtres de la fin | |||
du XV{{e}} s., avec coupole et lanternon ; un bénitier | |||
portatif en bronze (XV{{e}} s.) ; — une belle croix | |||
processionnelle en argent doré, à nœuf fleuronnés | |||
et cabochons fleurdelisés (XVII{{e}} s.) ; — enfin | |||
une admirable chape, dont les deux orfrais représentent | |||
en six médaillons la légende de St-Jean. | |||
Au centre, sur le chaperon, la scène splendide | |||
de la décollation. L’agrafe est écussonnée ''de'' | |||
''gueules et d’or'', peut-être losangée à trois traits, | |||
et surmontée d’une crosse abbatiale. | |||
Buhard, à qui l’île doit son nom, était un chevalier | |||
breton, qui ayant servi le comte d’Anjou, | |||
Geoffroy-Martel, reçut de lui en fief deux îles de | |||
Loire, dont la réunion a formé celle d’aujourd’hui. | |||
Dans la première, sur le roc, il avait son manoir | |||
et sa chapelle, desservie à demeure par un moine | |||
de St-Nicolas d’Angers, dans la seconde, ses troupeaux. | |||
À la mort de Geoffroy-Martel, son bienfaiteur, | |||
il donna ses îles en propriété à l’abbaye | |||
St-Nicolas qui peu à peu et vite acquit les divers | |||
bras voisins de la Loire, reliés depuis en partie | |||
au continent par la jetée du chemin de fer. Elle | |||
s’empressa d’y élever une écluse, des moulins et | |||
une seconde chapelle dont l’emplacement même | |||
est ignoré. La célébrité de Notre-Dame ne date | |||
que de Louis XI, qui plus tard, lorsqu’il lui importait | |||
tort de faire ses dévotions en Anjou, se | |||
souvint s’être recommandé d’elle, vingt ans auparavant, | |||
en 1442, un jour qu’il était sur le point | |||
de se noyer au passage de la Charente. Il y vint | |||
en pèlerinage sans doute dès 1462 à son passage | |||
à Angers et certainement en 1470 et y offrit | |||
force « cierges d’or et d’argent. » Il y revint en 1472 | |||
et y séjourna quinze jours chez le chapelain ou chez | |||
le bailli, et encore en 1474, quand il mit la main sur | |||
le duché. C’est de cette époque que date la reconstruction | |||
de l’édifice actuel. Louis XI fit un nouveau | |||
pèlerinage en 1478, un dernier en 1480. La maladie | |||
qui l’entreprit alors redoubla ses largesses aux | |||
églises. Par acte de mars 1481 il fit acheter la | |||
propriété de l’île aux moines, puis dans le dessein | |||
d’ériger la chapelle en paroisse, il y institua | |||
un Chapitre royal, composé d’un doyen, de six | |||
chanoines, de six chapelains et de trois choraux, | |||
à l’entretien desquels il affecta les revenus de la | |||
paroisse et de la seigneurie de Denée et du droit | |||
de Trépas de Loire, qui se percevait aux Ponts-de-Cé. | |||
Une ordonnance du 30 avril 1483 accordait | |||
aux chanoines, qui avaient dès lors pour doyen | |||
le docteur Marc Fournier, la grâce à leur choix | |||
d’un criminel dans le ressort du duché d’Anjou, | |||
le Vendredi-Saint. La mort du roi ruina tout, | |||
paroisse et Chapitre. Le Conseil de régence | |||
livra au curé de Denée la seigneurie de Denée | |||
et le gouvernement spirituel de l’île, à charge | |||
d’y célébrer un certain nombre d’anniversaires | |||
pour l’âme du feu roi. | |||
Elle resta ainsi jusqu’au XVIII{{e}} s. simple annexe | |||
et fillette de Denée, desservie par un vicaire. | |||
Les plus anciens actes conservés datent de 1600, | |||
en l’état où ils se trouvaient dès l’an 1741, que | |||
le vicaire Maslin les fit relier à ses frais. Au | |||
même pasteur, zélé pour son église, était due | |||
la boiserie du grand autel posée le 31 novembre | |||
1735, la restauration du sanctuaire en janvier | |||
1736, la construction en pierre de l’escalier du | |||
jubé, précédemment en bois, la façon de la chaire | |||
en pierre, qu’il avait dorée lui-même en août | |||
de la même année, enfin un petit autel boisé | |||
avec un tableau de ''St Louis'', donné par le | |||
curé, un autre de ''St Charles'', donné par M. de la | |||
Roussière de Pantigné, — toute cette décoration, | |||
boiserie, autel, chaire, tableaux, qu’il recommandait | |||
à ses successeurs « pour l’honneur de Dieu », | |||
supprimée en 1848-1852. — C’est par décret épiscopal | |||
du 8 août 1757 que la desservants fut érigée en | |||
paroisse dont la présentation appartint au curé de | |||
Denée. Une inscription du XVIII{{e}}., qui se lit encore | |||
gravée sur une poutre du chœur, se trompe en indiquant | |||
l’érection de la cure à la date de 1777 et | |||
pour premier curé Gaugain. Charles Olivier, vicaire | |||
depuis le 7 février 1751, signe curé à partir | |||
du 21 septembre 1757 et meurt le 19 février 1766, | |||
âgé de 65 ans. — François-Guy Gaugain lui | |||
succède, 31 mars 1766, † le 20 avril 1788. — R. | |||
Moreau, 8 juillet 1788. élu en avril 1791 curé | |||
de Rochefort. — P. Bouvier, septembre 1791, | |||
réduit au titre de desservant. | |||
En 1722 les habitants avaient établi dans leur | |||
île une école de filles, avec l’approbation de l’évêque | |||
qui nomma la première maîtresse, Marie | |||
Cady. | |||
La seigneurie de l’île appartenait au comte de | |||
Serrant. — Elle relevait du Grenier à sel d’Angers, | |||
du District de St-Georges en 1788, d’Angers en | |||
1790. Pendant la guerre, elle servait de poste | |||
d’observation aux Bleus et d’avant-garde pour | |||
couvrir le passage de la Loire. | |||
Maires : Jacques Cady, 1790. — Charles-René-Jean | |||
Colin, dit ''l’abbé Colin'', 1792, † le | |||
7 janvier 1819. — Pierre-Jean Richou, 23 janvier | |||
1819-1837. — Mathieu Richou, 1837-1848. | |||
— Jacques Boussard, élu le 13 août 1&18. | |||
— André Gaignard, 1871. | |||
En 1832 le choléra y éclata avec violence le | |||
1{{er}} juin. — En 1866 l’eau couvrit l’île sept fois | |||
dans l’année. | |||
<small>Arch. de M.-et-L. C117 et ''Cartul. Saint Nic.'', p. 48.-Arch. commun. Série E. — ''Revue de l’Anjou'', 1853, t. II, p. 129-141, article de M. J. Quicherat. — Grandet, ''Notre-Dame-Angevine'', Mss. 620, f. 191. — ''Epit. Saint-Nicholai'', p. 20, 55, 57, 110, etc. — ''Affiches d’Angers'', 6 novembre 1778. — ''Répert. Archéol.'', 1866, p. 344 ; 1869, p. 48.</small> | |||
}} | |||
== Notes == | |||
Sur le même sujet | |||
:• [[Béhuard en photos]] | |||
:• [[Crues en Maine-et-Loire]] | |||
Sources et annotations | |||
{{Références}} | |||
: Les [[Beuhard|formes anciennes]] du nom. | |||
{{BasPage Communes}} | |||
[[Catégorie:Commune|Behuard]] | |||
[[Catégorie:Région d'Angers|Behuard]] | |||
[[Catégorie:Béhuard]] | |||
[[Catégorie:UNESCO 933]] | |||
[[Catégorie:Natura 2000]] |