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C’est alors que les dépendances du château furent aménagées dans ces parois rocheuses, à l’abri de l’extérieur. | C’est alors que les dépendances du château furent aménagées dans ces parois rocheuses, à l’abri de l’extérieur. | ||
=== LA MAGNANERIE === | |||
Cette pièce est dévolue à la sériciculture, c’est-à-dire à l’élevage du ver à soie. | |||
En effet, le roi Louis XI avait installé à Tours, en 1470, la Première manufacture royale de soie. Cette activité a connu son apogée dans la région au XVI{{s}}. | |||
La possession de soie, dans les familles nobles, était très importante aux XV{{s}}, XVI{{s}} et XVII{{s}} pour la fabrication des tapis, tapisseries, atours religieux et vêtements luxueux. La soie était très prisée pour sa douceur, son pouvoir isolant et sa résistance (à diamètre équivalent, un fil de soie est aussi solide qu’un fil d’acier). | |||
=== LA GLACIÈRE === | |||
La glacière du château de Brézé est une fosse de 7 mètres, entièrement creusée dans la pierre. Une double-porte en garantissait l’isolation, tout comme les parois qui étaient probablement tapissées de paille. De plus, elles étaient chaulées (enduites de chaux) pour éviter l’absorption de l’eau par le tuffeau. Enfin, le fond était garni d’un plancher filtrant récupérant l’eau de la fonte. | |||
En hiver, on récoltait de la neige et de la glace dans les étangs autour du château et on les descendait depuis la surface par le puits monolithique. La glacière pouvait contenir jusqu’à 50 tonnes de glace. Ainsi on pouvait conserver par le froid toutes sortes d’aliments durant le reste de l’année. | |||
=== LES CARRIÈRES === | |||
Les carrières sont également nombreuses à Brézé. Du XV{{s}} au XIX{{s}}, le tuffeau a été le principal matériau de construction en Anjou. Selon sa couleur et sa qualité, il servait à la construction de bâtiments nobles (églises, châteaux…) ou d’habitations traditionnelles. De nos jours, il est surtout extrait pour la restauration. La dernière grande carrière en activité se trouve dans le village de Brézé. | |||
Pour extraire la pierre, le carrier, appelé « perreyeur » ou « perreyeux », devait d’abord dégager le « front de taille », c’est-à-dire le bloc à extraire. Tout autour, il creusait des saignées à l’aide d’un pic. L’une d’elles était oblique. Il y insérait des coins de bois très dur, sur lesquels il fallait frapper avec un maillet spécifique. | |||
=== LA BOULANGERIE SOUTERRAINE === | |||
Dans les châteaux, les cuisines furent souvent éloignées des bâtiments principaux pour éviter les risques d’incendie. C’est le cas de cette cuisine troglodytique, la plus grande connue en France. | |||
Elle a été refaite au XVI{{s}}, comme en témoigne la façade avec ses fenêtres géminées, destinées à évacuer les buées et les fumées. | |||
La cheminée monumentale, elle aussi du XVI{{s}}, était autrefois équipée de crémaillères permettant de cuire toutes sortes d’aliments. Elle accueille 3 fours : 2 grands fours à pain et un plus petit, sur la gauche, dit « four à sucreries ». Jadis, on pouvait obtenir prés de 100 kg de pain à chaque cuisson ! | |||
Pour séparer le son de la farine, on utilisait le blutoir, le grand meuble situé au fond de la pièce. La farine était conservée dans la belle maie-pétrin visible devant la cheminée. La cuisine-boulangerie comporte également un puits à eau à deux niveaux, de 15 mètres de profondeur, et un magnifique évier en cuivre. | |||
La niche, creusée en hauteur, en face de la cheminée, était la chambre du boulanger. Il y accédait par un étroit escalier monolithique. Cette installation lui permettait de se reposer tout en surveillant le tirage des fours et la réserve (la petite pièce du fond). | |||
L’escalier situé à droite de la cheminée mène au-dessus des fours à la pièce chaude. Son sol, pavé de tomettes, chauffait lorsque les fours étaient allumés. Ainsi la pâte à pain, posée sur les tomettes, levait plus rapidement. On y conservait aussi le levain sur les grosses étagères monolithiques, à l’écart de la chaleur du sol. | |||
Derrière la porte menant à la pièce chaude, on trouve enfin un potager à trois réchauds du XIX{{s}}, une sorte de cuisinière qui fonctionnait à l’aide des braises du grand foyer. | |||
Les habitants du village auraient été autorisés à cuire leur pain dans le fournil souterrain en dédommagement des ravages provoqués aux cultures par les innombrables pigeons vivant dans la fuye du domaine. Il a également servi durant la deuxième guerre mondiale. | |||
== Notes == | == Notes == |
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