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=== LA CHAMBRE NÉOGOTHIQUE DE MONSEIGNEUR DE DREUX-BREZE === | === LA CHAMBRE NÉOGOTHIQUE DE MONSEIGNEUR DE DREUX-BREZE === | ||
''' | '''LE VESTIBULE D’ENTRÉE'''<br> | ||
Derrière le buste de Pie IX est exposée une gravure présentant les 255 papes, de Saint Pierre à Grégoire XVI. | Derrière le buste de Pie IX est exposée une gravure présentant les 255 papes, de Saint Pierre à Grégoire XVI. | ||
''' | '''LA CHAMBRE NÉOGOTHIQUE'''<br> | ||
Les murs sont recouverts de boiseries de chêne, sculptées de lancettes séparées par des pinacles rehaussées de noir et or. La poutre centrale est recouverte d’une toile peinte en bleu outre-mer, à rinceaux blancs, verts et roses, motifs que l’on retrouve peint sur les solives. M. Maison fut chargé d’éclaircir l’aspect sombre et austère de la pièce en la rehaussant de ses peintures. | Les murs sont recouverts de boiseries de chêne, sculptées de lancettes séparées par des pinacles rehaussées de noir et or. La poutre centrale est recouverte d’une toile peinte en bleu outre-mer, à rinceaux blancs, verts et roses, motifs que l’on retrouve peint sur les solives. M. Maison fut chargé d’éclaircir l’aspect sombre et austère de la pièce en la rehaussant de ses peintures. | ||
La cheminée, de couleur bleue outre-mer, rouge et or à fleurs présente un style médiéval. | La cheminée, de couleur bleue outre-mer, rouge et or à fleurs présente un style médiéval. | ||
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Ce mobilier « restauration » est aussi appelé « troubadour » ou « cathédrale ». | Ce mobilier « restauration » est aussi appelé « troubadour » ou « cathédrale ». | ||
''' | '''LE BUREAU NÉO-RENAISSANCE'''<br> | ||
Le décor d'apparence "renaissance" date du XIX{{s}}. | Le décor d'apparence "renaissance" date du XIX{{s}}. | ||
Cette pièce a les murs recouverts de lambris, peints en trompe l’œil imitant le chêne foncé. Le plafond contient des compartiments aux fonds bleus, rehaussés de rinceaux en stuc blanc. Aux angles des murs, les caissons sont pourvus de la lettre H de Henri-Simon de Dreux-Brézé (neveu de l’évêque et propriétaire du château) surmonté de la couronne comtale (son père, Henri-Evrard étant encore en vie, possédant lui, le titre de Marquis). | Cette pièce a les murs recouverts de lambris, peints en trompe l’œil imitant le chêne foncé. Le plafond contient des compartiments aux fonds bleus, rehaussés de rinceaux en stuc blanc. Aux angles des murs, les caissons sont pourvus de la lettre H de Henri-Simon de Dreux-Brézé (neveu de l’évêque et propriétaire du château) surmonté de la couronne comtale (son père, Henri-Evrard étant encore en vie, possédant lui, le titre de Marquis). | ||
Ligne 179 : | Ligne 179 : | ||
Comme dans beaucoup de châteaux, une porte secrète se cache dans le décor en trompe l’œil de cette pièce, sur la droite près des fenêtres. Elle ouvre sur un escalier dérobé menant aux latrines situées à l’étage. Les vestiges d’un système de communication par cloche sont encore visibles (à gauche, au niveau de la corniche séparant murs et plafonds), utilisé pour appeler les domestiques logeant au sommet de la tour. | Comme dans beaucoup de châteaux, une porte secrète se cache dans le décor en trompe l’œil de cette pièce, sur la droite près des fenêtres. Elle ouvre sur un escalier dérobé menant aux latrines situées à l’étage. Les vestiges d’un système de communication par cloche sont encore visibles (à gauche, au niveau de la corniche séparant murs et plafonds), utilisé pour appeler les domestiques logeant au sommet de la tour. | ||
=== LE CORRIDOR ROUGE === | |||
Dans ce couloir sont exposées plusieurs gravures, reproductions de fresques de la Basilique Saint Pierre de Rome (fresques de Rafaël). C’est Pierre de Dreux-Brézé qui les fit ramener lorsqu’il effectua ses études de théologie à Rome.<br> | |||
Ce corridor donne accès à 5 petits appartements identiques composés d’une chambre, d’un cabinet de toilette et d’un salon. Elles sont réservées aux domestiques de haut-rang à savoir les majordomes, les nourrices, …<br> | |||
Au-dessus de chacune des chambres se trouvent une petite pièce destinée au serviteur du domestique. | |||
=== LES CHAMBRES DES DOMESTIQUES === | |||
Au XIX{{s}}, le domestique est une personne qui en sert une autre en échange de gages. Dans la noblesse et la bourgeoisie, avoir des domestiques est une façon de tenir son rang. | |||
La domesticité représente près de 10% de la population active au milieu du siècle, les femmes y sont majoritaires. Dans les grandes maisons nobles, le personnel peut dépasser trente personnes mais les maisons avec quatre ou cinq domestiques sont beaucoup plus fréquentes. | |||
Leurs tâches, plus ou moins spécialisées, peuvent concerner la cuisine, le service de table, l’entretien des appartements et des extérieurs, mais aussi l’éducation des enfants, l’administration de la maison, le service privé des maîtres… | |||
Le personnel est très hiérarchisé. | |||
En bas de l’échelle, on trouve les serviteurs employés à des tâches matérielles (aides de cuisine, garçons d’écurie...). | |||
Viennent ensuite ceux qui sont attachés au service d’un membre de la famille : valets et femmes de chambre, nourrices, bonnes d'enfants, chauffeurs, cuisiniers… . | |||
Les laquais, valets de pied et cochers, qui ont une fonction de représentation importante, portent la « livrée » aux couleurs de la maison. Dans les grandes maisons, le serviteur peut être considéré comme un membre de la famille. | |||
En haut de l’échelle, enfin, on trouve le majordome ou maître d’hôtel qui contrôle l’ensemble de la domesticité, mais aussi l’aumônier, l'intendant, le secrétaire ou l'écuyer de cuisine… | |||
Au XIX{{s}}, les domestiques n’ont aucune protection légale et travaillent fréquemment de 16h à 18h par jour. Bien souvent, ils sont voués au célibat. Considérés comme des individus douteux, ils sont étroitement surveillés. Leurs gages sont faibles mais ils bénéficient du gîte, du couvert, de vêtements, de gratifications… | |||
L’aménagement du château de Brézé reflète l’organisation sociale du XIX{{s}}. Les serviteurs de bas rang logent sous les toits, dans des pièces petites et sans confort, alors que les serviteurs de haut rang, tels que le vicaire et le sous-vicaire, occupent le couloir du premier étage, à proximité de la chambre de l’Evêque. | |||
Conçu comme un hôtel, ce couloir contient une succession de chambres identiques entourant un petit salon. De ce salon, un escalier mène à une petite chambre : celle du domestique des serviteurs de haut rang. | |||
=== LA CHAMBRE RICHELIEU === | |||
Cette pièce, dédiée au célèbre Cardinal français, date de la construction du château Renaissance.<br> | |||
La cheminée est une œuvre du XVI{{s}} comportant à sa base des pattes de griffon cannelés et dont le manteau est orné des mêmes entrelacs que ceux de la façade des appartements privés. Ces figures géométriques sont plaquées de stuc et de marbre.<br> | |||
Le mobilier est d’époque Louis XIII en ce qui concerne fauteuils dits « à os de mouton » (davantage développés sous Louis XIV), table et lit à colonnes (peint en noir à la mort de Louis XVI en signe de deuil). En revanche, l’armoire et le scriban sont d’époque Louis XV. | |||
'''Pourquoi « chambre Richelieu » ?'''<br> | |||
La famille de Maillé-Brézé demeure propriétaire du domaine pendant trois siècles, du XIV au XVII{{s}}. En 1615, Louis XIII érige le domaine en marquisat pour Urbain de Maillé-Brézé, qui deux ans après épouse Nicole du Plessis, la sœur du futur Cardinal de Richelieu. | |||
De cette union naissent deux enfants : Armand et Claire-Clémence dont les destinées vont être soigneusement organisées par leur oncle. | |||
Grâce à l’influence du puissant Cardinal, son filleul Armand devient Grand Amiral de France, mais le jeune homme meurt tragiquement à l'âge de 27 ans sur son navire lors d’un siège en Italie. Peu de Grands Amiraux ont péri au combat dans l’histoire, ainsi la Marine a donné son nom à un escorteur d’escadre. Aujourd’hui désarmé, le « Maillé-Brézé » se visite, transformé en musée à Nantes. | |||
Sa sœur fut mariée selon la volonté de son oncle à l’âge de 13 ans au Prince de Condé, Louis II de Bourbon que l’histoire a retenu sous le nom de « Grand Condé ». Ensemble, ils héritent du marquisat de Brézé en 1650. Mais 32 ans plus tard, le Prince décide d’échanger le domaine contre un autre situé en Bretagne et propriété des Dreux. Sa femme connut une existence peu enviable : délaissée par son époux, elle ne gagna jamais son estime et son affection. Le Prince finit même par l'enfermer dans sa forteresse de Châteauroux où elle termina ses jours oubliée de tous ! | |||
Cette chambre a bien été réalisée pour la venue de Richelieu où il n’a apparemment jamais dormi ! | |||
== Notes == | == Notes == |
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