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Ligne 132 : | Ligne 132 : | ||
La pièce a conservé cette couleur noire, obtenue par la présence d’un champignon qui se développe dans les caves à vin et dont la croissance est favorisée lors de la fermentation du jus ("la part des anges"). | La pièce a conservé cette couleur noire, obtenue par la présence d’un champignon qui se développe dans les caves à vin et dont la croissance est favorisée lors de la fermentation du jus ("la part des anges"). | ||
== | == LE CHÂTEAU AÉRIEN == | ||
En surface, le château porte l’empreinte de deux styles architecturaux : le style Renaissance, œuvre de la famille Maillé-Brézé au XVI{{s}}, et le style néogothique, choisi par les Dreux-Brézé au XIX{{s}}. | En surface, le château porte l’empreinte de deux styles architecturaux : le style Renaissance, œuvre de la famille Maillé-Brézé au XVI{{s}}, et le style néogothique, choisi par les Dreux-Brézé au XIX{{s}}. | ||
Ligne 144 : | Ligne 144 : | ||
Les initiales « PDB » entrelacées, visibles sur la tour carrée, sont les initiales du propriétaire et de son épouse, Madeleine du Prat. | Les initiales « PDB » entrelacées, visibles sur la tour carrée, sont les initiales du propriétaire et de son épouse, Madeleine du Prat. | ||
=== | === Pierre de Dreux-Brézé === | ||
Pierre de Dreux-Brézé naît au château en 1811. C’est le dernier enfant du Marquis Henri-Evrard de Dreux-Brézé. | Pierre de Dreux-Brézé naît au château en 1811. C’est le dernier enfant du Marquis Henri-Evrard de Dreux-Brézé. | ||
Comme le veut la tradition, il étudie la théologie en Italie et devient prêtre en 1834. En 1850, il est consacré évêque de la ville de Moulins, dans l’Allier, et devient, à trente-huit ans, l’un des plus jeunes évêques de France. Au moment de son décès, quarante-trois ans plus tard, il en sera le doyen ! | Comme le veut la tradition, il étudie la théologie en Italie et devient prêtre en 1834. En 1850, il est consacré évêque de la ville de Moulins, dans l’Allier, et devient, à trente-huit ans, l’un des plus jeunes évêques de France. Au moment de son décès, quarante-trois ans plus tard, il en sera le doyen ! | ||
Ligne 154 : | Ligne 154 : | ||
A son retour d’Italie, vers 1840, il entreprend, avec ce dernier, qui est alors propriétaire du château, d’y aménager ses appartements dans le style néogothique, un style qui vise à faire revivre le Moyen-âge. | A son retour d’Italie, vers 1840, il entreprend, avec ce dernier, qui est alors propriétaire du château, d’y aménager ses appartements dans le style néogothique, un style qui vise à faire revivre le Moyen-âge. | ||
=== | === Les appartements de Monseigneur Pierre de Dreux-Brézé === | ||
'''LE VESTIBULE D’ENTRÉE'''<br> | '''LE VESTIBULE D’ENTRÉE'''<br> | ||
Derrière le buste de Pie IX est exposée une gravure présentant les 255 papes, de Saint Pierre à Grégoire XVI. | Derrière le buste de Pie IX est exposée une gravure présentant les 255 papes, de Saint Pierre à Grégoire XVI. | ||
Ligne 179 : | Ligne 179 : | ||
Comme dans beaucoup de châteaux, une porte secrète se cache dans le décor en trompe l’œil de cette pièce, sur la droite près des fenêtres. Elle ouvre sur un escalier dérobé menant aux latrines situées à l’étage. Les vestiges d’un système de communication par cloche sont encore visibles (à gauche, au niveau de la corniche séparant murs et plafonds), utilisé pour appeler les domestiques logeant au sommet de la tour. | Comme dans beaucoup de châteaux, une porte secrète se cache dans le décor en trompe l’œil de cette pièce, sur la droite près des fenêtres. Elle ouvre sur un escalier dérobé menant aux latrines situées à l’étage. Les vestiges d’un système de communication par cloche sont encore visibles (à gauche, au niveau de la corniche séparant murs et plafonds), utilisé pour appeler les domestiques logeant au sommet de la tour. | ||
=== | === Le corridor rouge === | ||
Dans ce couloir sont exposées plusieurs gravures, reproductions de fresques de la Basilique Saint Pierre de Rome (fresques de Rafaël). C’est Pierre de Dreux-Brézé qui les fit ramener lorsqu’il effectua ses études de théologie à Rome.<br> | Dans ce couloir sont exposées plusieurs gravures, reproductions de fresques de la Basilique Saint Pierre de Rome (fresques de Rafaël). C’est Pierre de Dreux-Brézé qui les fit ramener lorsqu’il effectua ses études de théologie à Rome.<br> | ||
Ce corridor donne accès à 5 petits appartements identiques composés d’une chambre, d’un cabinet de toilette et d’un salon. Elles sont réservées aux domestiques de haut-rang à savoir les majordomes, les nourrices, …<br> | Ce corridor donne accès à 5 petits appartements identiques composés d’une chambre, d’un cabinet de toilette et d’un salon. Elles sont réservées aux domestiques de haut-rang à savoir les majordomes, les nourrices, …<br> | ||
Au-dessus de chacune des chambres se trouvent une petite pièce destinée au serviteur du domestique. | Au-dessus de chacune des chambres se trouvent une petite pièce destinée au serviteur du domestique. | ||
=== | === Les chambres des domestiques === | ||
Au XIX{{s}}, le domestique est une personne qui en sert une autre en échange de gages. Dans la noblesse et la bourgeoisie, avoir des domestiques est une façon de tenir son rang. | Au XIX{{s}}, le domestique est une personne qui en sert une autre en échange de gages. Dans la noblesse et la bourgeoisie, avoir des domestiques est une façon de tenir son rang. | ||
La domesticité représente près de 10% de la population active au milieu du siècle, les femmes y sont majoritaires. Dans les grandes maisons nobles, le personnel peut dépasser trente personnes mais les maisons avec quatre ou cinq domestiques sont beaucoup plus fréquentes. | La domesticité représente près de 10% de la population active au milieu du siècle, les femmes y sont majoritaires. Dans les grandes maisons nobles, le personnel peut dépasser trente personnes mais les maisons avec quatre ou cinq domestiques sont beaucoup plus fréquentes. | ||
Ligne 200 : | Ligne 200 : | ||
Conçu comme un hôtel, ce couloir contient une succession de chambres identiques entourant un petit salon. De ce salon, un escalier mène à une petite chambre : celle du domestique des serviteurs de haut rang. | Conçu comme un hôtel, ce couloir contient une succession de chambres identiques entourant un petit salon. De ce salon, un escalier mène à une petite chambre : celle du domestique des serviteurs de haut rang. | ||
=== | === La chambre "Richelieu" === | ||
Cette pièce, dédiée au célèbre Cardinal français, date de la construction du château Renaissance.<br> | Cette pièce, dédiée au célèbre Cardinal français, date de la construction du château Renaissance.<br> | ||
La cheminée est une œuvre du XVI{{s}} comportant à sa base des pattes de griffon cannelés et dont le manteau est orné des mêmes entrelacs que ceux de la façade des appartements privés. Ces figures géométriques sont plaquées de stuc et de marbre.<br> | La cheminée est une œuvre du XVI{{s}} comportant à sa base des pattes de griffon cannelés et dont le manteau est orné des mêmes entrelacs que ceux de la façade des appartements privés. Ces figures géométriques sont plaquées de stuc et de marbre.<br> | ||
Ligne 214 : | Ligne 214 : | ||
Cette chambre a bien été réalisée pour la venue de Richelieu où il n’a apparemment jamais dormi ! | Cette chambre a bien été réalisée pour la venue de Richelieu où il n’a apparemment jamais dormi ! | ||
=== | === La grande galerie === | ||
Construite au XIX{{s}} par René Hodé, elle ne fut jamais achevée. Dorénavant, cette ancienne salle de réception est intégralement consacrée aux Marquis de Dreux-Brézé : leur ancêtre se trouve sur le tableau des sept frères Dreux daté de 1580. Thomas Dreux (le 4ème en partant de la gauche), à l’origine de la lignée des Dreux-Brézé, était Conseiller-Secrétaire du Roi.<br> | Construite au XIX{{s}} par René Hodé, elle ne fut jamais achevée. Dorénavant, cette ancienne salle de réception est intégralement consacrée aux Marquis de Dreux-Brézé : leur ancêtre se trouve sur le tableau des sept frères Dreux daté de 1580. Thomas Dreux (le 4ème en partant de la gauche), à l’origine de la lignée des Dreux-Brézé, était Conseiller-Secrétaire du Roi.<br> | ||
Le décor a été terminé en 2006. C’est Amaury de Cambolas, peintre parisien, qui à réalisé ce décor néogothique. | Le décor a été terminé en 2006. C’est Amaury de Cambolas, peintre parisien, qui à réalisé ce décor néogothique. |
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