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| m (Catégorie:Commune disparue au XXIe) | |||
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| {{Infobox  | {{Infobox quartier | ||
|   | commune  |   | qualité = ancienne commune | ||
|   | image =   |   | image = <!-- blason ou logo --> | ||
|   | territoire = [[Baugeois]] |   | territoire = [[Baugeois]] | ||
|   |  |   | commune = [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] | ||
|   |  |   | libre = Regroupement <br>du 1{{er}} janvier 2016 | ||
|   | carte = [[File:Carte situation commune morannes.png|300px|center|Situation dans le département]] | |||
| {{osm14|n=47.7463888889|o=-0.415555555556}} | |||
|   | carte = [[ | |||
| }} | }} | ||
| '''Morannes''' est une commune de l'ouest de la France | '''Morannes''' est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au nord de [[Brissarthe]], en bordure du département de la Mayenne. Elle abrite plusieurs bâtiments historiques, dont une église et des demeures anciennes. | ||
| Ses habitants se nomment les Morannais(es). | |||
| ==  | == Situation administrative == | ||
| Un regroupement intervient le {{date|1{{er}} janvier 2016}} entre les communes de [[Chemiré-sur-Sarthe]] et de Morannes, donnant naissance à la [[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|commune nouvelle]] de [[Morannes-sur-Sarthe]]. Siège de la nouvelle entité, Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BCL-2015-69]]'', du 2 novembre 2015 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes-sur-Sarthe (2016)]].</ref>. Morannes devient commune (chef-lieu) non déléguée au sein de la nouvelle commune<ref>Insee, ''Historique des communes : commune Morannes (49220)'', janvier 2018</ref>. Dès lors, la commune cesse d'exister. Gilbert Kahn en est son dernier maire<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Morannes-sur-Sarthe-Daumeray. « Un nouveau chapitre de vie s'écrit »'', 27 décembre 2021</ref>. | |||
| * [[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire| | |||
| *  | Elle est jusqu'alors intégrée à la communauté de communes [[Communauté de communes des Portes-de-l'Anjou|des Portes-de-l'Anjou]], et se trouve dans le canton [[Canton de Tiercé|de Tiercé]] et l'arrondissement [[Arrondissement d'Angers|d'Angers]] (av. 1926 [[Arrondissement de Baugé|de Baugé]]). Son code commune (Insee) est 49220 et son code postal est 49640. Ses habitants s'appellent les Morannais, Morannaises. Sa population est de {{unité|1599|habitants}} en 1999, {{formatnum:1660}} en 2006 et {{formatnum:1800}} en 2013<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/1999|1999]], [[Population de Maine-et-Loire/2006|2006]], [[Population de Maine-et-Loire/2013|2013]])</ref>. | ||
| *  | |||
| *  | Un nouveau rapprochement intervient début 2017 avec la [[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|création de la commune nouvelle]] de [[Morannes sur Sarthe-Daumeray]] issue du regroupement des communes de [[Daumeray]] et de Morannes-sur-Sarthe, et dont le siège est fixé à Morannes-sur-Sarthe. L'ancienne commune de Morannes ne prend pas le statut de commune déléguée<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''[[Création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)|Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-116]]'', du 6 septembre 2016 — Voir [[création de la nouvelle commune de Morannes sur Sarthe-Daumeray (2017)]].</ref>{{,}}<ref>Insee, ''Commune de Morannes (49220), 2017 ([https://web.archive.org/web/20181114040709/https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/commune/COM49220-morannes lire])</ref>. | ||
| *  | |||
| *  | == Histoire et patrimoine == | ||
| *  | La ''villa'' fait partie dès l'origine de la dotation de l'évêché d'Angers. Les domaines de l'évêque forment une châtellenie. Une léproserie existe au {{XIIIs}}, remplacée par une aumônerie au {{XVe}} avec chapelle. Un hôpital est fondé au {{XVIIe}}. Malgré les fortifications du bourg, la place est pillée au {{XVIe}} s. durant les guerres de Religion. Le château, déjà ruiné à cette époque, disparaît ensuite totalement. Morannes dépend au {{XVIIIe}} de l'élection et subdélégation de La Flèche, du grenier à sel de Sablé, du baillage d'Angers. La Chouannerie étant active dans la région à cette période, la garde nationale et des troupes régulières s'y fortifient<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|477-478}}</ref> | ||
| Éléments du patrimoine<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Morannes)'', 2012</ref>{{,}}<ref>Mairie de Morannes, ''Patrimoine'', mars 2015</ref> : | |||
| * Le château des Roches, reconstruit au {{XIXs}}, important domaine avec vaste enceinte ; | |||
| * L'[[Liste des églises et chapelles de Maine-et-Loire|église]] Saint-Aubin (inscrite MH), des {{XIIe}}, {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XIXs}}s ; | |||
| * La Fontaine de Jobs, située à côté de l'église ; | |||
| * Le logis de l'Asnerie (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, à l'origine maison seigneuriale avec chapelle, enceintes et fossés ; | |||
| * Le manoir de Gennetay (inscrit MH) des {{XVIe}} et {{XVIIs}}, château sur la rive droite de la Sarthe ; | |||
| * Le manoir des Grignons, rue de Grignons, des {{XVe}}, {{XVIe}} et {{XVIIs}}s, a conservé l'essentiel de sa structure d'origine ; | |||
| * Le domaine de la Panne, logis dit de la Tête Noire, des {{XVe}} et {{XVIs}}s  ; | |||
| * Le manoir de Chandemanche (inscrit MH, également sur la commune de Daumeray), manoir médiéval ceinturé de douves en eau, du {{XVs}} ; | |||
| * Le moulin à blé dit le Grand-Moulin ; | |||
| * L'ancien prieuré de Juigné (inscrit MH), corps d'habitation médiéval des {{XIIIe}} et {{XVs}}s. | |||
| Présence de plusieurs vieilles demeures du Moyen Âge et de la Renaissance<ref name="cport-1978" />. | |||
| == Loisirs et culture == | == Loisirs et culture == | ||
| On  | La bibliothèque fait partie du réseau des [[Bibliothèque de Durtal|bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe]]<ref>Réseau des bibliothèques Anjou-Loir-et-Sarthe (CCALS), ''Bibliothèque de Durtal'', novembre 2019</ref>. | ||
| On pratique sur son territoire le football, le basket, le tennis, le judo, la gymnastique et la [[boule de fort]]<ref>Mairie de Morannes, ''Sport'', mars 2015</ref>{{,}}<ref>Fédération française de Boule de fort (FFBDF), ''Liste des sociétés adhérentes'', 2019-2025</ref>, ainsi que [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|la pêche]] sur la [[Sarthe]], entre Morannes et [[Briollay]]. | |||
| == Espace et territoire == | |||
| Morannes s'étend sur {{unité|40.73|km|2}} ({{unité|4073|hectares}}) et son altitude varie de 17 à {{unité|66|mètres}}<ref>IGN, ''Répertoire géographique des communes (RGC)'', données 2014 ([[Altitude des communes de Maine-et-Loire|altitude]], [[Superficie des communes de Maine-et-Loire|superficie]])</ref>. Son territoire se situe dans le [[Baugeois]] sur les plateaux du Haut Anjou<ref>''Atlas des paysages de Maine et Loire'', voir [[Liste des unités paysagères de Maine-et-Loire|unités paysagères]].</ref>. Venant du département voisin de la Mayenne, la rivière la [[Sarthe]] traverse son territoire et en marque sa limite Ouest<ref>[[Sarthe|Sarthe (rivière)]], 2010</ref>. | |||
| Balades et randonnées : | Balades et randonnées : | ||
| * Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ; | * Parc du château des Grignons et champs de la tête noire ; | ||
| * [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. | * [[Basses vallées angevines (BVA)|Les Basses vallées angevines]]. La zone des Basses vallées angevines est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>. | ||
| Localités aux alentours : [[Chemiré-sur-Sarthe]] ({{unité|1.2|km}}), [[Brissarthe]] ({{unité|5.4|km}}), Saint-Denis-d'Anjou (53) ({{unité|5.6|km}}), [[Miré]] ({{unité|5.8|km}}), [[Daumeray]] ({{unité|6.2|km}}), Pincé (72) ({{unité|6.3|km}}), Notre-Dame-du-Pé (72) ({{unité|7.0|km}}), Précigné (72) ({{unité|7.3|km}}), [[Contigné]] ({{unité|7.7|km}}) et [[Châteauneuf-sur-Sarthe]] ({{unité|9.0|km}})<ref>Lion1906 (Lionel Delvarre), ''Distances à partir de Morannes (49)'', juin 2010 — Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).</ref>. | |||
| [[File:morannes_place_2017a.jpg|center|thumb|alt=Photographie d'une place du village.]] | |||
| == Célestin Port (1876) == | |||
| <!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. --> | |||
| Marson dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1876<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 737-740</ref> : | |||
| {{citation|'''Morannes''', canton de Durtal (17 {{abréviation|kil.|kilomètres}}), {{abréviation|arrond.|arrondissement}}  | |||
| de Baugé (37 kil.) ; — à 36 kil. d’Angers. —  | |||
| ''Villa Moredena'' 844 (D. Bouq., VIII, 437). —  | |||
| ''Curtis Morenna'' 1010-1031 (1{{er}} Cartul. St-Serge,  | |||
| p. 11). — ''Morenna sedes episcopalis'', 1028  | |||
| (Ronc., Rot. 1, ch. 1). — ''Morenna'', ''sedis episcopalis''  | |||
| ''villa'', 1050 circa ({{abréviation|Ib.|Ibidem, même endroit}}, ch. 27). — ''Mauredina''  | |||
| 1047 circa (Daumeray, ch. or.). — ''Villa que''  | |||
| ''dicitur Morenna'' 1037-1047 (G 785, ch. 2). —  | |||
| ''Potestas Morenne'' 1047-1081 (2{{e}} Cart. Saint-Serge,  | |||
| p. 299). — ''Morennensis pagus scilicet''  | |||
| ''Andecavensis'' 1060 circa (Pr. de Daumeray,  | |||
| ch. or. 5). — ''Vicus Morenne'' 1102-1114 (2{{e}} Cart.  | |||
| St-Serge, p. 184). — ''In Morenneio'' 1102-1124  | |||
| (Ronc., Rot. 2, ch. 98). — ''Morennœ'' 1134-1150  | |||
| (Ibid., p. 87 et 195). — ''Villa'', ''leprosaria de''  | |||
| ''Morenna'' 1265 (Juigné-la-P., ch. or.). — ''Morenne''  | |||
| 1540-1560 (Et.-C.). — Entre le département  | |||
| de la Sarthe, à l’E., Daumeray (7 kil.), au  | |||
| {{abréviation|S.-E.|sud-est}} et au S., le département de la Mayenne au  | |||
| N., et les communes de Chemiré (2 kil.), Contigné  | |||
| (10 kil.), Brissarthe (5 kil.), sur la rive  | |||
| droite de la Sarthe.  | |||
| Le chemin de grande communication d’Angers  | |||
| à Sablé traverse le territoire dans toute sa longueur  | |||
| et le bourg, rejoint à 100 {{abréviation|mèt.|mètres}} du bourg  | |||
| vers S. par le chemin de grande communication  | |||
| de Durtal. — Du bourg même, vers l’O., part la  | |||
| route {{abréviation|départ.|départementale}} de Morannes à Laval, qui y traverse  | |||
| la Sarthe, depuis 1840, sur un pont suspendu.  | |||
| La ligne de fer monte directement du S. au N.  | |||
| entre la Sarthe, dont elle domine les prairies, et  | |||
| le chemin de grande communication qu’elle coupe  | |||
| une première fois, à l’extrémité du bourg vers S.,  | |||
| en y installant une station (1865), et de nouveau  | |||
| vers N.-E. tout auprès de Pendu, au moment de  | |||
| pénétrer dans le département de la Sarthe.  | |||
| La Sarthe descend du N.-E., reçoit à l’entrée  | |||
| même, à droite, le {{abréviation|ruiss.|ruisseau}} de la Rétaudière, coupe  | |||
| un angle du territoire, anime sur les deux rives  | |||
| les moulins, à droite, des Colombeaux, à gauche,  | |||
| de Pendu, et se dégageant par une large courbe  | |||
| pour former la limite intérieure vers l’O., prend  | |||
| sa direction vers S., passe jusque sous le bourg,  | |||
| où elle reçoit à gauche le ruiss. des Roches, plus  | |||
| bas les boires des Coutances et des Rivières, et  | |||
| s’échappe derrière un groupe d’Iles. — Les ruiss.  | |||
| d’Ecorce et de Laigné, qui ont traversé la commune,  | |||
| y affluent un peu en dehors sur Daumeray.  | |||
| En dépendent les vill. ou ham. de Pendu  | |||
| (12 {{abréviation|mais.|maisons}}, 61 {{abréviation|hab.|habitants}}), de la Jaltière (23 mais.,  | |||
| 67 hab.), de Juigné (28 mais., 78 hab.), de la  | |||
| Rotière (5 mais., 22 hab.), de Lantivelle (8 mais.,  | |||
| 21 hab.), de la Noue (11 mais., 50 hab.), le château  | |||
| des Roches, et près de 200 fermes ou écarts.  | |||
| Superficie : 4,072 {{abréviation|hect.|hectares}}, dont 90 en lignes,  | |||
| 265 en bois.  | |||
| Population : 480 feux, 1,175 hab. en 1720-1726.  | |||
| — 550 feux, 2,467 hab. en 1789. — 2,600 h.  | |||
| en 1800. — 2,841 hab. en 1831. — 2,826 hab. en  | |||
| 1841. — 2,803 hab. en 1851. — 2,564 hab. en  | |||
| 1861. — 2,560 hab. en 1866. — 2,401 hab. en  | |||
| 1872, — dont 1,033 au bourg (326 mais., 404 {{abréviation|mén.|ménages}}),  | |||
| étalé tout le long d’une courbe de la Sarthe, au  | |||
| débouché d’une petite vallée bordée par deux  | |||
| hautes buttes. Il a conservé encore, surtout dans  | |||
| la rue centrale et par derrière, sur la rue extérieure  | |||
| vers l’E., son aspect antique, ses vieilles  | |||
| auberges, deux ou trois hôtels aux larges cours,  | |||
| aux portails armoriés, V. ''Grignon'' et ''la Panne''.  | |||
| Deux foires, le 3 mai et le 6 septembre, furent  | |||
| autorisées en 1702 ; mais elles étaient à peu près  | |||
| « tombées à rien » dès avant 1789, ainsi que les  | |||
| marchés du jeudi ; — aujourd’hui quatre foires  | |||
| le 1{{er}} jeudi de mars, de mai, de septembre, de  | |||
| décembre, cette dernière créée par arrêté du  | |||
| 15 septembre 1863. — Marché les autres jeudis.  | |||
| — Une assemblée y réunit, le 2{{e}} dimanche d’août,  | |||
| en un banquet, les mariniers de la Sarthe.  | |||
| La mesure locale comptait 12 boisseaux pour  | |||
| 20 1/2 des Ponts-de-Cé.  | |||
| Recette de poste — et télégraphe. — Chef-lieu  | |||
| de Perception pour Morannes, Daumeray,  | |||
| Etriché.  | |||
| Mairie, formant un rez-de-chaussée avec perron.  | |||
| — Ecole communale de garçons (Frères du  | |||
| Mans). — Ecole publique de filles (Sœurs de  | |||
| Ste-Marie d’Angers). — Salle d’asile dans l’ancien  | |||
| local de l’école des garçons.  | |||
| L’Eglise, dédiée à saint Aubin (succursale,  | |||
| 30 septembre 1807), a subi diverses restaurations,  | |||
| qui l’ont successivement déformée. La façade à pignon,  | |||
| soutenue de quatre hauts contreforts, s’ouvre  | |||
| par un portail ogival, de trois arceaux en retrait,  | |||
| dont deux décorés de zigzags ; au-dessus, une  | |||
| grande fenêtre à meneau tréflé. La nef, en petit  | |||
| appareil irrégulier, avec porte romane latérale  | |||
| vers sud, comprend trois travées dont l’ancien  | |||
| lambris en berceau a été remplacé par une  | |||
| voûte ogivale en briques. Il était autrefois peint,  | |||
| comme les murs latéraux, où apparaît encore la  | |||
| représentation d’''Adam et Eve''. Quatre énormes  | |||
| piliers encadrent le transept, dont le bras droit communique  | |||
| de la nef au chœur par un étroit arceau. —  | |||
| Le chœur carré, en style Plantagenet XII{{e}} s., avec  | |||
| grand autel provenant de l’église St-Serge d’Angers,  | |||
| s’ouvre à droite et à gauche sur des chapelles  | |||
| latérales, ajoutées au XV{{e}} s. en prolongement  | |||
| des bras du transept ; — sur le côté droit, une  | |||
| double fenêtre à meneaux et quatrefeuilles, l’autel  | |||
| décoré d’une statue de St Aubin et d’une ''{{abréviation|Pieta|Vierge de Pitié}}'' ;  | |||
| — à gauche, un grand et bel autel de marbre, plaqué  | |||
| au mur, en forme de triptyque, avec fronton,  | |||
| couronnement, larges guirlandes de fleurs sculptées  | |||
| enlaçant dans trois niches les statues, moins  | |||
| anciennes, de ''St Louis'', de ''la Vierge'' et de ''saint''  | |||
| ''Jean''. C’est l’ancien grand autel, consacré le 16 septembre  | |||
| 1663 par l’évêque Henri Arnauld, dont il  | |||
| conserve les armes, et reporté là du fond du  | |||
| chœur par les derniers travaux de restauration.  | |||
| A côté, un petit monument rappelle la mémoire  | |||
| du curé Pierre Abélard, mort le 22 avril 1832,  | |||
| âgé de 86 ans. — A l’entrée, un antique bénitier  | |||
| de pierre à pied réticulé ; un autre en marbre avec  | |||
| l’inscription : M:M:1768. — Dans la travée antérieure,  | |||
| vers S. une belle fenêtre romane a conservé  | |||
| sa large bordure en zigzag, couronnée d’un  | |||
| fer à cheval, avec un chapiteau formé d’entrelacs et  | |||
| de serpents (XII{{e}} s.). — Dans la nef, une copie de  | |||
| ''Descente de Croix'' de Jouvenet par M. Morain. —  | |||
| L’abside, à fond plat, est décorée de vitraux de  | |||
| Thierry, d’Angers, 1862, représentant diverses  | |||
| scènes de la vie de la Vierge et du Christ. — Au-dessus  | |||
| du transept, s’élève la masse du clocher,  | |||
| à base carrée avec une double fenêtre géminés  | |||
| du XII{{e}} s. sur chaque face. — A l’angle S. extérieur  | |||
| de la nef, on montre un puits avec chape ogivale  | |||
| de bois, dit ''la Fontaine-des-Jobes'', seul souvenir  | |||
| qui reste d’un surnom autrefois volontiers  | |||
| donné aux habitants.  | |||
| Le Presbytère a été reconstruit en 1854  | |||
| (arch. Duvêtre).  | |||
| Aucune trace celtique n’est signalée sur le territoire ;  | |||
| — mais dès les temps gallo-romains, c’est un  | |||
| des principaux passages de la Sarthe, où se réunissent  | |||
| les voies de Laval par St-Denis d’Anjou, de Châteaugontier  | |||
| par Miré, de Baugé par Durtal, du Mans  | |||
| par Sablé et plusieurs autres secondaires. C’est cette  | |||
| dernière que suivent les Normands en 866 se rendant  | |||
| à Brissarthe et dont j’ai cru reconnaître quelques  | |||
| vestiges, aux abords de Reuzérieux ec vis-à-vis  | |||
| la Bouvardière. — En 1849 il a été découvert  | |||
| aux Roches, à plus d’un kil. de l’église  | |||
| vers N., un cimetière, dont une tombe en forme  | |||
| d’auge renfermait une fibule et une aiguillette et  | |||
| bronze, une agrafe d’argent, une monnaie fruste  | |||
| de Dioclétien et a pu être prise pour celle d’un  | |||
| guerrier Franc (V-VI{{e}} s.).  | |||
| La ''villa'' fut comprise dans la première dotation  | |||
| par les rois de l’Evêché d’Angers et lui fut  | |||
| confirmée en 864 par l’empereur Charles le  | |||
| Chauve. C’est le centre principal du pays, jusqu’à  | |||
| la fondation par le comte du château de Châteauneuf  | |||
| qui le domine et rallie les forces vives. La  | |||
| ville, ''vicus'', reste encore an XI{{e}} s. le centre d’un  | |||
| canton important, ''potestas'', et toujours l’un des  | |||
| principaux domaines de l’évêque, une de ses résidences  | |||
| aimées, ''sedes episcopalis'', qu’on voit dès  | |||
| le XIII{{e}} s. qualifiée de châtellenie et qui s’accroît  | |||
| en 1432 par l’acquêt de la baronnie de Grattecmisse.  | |||
| La paroisse est évidemment des plus antiques.  | |||
| Le curé était de droit aumônier de l’évêque. Ai  | |||
| XIV{{e}} s. la cure, ce semble, était dédoublée avec  | |||
| deux titulaires, comme en plusieurs autres paroisses  | |||
| du diocèse. Fougeré, Mouliherne, Gonnord. Il  | |||
| n’en est plus trace au XV{{e}} s., l’évêque du reste  | |||
| conservant le gouvernement direct et personnel  | |||
| de la paroisse.  | |||
| Curés : Nic. Pinpenelle, 1309, ''rector pro  | |||
| parte''. — Raoul Servain, 1378. — Marie Berthelot,  | |||
| 1455. — Phil. de Luxembourg, archidiacre  | |||
| en l’église du Mans, 1471. — Jean Vivant.  | |||
| 1543. — Samson Leduc, 1570. — Et. Gilbert, | |||
| 1593. — Christ. Mouteul, précédemment curé  | |||
| de Brissarthe, installé le 18 juin 1595, † le 19 février  | |||
| 1624. — Pierre Mouteul, son neveu, qui  | |||
| signe curé dès le 24 janvier 1624 jusqu’en 1642,  | |||
| mort le 12 mai 1643. — Julien Moussaint, installé  | |||
| le 26 janvier 1643, † le 7 juillet 1653. Il reçoit  | |||
| en 1645 une parcelle des reliques de saint Aubin,  | |||
| dont les religieux de St-Aubin d’Angers avaient le  | |||
| 9 août gratifié leur barbier et chirurgien, M<sup>e</sup> René  | |||
| Godin, originaire de Morannes. — Nic. Corbin,  | |||
| 1654, † le 1{{er}} septemb. 1662. — Christ. Lemercier,  | |||
| bachelier en droit canon de la Faculté de Paris,  | |||
| avril 1663. Dans l’année même est bénite et consacrée  | |||
| l’église restaurée. — Jean-Bapt. Nivard,  | |||
| 1674, qui résigne au profit de son neveu en 1706  | |||
| et meurt le 6 octobre 1707 au Petit-Houssay, âgé  | |||
| de 87 ans. — René Portais, sacriste et aumônier  | |||
| de Morannes, installé le 26 septembre 1706, † le  | |||
| 11 octobre 1709, âgé de 70 ans. Il avait fait à ses  | |||
| frais et bénit le 28 juillet précédent les statues  | |||
| de St Jean, de St Pierre et de St Paul et deux  | |||
| images d’anges en adoration. — Jacques Leroy,  | |||
| 14 mars 1710, 1741. — J.-B. Viel, 1743, † le  | |||
| 7 février 1754, âgé de 51 ans. — Mic. Mâchefer,  | |||
| installé le 14 février 1754, qui résigne en septembre  | |||
| 1783 au profit du vicaire et meurt le 24 décembre  | |||
| suivant, âgé de 68 ans. — Jacq.-Franç. Brisson,  | |||
| 12 septembre 1783, qui prête le serment constitutionnel.  | |||
| — Le vicaire Urbain-Yves Desplaces,  | |||
| aumônier de la garde nationale de Morannes,  | |||
| fut tué dans un duel au fusil, le 11 décembre  | |||
| 1791, par Fillon du Poteau, qu’à sept ou huit ans  | |||
| de là les Chouans massacrèrent, avec son beau-père  | |||
| Coustard, sur la route de Sablé.  | |||
| « De tout temps et ancienneté » est-il dit en 1587,  | |||
| une école paroissiale se tenait dans une chambre  | |||
| joignant la chapelle St-Nicolas et dont les réparations  | |||
| d’entretien étaient payées sur les revenus  | |||
| de la confrérie de la Conception de Notre-Dame.  | |||
| — Le 1{{er}} juin 1664 l’abbé Franc. Marsolleau  | |||
| légua une soumme de 900 livres pour fonder une  | |||
| rente « pour le soustien du maistre d’écolle. »  | |||
| A l’entrée du bourg, au carrefour de deux chemins,  | |||
| s’élevait, au centre d’un cimetière, une antique  | |||
| ''chapelle de la Madeleine'', « oratoire assez  | |||
| considérable », en totale ruine et depuis longtemps  | |||
| abandonnée, quand l’évêque, par ordonnance du  | |||
| 24 octobre 1769, en autorisa la démolition, à  | |||
| charge d’y planter une croix stationale. Reconstruite  | |||
| depuis la Révolution, elle a été de nouveau  | |||
| supprimée, — avec les tombes qui l’entouraient,  | |||
| parmi lesquelles celles de Guill. Le Maire, V. ''ce''  | |||
| ''nom'', — pour ouvrir le débouché de la gare.  | |||
| Il est fait mention d*une léproserie dès le  | |||
| XIII{{e}} s., — d’une aumônerie au XV{{e}} s., avec chapelle  | |||
| et « houstel » et jardins entre la rivière, le  | |||
| cimetière et le chemin de l’église. L’ordre de St-Lazare  | |||
| s’était, comme partout, emparé des revenus,  | |||
| 200 livres de rente, et avait délaissé la fondation.  | |||
| L’hôpital actuel l’a remplacée au XVII{{e}} s.  | |||
| La chapelle en est réconciliée le 20 juillet 1720  | |||
| et le cimetière bénit le 9 mai 1747. Dans la chapelle  | |||
| s’y lit encore l’épitaphe de Renée-Barbe  | |||
| Dupont, principale bienfaitrice de la maison,  | |||
| morte le 22 août 1767, au service des pauvres.  | |||
| — Les deux tableaux, ''St Vincent de Paul'', et  | |||
| la ''Présentation au Temple'', ont été donnés  | |||
| par elle. — On y recevait comme à Angers, tous  | |||
| les pauvres malades, sans destination de pays ni  | |||
| de religion, autant que la place y pouvait suffire.  | |||
| — Il vient d’être reconstruit (arch. Duvêtre), avec  | |||
| la chapelle au centre, entre les deux ailes.  | |||
| Le château seigneurial s’élevait à 300 mèt. du  | |||
| bourg actuel vers l’E., sur la droite du chemin de  | |||
| Daumeray, conservant encore au XVI{{e}} s. son vaste  | |||
| portail, haut de 40 pieds, long de 42, large de 30,  | |||
| avec arche voûtée et herse, le reste ruiné peu à  | |||
| peu, faute d’entretien, le tout bientôt après si bien  | |||
| disparu, qu’il n’en restait plus vestige au XVIII{{e}} s.  | |||
| ni mémoire. L’évêque descendait alors à Grignon,  | |||
| chez son secrétaire Musard et ne manquait pas d’y  | |||
| venir chaque année passer deux ou trois semaines.  | |||
| — Il en était advenu de même des bois,  | |||
| principale richesse du domaine, pillés de toute  | |||
| main et peu à peu anéantis. — Le four à ban  | |||
| s’élevait près l’église, reconstruit par l’évêque  | |||
| H. de Bueil, ainsi que la halle ou cohue voisine  | |||
| pour la boucherie et le marché. — Deux moulins  | |||
| avec une grande chaussée pavée entravaient la  | |||
| rivière, au-dessous d’un pont de 7 arches en  | |||
| pierre et d’un pont de bois de 60 à 80 pieds  | |||
| de long. Un troisième moulin à draps fut ajouté  | |||
| en 1453 près le moulin à tan, le tout transformé  | |||
| en véritable fort pendant les guerres. Des  | |||
| lettres royaux de mars 1588 autorisèrent les habitants  | |||
| à enclore le bourg de fossés et de murailles,  | |||
| qui n’étaient pas achevées sans doute, quand un  | |||
| parti ligueur s’y installa. Le 20 novembre 1589,  | |||
| Puicharic surprit le bourg et le mit au pillage,  | |||
| mais il fut réduit à repartir en laissant l’ennemi  | |||
| campé dans les moulins et dans un fort de l’Ile  | |||
| des Vigneux. Le 31 août 1592 seulement, le prince  | |||
| de Conti et le maréchal d’Aumont, avec deux  | |||
| pièces de canon, s’en rendirent maîtres en saccageant  | |||
| de nouveau tout le pays. La garnison  | |||
| des capitaines Loiselier et la Tour, qui y demeura  | |||
| six mois, mit, en partant, le feu aux moulins.  | |||
| Ils étaient reconstruits dès 1600.  | |||
| Le bourg en somme, jusqu’à cette époque, un  | |||
| « des plus gros lieux de la province après les  | |||
| villes murées », et seul passage des marchands  | |||
| du Maine à Angers, de Tours et d’Anjou vers la  | |||
| Flèche et Châteaugontier, fut ruiné par l’ouverture  | |||
| de 1750 à 1789 de grandes voies nouvelles  | |||
| qui le laissaient à l’écart et par la concurrence  | |||
| des foires de Châteauneuf, Sablé, Durtal et Saint-Denis-d’Anjou.  | |||
| La paroisse dépendait de l’Archiprêtré et de  | |||
| l’Election de la Flèche, du District en 1788 de  | |||
| Sablé, en 1790 de Châteauneuf.  | |||
| Elle devient un des plus ardents foyers de la  | |||
| Chouannerie, — puis un cantonnement républicain,  | |||
| abrité vers N., vers l’E. et vers S. par de  | |||
| forts retranchements avec cinq portes et défendu  | |||
| par une garde nationale active et des compagnies  | |||
| de l’armée régulière. Le 26 floréal an VII (15 mai  | |||
| 1799) le commissaire de l’administration cantonale,  | |||
| Millière, y fut pourtant assassiné dans sa   | |||
| maison en plein jour, d’un coup de poignard à  | |||
| la gorge, par le chouan Guittet, dit St-Martin,  | |||
| déguisé en sergent de ligne, qui s’échappa, avec  | |||
| ses quatre compagnons.  | |||
| Maires : Jacq. Brouard, septembre 1789. —  | |||
| Négrier, 1792, — Fillon-Dupin, 1{{er}} messidor  | |||
| an VIII, démissionnaire le 15 mars 1814. —  | |||
| Négrier-Fillon, 5 avril 1814, démissionnaire  | |||
| en août. — Charles-Louis-Armand, comte de  | |||
| Terves, 13 août 1814, installé le 25 septembre.  | |||
| — Bordereau-Bardoul, 7 avril 1815. — Ch.-H.  | |||
| de Terves, 13 juillet 1815. — Jacq. Gaullier,  | |||
| 21 novembre 1818. — Hyacinthe de Quatrebarbes,  | |||
| 4 mars 1823. — Franç.-Marie Grille,  | |||
| notaire, 29 mars 1823, démissionnaire en juillet  | |||
| 1829. — Prosper Fillon, 14 septembre 1830,  | |||
| nommé percepteur Tannée suivante. — Rémy  | |||
| Négrier, 2 décembre 1831. — René Bertrand,  | |||
| 11 août 1836. — René Négrier fils, 20 novembre  | |||
| 1837. — Pierre Bodereau, 20 août 1848. —  | |||
| J.-Bapt. Drouet, V. ''ce nom'', anc. pharmacien à  | |||
| Angers, et professeur de chimie à l’Ecole de médecine  | |||
| et à l’Ecole supérieure. Marié en 1843 à  | |||
| Morannes, il s’y retire et est nommé maire en  | |||
| juillet 1852, † le 5 mai 1864. — Charron, 1864.  | |||
| — Prosper Fillon, anc. maire, 1870, † le 14 avril  | |||
| 1874. — Charron, en fonctions, mai 1876.  | |||
| <small>Arch. de M.-et-L. B Cahiers ; C 189 ; G 117-191 ; L Révolution. — Arch. commun. Et.-C. — Mss. 709 et 956. — Grille, Bouquet de Violettes, p. 187-188. — ''Alman. hist.'' de 1875, p. 47. —''Répert. arch.'', 1861, p. 130 ; 1868, p. 475 ; 1869, p. 34. — Louvet, dans la ''Révue d’Anjou'', 1854, t. II, p. 166 et 273. — Pour les localités, voir, à leur article, Grignon, Chartres, Juigné-la-Prée, les Roches, l’Anerie, Boistesson, Mont-plant, Chandemanche, le Buron, le Gennetay, Cutaison, Pendu, etc. </small> }} | |||
| == Notes == | == Notes == | ||
| Sources et annotations | |||
| {{Références}} | {{Références}} | ||
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