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« Ardoisières » : différence entre les versions

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== L'exploitation ==
== L'exploitation ==
[[Fichier:Le tour de la france par deux enfants 1904 p241 illustr2.jpg|right|thumb|upright=1.2|link=Le Tour de la France par deux enfants - Page 241|alt=Le Tour de la France par deux enfants - Illustration de la page 241.|{{citation|Ardoisiers d'Angers. — Quand les ardoises ont été arrachées de la carrière par gros blocs, on les fend au moyen de coins et de pics ; on obtient ainsi des feuilles de plus en plus minces. De nos jours, on a inventé une machine au moyen de laquelle on fend les ardoises avec rapidité.}} (G. Bruno, ''Le Tour de la France par deux enfants'', 1904)]]
[[Fichier:Le tour de la france par deux enfants 1904 p241 illustr2.jpg|right|thumb|upright=1.1|link=Le Tour de la France par deux enfants - Page 241|alt=Le Tour de la France par deux enfants - Illustration de la page 241.|{{citation|Ardoisiers d'Angers. — Quand les ardoises ont été arrachées de la carrière par gros blocs, on les fend au moyen de coins et de pics ; on obtient ainsi des feuilles de plus en plus minces. De nos jours, on a inventé une machine au moyen de laquelle on fend les ardoises avec rapidité.}} (G. Bruno, ''Le Tour de la France par deux enfants'', 1904)]]
L'ardoise est, à l'origine, utilisée comme matériau de construction, servant par exemple à la construction des fortifications du château d'Angers.
L'ardoise est, à l'origine, utilisée comme matériau de construction, servant par exemple à la construction des fortifications du château d'Angers.


L'exploitation ardoisière se développe en France aux {{XIIe}} et {{XIIIs}}s, notamment dans les Ardennes à Fumay et Rimogne<ref>''Les ardoisières d'Angers'' de F. Soulez Larivière, ''op. cit.'', p. 11-12</ref>. Aux portes d'[[Angers]], dès les {{XIe}}<ref name="nedelec-2010">Philippe et Catherine Nédélec, ''L'Anjou entre Loire et tuffeau'', Éditions Ouest-France, 2010</ref> et {{XIIs}}s les ardoisières sont à ciel ouvert<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France, 1951, p. 40</ref>, mais l'exploitation reste embryonnaire, pour ne se développer qu'au {{XVs}}<ref name="nedelec-2010" />. À [[Trélazé]], c'est en 1406 que débute l'extraction d'ardoises à ciel ouvert<ref name="cport-1996-trelaze">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1874-1878, édition révisée de 1996 par André Sarazin et Pascal Tellier, t. 4, p. 578 à 580</ref>.
L'exploitation ardoisière se développe en France aux {{XIIe}} et {{XIIIs}}s, notamment dans les Ardennes à Fumay et Rimogne<ref>''Les ardoisières d'Angers'' de F. Soulez Larivière, ''op. cit.'', p. 11-12</ref>. Aux portes d'[[Ardoisières d'Angers|Angers]], dès les {{XIe}}<ref name="nedelec-2010">Philippe et Catherine Nédélec, ''L'Anjou entre Loire et tuffeau'', Éditions Ouest-France, 2010</ref> et {{XIIs}}s les ardoisières sont à ciel ouvert<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France, 1951, p. 40</ref>, mais l'exploitation reste embryonnaire, pour ne se développer qu'au {{XVs}}<ref name="nedelec-2010" />. À [[Ardoisières de Trélazé|Trélazé]], c'est en 1406 que débute l'extraction d'ardoises à ciel ouvert<ref name="cport-1996-trelaze">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1874-1878, édition révisée de 1996 par André Sarazin et Pascal Tellier, t. 4, p. 578 à 580</ref>.


Au {{XVIIIs}}, les principaux centres de production se situent à Angers, Saint-Barthélemy-d'Anjou, Trélazé, La Pouëze et Combrée<ref name="mairie-trelaze-15siecles" />. Aux alentours d'Angers, on y fait mention des carrières des Carreaux (Trélazé), de la Noë (Trélazé), de Villechien (Trélazé), de la Paperie (Saint-Barthélemy), de Pigeon (Angers), du Bouillou, et de la Hacherie<ref name="anjouhistorique-janvier1909" />. Jusqu'à la Révolution française, ce sont les communautés religieuses qui sont les principaux propriétaires des terrains ardoisiers<ref name="mairie-trelaze-15siecles">Ville de Trélazé, ''15 siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>.
Au {{XVIIIs}}, les principaux centres de production se situent à Angers, Saint-Barthélemy-d'Anjou, Trélazé, La Pouëze et Combrée<ref name="mairie-trelaze-15siecles" />. Aux alentours d'Angers, on y fait mention des carrières des Carreaux (Trélazé), de la Noë (Trélazé), de Villechien (Trélazé), de la Paperie (Saint-Barthélemy), de Pigeon (Angers), du Bouillou, et de la Hacherie<ref name="anjouhistorique-janvier1909" />. Jusqu'à la Révolution française, ce sont les communautés religieuses qui sont les principaux propriétaires des terrains ardoisiers<ref name="mairie-trelaze-15siecles">Ville de Trélazé, ''15 siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>.
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Dans les années 1960, la mécanisation se développe, l'évolution des techniques permettant de rationaliser le travail du schiste ardoisier<ref name="ina11avril1964" />. Durant cette même période, la crise industrielle frappe les ardoisières<ref name="mairie-angers">Ville d'Angers, ''Parc des Ardoisières'', octobre 2013</ref>, cédant progressivement le pas à l'ardoise espagnole<ref name="ca-alm">CA Angers Loire Métropole, ''Trélazé - Quinze siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>{{,}}<ref>Philippe Cayla, ''Aspects de la technologie minière en Anjou'', Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 104, n° 3, 1997, p. 21</ref>.
Dans les années 1960, la mécanisation se développe, l'évolution des techniques permettant de rationaliser le travail du schiste ardoisier<ref name="ina11avril1964" />. Durant cette même période, la crise industrielle frappe les ardoisières<ref name="mairie-angers">Ville d'Angers, ''Parc des Ardoisières'', octobre 2013</ref>, cédant progressivement le pas à l'ardoise espagnole<ref name="ca-alm">CA Angers Loire Métropole, ''Trélazé - Quinze siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>{{,}}<ref>Philippe Cayla, ''Aspects de la technologie minière en Anjou'', Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 104, n° 3, 1997, p. 21</ref>.


Entre 1983 et 1993, l'effectif de l'industrie ardoisière passe de {{formatnum:1700}} personnes à environ 500<ref name="mairie-trelaze-crise">Ville de Trélazé, ''De la crise au renouveau'', octobre 2013</ref>. À cette période les exploitations souterraines peuvent aller à plus de 400 mètres<ref name="bdf49">[http://ste.christine.49.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=99:anjou-ardoisieres&catid=3:region-descriptif&Itemid=69 Les ardoisières, ardoises d'Anjou], mars 2010</ref>.
Entre 1983 et 1993, l'effectif de l'industrie ardoisière passe de {{formatnum:1700}} personnes à environ 500<ref name="mairie-trelaze-crise">Ville de Trélazé, ''De la crise au renouveau'', octobre 2013</ref>. À cette période les exploitations souterraines peuvent aller à plus de 400 mètres<ref name="sc49">Le web Ste Christine, ''[[Le Web Christinois - Quelques repères de la région#Les ardoisières, ardoises d'Anjou|Les ardoisières, ardoises d'Anjou]]'' <small>[[http://web.archive.org/web/20161112143051/http://ste.christine.49.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=99:anjou-ardoisieres&catid=3:region-descriptif&Itemid=69 archive]]</small>, mars 2010</ref>.


Fin 2013, l'entreprise angevine ''[[Ardoisières de Trélazé|Ardoisières d'Angers]]'' annonce sa fermeture, actée par le plan social de mars de l'année suivante. C'est la fin de l'exploitation ardoisière en Anjou<ref>Ouest-France Entreprises, ''Les Ardoisières, c'est bien fini'', 30 mars 2014</ref>.
Fin 2013, l'entreprise angevine ''[[Ardoisières de Trélazé|Ardoisières d'Angers]]'' annonce sa fermeture, actée par le plan social de mars de l'année suivante. C'est la fin de l'exploitation ardoisière en Anjou<ref>Ouest-France Entreprises, ''Les Ardoisières, c'est bien fini'', 30 mars 2014</ref>.
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On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers  « [[à-bas|d'à-bas]] » (ouvrier d'en bas), et les [[fendeur]]s qui travaillaient en surface, les ouvriers  « [[à-haut|d'à-haut]] » (ouvrier d'en haut)<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>.  
On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers  « [[à-bas|d'à-bas]] » (ouvrier d'en bas), et les [[fendeur]]s qui travaillaient en surface, les ouvriers  « [[à-haut|d'à-haut]] » (ouvrier d'en haut)<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>.  


Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières. La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="bdf49" />.
Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières. La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="sc49" />.


Les besoins de main d'œuvre étant importants, de nombreux Bretons affluent à Trélazé<ref>René Musset, ''Production, industrie, commerce de l'ardoise en France'', Annales de Géographie, 1937, t. 46, n° 260, pp. 174-178</ref> entre 1850 et 1930. C'est le cas par exemple en [[Le Petit Courrier (presse angevine)#Novembre 1911|novembre 1911]], où des Concarnois viendront pour descendre dans les puits<ref name="petitcourrier12nov11">''[[Le Petit Courrier (presse angevine)#Novembre 1911|Le Petit Courrier]]'', parution du 12 novembre 1911, p. 1 et 3</ref>.<br />
Les besoins de main d'œuvre étant importants, de nombreux Bretons affluent à Trélazé<ref>René Musset, ''Production, industrie, commerce de l'ardoise en France'', Annales de Géographie, 1937, t. 46, n° 260, pp. 174-178</ref> entre 1850 et 1930. C'est le cas par exemple en [[Le Petit Courrier (presse angevine)#Novembre 1911|novembre 1911]], où des Concarnois viendront pour descendre dans les puits<ref name="petitcourrier12nov11">''[[Le Petit Courrier (presse angevine)#Novembre 1911|Le Petit Courrier]]'', parution du 12 novembre 1911, p. 1 et 3</ref>.<br />
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En Maine-et-Loire, deux musées sont dédiés à l'ardoise :
En Maine-et-Loire, deux musées sont dédiés à l'ardoise :
* [[Musée de l'ardoise de Trélazé|le musée de l'ardoise de Trélazé]],
* [[Musée de l'ardoise de Trélazé|le musée de l'ardoise de Trélazé]],
* [[la mine bleue de Noyant-la-Gravoyère]].
* [[la Mine bleue de Noyant-la-Gravoyère]].


== Notes ==
== Notes ==
Sur le même sujet
Sur le même sujet
:• Dans le dictionnaire les mots [[descenderie]], [[fendeur]], [[fendis]], [[quernage]], [[reparton]], [[rondissage]], [[rondisseuse]], et [[Termes des ardoisières|autres termes]].
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:• [[Ardoisières de Trélazé|Société des Ardoisières d'Angers]] (entreprise)
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:• Le [[Quernon d'ardoise]] (confiserie)
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:• [[Dictionnaire encyclopédique du commerce - tome 1 - page 128|Dictionnaire encyclopédique du commerce - Ardoise (1789)]]
:• [[Dictionnaire encyclopédique du commerce - tome 1 - page 128|Dictionnaire encyclopédique du commerce - Ardoise (1789)]]
:• [[Arts et métiers mécaniques - tome 1 - page 47|Arts et métiers mécaniques - Art de l'ardoisier (1847)]]
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:• [[Ardoisières de Trélazé en 1856|Visite de l'Empereur (1856)]]
:• [[Indicateur de Maine et Loire de Millet - tome 1 - page 178|Indicateur de Maine et Loire - Carrières (1864)]]
:• [[Indicateur de Maine et Loire de Millet - tome 1 - page 178|Indicateur de Maine et Loire - Carrières (1864)]]
:• [[Inondation des ardoisières de Julien Daillière - page 3|Poème sur l'inondation des ardoisières (1864)]]
:• [[Mémoires de la Société académique - volume 18 - page 237|Mémoires de la Société académique - Les schistes en Maine-et-Loire (1865)]]
:• [[Mémoires de la Société académique - volume 18 - page 237|Mémoires de la Société académique - Les schistes en Maine-et-Loire (1865)]]
:• [[Pétition des ouvriers fendeurs du 3 octobre 1869]]
:• [[Les ardoisières d'Angers (1874)|Les ardoisières d'Angers-Trélazé (1874)]]
:• [[Les ardoisières d'Angers (1874)|Les ardoisières d'Angers-Trélazé (1874)]]
:• [[Carte d'Alexis Boisnard (1874)|Carte générale des ardoisières d'Angers (1874)]]
:• [[Carte d'Alexis Boisnard (1874)|Carte générale des ardoisières d'Angers (1874)]]
:• [[Dictionnaire Célestin Port/1878 - Tome 3 - Page 615|Les ardoisières de Trélazé (1878)]]
:• [[Dictionnaire Célestin Port/1878 - Tome 3 - Page 615|Les ardoisières de Trélazé (1878)]]
:• [[La France pittoresque de l'Ouest - page 96|La France de l'Ouest - Les carrières (1900)]]
:• [[La France pittoresque de l'Ouest - page 96|La France de l'Ouest - Les carrières (1900)]]
:• [[Mots des ardoisières (glossaire Verrier et Onillon)|Glossaire de Verrier et Onillon - Ardoisières (1908)]]
:• [[L'Anjou historique (revue) - janvier fevrier 1909 - page 373|L'Anjou historique - Ardoisières (1909)]]
:• [[L'Anjou historique (revue) - janvier fevrier 1909 - page 373|L'Anjou historique - Ardoisières (1909)]]


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[[Catégorie:Patrimoine|Ardoisieres]]
[[Catégorie:Patrimoine|Ardoisieres]]
[[Catégorie:Patrimoine minier et industriel|Ardoisiere *]]
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