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« Guillaume Poyet » : différence entre les versions

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Guillaume Poyet<ref group="note">Poyet, Guillaume (1473-1548)</ref>{{,}}<ref group="note">À ne pas confondre avec Guillaume Poyet, né en 1974, compositeur de musique.</ref> naît vers 1473<ref group="note">Né en 1473 selon l'édition révisée du Célestin Port de 1989 (''op. cit.'', selon arch. mun. BB 21, f<sup>os</sup> 53 et 85) et selon ''Anjou Maine-et-Loire : Littérature'' (''op. cit.''), vers 1473 selon ''Les conseillers de François Ier'' (''op. cit.''), en 1474 selon ''Vivre à Angers'' de décembre 1989 (''op. cit.'', selon le témoignage des registres de délibération du conseil de ville).</ref> à [[Angers]]<ref group="note">Né à [[Angers]] selon l'édition révisée du Célestin Port de 1989 (''op. cit.'') et selon ''Vivre à Angers'' de décembre 1989 (''op. cit.''), <br>et à [[Saint-Rémy-la-Varenne]] selon ''Les conseillers de François Ier'' (''op. cit.'') et ''Messire Guillaume Poyet, chancelier de France'' de 1867 (''op. cit.'').</ref> de Guy Poyet, avocat et {{abréviation|échevin|magistrat}}, et de Marguerite Hellaut de Vallières. Il a pour frère, Pierre Poyet, qui deviendra notamment échevin et avocat du Roi en la {{abréviation|sénéchaussée|circonscription administrative}}<ref name="cport-1989">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), {{p.|308}}</ref>{{,}}<ref name="aa-130">Archives de la ville d'Angers (Sylvain Bertoldi), ''Guillaume Poyet, auteur de l'ordonnance de Villers-Cotterêts'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 130, décembre 1989</ref>.
Guillaume Poyet<ref group="note">Poyet, Guillaume (1473-1548)</ref>{{,}}<ref group="note">À ne pas confondre avec Guillaume Poyet, né en 1974, compositeur de musique.</ref> naît vers 1473<ref group="note">Né en 1473 selon l'édition révisée du Célestin Port de 1989 (''op. cit.'', selon arch. mun. BB 21, f<sup>os</sup> 53 et 85) et selon ''Anjou Maine-et-Loire : Littérature'' (''op. cit.''), vers 1473 selon ''Les conseillers de François Ier'' (''op. cit.''), en 1474 selon ''Vivre à Angers'' de décembre 1989 (''op. cit.'', selon le témoignage des registres de délibération du conseil de ville).</ref> à [[Angers]]<ref group="note">Né à [[Angers]] selon l'édition révisée du Célestin Port de 1989 (''op. cit.'') et selon ''Vivre à Angers'' de décembre 1989 (''op. cit.''), <br>et à [[Saint-Rémy-la-Varenne]] selon ''Les conseillers de François Ier'' (''op. cit.'') et ''Messire Guillaume Poyet, chancelier de France'' de 1867 (''op. cit.'').</ref> de Guy Poyet, avocat et {{abréviation|échevin|magistrat}}, et de Marguerite Hellaut de Vallières. Il a pour frère, Pierre Poyet, qui deviendra notamment échevin et avocat du Roi en la {{abréviation|sénéchaussée|circonscription administrative}}<ref name="cport-1989">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), {{p.|308}}</ref>{{,}}<ref name="aa-130">Archives de la ville d'Angers (Sylvain Bertoldi), ''Guillaume Poyet, auteur de l'ordonnance de Villers-Cotterêts'', Chronique historique dans ''Vivre à Angers'', n° 130, décembre 1989</ref>.


Après avoir étudié le droit dans les plus célèbres universités de France, il s'établit avocat dans sa ville natale, qu'il quitte en 1510 pour s'inscrire au barreau du Parlement de Paris. Il y prononce son premier plaidoyer en décembre 1512 et devient assez rapidement reconnu et renommé. À lui seul, il plaide plus que ces confrères. Par exemple, pendant l'année judiciaire 1526-1527, il plaide au moins 39 fois (20 au criminel et 19 au civil). Il plaide aussi pour un nombre de grands personnages, dont {{nobr|Louise de Savoie}}, mère de {{nobr|François I{{er}}}}, contre le connétable {{nobr|Charles III}} de Bourbon<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref>Armand Parrot, ''Messire Guillaume Poyet, chancelier de France'', E. Dentu libr. (Paris), 1867, p. 1-2</ref>{{,}}<ref>''Guillaume Poyet, avocat et chancelier'', Thèse pour le doctorat en droit, présentée par Maurice Deubel, Université de Nancy - Faculté de droit, Sté anonyme des imprimeries Géradin (Versailles), 1900, p. 3</ref>{{,}}<ref name="mh-2011">Marie Houllemare, ''Guillaume Poyet (v. 1473-1548)'', dans ''Les conseillers de François Ier'', Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 365-379</ref>. Il devient ensuite avocat du roi en 1529, puis {{abréviation|président à mortier|président de chambre d'un parlement}} au parlement de Paris et premier président du parlement de Bretagne. Il est alors sous la protection de Louise de Savoie et de François I{{er}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="aa-130" />{{,}}<ref name="mh-2011" />{{,}}<ref name="jl-1951">[[Jacques Levron]], ''La vie intellectuelle en Anjou'', dans ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France (Paris), 1951, p. 94</ref>{{,}}<ref>Jean Foyer, ''L'Ordonnance de Villers-Cotterêts'', dans ''Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 133ᵉ année, N. 3, 1989, p. 636-646</ref>{{,}}<ref>(en) ''Guillaume Poyet'', dans ''Encyclopedia Britannica'', 28 mars 2023</ref>.
Après avoir étudié le droit dans les plus célèbres universités de France, il s'établit avocat dans sa ville natale, qu'il quitte en 1510 pour s'inscrire au barreau du Parlement de Paris. Il prononce sa première plaidoirie en décembre 1512 et devient assez rapidement reconnu et renommé. À lui seul, il plaide plus que ces confrères. Par exemple, pendant l'année judiciaire 1526-1527, il plaide au moins 39 fois (20 au criminel et 19 au civil). Il plaide aussi pour un nombre de grands personnages, dont {{nobr|Louise de Savoie}}, mère de {{nobr|François I{{er}}}}, contre le connétable {{nobr|Charles III}} de Bourbon<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref>Armand Parrot, ''Messire Guillaume Poyet, chancelier de France'', E. Dentu libr. (Paris), 1867, p. 1-2</ref>{{,}}<ref>''Guillaume Poyet, avocat et chancelier'', Thèse pour le doctorat en droit, présentée par Maurice Deubel, Université de Nancy - Faculté de droit, Sté anonyme des imprimeries Géradin (Versailles), 1900, p. 3</ref>{{,}}<ref name="mh-2011">Marie Houllemare, ''Guillaume Poyet (v. 1473-1548)'', dans ''Les conseillers de François Ier'', Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 365-379</ref>. Il devient ensuite avocat du roi en 1529, puis {{abréviation|président à mortier|président de chambre d'un parlement}} au parlement de Paris et premier président du parlement de Bretagne. Il est alors sous la protection de Louise de Savoie et de François I{{er}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="aa-130" />{{,}}<ref name="mh-2011" />{{,}}<ref name="jl-1951">[[Jacques Levron]], ''La vie intellectuelle en Anjou'', dans ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France (Paris), 1951, p. 94</ref>{{,}}<ref>Jean Foyer, ''L'Ordonnance de Villers-Cotterêts'', dans ''Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 133ᵉ année, N. 3, 1989, p. 636-646</ref>{{,}}<ref>(en) ''Guillaume Poyet'', dans ''Encyclopedia Britannica'', 28 mars 2023</ref>.


{{citation bloc|Ce personnage estoit d'une grande eloquence, lumiere & rigueur d'esprit qui le porterent a la charge d'avocat du roy, puis a celle de president au parlement de Paris et es divers emplois importans mesme hors le roiaume & depuis l'eleva à la dignité de chancellier. |Actes de la condamnation de Poyet, 1545<ref>AN, K 649, 14, fo 176, actes de la condamnation du chancelier Poyet, 1545 (dans ''Guillaume Poyet (v. 1473-1548)'' de Marie Houllemare (''op. cit.'').</ref> }}
{{citation bloc|Ce personnage estoit d'une grande eloquence, lumiere & rigueur d'esprit qui le porterent a la charge d'avocat du roy, puis a celle de president au parlement de Paris et es divers emplois importans mesme hors le roiaume & depuis l'eleva à la dignité de chancellier. |Actes de la condamnation de Poyet, 1545<ref>AN, K 649, 14, fo 176, actes de la condamnation du chancelier Poyet, 1545 (dans ''Guillaume Poyet (v. 1473-1548)'' de Marie Houllemare (''op. cit.'').</ref> }}
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  L'ordonnance de Villers-Cotterêts fait ainsi du français la seule langue utilisée dans les actes judiciaires du royaume : {{citation|Nous voulons d'oresnavant que tous arrests, ensemble toutes autres procédures, […] soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement}}<ref>Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice, dite ordonnance de Villers-Cotterêts, version en vigueur depuis le 25 août 1539, toujours appliquée par la Cour de cassation.</ref>. Ce texte est aussi appelé « la Guillemine » en référence au prénom de Poyet. Il servira de fondement à la procédure criminelle pendant une partie de l'Ancien Régime<ref name="jl-1951" />{{,}}<ref>Georges Cesbron, ''Littérature'', dans ''Anjou Maine-et-Loire'', coll. ''Encyclopédie Bonneton'', Christine Botton éditeur (Paris), 2010, p. 192</ref>{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest (Pierre-Louis Augereau), ''Histoire : Guillaume Poyet, l'Angevin oublié qui rédigea l'ordonnance de Villers-Cotterêts'', 10 avril 2022</ref> et reste le plus ancien texte encore en vigueur en France, par ses articles 110 et 111, qui imposent l'usage de la langue française dans la rédaction des actes d'administration et de justice<ref name="mjp-2020" />{{,}}<ref group="note">L'ordonnance de Villers-Cotterêts ne fait pas du français la langue officielle du royaume. Elle fait du français la seule langue utilisée dans les actes judiciaires du royaume.<br>C'est pendant la Révolution (décret du {{abréviation|2 thermidor an II|20 juillet 1794}}) que commence à s'imposer que le français soit la langue de toute l'Administration : « nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire français, être écrit qu'en langue français ».<br>En 1975, la loi dite Bas-Lauriol rend l'emploi du français obligatoire dans différents domaines : audiovisuel et commerce, établissements publics, monde du travail (loi n° 75-1349 du 31 décembre 1975 relative à l'emploi de la langue française). Il faut attendre 1992 pour que la Constitution enregistre ce principe : « la langue de la République est le français » (art. 2 de la constitution, loi constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992, JORF du 26 juin 1992, p. 8406, art. 1{{er}}).</ref>.
  L'ordonnance de Villers-Cotterêts fait ainsi du français la seule langue utilisée dans les actes judiciaires du royaume : {{citation|Nous voulons d'oresnavant que tous arrests, ensemble toutes autres procédures, […] soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement}}<ref>Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice, dite ordonnance de Villers-Cotterêts, version en vigueur depuis le 25 août 1539, toujours appliquée par la Cour de cassation.</ref>. Ce texte est aussi appelé « la Guillemine » en référence au prénom de Poyet. Il servira de fondement à la procédure criminelle pendant une partie de l'Ancien Régime<ref name="jl-1951" />{{,}}<ref>Georges Cesbron, ''Littérature'', dans ''Anjou Maine-et-Loire'', coll. ''Encyclopédie Bonneton'', Christine Botton éditeur (Paris), 2010, p. 192</ref>{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest (Pierre-Louis Augereau), ''Histoire : Guillaume Poyet, l'Angevin oublié qui rédigea l'ordonnance de Villers-Cotterêts'', 10 avril 2022</ref> et reste le plus ancien texte encore en vigueur en France, par ses articles 110 et 111, qui imposent l'usage de la langue française dans la rédaction des actes d'administration et de justice<ref name="mjp-2020" />{{,}}<ref group="note">L'ordonnance de Villers-Cotterêts ne fait pas du français la langue officielle du royaume. Elle fait du français la seule langue utilisée dans les actes judiciaires du royaume.<br>C'est avec la Révolution (décret du {{abréviation|2 thermidor an II|20 juillet 1794}}) que le français commence à s'imposer comme la langue de toute l'Administration : « nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire français, être écrit qu'en langue français ».<br>En 1975, la loi dite Bas-Lauriol rend l'emploi du français obligatoire dans différents domaines : audiovisuel et commerce, établissements publics, monde du travail (loi n° 75-1349 du 31 décembre 1975 relative à l'emploi de la langue française). Il faut attendre 1992 pour que la Constitution enregistre ce principe : « la langue de la République est le français » (art. 2 de la constitution, loi constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992, JORF du 26 juin 1992, p. 8406, art. 1{{er}}).</ref>.
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Poyet, qui a prit le parti d'{{nobr|Anne de Montmorency}}, maréchal puis connétable de France, est mis en disgrâce après avoir participé aux poursuites contre {{nobr|Philippe Chabot}}, amiral de France dit l'Amiral de Brion, et rival de Montmorency. Ce dernier ayant été réhabilité, {{nobr|François I{{er}}}} suspend {{nobr|Guillaume Poyet}} de ses fonctions et le fait arrêter le {{date|2 août 1542}} puis emprisonné à la {{abréviation|Bastille|bastille Saint-Antoine à Paris}}. Il est ensuite libéré après avoir payé une importante amende. Retiré dans sa maison de Paris, il y meurt le {{date|27 avril 1547}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="aa-130" />{{,}}<ref name="jl-1951" />.
Poyet, qui a prit le parti d'{{nobr|Anne de Montmorency}}, maréchal puis connétable de France, est mis en disgrâce après avoir participé aux poursuites contre {{nobr|Philippe Chabot}}, amiral de France dit l'Amiral de Brion, et rival de Montmorency. Ce dernier ayant été réhabilité, {{nobr|François I{{er}}}} suspend {{nobr|Guillaume Poyet}} de ses fonctions et le fait arrêter le {{date|2 août 1542}} puis emprisonner à la {{abréviation|Bastille|bastille Saint-Antoine à Paris}}. Il est ensuite libéré après avoir payé une importante amende. Retiré dans sa maison de Paris, il y meurt le {{date|27 avril 1547}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="aa-130" />{{,}}<ref name="jl-1951" />.


== Annexes ==
== Annexes ==