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« Chemillé » : différence entre les versions

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'''Généralité historiques'''
'''Généralité historiques'''


Chemillé est à l'époque gallo-romaine le centre d'une importante villa. Au Moyen Âge, la villa appartient à Saint-Martin-de-Tours puis réunie au domaine de l'évêque d'Angers au milieu du {{IXs}}. Plus tard la terre appartient au seigneur de Brissac ; famille qui la possédera jusqu'au {{XIVe}}. La ville est fortifiée au {{XIIIs}} à la reconstruction du château. Chemillé dépend au {{XVIIIe}} du [[Glossaire#P|présidial]], de l'[[Glossaire#E|élection]] et des [[Glossaire#A|aides]] d'Angers, et en 1788 du district de Beaupréau. La ville se divise en quatre paroisses, Saint-Pierre, Notre-Dame, Saint-Gilles et Saint-Léonard<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|716-722}}</ref>{{,}}<ref name="rperrin">Raymond Perrin de Rouvray, ''L'Eglise d'Angers pendant la Révolution'', tome I et II, Éditions du choletais (Angers), 1984</ref>.
Chemillé est à l'époque gallo-romaine le centre d'une importante villa. Saint-Pierre est le centre primitif de la ville où est installé une première église dès les temps carolingiens. Au Moyen Âge, la villa appartient à Saint-Martin-de-Tours puis réunie au domaine de l'évêque d'Angers au milieu du {{IXs}}. Plus tard la terre appartient au seigneur de Brissac ; famille qui la possédera jusqu'au {{XIVe}}. La ville est fortifiée au {{XIIIs}} à la reconstruction du château. Chemillé dépend au {{XVIIIe}} du [[Glossaire#P|présidial]], de l'[[Glossaire#E|élection]] et des [[Glossaire#A|aides]] d'Angers, et en 1788 du district de Beaupréau. La ville se divise en quatre paroisses, Saint-Pierre, Notre-Dame, Saint-Gilles et Saint-Léonard<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), {{p.|716-722}}</ref>{{,}}<ref name="rperrin">Raymond Perrin de Rouvray, ''L'Eglise d'Angers pendant la Révolution'', tome I et II, Éditions du choletais (Angers), 1984</ref>.


'''Chemillé pendant la Révolution'''
'''Chemillé pendant la Révolution'''


La Constitution civile du clergé adoptée par l'Assemblée constituante, le 12 juillet 1790, modifie la carte paroissiale. Les paroisses de Saint-Gilles et Saint-Léonard sont supprimées, le chapitre de Saint-Léonard et ses huit chanoines est dissous. Le 23 novembre 1790, l'Assemblée adopte un décret imposant à tous les ecclésiastiques de prêter le serment de fidélité « à la nation, à la loi et au roi » exigé pour les fonctionnaires, le clergé français étant depuis la Constitution civile du clergé, rémunéré par l'État. La question du serment fracture le clergé français qui craint une rupture avec la papauté en cas de prestation<ref>Timothy Tackett, ''La Révolution, l'Eglise, la France'', Cerf (Paris), 1986</ref>. Dans le département de Maine-et-Loire, 53 % du clergé refuse de prêter le serment<ref name="rperrin" />, dans les Mauges, seuls 4,88 % des ecclésiastiques prêtent serment<ref>Bertrand DelaHaye, ''Les prêtres constitutionnels des Mauges et du Saumurois pendant la Révolution : 1790-1795'', mémoire de maîtrise, Université Catholique de l'Ouest (Angers), 2001, 204 p.</ref>. À Chemillé, l'ancien curé de Saint-Gilles, François Morignier est un ferme opposant au serment et à la Constitution civile du clergé qu'il invective dans ses sermons<ref>François-Constant Uzureau, « Le dernier curé de Saint-Gilles-de-Chemillé », dans ''L'Anjou historique'', Siraudeau (Angers), janvier 1939, p. 18-21</ref>. Dénoncé en 1791, il est interné au Séminaire de la ville d'Angers (actuel musée des Beaux-Arts).  
La Constitution civile du clergé adoptée par l'Assemblée constituante, le {{date|12 juillet [[1790]]}}, modifie la carte [[Glossaire#P|paroissiale]]. Les paroisses de Saint-Gilles et Saint-Léonard sont supprimées, le chapitre de Saint-Léonard et ses huit chanoines est dissous. Le {{date|23 novembre 1790}}, l'Assemblée adopte un décret imposant à tous les ecclésiastiques de prêter le serment de fidélité « à la nation, à la loi et au roi » exigé pour les fonctionnaires, le clergé français étant depuis la Constitution civile du clergé, rémunéré par l'État. La question du serment fracture le clergé qui craint une rupture avec la papauté en cas de prestation<ref>Timothy Tackett, ''La Révolution, l'Eglise, la France'', Cerf (Paris), 1986</ref>. Dans le département de Maine-et-Loire, 53 % du clergé refuse de prêter le serment<ref name="rperrin" />, dans les Mauges, seuls 4,88 % des ecclésiastiques prêtent serment<ref>Bertrand DelaHaye, ''Les prêtres constitutionnels des Mauges et du Saumurois pendant la Révolution : 1790-1795'', mémoire de maîtrise, Université Catholique de l'Ouest (Angers), 2001, 204 p.</ref>. À Chemillé, l'ancien curé de Saint-Gilles, François Morignier est un ferme opposant au serment et à la Constitution civile du clergé qu'il invective dans ses sermons<ref>François-Constant Uzureau, « Le dernier curé de Saint-Gilles-de-Chemillé », dans ''L'Anjou historique'', Siraudeau (Angers), janvier 1939, p. 18-21</ref>. Dénoncé en 1791, il est interné au Séminaire de la ville d'Angers (actuel musée des Beaux-Arts). Le {{date|26 août 1792}}, l'Assemblée législative vote le décret de déportation des ecclésiastiques réfractaires. Pierre Cochard, curé de Saint-Pierre, François Morignier, curé de Saint-Gilles, Jean-Louis Ménard, curé de Notre-Dame, son vicaire René-Hilarion Billard ainsi que deux chanoines de Saint-Léonard, sont déportés en Espagne en septembre 1792. François Morignier revient à Chemillé en 1801 et est nommé curé de Saint-Pierre au {{abréviation|Concordat|traité de concordat conclu en 1801}}. En [[1793]], au début de la guerre de Vendée, la ville se trouve au cœur du pays insurgé et fait l'objet de combats pour en prendre le contrôle<ref name="cport-1965" />. La collégiale Saint-Léonard est victime d'une colonne infernale qui y met le feu en 1794, réduisant l'édifice en cendres.  
Le 26 août 1792, l'Assemblée législative vote le décret de déportation des ecclésiastiques réfractaires. Pierre Cochard, curé de Saint-Pierre, François Morignier, curé de Saint-Gilles, Jean-Louis Ménard, curé de Notre-Dame, son vicaire René-Hilarion Billard ainsi que deux chanoines de Saint-Léonard sont déportés en Espagne en septembre 1792. François Morignier revient à Chemillé en 1801 et est nommé curé de Saint-Pierre au Concordat.
En [[1793]], au début de la guerre de Vendée, la ville se trouve au cœur du pays insurgé et fait l'objet de combats pour en prendre le contrôle<ref name="cport-1965" />. La Collégiale Saint-Léonard est victime d'une colonne infernale qui y met le feu en 1794, réduisant l'édifice en cendres.  


'''Éléments du patrimoine'''<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Chemillé)'', octobre 2012</ref> :
'''Éléments du patrimoine'''<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Chemillé)'', octobre 2012</ref> :
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* Le château du Val d'Hyrôme de style "Belle époque", construit sur le site d'une ancienne blanchisserie par l'imprimeur angevin Joseph-Jean Siraudeau (1860-1924)<ref>Archives municipales d'Angers, Fonds Siraudeau : Archives de la famille et de l'imprimerie Siraudeau, 40 J 1-258</ref> ;
* Le château du Val d'Hyrôme de style "Belle époque", construit sur le site d'une ancienne blanchisserie par l'imprimeur angevin Joseph-Jean Siraudeau (1860-1924)<ref>Archives municipales d'Angers, Fonds Siraudeau : Archives de la famille et de l'imprimerie Siraudeau, 40 J 1-258</ref> ;
* Le château de Salbœuf ;
* Le château de Salbœuf ;
* Le château de la Sorinière (chapelle, classé MH)<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Château de la Sorinière (PA00109041)'', 15 mai 2019</ref> ;  
* Le [[château de la Sorinière]] (chapelle, classé MH)<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Château de la Sorinière (PA00109041)'', 15 mai 2019</ref> ;  
* L'église Notre-Dame la Neuve (inscrite MH), église-halle à trois vaisseaux restaurée en 2015, construite hors les murs de la ville antique à l'emplacement d'une chapelle<ref>Ouest-France, ''Après avoir été restaurée, l'église Notre-Dame se dévoile'', 11 mai 2015</ref>{{,}}<ref name="cport-1965" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Eglise Notre-Dame la Neuve (PA49000057)'', 15 mai 2019</ref> ;
* L'église Notre-Dame la Neuve (inscrite MH), église-halle à trois vaisseaux restaurée en 2015, construite hors les murs de la ville antique à l'emplacement d'une chapelle<ref>Ouest-France, ''Après avoir été restaurée, l'église Notre-Dame se dévoile'', 11 mai 2015</ref>{{,}}<ref name="cport-1965" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Eglise Notre-Dame la Neuve (PA49000057)'', 15 mai 2019</ref> ;
* L'église Saint-Pierre, des {{XIe}} (chœur et clocher), {{XIIe}}, {{XIIIe}}, {{XVIe}} et {{XXs}}s (classée MH), fondée avant le {{VIIIs}} à l'emplacement du centre primitif de la ville<ref name="cport-1965" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Eglise Saint-Pierre (PA00132975)'', 15 mai 2019</ref> ;
* L'église Saint-Pierre, des {{XIe}} (chœur et clocher), {{XIIe}}, {{XIIIe}}, {{XVIe}} et {{XXs}}s (classée MH), fondée avant le {{VIIIs}} à l'emplacement du centre primitif de la ville<ref name="cport-1965" />{{,}}<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Eglise Saint-Pierre (PA00132975)'', 15 mai 2019</ref> ;