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[[ | [[File:Lemercier de La Rivière - Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques - 1767.jpg|thumb|upright=0.9|alt=Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques.]] | ||
Né en [[Maine-et-Loire|Anjou]], '''Pierre-Paul Lemercier de La Rivière''' est un administrateur colonial et physiocrate français du {{XVIIIs}}. | Né en [[Maine-et-Loire|Anjou]], '''Pierre-Paul Lemercier de La Rivière''' est un administrateur colonial et physiocrate français du {{XVIIIs}}, penseur politique et du droit à l'époque des Lumières. | ||
Pierre-Paul Lemercier de La Rivière | Pierre-Paul Lemercier de La Rivière naît à [[Saumur]], en [[Maine-et-Loire|Anjou]], le {{date|10 mars [[1719]]}} dans une famille de financiers. Son père est trésorier général de France à Tours et conseiller du roi<ref name="bnf-lrpp">Bibliothèque nationale de France (BnF), ''Notice de personne : Lemercier de la Rivière, Paul-Pierre (1719-1801)'', 29 mai 2019 ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119117038 lire])</ref>{{,}}<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|354-355}}</ref>{{,}}<ref name="universalis-lrsm">Olivier Collomb, ''Lemercier de la Rivière de Saint-Médard Pierre Paul (1719-1801)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2015</ref>. | ||
Juriste de formation, il est conseiller au parlement de Paris puis devient en 1759 intendant des Îles-du-Vent (Martinique) de 1759. Il est révoqué en 1764 de son poste de gouverneur, avant d'être réhabilité et indemnisé par le roi. À son retour en métropole, il devient membre du Club de l'Entresol, cercle privé à Paris ayant vocation à discuter des questions politiques et économiques, où il se lie avec des encyclopédistes et en particulier avec Denis Diderot<ref name="cport-1978" />{{,}}<ref name="universalis-lrsm" />{{,}}<ref name="ehne-bh">Bernard Herencia, ''L'Europe des physiocrates : Paul Lemercier de La Rivière'', ''Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe'', Labex EHNE (Écrire une histoire nouvelle de l'Europe) - Sorbonne Université, 2020</ref>{{,}}<ref>''Dictionnaire biographique du Canada (Bigot, François)'', Volume IV (1771-1800), Université Laval/University of Toronto, 2015</ref>. | |||
{{ | En 1767, Lemercier publie son ouvrage doctrinal l'''Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''L'ordre naturel et essentiel des sociétés politiques'', Jean Nourse libraire (Londres) et Desaint librairie (Paris), 1767, 2 vol., 547 p.</ref>, revu par le chef de file des physiocrates, François Quesnay. Divisée en quarante-quatre chapitres, cette œuvre majeure de la seconde moitié du {{XVIIIs}} développe les principaux préceptes du mouvement physiocratique. Elle traite de morale, de politique et d'économie, montrant l'existence de lois naturelles que le législateur doit respecter. Selon son auteur, cette existence de lois économiques naturelles et universelles a le même caractère que les lois scientifiques qui gèrent l'ordre naturel. La publication connaît un formidable succès de librairie, est lu un peu partout à travers l'Europe, et son ami Diderot impose le livre dans les milieux philosophiques<ref name="universalis-lrsm" />{{,}}<ref>Thérence Carvalho, ''Paul Pierre Lemercier de la Rivière, L'ordre naturel et essentiel des sociétés politiques. Œuvre doctrinale (1767)'', ''Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie'', 53, 2018, 342-345</ref>{{,}}<ref>Gilles Dostaler, ''Les lois naturelles en économie. Émergence d'un débat'', ''L'Homme & la Société'', vol. 170-171, n° 4-2009/1, 2008, p. 71-92</ref>{{,}}<ref>Maurice Tourneux, ''Diderot et Catherine II'', Calman Lévy éditeur (Paris), 1899</ref>{{,}}<ref>Jean Touchard, ''Histoire des idées politiques'', tome 2 (''Du XVIIIe siècle à nos jours''), Presses universitaires de France (Vendôme), 1958</ref>. | ||
Il adhère à la physiocratie, école de pensée économique et politique née au milieu du {{XVIIIs}}. Ce courant développe la conception moderne de l'économie. La pensée des physiocrates s'ordonne autour de quatre thèmes que sont la nature, la liberté, la terre, et le « despotisme légal ». Cette nouvelle doctrine est qualifiée de physiocratique en ce qu'elle exprime le principe selon lequel la terre est la source de toute richesse. C'est la première véritable école économique en Europe. Le groupe se constitue autour de François Quesnay, Victor Riquetti de Mirabeau, Nicolas Baudeau, Pierre Samuel du Pont ou encore Paul Pierre Lemercier de La Rivière. Ils défendent la liberté des échanges et l'idée selon laquelle la culture de la terre est la seule activité véritablement productive<ref name="ehne-bh" />{{,}}<ref>Ahmed Silem, ''Chapitre 2. Les grands courants de la pensée économique'', ''L'économie politique. Bases méthodologiques et problèmes fondamentaux'', Silem Ahmed (dir). Armand Colin (Paris), 2011, p. 57-117</ref>. | |||
Lemercier publie également<ref>Bibliothèque nationale de France (BnF), ''Catalogue général : Lemercier de la Rivière, Paul-Pierre (1719-1801)'', 2023</ref> : | |||
* ''L'intérêt général de l'État, ou la liberté du commerce des blés''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''L'Intérêt général de l'État, ou La liberté du commerce des blés'', Desaint (Paris), 1767, 418 p.</ref>, en 1770 ; | |||
* ''De l'instruction publique''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''De l'instruction publique ; ou Considérations morales et politiques sur la nécessité, la nature et la source de cette instruction'', chez Didot l'ainé (Paris), 1775, 130 p.</ref>, en 1775 ; | |||
* ''Les Voeux d'un François, ou Considérations sur les principaux objets dont le roi et la nation vont s'occuper''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''Les Voeux d'un François, ou Considérations sur les principaux objets dont le roi et la nation vont s'occuper'', à Paris chez Madame Vallat-La-Chapelle et à Versailles chez Vieillard libraire, 1788, 136 p.</ref>, en 1788 ; | |||
* ''Essais sur les maximes et loix fondamentales de la monarchie française, ou Canevas d'un Code constitutionnel''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''Essais sur les maximes et loix fondamentales de la monarchie françoise...'', à Paris chez Madame Vallat-La-Chapelle et à Versailles chez Vieillard libraire, 1789, 96 p.</ref>, en 1789 ; | |||
* ''L'heureuse nation, ou Gouvernement des Féliciens''<ref group="B">Paul-Pierre Lemercier de la Rivière, ''L'heureuse nation, ou Gouvernement des Féliciens'', Buisson (Paris), 1792, 2 vol., 497 p.</ref>, en 1792. | |||
Pierre-Paul Lemercier de La Rivière meurt à Grigny | Pierre-Paul Lemercier de La Rivière, baron de Saint-Médard (Chouzé, Indre-et-Loire) meurt à Grigny, en Essonne, le {{date|27 novembre 1801}}<ref name="bnf-lrpp" />. | ||
== Notes == | == Notes == | ||
Sur le même sujet | Sur le même sujet | ||
:• [[Jean Bodin]], humaniste et juriste du {{XVIs}}. | |||
:• [[Pierre-Charles Trémolières]], peintre du {{XVIIIs}}. | :• [[Pierre-Charles Trémolières]], peintre du {{XVIIIs}}. | ||
:• [[Louis-Marie Aubert du Petit-Thouars]], botaniste du {{XVIIIs}}. | :• [[Louis-Marie Aubert du Petit-Thouars]], botaniste du {{XVIIIs}}. | ||
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:• [[Les Thesmophores de Blaison en Anjou (1776-1777)|Les Thesmophores de Blaison]] | :• [[Les Thesmophores de Blaison en Anjou (1776-1777)|Les Thesmophores de Blaison]] | ||
Bibliographie | |||
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Références | |||
{{Références}} | |||