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« La Roche-aux-Moines » : différence entre les versions

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== Village de La Roche-aux-Moines ==
== Village de La Roche-aux-Moines ==
Le hameau de la Roche-aux-Moines est situé entre les bourgs d'Épiré et de Savennières, sur les coteaux, en rive droite de la [[Loire]]. Il se compose de deux parties, en haut et en bas du coteau ; coteau qui correspond à une avancée en pointe du socle armoricain dominant la Loire.
Le hameau de la Roche-aux-Moines est situé entre les bourgs d'Épiré et de Savennières, sur les coteaux, en rive droite de la [[Loire]]. Il se compose de deux parties, en haut et en bas du coteau, qui correspond à une avancée en pointe du socle armoricain dominant le fleuve. Le village d'en bas compte plusieurs maisons de plaisance installés par la bourgeoisie angevine.


Dans les anciennes formes du nom on trouve ''la Roche-au-Moine'' ({{XVe}}-{{XVIIIs}}s). À la Révolution, le nom ayant une connotation religieuse, il est remplacé par ''la Roche-Vineuse''.
Dans les anciennes formes du nom on trouve ''la Roche-au-Moine'' ({{XVe}}-{{XVIIIs}}s) et à la Révolution, ''la Roche-Vineuse'', le nom ayant une connotation religieuse<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="augereau">Pierre-Louis Augereau, ''Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 330-331</ref>. Dans le département, d'autres lieux portent le nom de « la Roche-aux-Moines », comme à Mazé (ancien prieuré) et à Neuillé (ancien prieuré bénédictin)<ref name="cport-1878" />{{,}}<ref name="cport-1989">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), {{p.|459-460}}</ref>.


Dans le département, d'autres lieux portent le nom de « la Roche-aux-Moines », comme à Mazé (ancien prieuré) et à Neuillé (ancien prieuré bénédictin)<ref name="cport">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1874-1878, édition révisée de 1989 par André Sarazin et Pascal Tellier, t. 3</ref>.
Patrimoine architectural<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Savennières, La Roche aux Moines)'', juin 2024</ref> : le logis de la Cour (inscrit MH).


== Bataille de la Roche aux Moines ==
== Bataille de la Roche aux Moines ==
Une bataille importante, opposant les [[Plantagenêt]] aux troupes royales, se déroule à la Roche aux Moines en 1214.  
Le site, dominant la [[Loire]], est un lieu stratégique. Il protège l'antique route Angers-Nantes sur la rive droite du fleuve. Une bataille importante, opposant les [[Plantagenêt]] aux troupes royales, s'y déroule en 1214<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="augereau" />.


Jean sans Terre revendique début 1214 son titre de comte d'Anjou. À la tête d'une puissante armée, il se dirige vers Paris, et craignant de se faire couper sa voie de repli en cas d'échec, il assiège le château de La Roche-aux-Moines. La forteresse est dirigée par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, qu'il avait fait construire en 1204 sur un coteau entre la [[coulée]] des Forges et la coulée de Serrant.
Jean sans Terre revendique début 1214 son titre de comte d'Anjou. À la tête d'une puissante armée, il se dirige vers Paris, et craignant de se faire couper sa voie de repli en cas d'échec, il assiège le château de La Roche-aux-Moines. La forteresse est dirigée par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, qu'il l'avait fait construire en 1204 sur un coteau entre la [[coulée]] des Forges et la [[La Coulée-de-Serrant|coulée de Serrant]].


Le 2 juillet 1214, à l'arrivée des troupes royales du prince Louis (futur roi Louis VIII, fils de Philippe Auguste), Jean, estimant le danger trop important, s'enfuit sans combattre. Sa défaite marque l'écroulement de l'empire Plantagenêt<ref name="cport" />{{,}}<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France, 1951</ref>{{,}}<ref>Luc Simon, ''Souvenirs d'Angers : la vie en 1900'', Éditions LNG (Nantes), 1992, p. 78</ref>.
Le {{date|2 juillet 1214}}, à l'arrivée des troupes royales du prince Louis (futur roi Louis VIII, fils de Philippe Auguste), Jean, estimant le danger trop important, s'enfuit sans combattre. Sa défaite marque l'écroulement de l'empire Plantagenêt<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', coll. ''Provinciales'', Éd. Horizons de France (Paris), 1951</ref>{{,}}<ref>Luc Simon, ''Souvenirs d'Angers : la vie en 1900'', Éditions LNG (Nantes), 1992, p. 78</ref>.


== Château de la Roche-aux-Moines ==
== Château de la Roche-aux-Moines ==
Les châteaux de la Roche-aux-Moines, de la Possonnière et de Saint-Offange (Rochefort-sur-Loire), qui verrouillaient la région, seront rasés au {{XVIs}}.  
Les châteaux de la Roche-aux-Moines, de La Possonière et de Rochefort ([[Château de Saint-Offange|Saint-Offange]]), qui verrouillaient la région, sont rasés au {{XVIs}}.


L'actuel château date du {{XIXs}}, et comporte une allée de cyprès. Les ruines de l'ancienne forteresse ont aujourd'hui disparues<ref>Ministère de la culture, ''Architecture & Patrimoine (base Mérimée)'', juin 2012</ref>.
L'actuel château date du {{XIXs}} et comporte une allée de cyprès. Les ruines de l'ancienne forteresse ont aujourd'hui disparues<ref>Ministère de la culture, ''Architecture & Patrimoine (base Mérimée)'', juin 2012</ref>.


== AOC Savennières Roche aux Moines ==
== AOC Savennières-Roche-aux-Moines ==
La dénomination « Roche aux Moines » remonte au {{XIIs}}. L'appellation d'origine contrôlée Roche-aux-Moines, sous-appellation de l'AOC Savennières, est un vin blanc sec, demi-sec et très moelleux, dont ses caractéristiques sont d'être un vin riche, fin, élégant et harmonieux en bouche.  
La dénomination « Roche aux Moines » remonte au {{XIIs}}. L'appellation d'origine contrôlée Roche-aux-Moines, sous-appellation de l'AOC Savennières, concerne un vin blanc sec, demi-sec et exceptionnellement moelleux, dont ses caractéristiques sont d'être un vin riche, fin, élégant et harmonieux en bouche.


Son aire géographique ne concerne qu'une zone réduite de la commune de Savennières, dont l'encépagement n'est constitué que de chenin blanc (ou pineau de la Loire). Le vignoble jouit d’une exposition orientée Sud, avec un ensoleillement maximum.
Son aire géographique ne concerne qu'une zone réduite de la commune de Savennières, dont l'encépagement n'est constitué que de chenin blanc (ou pineau de la Loire). Le vignoble jouit d'une exposition orientée Sud, avec un ensoleillement maximum. Les vendanges ramassées à la main de manière à sélectionner la matière première.


L'appellation est bordée à l'Est par celle de la Coulée de Serrant, autre sous-appellation de l'AOC Savennières.
L'appellation est bordée à l'Est par celle de [[la Coulée-de-Serrant]], autre sous-appellation de l'AOC Savennières<ref>Institut national de l'origine et de la qualité (INAO), ''Savennières Roche aux Moines AOC - AOP'', 9 avril 2024</ref>.


En septembre 2015 s'y est déroulée des balades vigneronnes dans le cadre de ''Vignes vins randos'', manifestation annuelle organisée par l'interprofession des vins du val de Loire<ref>INAO, ''Fiche de Savennières (49)'', mars 2012</ref>{{,}}<ref>InterLoire (Interprofession des vins de du val de Loire), ''12e édition VVR - Vignes Vins Randos'', 5-6 septembre 2015</ref>.
En septembre 2015 s'y est déroulée des balades vigneronnes dans le cadre de ''Vignes vins randos'', manifestation annuelle organisée par l'interprofession des vins du val de Loire<ref>InterLoire (Interprofession des vins de du val de Loire), ''12e édition VVR - Vignes Vins Randos'', 5-6 septembre 2015</ref>.
 
== Indicateur de M.-et-L. (1864) ==
<!-- Reproduction du texte de Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière. Ne peut être modifié. -->
Roche-aux-Moines dans l'[[Indicateur de Maine et Loire de Millet - tome 1|Indicateur de Maine et Loire]] de 1864<ref>Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, ''Indicateur de Maine et Loire'', tome premier, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 418</ref> :
 
{{citation|Comme monument archéologique, nous citerons encore le château fort de la Roche-aux-Moines, bâti au XIIIe siècle par Guillaume Desroches, sous Philippe-Auguste.
 
Ce château, situé sur une élévation, entre Epiré et Savennières, était flanqué de tours et environné de profonds fossés. Il fut vainement assiégé par Jean-sans-Terre, qui ne put s'en emparer. Mais ayant été détruit pendant les guerres de la Ligue, il ne présente plus que quelques ruines. (Voyez au reste les ouvrages sur Angers, écrits par divers historiens.)
}}
 
== Célestin Port (1878) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Roche-aux-Moines dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1878<ref name="cport-1878">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, p. 277</ref> :
 
{{citation|'''Roche-aux-Moines''' (la), vill., {{cne}} de Savennières,
— dans la paroisse d’Epiré. — ''Locus''
''qui vocatur Rocha'' 1135 (''Epît St-Nic.'', p. 57).
— ''Rocha monachorum'' 1281 (H St-Nic.) . —
''Les étagers de la Roche aux Moines'' 1444
(Top. Grille). — ''Le fief et seigneurie'', — ''le''
''vill. de la Roche-aux-Moines'', — et très-souvent,
''de la Roche-au-Moine'' (XV-XVIII{{e}} s. (H St-Nic).
— ''La Roche Vineuse'' 1793. — Ancien
domaine du chevalier [[Beuhard|Buhard]], qui en fit don vers
1130 aux moines de St-Nicolas d’Angers, dont le
fief dominé par une roche, prit dès lors son surnom.
— Il faisait partie de la dotation de la cellererie,
annexe de la mense conventuelle, et avait
pour manoir seigneurial une grande maison,
reconstruite sur la fin du XVIII{{e}} s., avec cour
d’entrée, bas et hauts jardins, et parterre vers N.
— A l’entour, dans cet admirable pays, en pleine
vue de l’horizon de la Loire s’était groupé en
haut et en bas un double village, formé presque
entièrement de gentilhommières, plus tard de
maisons de plaisance, habitées par la bourgeoisie
angevine, — en haut, la Maillardière, à Ch.
Gonlard, la Petite-Maison, au chapelain de St-Michel
de Serrant, la Saillardrie, au chapelain
de Notre-Dame, Belair, à Ernault de Vaufoulon ;
— en bas, la Huguenotterie et la Rebusière,
aux Bardoul, la Barre, à {{Mme}} Touraton, la
Monnaie, à l’apothicaire Goupil, la Pinotterie,
à {{Mme}} Gaudin, — pour ne citer que quelques
noms de la fin du XVIII{{e}} s. — L’hôtel des religieux,
vendu nat<sup>l</sup> le 29 mars 1791 à Léonard-Jean
Chevallier, — aujourd’hui à M. de la Fleuriaie,
son gendre, — a été transformé par des
appropriations nouvelles et des plantations charmantes.
— Sur le flanc même du coteau, vers S.-O.,
bordé d’un étroit sentier raviné, s’élève un joli
chalet qui domine l’horizon. C’est sur ce domaine
qui réunit actuellement Belair et la
Barre que M. Guillory, poursuivant des expériences
en grand sur la culture surtout des
vins rouges, alors nouvelle en Maine-et-Loire, a
installé vers 1842 comme une école d’observation
des principaux cépages. Il en retint le Gamay-Malain,
le Gamay-de-Liverdun, et particulièrement
le Carbenet-Sauvignon, qui de chez lui s’est
répandu en Anjou. Une partie des cultures, organisées
par une distribution habile en belles terrasses
à gradins, donnent ces vins fins, qui ont
valu en 1860 au président de la Société Industrielle
d’Angers la médaille d’or du Concours général
d’Agriculture de Paris. — V. la R.-de-Serrant.
 
<small>Arch. de M.-et-L. H St-Nicolas ; Q n° 822. — Guyot, ''Sur la Vitic, du N.-O. de la France'', 1867, In-4°, p. 48, 85, 87.</small>
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== Notes ==
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