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Malgré sa position et ses fortifications, Angers tombera aux mains des Normands, Saumur sera pillé en | Malgré sa position et ses fortifications, Angers tombera aux mains des Normands, Saumur sera pillé en 845 par le chef viking Hasting, et durant toute cette période d'invasions barbares, le territoire angevin sera dévasté à maintes reprises. | ||
== Les Comtes d'Anjou == | == Les Comtes d'Anjou == |
Version du 7 janvier 2011 à 13:20
A plusieurs reprises l'Anjou rayonna au delà de ses frontières, que ce soit à l'époque de Foulques Nerra, de la dynastie Plantagenêt ou encore à l'époque du Roi René.
Plusieurs périodes de développements donnèrent naissance à de magnifiques bâtiments architecturaux, mais aussi à des richesses agricoles et industrielles, tissées avec amour par de petits paysans, artisans, vignerons, qui laborieusement façonnèrent cette région où les rois de France sont venus goûter la douceur de vivre.
De la préhistoire à l'Empire Romain
Les traces préhistoriques d'habitat dans la région se trouvent à la Roc-en-Paille (Chalonnes-sur-Loire), en amont de la rivière de la Moine et au sud de la Loire (Doué-la-Fontaine, Le Fief-Sauvin, Mazières-en-Mauges).
C'est le peuple Celtes des Andes (Andecaves) qui s'installe à Angers, à la confluence de la Maine et de la Loire. C'est un endroit stratégique car un simple pont peut traverser la Maine, alors que plus au Sud la Loire constitue une barrière naturelle et que plus au Nord les trois rivières (Mayenne, Sarthe et Loir) forment une zone marécageuse difficile d'accès.
A l'époque romaine, quelques dizaines d'années avant J.C. sous le nom de Juliomagnus, la ville se développe grâce à l'essor des voies commerciales.
Invasions Barbares
Toute la région sera ravagée durant les invasions germaniques puis normandes. Entre le IVe et VIe siècles, la ville d'Angers se christianise et est administrée par des Evêques (dont St Aubin), qui feront construire des bourgs monastiques mais aussi une forteresse féodale. A cette époque, la région est sous le pouvoir féodal Carolingien, à la frontière entre les territoires Breton et Normand.
Malgré sa position et ses fortifications, Angers tombera aux mains des Normands, Saumur sera pillé en 845 par le chef viking Hasting, et durant toute cette période d'invasions barbares, le territoire angevin sera dévasté à maintes reprises.
Les Comtes d'Anjou
L'éclatement de l'Empire Carolingien provoque l'instauration de fiefs dirigés par des Comtes, relativement indépendants du royaume de France. Foulques Ier d'Anjou est le premier comte d'Anjou de 930 à 942.
La menace de nouvelles invasions Normandes provoque la construction d'un véritable fort à Angers, à l'emplacement actuel du château, sur un surplomb rocheux dominant de 30 mètres toute la vallée de la Maine. Progressivement la région se développe et de nombreux édifices religieux se construisent pendant cette période, comme l'abbaye de Fontevrault.
Au XIe siècle Foulques Nerra (Foulques III d'Anjou, 965-1040), comte d'Anjou, fait incendier une grande partie de la ville d'Angers. Malgré cela on lui doit plus d'une centaine de châteaux, donjons et abbayes. C'est également lui qui fit creuser l'étang Saint-Nicolas à Angers. Cité des Mauges, Cholet fut conquise par Foulques Nerra lors de l'expansion angevine du XIe siècle.
Son fils Geoffroy Martel (Geoffroy II, 1006-1060) fut comte d'Anjou de 1040 à 1060.
Reconstruit, au XIIe siècle Angers est une ville active, peuplée de commerçants et de pêcheurs. S'y développent les activités minières (ardoisières) et agricoles (céréales, vigne, miel et élevage). Une école épiscopale voit le jour et la Cathédrale est reconstruite faisant d'Angers une capitale culturelle rayonnante dans toute la France.
C'est aussi au XIIe siècle que pour occuper les terres du Val une levée est créée dans la région de Saumur (grande levée d’Anjou). Ses terres, riches en alluvions, sont alors mises en valeur progressivement.
La dynastie des Plantagenêt
Au fil du XIIe siècle le Comté d'Anjou va s'étendre sur les Comtés voisins (Nantais, Maine, Mayenne) en devenant même une des plus grandes principautés françaises de l'époque. Sous la période d'Henri II, roi d'Angleterre et Comte d'Anjou, l'Anjou réunit l'Angleterre, la Normandie, l'Aquitaine et la Bretagne. C'est la période de la dynastie des Plantagenêt, qui initiera les rivalités avec l'Angleterre, qui déclencheront 200 ans plus tard La Guerre de 100 ans (1346 1453).
A la mort d'Henri II, Philippe Auguste prend l'Anjou à Jean Sans Terre pour l'annexer au domaine des capétiens. S'en suit une période où la région est en proie à la dévastation par les guerres avec les Anglais. C'est au début du XIIIe siècle que le château d'Angers sera fortifié dans sa forme actuelle, par Blanche de Castille alors régente du jeune Louis IX (Saint Louis), afin de contenir les Anglais et les Bretons.
Les Ducs d'Anjou
A la fin du XIIIe siècle le Comté d'Anjou est confisqué par les rois de France et transmis en apanage aux cadets, donnant naissance à deux dynasties d'Anjou s'étendant en Europe (dont Charles 1er, Comte d'Anjou, Roi de Sicile, Roi de Naples et Roi de Hongrie).
Au XIVe siècle débute les activités minières à Chalonnes-sur-Loire.
Au milieu du XIVe siècle, Charles V donne l'Anjou à son frère Louis 1er d'Anjou et érige le Comté d'Anjou en Duché. Pendant la dynastie des Ducs d'Anjou au XIVe et XVe siècles a lieu une période favorable, malgré la Guerre de 100 ans et la peste noire. La Tapisserie de l'Apocalypse sera tissé et de nombreux châteaux seront construits, comme celui de Saumur ou les Tours rondes de Brissac. Les Ducs successifs mèneront des guerres à l'étranger tout en favorisant le développement de l'Anjou, dont ils feront leur résidence principale. C'est à cette époque que le Roi René, prince et poète, marquera très fortement de son emprunte la région. Il sera l'architecte de nombreux édifices de la Renaissance. Mécène et ami des artistes, il encouragera les lettres et les arts.
A la fin du XVe siècle, Angers redevient une ville prospère, centré sur la navigation de la Loire et exportant de nombreux matériaux (toiles, tuffeau, vin, ardoise) et important de la soierie ou des épices. L'âge culturel et artistique de la Renaissance s'inscrit pleinement en Anjou et la ville connaît à cette époque un formidable élan de prospérité. Ce n'est qu'en 1480, que l'Anjou deviendra définitivement un territoire royal, sous l'égide de Louis XI, mettant un terme à la notion de Comté ou de Duché.
Guerres de religion
Le XVIe siècle est la grande époque historique de Saumur. Les idées nouvelles y sont favorablement accueillies par une bourgeoisie riche, à la tête d'un commerce actif.
Durant la fin du XVIe siècle, Angers, comme les villes du Mans, de Tours et de Saumur, est prise par les Protestants (1562). La répression est sévère et les catholiques prennent les armes. Le château d'Angers sera pris et repris successivement par chacun des deux camps, et échappera de peu à la destruction. Ce n'est qu'en 1598, lors d'un séjour d'Henri IV sur la ville, que la pacification sera définitive.
Malgré ses réalisations architecturales de l'époque (Hôtel Pincé, Logis Barrault, Maison d'Adam), l'Anjou entre alors dans une période de récession démographique et économique, suite aux famines, à la perte d'autonomie municipale et à la pression fiscale monarchique.
C'est à cette époque que les hollandais développent le commerce des vins du Layon et que croît l'industrie choletaise du textile.
Révolution et guerres de vendée
Juste après la révolution de 1789, des récoltes très mauvaises seront à l'origine de quelques têtes coupés dont le botaniste La Révellière-Lépeaux. S'ensuit le soulèvement des chouans et la guerre de Vendée qui plongent l'Anjou dans de graves troubles. La répression sera terrible, des colonnes infernales faisant de très nombreuses victimes.
A cette époque la Vendée militaire était un territoire couvrant près de 14 000 km2, réparti sur quatre départements, le Nord de la Vendée et des Deux-Sèvres, la rive gauche de la Loire du Maine-et-Loire (jusqu'au Ponts-de-Cé) et de la Loire-Atlantique.
Succédant en partie à la province d'Anjou, c'est en 1790 que né le département de Maine et Loire.
La révolution industrielle
Les bouleversements économiques et sociaux du XIXe siècle transforment la ville d'Angers. Sous l'influence des reconstructions haussmanniennes de Paris, on met en place de grandes artères en centre-ville entre 1820 et 1880.
Les transports se développent. Longtemps barrière naturelle, à partir du milieu du XIXe siècle on construit des ponts pour passer la Loire.
Le premier train arrive en Maine-et-Loire en 1849, avec l'ouverture de la ligne de Tours à Angers, prolongée jusqu'à Nantes en 1851. Malgré un maillage important, l'ensemble des lignes laissaient à l'écart nombre de territoires ruraux du département. Sous l'impulsion du conseil général, un réseau complémentaire est constitué et confié à la Compagnie des Chemins de fer d'Intérêt Local de l'Anjou (CFA), Le Petit Anjou ; réseau qui perdurera jusque dans les années 50.
Les manufactures et industries prennent leurs essors (Corderie du mail, distillerie Cointreau, bassin ardoisier) et les pépinières se développent, donnant à la région son renom en horticulture, qu'elle garde encore aujourd'hui. Les besoins de main d'œuvre étant importants aux ardoisières, de nombreux Bretons affluent à Trélazé entre 1850 et 1930.
A cholet, filatures, tissages et blanchisseries marquent le paysage de la ville. A la fin du XIXe siècle, la mécanisation des tissages conduit le pays choletais à une reconversion dans le secteur de la chaussure.
Une catastrophe a lieu à Angers en 1850, avec l'effondrement du pont de la Basse Chaîne, sous le pas saccadé d'une garnison de soldat.
Du XXe siècle à Aujourd'hui
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, peut de chose viendront troubler la quiétude de la région. C'est au début du XXe siècle que l'Université d'Angers créée l'École supérieure d'agriculture d'Angers et l'École supérieure des sciences commerciales d'Angers (ESSCA), donnant à la ville un pôle important de formations.
En 1908, René Gasnier, pionnier de l'aviation, effectue ses premiers vols dans les champs en contre-bas de la Corniche Angevine.
De 1939 à 1940, alors que la Pologne a été envahie par les troupes allemandes, Angers accueille le gouvernement polonais en exil. A cette époque de nombreuses populations partent en exode, comme par exemple ces belges venus en Anjou.
En juin 1940, les troupes allemandes progressent. Les 786 élèves officiers de réserve de l’école de cavalerie, rejoints par d'autres, résistèrent en défendant le passage de Loire à Saumur, comme ce fut le cas aussi aux Ponts-de-Cé et à Chalonnes-sur-Loire.
A la Libération, en août 1944, les troupes du général Patton libèrent Angers, passant la Maine au Pont de Pruniers.
Dans la seconde moitié du XXe siècle on assiste à une explosion démographique et économique sans précédant. La culture n'est pas en reste : l'acquisition des Tapisseries de Jean Lurçat place la ville comme capitale de l'art textile avec celle de l'Apocalypse. C'est aussi à cette époque que sont créés de nouveaux quartiers (La Roseraie, Belle-Beille, Lac de Maine) et que les anciens sont réaménagés.
Notes
Sources, dont :
- Nicolas Delahaye, Histoire de l'Anjou, 2005
- Jean-Louis Ormières, Histoire de l'Anjou, coll. que sais-je
- P Wagret, J Boussard, J Levron, Visages de l'Anjou, Horizons de France, 1951
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