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'''Duché d'Anjou''' : Le duché d'Anjou est définitivement rattaché à la Couronne à la mort de Charles V en 1481. François I{{er}} donne le duché en apanage en 1515 à Louise de Savoie, sa mère. La province est écrasée d'impôts et ravagée par la peste et la famine<ref>[[Jacques Levron]], ''Histoire de l'Anjou'', dans ''Visages de l'Anjou'', coll. ''Provinciales'', Éd. Horizons de France (Paris), 1951, p. 64</ref>. Alors que le roi de France est en voyage en Anjou en 1518, de violents orages et des vents impétueux en août attirent la peste qui se répand dans la population<ref>Armand Parrot, ''Voyage du roi François Ier à Angers en 1518'', Impr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1858, p. 23</ref>{{,}}<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. I, P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, [[Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page XX|p. XX]]</ref>. | '''Duché d'Anjou''' : Le duché d'Anjou est définitivement rattaché à la Couronne à la mort de Charles V en 1481. François I{{er}} donne le duché en apanage en 1515 à Louise de Savoie, sa mère. La province est écrasée d'impôts et ravagée par la peste et la famine<ref>[[Jacques Levron]], ''Histoire de l'Anjou'', dans ''Visages de l'Anjou'', coll. ''Provinciales'', Éd. Horizons de France (Paris), 1951, p. 64</ref>. Alors que le roi de France est en voyage en Anjou en 1518, de violents orages et des vents impétueux en août attirent la peste qui se répand dans la population<ref>Armand Parrot, ''Voyage du roi François Ier à Angers en 1518'', Impr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1858, p. 23</ref>{{,}}<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. I, P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, [[Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page XX|p. XX]]</ref>. | ||
'''La peste en Anjou au {{XVIs}}''' : Arrivée en Anjou en [[1348]], la maladie réapparait épisodiquement sur les siècles suivants. La peste bubonique tue plusieurs milliers de personnes à Angers en 1583-1584 et éclate à nouveau dans la province en 1598. L'épidémie sévit sur diverses parties de l'Europe de 1580 à 1600, notamment à Angers. C'est l'occasion de mesures générales qui finissent par acquérir force de loi sous le nom de Règlements de la santé<ref>E. Fage, ''La peste et la police de la santé à Angers 1582-1584'', dans ''Revue de l'Anjou et du Maine'', publiée sous les auspices du Conseil général de Maine et Loire et du Conseil municipal d'Angers, tome quatrième, Première livraison, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1858, p. 9 ([[Peste et police de la santé à Angers de 1582 à 1584|lire]])</ref>. Il faudra attendre le [[1602|{{XVIs}}]] pour que s'accroisse la politique de distribution de remèdes et de secours<ref>Jean Delumeau, ''Démographie et mentalités : la mort en Anjou (XVIIe-XVIIIe siècle)'', dans ''Annales. Économies, Sociétés, Civilisations'', 27{{e}} année, {{ | '''La peste en Anjou au {{XVIs}}''' : Arrivée en Anjou en [[1348]], la maladie réapparait épisodiquement sur les siècles suivants. La peste bubonique tue plusieurs milliers de personnes à Angers en 1583-1584 et éclate à nouveau dans la province en 1598. L'épidémie sévit sur diverses parties de l'Europe de 1580 à 1600, notamment à Angers. C'est l'occasion de mesures générales qui finissent par acquérir force de loi sous le nom de Règlements de la santé<ref>E. Fage, ''La peste et la police de la santé à Angers 1582-1584'', dans ''Revue de l'Anjou et du Maine'', publiée sous les auspices du Conseil général de Maine et Loire et du Conseil municipal d'Angers, tome quatrième, Première livraison, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1858, p. 9 ([[Peste et police de la santé à Angers de 1582 à 1584|lire]])</ref>. Il faudra attendre le [[1602|{{XVIs}}]] pour que s'accroisse la politique de distribution de remèdes et de secours<ref>Jean Delumeau, ''Démographie et mentalités : la mort en Anjou (XVIIe-XVIIIe siècle)'', dans ''Annales. Économies, Sociétés, Civilisations'', 27{{e}} année, {{n°|6}}, 1972, {{p.|1389-1399}}</ref>. | ||
{{Article détaillé}} ''[[Peste et police de la santé à Angers de 1582 à 1584|La peste à Angers de 1582 à 1584]].'' | {{Article détaillé}} ''[[Peste et police de la santé à Angers de 1582 à 1584|La peste à Angers de 1582 à 1584]].'' | ||
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Découverte de l'archipel des Bermudes par le navigateur espagnol Juan de Bermúdez. | Découverte de l'archipel des Bermudes par le navigateur espagnol Juan de Bermúdez. | ||
'''Épidémies de peste en Europe''' : Le fléau qui dévasta l'Europe occidentale de [[1348|1347]] à 1349, fait régulièrement son retour. La peste touche par exemple Londres à plusieurs reprises, Venise, Tenerife, Malte, etc. Ceux qui le peuvent fuient les grandes villes, comme à Bordeaux en 1585. Nul n'échappe à la peste. Le roi de France, Henri III, quitte Blois le 19 octobre 1584 en grande hâte, des demoiselles de la reine se trouvant frappées par la maladie<ref>Encyclopédie Larousse (société Éditions Larousse), ''Peste'', 2013-2020</ref>{{,}}<ref name="lcoste-1998">Laurent Coste, ''Bordeaux et la peste dans la première moitié du XVIIe siècle'', dans ''Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale'', tome 110, {{n°}} | '''Épidémies de peste en Europe''' : Le fléau qui dévasta l'Europe occidentale de [[1348|1347]] à 1349, fait régulièrement son retour. La peste touche par exemple Londres à plusieurs reprises, Venise, Tenerife, Malte, etc. Ceux qui le peuvent fuient les grandes villes, comme à Bordeaux en 1585. Nul n'échappe à la peste. Le roi de France, Henri III, quitte Blois le 19 octobre 1584 en grande hâte, des demoiselles de la reine se trouvant frappées par la maladie<ref>Encyclopédie Larousse (société Éditions Larousse), ''Peste'', 2013-2020</ref>{{,}}<ref name="lcoste-1998">Laurent Coste, ''Bordeaux et la peste dans la première moitié du XVIIe siècle'', dans ''Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale'', tome 110, {{n°|224}}, 1998, {{p.|457-480}}</ref>{{,}}<ref>Françoise Hildesheimer, ''La monarchie administrative face à la peste'', dans ''Revue d'histoire moderne et contemporaine'', tome 32, {{n°|2}}, avril-juin 1985, {{p.|302-310}}</ref>. | ||
Des comités provisoires, avant-gardes des conseils de santé apparus dans les grandes villes du nord de l'Italie, sont installés dans toute l'Europe. Ils sont principalement occupés par des administrateurs, les causes de la maladie étant encore inconnues, qui concentrent leurs efforts sur les mesures préventives. Par exemple, à Bordeaux, les autorités municipales ont la responsabilité de la salubrité et de la sécurité de la cité, et le pouvoir est détenu par des jurats (titre d'office municipal), le procureur syndic, le clerc de ville et le maire. Pour lutter contre la peste, on utilise des mesures d'isolement et de désinfection, instaurées dès la fin du {{XIVs}} (aération et fumigation des logements), des mesures de limitations de circulations (certificats de santé, patente portuaire, quarantaines) et de cantonnement, pour limiter la contagion. On interne aussi dans des établissements pour pestiférés. Le recours aux expertises médicales se développe à partir du milieu du {{XVIs}}, par exemple à Lille en 1545 ou à Amiens en 1587<ref>Johan Goudsblom, ''Les grandes épidémies et la civilisation des mœurs'', dans ''Actes de la recherche en sciences sociales'', Vol. 68, juin 1987, ''Épidémies, malades, médecins'', p. 3-14</ref>{{,}}<ref name="lcoste-1998" />{{,}}<ref name="hmorlet-1989">Henri H. Mollaret, ''Le cas de la peste'', dans ''Annales de démographie historique'', 1989, ''Le déclin de la mortalité'', p. 101-110</ref>. | Des comités provisoires, avant-gardes des conseils de santé apparus dans les grandes villes du nord de l'Italie, sont installés dans toute l'Europe. Ils sont principalement occupés par des administrateurs, les causes de la maladie étant encore inconnues, qui concentrent leurs efforts sur les mesures préventives. Par exemple, à Bordeaux, les autorités municipales ont la responsabilité de la salubrité et de la sécurité de la cité, et le pouvoir est détenu par des jurats (titre d'office municipal), le procureur syndic, le clerc de ville et le maire. Pour lutter contre la peste, on utilise des mesures d'isolement et de désinfection, instaurées dès la fin du {{XIVs}} (aération et fumigation des logements), des mesures de limitations de circulations (certificats de santé, patente portuaire, quarantaines) et de cantonnement, pour limiter la contagion. On interne aussi dans des établissements pour pestiférés. Le recours aux expertises médicales se développe à partir du milieu du {{XVIs}}, par exemple à Lille en 1545 ou à Amiens en 1587<ref>Johan Goudsblom, ''Les grandes épidémies et la civilisation des mœurs'', dans ''Actes de la recherche en sciences sociales'', Vol. 68, juin 1987, ''Épidémies, malades, médecins'', p. 3-14</ref>{{,}}<ref name="lcoste-1998" />{{,}}<ref name="hmorlet-1989">Henri H. Mollaret, ''Le cas de la peste'', dans ''Annales de démographie historique'', 1989, ''Le déclin de la mortalité'', p. 101-110</ref>. |