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'''Résistance''' : Le département ne dispose pas d'une forte identité résistante, même si certaines organisations sont actives comme ''Honneur et Patrie'' de Victor Chatenay. Les réseaux de résistance angevins sont principalement orientés vers la propagande, le renseignement et l'évasion. Les {{abréviation|FFI|Forces françaises de l'intérieur}} angevins passent sous commandement de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) au printemps 1944<ref name="mb-1995">Marc Bergère, ''Tensions et rivalités entre les pouvoirs issus de la Résistance en Maine-et-Loire'', dans ''La Résistance et les Français'', Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 295-305</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''1940-1945. Le vrai visage de l'armée des ombres en Anjou'', 2 et 3 octobre 2016 (propos de l'historien Marc Bergère)</ref>. | '''Résistance''' : Le département ne dispose pas d'une forte identité résistante, même si certaines organisations sont actives comme ''Honneur et Patrie'' de Victor Chatenay. Les réseaux de résistance angevins sont principalement orientés vers la propagande, le renseignement et l'évasion. Les {{abréviation|FFI|Forces françaises de l'intérieur}} angevins passent sous commandement de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) au printemps 1944<ref name="mb-1995">Marc Bergère, ''Tensions et rivalités entre les pouvoirs issus de la Résistance en Maine-et-Loire'', dans ''La Résistance et les Français'', Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 295-305</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''1940-1945. Le vrai visage de l'armée des ombres en Anjou'', 2 et 3 octobre 2016 (propos de l'historien Marc Bergère)</ref>. | ||
Les résistants Jeanne et Michel Canonne, qui opèrent sur Angers en organisant des filières d'évasions, sont arrêtés le 20 juin 1944 puis amenés dans la prison du Pré-Pigeon. Le 7 août 1944, le résistant Michel Créac'h, qui transporte vers Cholet un chargement d'armes parachutées au bois de Somloire, est intercepté par une patrouille allemande puis exécuté après un interrogatoire<ref>Lycée Henri Bergson, ''5 femmes angevines en Résistance'', dans la série ''S'engager pour libérer la France (2018)'', 21 mars 2018</ref>{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Chanteloup-les-Bois. A la mémoire de Michel Créac'h'', 7 septembre 2022</ref>. | Le jeune résistant Marius Briant, instituteur à Angers à l'école Victor-Hugo en 1942, est arrêté après avoir été dénoncé. Emmené en Allemagne à Berlin, il est décapité le 29 mars 1944. Il sera plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération ; ordre français créé par le général de Gaulle en 1940 pour ceux qui se sont signalées dans l'œuvre de libération<ref>Ouest-France, ''L'hommage d'Angers au résistant Marius Briant, mort en 1944, en Allemagne'', 2 février 2022</ref>{{,}}<ref>Ministère de la défense, ''[https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/medailles_resistance/detail_fiche.php?ref=3194169 Mémoire des hommes - Marius Briant], 2013-2022</ref>{{,}}<ref>Charles-Louis Foulon, ''Ordre de la Libération'', Encyclopædia Universalis, 2019-2021</ref>. | ||
Les résistants Jeanne et Michel Canonne, qui opèrent sur Angers en organisant des filières d'évasions, sont arrêtés le 20 juin 1944 puis amenés dans la prison du Pré-Pigeon. Le 7 août 1944, le résistant Michel Créac'h, qui transporte vers Cholet un chargement d'armes parachutées au bois de Somloire, est intercepté par une patrouille allemande puis exécuté après un interrogatoire. Il est plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération<ref>Lycée Henri Bergson, ''5 femmes angevines en Résistance'', dans la série ''S'engager pour libérer la France (2018)'', 21 mars 2018</ref>{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Chanteloup-les-Bois. A la mémoire de Michel Créac'h'', 7 septembre 2022</ref>{{,}}<ref>Ministère de la défense, ''[https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/medailles_resistance/detail_fiche.php?ref=3229356 Mémoire des hommes - Michel Maurice Creach], 2013-2022</ref>. | |||
'''Libération''' : Pouancé est la première ville du département [[Histoire|libérée]] le 5 août, suivie de Segré puis du Lion-d'Angers. C'est ensuite la [[Pont de Pruniers|ville d'Angers]] qui est libérée le 10 par les troupes du général Patton<ref>Service départemental d'archives de Maine-et-Loire, ''Seconde Guerre mondiale'', 2022</ref>. | '''Libération''' : Pouancé est la première ville du département [[Histoire|libérée]] le 5 août, suivie de Segré puis du Lion-d'Angers. C'est ensuite la [[Pont de Pruniers|ville d'Angers]] qui est libérée le 10 par les troupes du général Patton<ref>Service départemental d'archives de Maine-et-Loire, ''Seconde Guerre mondiale'', 2022</ref>. | ||
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== 1944 en France == | == 1944 en France == | ||
Seconde Guerre mondiale, conflit militaire de 1939 à 1945 : Les alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août. Le 10 juin, la division SS Das Reich, alors qu'elle mène des actions contre la Résistance, massacre la population d'Oradour-sur-Glane. Les alliés avancent inexorablement vers l'intérieur et libèrent Paris le 25 août<ref>''Guerre mondiale (Seconde)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | Seconde Guerre mondiale, conflit militaire de 1939 à 1945 : Les alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août. Le 10 juin, la division SS Das Reich, alors qu'elle mène des actions contre la Résistance, massacre la population d'Oradour-sur-Glane. Les alliés avancent inexorablement vers l'intérieur et libèrent Paris le 25 août<ref>Henri Michel, ''Guerre mondiale (Seconde)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||
Une nouvelle organisation des pouvoirs publics est décidée par le Comité français de la Libération nationale le 21 avril 1944. Le 3 juin, le Gouvernement provisoire de la République française succède au Comité français de Libération nationale<ref>''Comité français de la Libération nationale'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | Une nouvelle organisation des pouvoirs publics est décidée par le Comité français de la Libération nationale le 21 avril 1944. Le 3 juin, le Gouvernement provisoire de la République française succède au Comité français de Libération nationale<ref>Armel Marin, ''Comité français de la Libération nationale'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||
L'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944 du Comité français de la Libération nationale (CFLN) accorde le [[Bulletin angevin pour le suffrage des femmes 1932-01 (livre)|droit de vote aux femmes]] ainsi que leur éligibilité. Elles voteront pour la première fois quelques mois plus tard, en [[1945]]<ref>''Vote des femmes (France)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | L'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944 du Comité français de la Libération nationale (CFLN) accorde le [[Bulletin angevin pour le suffrage des femmes 1932-01 (livre)|droit de vote aux femmes]] ainsi que leur éligibilité. Elles voteront pour la première fois quelques mois plus tard, en [[1945]]<ref>Bernard Valade, ''Vote des femmes (France)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||
Version du 23 septembre 2022 à 16:47
1944 en Maine-et-Loire
Bombardements : Les opérations aériennes américaines poursuivent leurs attaques contre les voies de communication. 1 200 bombardiers prennent pour objectif le réseau routier du bassin de la Loire. La ville d'Angers est bombardée le 28 mai. Bilan officiel : 254 morts, 250 blessés et 5 584 sinistrés[1].
Résistance : Le département ne dispose pas d'une forte identité résistante, même si certaines organisations sont actives comme Honneur et Patrie de Victor Chatenay. Les réseaux de résistance angevins sont principalement orientés vers la propagande, le renseignement et l'évasion. Les FFI angevins passent sous commandement de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) au printemps 1944[2],[3].
Le jeune résistant Marius Briant, instituteur à Angers à l'école Victor-Hugo en 1942, est arrêté après avoir été dénoncé. Emmené en Allemagne à Berlin, il est décapité le 29 mars 1944. Il sera plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération ; ordre français créé par le général de Gaulle en 1940 pour ceux qui se sont signalées dans l'œuvre de libération[4],[5],[6].
Les résistants Jeanne et Michel Canonne, qui opèrent sur Angers en organisant des filières d'évasions, sont arrêtés le 20 juin 1944 puis amenés dans la prison du Pré-Pigeon. Le 7 août 1944, le résistant Michel Créac'h, qui transporte vers Cholet un chargement d'armes parachutées au bois de Somloire, est intercepté par une patrouille allemande puis exécuté après un interrogatoire. Il est plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération[7],[8],[9].
Libération : Pouancé est la première ville du département libérée le 5 août, suivie de Segré puis du Lion-d'Angers. C'est ensuite la ville d'Angers qui est libérée le 10 par les troupes du général Patton[10].
La Loire étant un obstacle sérieux, les régions au sud du fleuve ne sont libérées qu'à la fin du mois : Saumur le 31 août et Cholet le 1er septembre[2].
Administration : Michel Debré (du nom de Jacquier dans la clandestinité) est nommé commissaire de la République de la région d'Angers le 10 août 1944, et Michel Fourré-Cormeray, délégué dans les fonctions le 18 novembre à compter du 10 août 1944[11].
Bulletin d'information du Maine-et-Loire 14 août 1944
LUNDI 14 AOUT 1944 - MARDI 15 AOUT 1944
LES JOURS DE LIBÉRATION SONT ARRIVÉS !
Proclamation aux habitants de la Ville d'Angers et du département de Maine-et-Loire
Citoyens,
La Ville d'Angers est libérée, et, avec elle, plus de la moitié du département, plus de la moitié de la région.
La République est rétablie. Sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité est restaurée.
Le régime de Vichy est abattu. Les lois de Vichy sont abrogées. Les Collaborateurs seront châtiés.
Au nom du gouvernement provisoire et de son chef, le général de Gaulle, j'assure, à dater d'aujourd'hui, en qualité de Commissaire de la République, l'administration de la région.
M. Michel FOURRE-CORMERAY est nommé préfet du département de Maine-et-Loire. Il est assisté par le Comité départemental de libération, qui tiendra aujourd'hui sa première séance publique.
Citoyens,
Elle est arrivée cette heure de délivrance et d'espoir que nous attendons depuis quatre ans, cette heure pour laquelle tant de Français, et des meilleurs, sont morts tant d'autres arrêtés, torturés, déportés...
Pavoisez en l'honneur des armées alliées et de leur victoire !
Pavoisez en l'honneur de la République et du général de Gaulle !
Vive la France !
Le Commissaire de la République pour la Région d'Angers,
JACQUIER.
Proclamation aux Angevins
ANGEVINS !
Enfin, l'heure de la libération a sonné !
Nous saluons les Alliés qui sont les artisans de la victoire.
Sortant d'un épouvantable cauchemar, nous vivons, à pleins poumons, les premières heures de la délivrance.
Quatre longues et durables années passées sous la monstrueuse botte allemande, aggravées par la duplicité du gouvernement illégal de Vichy, n'ont pu anéantir notre farouche résolution de refaire la France, ni éteindre dans nos cœurs la soif de liberté et de justice sociale.
Faites donc confiance à ceux qui, dans ces jours difficiles, ont pris, au nom du gouvernement provisoire de la République, la charge et la responsabilité des affaires publiques.
Le Comité départemental de la libération, image de l'unité française, vous demande à tous de prendre, dans l'allégresse de la délivrance, la résolution de consacrer le meilleur de nos forces à la rénovation de la Patrie.
Le Comité départemental de la Libération.
Presse : Se substituant au Petit Courrier, Le Courrier de l'Ouest paraît pour la première fois le 21 août 1944[12].
Baraquements : Une partie de la population est relogée dans des baraquements provisoires.
1944 en France
Seconde Guerre mondiale, conflit militaire de 1939 à 1945 : Les alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août. Le 10 juin, la division SS Das Reich, alors qu'elle mène des actions contre la Résistance, massacre la population d'Oradour-sur-Glane. Les alliés avancent inexorablement vers l'intérieur et libèrent Paris le 25 août[13].
Une nouvelle organisation des pouvoirs publics est décidée par le Comité français de la Libération nationale le 21 avril 1944. Le 3 juin, le Gouvernement provisoire de la République française succède au Comité français de Libération nationale[14].
L'article 17 de l'ordonnance du 21 avril 1944 du Comité français de la Libération nationale (CFLN) accorde le droit de vote aux femmes ainsi que leur éligibilité. Elles voteront pour la première fois quelques mois plus tard, en 1945[15].
- ↑ Ouest-France (Benoît Robert), 1944 : peu avant minuit, le déluge de feu à Angers, 24 mai 2017
- ↑ a et b Marc Bergère, Tensions et rivalités entre les pouvoirs issus de la Résistance en Maine-et-Loire, dans La Résistance et les Français, Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 295-305
- ↑ Ouest-France, 1940-1945. Le vrai visage de l'armée des ombres en Anjou, 2 et 3 octobre 2016 (propos de l'historien Marc Bergère)
- ↑ Ouest-France, L'hommage d'Angers au résistant Marius Briant, mort en 1944, en Allemagne, 2 février 2022
- ↑ Ministère de la défense, Mémoire des hommes - Marius Briant, 2013-2022
- ↑ Charles-Louis Foulon, Ordre de la Libération, Encyclopædia Universalis, 2019-2021
- ↑ Lycée Henri Bergson, 5 femmes angevines en Résistance, dans la série S'engager pour libérer la France (2018), 21 mars 2018
- ↑ Le Courrier de l'Ouest, Chanteloup-les-Bois. A la mémoire de Michel Créac'h, 7 septembre 2022
- ↑ Ministère de la défense, Mémoire des hommes - Michel Maurice Creach, 2013-2022
- ↑ Service départemental d'archives de Maine-et-Loire, Seconde Guerre mondiale, 2022
- ↑ Préfecture de Maine-et-Loire, Histoire de la Préfecture et des Préfets, 2012-2020
- ↑ Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale (PQR), Le Courrier de l'Ouest, 2011-2015
- ↑ Henri Michel, Guerre mondiale (Seconde), Encyclopædia Universalis, 2010-2021
- ↑ Armel Marin, Comité français de la Libération nationale, Encyclopædia Universalis, 2010-2021
- ↑ Bernard Valade, Vote des femmes (France), Encyclopædia Universalis, 2010-2021
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