Faveraye
Faveraye (village) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Mauges |
Commune | Faveraye-Mâchelles |
Note(s) | Faveraye, puis Faveraye-Mâchelles |
Anciennes communes |
Faveraye est un village de Maine-et-Loire (49) situé à moins de 2 kilomètres de Mâchelles, constituant avec celui-ci la commune Faveraye-Mâchelles.
Ses habitants s'appellent les Faverayais(es).
Généralités
Le village constitue avec celui de Mâchelles la commune de Faveraye-Mâchelles. Faveraye (Faveraie) en est jusqu'au XIXe siècle le bourg principal[1].
Ses habitants se nomment (gentilé) les Faverayais, Faverayaises.
Éléments du patrimoine[2] :
- la chapelle Saint-Louis, ancienne église Saint-Pierre-aux-Liens de Faveraye, des XVIe, XVIIIe et XIXe siècles ;
- le vieux cimetière de Faveraye, cimetière médiéval tout près de la petite église devenue chapelle, comportant soixante-dix monuments funéraires, datant du XVe au XIXe siècle, inscrits au titre objet aux Monuments historiques[3],[4].
Célestin Port (1876)
Faveraye dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[5] :
« Faveraie, canton de Thouarcé (2 kil.), arrondissement d’Angers (32 kil.). — Villa Fabrensis VIe s. (Bolland, Janvier, t. II, p. 331). — In territorio Vierensi villa Fabrensis 1105 (Cartul. de St-Maur, ch. 25). — Faverays 1471 (G Comptes de St-Pierre). — Sur un plateau (60 mèt.) divisé au centre et brusquement resserré par les cours d’eau. — Entre Thouarcé au N. et à l’O., Martigné-B. (7 kil.) et Chavagnes (4 kil.) à l’E., Gonnord (9 kil.), Montilliers (8 kil.) et Aubigné (6 kil.) au S.
Le Layon entoure et borde entièrement le territoire à l’E et au N., tandis que son affinent, l’Arcison, qui forme en partie limite vers le S.-O., y pénètre et traverse la vallée, que domine sur la rive gauche l’ancien bourg ; — y naissent les ruiss. de l’Arbalêtier et de la Gaucherie.
La route départementale de Gonnord à Allençon traverse du S.-O. au N.-E. l’extrême confin du territoire vers l’O. Le chemin d’intérêt commun de la Butte-d’Erigné à Vihirrs la croise dès son entrée sur la commune, dessert le bourg de Faveraie, traverse l’Arcison, est entrecroisée de l’O. à l’E. par le chemin d’intérêt commun de Martigné, traverse le bourg de Machelles et descend droit Vers S. jusqu’à sa rencontre avec le chemin de grande communication de Chemillé à Doué, qui forme vers S. la limite intérieure.
En dépendent le bourg de Machelles (121 mais., 139 mén., 403 hab.), les vill. des Loges (13 mais., 44 hab.), de Machelette (17 mais., 46 hab.), de la Guimardière (6 mais., 24 hab.), les chât. de Chandoiseau (à 1,700 mèt. de Machelles), des Marchais (à 3 kil. 100 mèt.), de la Gaucherie (à 1,750 mèt.), du Marais (à 950 mèt.), du Grand-Assay (à 1,700 mèt.) et 27 fermes ou écarts, ensemble de 45 maisons.
Superficie : 1,859 hect., dont 144 hect. en vignes blanches renommées, et 70 h. 66 en bois.
Perception et Bureau de poste de Thouarcé.
Population : 694 hab. en 1726. — 880 hab. en 1790. — 929 hab. en 1831 et en 1841. — 975 hab. en 1851. — 931 hab. en 1861. — 900 hab. en 1872, dont 112 hab. seulement (38 mais., 39 mén.) à l’ancien bourg.
Une révolution depuis une trentaine d’années a transformé la commune. Le bourg de Faveraie, perdu à l’écart, loin de tout cours d’eau, sans industrie, sans autre édifice public que l’église, d’ailleurs insuffisante, s’est rapidement vu délaissé au profit du village de Machelles, sis à 1,680 m. de là, au bord du Layon, animé par d’importants moulins, trois fours à chaux, des carrières d’une pierre qui s’exporte, et par une certaine activité de commerce et d’industrie. Prenant résolument l’initiative, le 21 mai 1849, les habitants y jetaient les fondements d’une jolie église en style XIIIe s., à peu près achevée dès 1850, bénite le 13 mars 1851. Le service y fut établi officiellement le 13 novembre suivant, mais la translation du mobilier religieux ne s’y fit pas sans une véritable émeute, et le lendemain, pour la célébration de la première inhumation, la gendarmerie même dut intervenir contre les femmes exaspérées de Faveraie. En avril 1852, une tentative fut faite vainement par une partie des habitants du bourg dépossédé pour se rattacher à la commune de Thouarcé. — Peu à peu les dépits s’apaisent et les intérêts se réorganisent.
L’Ecole de garçons, qui existait depuis au moins l’année 1840 à Machelles, y a été reconstruite en 1873 avec une Mairie, jusqu’alors absente. — La maison de l’Ecole des filles a été donnée à la commune par une des sœurs de Saint-Charles qui la dirigent. — La construction d’un Presbytère, y était terminée dès le mois d’août 1854, l’ancienne cure de Faveraie ayant été aliénée le 16 août 1852 pour y aider. — On a cru pouvoir conserver, par mesure de conciliation et pour quelques années encore, les deux Cimetières auprès de la nouvelle et de l’ancienne église.
Cette dernière sous le vocable de St Pierre-ès-Liens (succursale du 5 nivôse an XIII), est un des édifices les plus anciens du pays d’alentour (23 mèt. de long, sur 11 m. 80), dont la conservation est heureusement assurée contre toute menace, grâce à l’affection qu’y attache la piété filiale des habitants. Le plan primitif a été déformé au XVe s. par la transformation du chœur et l’adjonction d’un bas-côté vers N., avec deux fenêtres, à Incarnes bordées de choux rampants, dont une plus grande porte au centre du pignon un écusson vide. L’ancien mur intérieur, qui montre encore la trace de ses antiques baies romanes, a été mis en communication par une triple arcade, reposant sur une colonne à curieuse base hexagonale et sur un pilier évidé de 5 cannelures. La façade primitive, avec porte et baie romanes, a été enmurée ; et l’entrée reportée sur la face S., éclairée de trois ou quatre petites baies romanes dont deux refaites. La porte actuelle, encadrée de pilastres avec tympan, ne parait pas antérieure au XVIIIe s. — Du même côté, une chapelle, avec porte en anse de panier, chargée d’un écusson vide et d’une moulure à lambel, est formée par la base du clocher, grosse tour carrée, dont le pied porte les traces d’une fenêtre enmurée et qui à hauteur du toit de la nef s’éclaire d’une double baie romane accouplée. Une tourelle carrée s’y accole pour abriter l’escalier. — A l’intérieur, le lambris de la nef, en berceau, porte l’inscription : M. P. Guérin P. C. d. F. 1736. Le fond du chœur est percé d’une fenêtre à double meneau quadrilobé (XVe s.) ; à droite et à gauche, les statues modernes de St Pierre et de St Paul, et des stalles vulgaires, dues à un curé qui y a mis son nom : 18. M. Daviau. C. 09 [1809]. — Rien autrement à signaler qu’une vieille statuette d’évêque sous le clocher, un bénitier en marbre noir veiné de blanc, et les traces sur les anciens murs de la nef de peintures, recouvertes de plusieurs couches de chaux. Le sol est pavé de pierres tombales nues, sauf une qui porte un écusson vide, une autre 5 croisilles. — Dans le cimetière, une curieuse tombe en pierre (XVIe s.) a son toit en dos- d’âne entaillé d’une croix avec moulure tréflée, dont le bras gauche protège une quenouille et un fuseau sculptés.
Le pays parait avoir été le centre d’une agglomération antique. On y a découvert, en 1847, dans le bois de l’Assay, des bracelets celtiques en bronze, avec un coin de même métal ; — au coteau Gaudy, entre les moulins à eau du Pont-Bourceau et de Noizé, sur la droite du chemin du pont de Faveraie à Machelles, dans une vigne, de nombreux débris de tuiles à rebords, de briques à crochets, de poteries rouges ; — entre Chandoiseau et l’Arbalêtier, sur le plateau, des cercueils en pierre coquillière. — La limite tout entière vers S. de la commune est formée par la voie de Chemillé à Doué par Gonnord, qui franchit le Lys au pont Lyonnais, et que croise à la Tabourderie l’ancien grand chemin d’Angers par Machelles, le bourg et Thouarcé.
La villa antique, comprise jusqu’au XIe s dans le territoire de Vihiers, est au VIe un des domaines du roi d’Austrasie, Théodebald, qui le légua à l’abb. de St-Maur, fondée par son père. L’existence de l’église y est constatée dès au moins le milieu du XIe s., et l’évêque de Poitiers en confirme la propriété à l’abbaye en 1105. Elle contenait au XVIe s. les tombes des familles de Vert, de Meaussé, de la Tigeoire et d’Aubigné. Les droits de fondateur y appartenaient an baron du Coral, qni les céda le 18 décembre 1628 au seigneur de la Touche. A la fin du XVIIIe s. ils restaient contestés entre le comte de Cossé et le seigneur des Marchais.
Curés : Jean Hector, 1438. — Michel Doubleau, † en 1491. — Thomas Orgiers, 1516, 1518. — René Lefourmy, 1525. — René de St-Germain, 1537. — Jean Chaintrou, 1545. — Mich. Tullard, 1565, 1578. — Jacq. Chaillou, 1602, 1610. — René Roullier, 1615, † le 13 août 1659. — Pierre Houdry, 1662, 1672. — Jean Mussault, 1679, † le 23 février 1683, âgé de 51 ans. — Urbain Bourdin, mars 1683. — Jacques Boisgontier, 1685, 1709. — Hilaire Mesnard, 1709, nommé curé de St-Maur-sur-Loire. — Pierre Guérin, janvier 1725, † le 10 janvier 1759, âgé de 59 ans. Il avait fait faire en 1736 le lambris de l’église et transformé le chœur et l’autel à la Romaine. — C. Péhu, mars 1759, qui résigne au profit de son neveu. — Péhu, mai 1787.
La paroisse, à la présentation de l’abbé de St-Maur, dépendait du diocèse de Poitiers jusqu’en 1317, de Maillezais jusqu’en 1648, puis de la Rochelle jusqu’à la Révolution, — du Doyenné et du Grenier à sel de Vihiers, de l’Election et du District de Montreuil-Bellay en 1788, du District de Vihiers en 1790.
Elle comptait en 1788 quarante ménages pauvres, plus des mendiants. Il y était perçu 6,000 livres de rentes ecclésiastiques. Elle était devenue dès 1791 le rendez-vous des prêtres réfractaires d’alentour, qui y menaient leurs processions à l’église. — Le passage de la guerre mit le feu à tour de rôle dans le pays.
Maires : Grolleau, 21 nivôse an XII. — Bourgeois père, 2 janvier 1808. — René Bourgeois, avril 1815. — Bourgeois père, 12 juillet 1815. — Luc Coquard, 23 janvier 1816, qui refuse. — J.-B. René Trou, gendre de Bourgeois, 16 juin 1816, jusqu’en 1855. — André Bazantay, 1er août 1855, installé le 19, † le 2 juin 1857. — Jules Cesbron-Lavau, 20 juillet 1857, installé le 8 novembre, en fonctions, 1874.
Arch. de M.-et-L. G Cures. — Arch. commun. Et.-C. — Journal de Maine-et-L. des 1er décembre 1849, 8 décembre 1850, 19 mars 1851. — Rep. arch., 1883, p. 51. — Notes et dessins de M. Spal fils. — Pour les localités, voir à leur article, les Marchais, Machelles, Chandoiseau, Noixé, la Gaucherie, l’Assay, les Marais, les Loges, la Jumeraie, la Touche, etc. »
Notes
Article connexe
Sources et annotations
- ↑ Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 132-133 (Faveraye-Mâchelles)
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée (Faveraye-Mâchelles), 2012
- ↑ Ministère de la Culture, Base Palissy - Soixante-dix monuments funéraires (PM49003475), 2012
- ↑ Le Courrier de l'Ouest (François Lacroix), Maine-et-Loire. Un étonnant cimetière médiéval à Faveraye-Mâchelles, 13 août 2023
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 136 à 138