87 314
modifications
Aucun résumé des modifications |
(compléments suite création Ardoisières de Trélazé) |
||
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
On trouve de l'ardoise dans plusieurs départements français (Ardennes, Corrèze, Côtes d'Armor, Finistère...), et dans quatre communes de [[Maine-et-Loire]] ([[Trélazé]], [[Noyant-la-Gravoyère]], [[La Pouëze]] et [[Combrée]]). Actuellement, le gisement le plus important en France se situe sur le territoire de la ville de Trélazé. | On trouve de l'ardoise dans plusieurs départements français (Ardennes, Corrèze, Côtes d'Armor, Finistère...), et dans quatre communes de [[Maine-et-Loire]] ([[Trélazé]], [[Noyant-la-Gravoyère]], [[La Pouëze]] et [[Combrée]]). Actuellement, le gisement le plus important en France se situe sur le territoire de la ville de Trélazé. | ||
== Origine == | == Origine == | ||
Ligne 7 : | Ligne 8 : | ||
== L'exploitation == | == L'exploitation == | ||
Aux portes d'[[Angers]], dès | Aux portes d'[[Angers]], dès les XI{{e}}<ref name="nedelec-2010">Philippe et Catherine Nédélec, ''L'Anjou entre Loire et tuffeau'', Éditions Ouest-France, 2010</ref> et XII{{s}} les ardoisières sont à ciel ouvert<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France, 1951, p. 40</ref>, mais reste embryonnaire, pour ne se développer qu'au XV{{s}}<ref name="nedelec-2010" />. À [[Trélazé]], c'est en 1406 que débute l'extraction d'ardoises à ciel ouvert d'extraction<ref name="cport-1996-trelaze">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1874 1878, Édition révisée de 1996 par André Sarazin et Pascal Tellier, t. 4, p. 578 à 580</ref>. | ||
Plus tard, le développement industriel (XIX{{s}}) | |||
Jusqu’à la Révolution française, ce sont les communautés religieuses qui sont les principaux propriétaires des terrains ardoisiers<ref name="mairie-trelaze-15siecles">Ville de Trélazé, ''15 siècles d’histoire'', octobre 2013</ref>. | |||
Au XVIII{{s}}, les principaux centres de production se situent à Angers, Saint-Barthélemy-d’Anjou, Trélazé, La Pouëze et Combrée<ref name="mairie-trelaze-15siecles" />. | |||
Plus tard, le développement industriel (XIX{{s}}) permet de s’enfoncer sous terre et de pouvoir intensifier la production. C'est le début du développement de l'extraction minière. | |||
Les grands exploitants se regroupent progressivement entre 1808 et 1891, donnant notamment naissance en janvier 1891 à la principale société d'extraction (85 % de la production), la société ''Commission des Ardoisières d'Angers''<ref name="cport-1996-trelaze" />{{,}}<ref name="ina11avril1964">Fresques Ina, ''L'histoire de l'ardoise à Trélazé'', 11 avril 1964</ref>{{,}}<ref name="nedelec-2010" />. | |||
Dans les années 1960, la mécanisation se développe, l'évolution des techniques permettant de rationaliser le travail du schiste ardoisier<ref name="ina11avril1964" />. Durant cette même période, la crise industrielle frappe les ardoisières<ref name="mairie-angers">Ville d'Angers, ''Parc des Ardoisières '', octobre 2013</ref>, cédant progressivement le pas à l’ardoise espagnole<ref name="ca-alm">CA Angers Loire Métropole, ''Trélazé - Quinze siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>{{,}}<ref>Philippe Cayla, ''Aspects de la technologie minière en Anjou'', Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 104, numéro 3, 1997, p. 21</ref>. | |||
Entre 1983 et 1993, l’effectif de l’industrie ardoisière passe de {{formatnum:1700}} personnes à environ 500<ref name="mairie-trelaze-crise">Ville de Trélazé, ''De la crise au renouveau'', octobre 2013</ref>. À cette période, les exploitations souterraines peuvent aller à plus de 400 mètres<ref name="bdf49">[http://ste.christine.49.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=99:anjou-ardoisieres&catid=3:region-descriptif&Itemid=69 Les ardoisières, ardoises d'Anjou], mars 2010</ref>. | |||
== Les ardoisiers == | == Les ardoisiers == | ||
Ligne 16 : | Ligne 26 : | ||
On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers « d'à-bas », et les fendeurs qui travaillaient en surface, les ouvriers « d'à-haut »<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>. | On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers « d'à-bas », et les fendeurs qui travaillaient en surface, les ouvriers « d'à-haut »<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>. | ||
Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières. | Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières. La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="bdf49" />. | ||
La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="bdf49" />. | |||
Les besoins de main d'œuvre étant importants, de nombreux Bretons affluent à Trélazé<ref>René Musset, ''Production, industrie, commerce de l'ardoise en France'', Annales de Géographie, 1937, t. 46, n°260, pp. 174-178</ref> entre 1850 et 1930. C'est le cas par exemple en [[Presse angevine - Le Petit Courrier#Novembre 1911|novembre 1911]], où des Concarnois viendront pour descendre dans les puits<ref name="petitcourrier12nov11">''Le Petit Courrier'', parution du 12 novembre 1911, p. 1 et 3</ref>.<br /> | |||
Les bretons passent de 20 % de la population trélazéenne en 1900, à 50 % en 1908<ref>C. Fauchet - N. Hugues, ''La ville noire, terre de migrations bretonnes : Trélazé, 1850-1914'', dans les Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 104, numéro 3, 1997, p. 201</ref>. | |||
À la fin du XIX{{s}}, le développement de l'industrie de l'ardoise entraîne l'essor du syndicalisme et les premières grèves. Une personnalité se distinguera au début du XX{{s}}, Ludovic Ménard (1855-1935), ouvrier fendeur et syndicaliste<ref name="dpv">M. Dreyfus - C.Pennetier - N. Viet-Depaule, ''Visages du mouvement ouvrier'', Éditions de l'Atelier, 1995, p. 12</ref>{{,}}<ref name="g-linden">Gérard Linden, ''Les mots des mines et carrières du Maine-et-Loire'', Éditions Cheminements, 2004, p. 168</ref>. En 1920, les ardoisiers sont assimilés aux mineurs<ref name="dpv" />{{,}}<ref name="g-linden" />. | |||
== Les couvreurs == | == Les couvreurs == | ||
Ligne 46 : | Ligne 58 : | ||
== Notes == | == Notes == | ||
Sur le même sujet | Sur le même sujet | ||
:* Dans le dictionnaire, les mots [[ardoisière (mot)|ardoisières]] et [[ardouéze]]. | |||
:* [[Ardoisières de Trélazé|Société des Ardoisières d'Angers]] | |||
:* Le [[Quernon d'ardoise]] (confiserie) | :* Le [[Quernon d'ardoise]] (confiserie) | ||
:* [[Liste des musées de Maine-et-Loire]] | :* [[Liste des musées de Maine-et-Loire]] | ||
Ligne 56 : | Ligne 70 : | ||
:* Jean-Paul Drevet, ''A propos des ardoisières d'Anjou'', Édition Angers J.P. Drevet, 1988 | :* Jean-Paul Drevet, ''A propos des ardoisières d'Anjou'', Édition Angers J.P. Drevet, 1988 | ||
:* Patrick Taron, ''La Condition de l'enfant dans les ardoisières d'Angers - Trélazé au XIXème siècle'', 1991 | :* Patrick Taron, ''La Condition de l'enfant dans les ardoisières d'Angers - Trélazé au XIXème siècle'', 1991 | ||
:* Gérard Linden, ''Les mots des mines et carrières du Maine-et-Loire'', Éditions Cheminements, 2004 | |||
:* Julien Derouet, ''Paroles de mineurs d'ardoise'', Éditions Cheminements, 2009 | |||
Archives télévisées | |||
:* Institut national de l'audiovisuel (Ina), ''[http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00021/l-histoire-de-l-ardoise-a-trelaze.html L'histoire de l'ardoise à Trélazé]'', diffusion du 11 avril 1964 | |||
Sources et annotations | Sources et annotations | ||
{{Références|colonnes=2}} | |||