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« Dampierre-sur-Loire » : différence entre les versions

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[[File:Maineetloire blason 2.png|130px|right|link=Maine-et-Loire|alt=Blason de Maine-et-Loire.|Blason de Maine-et-Loire]]
{{Infobox quartier
'''L'angevin''' est un dialecte dont des mots sont encore en usage dans les conversations. Géographiquement situé dans l'ouest de la France, entre la Bretagne, le Maine, la Touraine, le Poitevin et la Vendée, cette région ligérienne possède un patrimoine important, dont sa langue régionale.
| qualité = commune déléguée
 
| image = <!-- blason ou logo -->
{{citation bloc|Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. |Article 75-1 de la Constitution du 4 octobre 1958<ref>Constitution du 4 octobre 1958, art. 40 de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République, JORF n° 0171 du 24 juillet 2008, NOR JUSX0807076L.</ref>}}
| territoire = [[Saumurois]]
 
| commune = [[Saumur]]
| libre = Fusion-association<br>du 1{{er}} février 1973
| carte = [[Fichier:Carte situation commune saumur.png|300px|center|link=Saumur|Situation dans le département]]
{{osm14|n=47.2421922|o=-0.0274849}}
}}


== Parler angevin ==
'''Dampierre-sur-Loire''' est une ancienne commune de l'ouest de la France. Elle se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), au sud-est de la ville de [[Saumur]], dans laquelle elle est intégrée depuis 1973.
L'angevin fait partie de la famille des langues d'oïl<ref>Vincent Adoumié, Christian Daudel, Didier Doix, Jean-Michel Escarras et Catherine Jean, ''Géographie de la France'', Hachette Éducation (Paris), 2019, p. 25</ref>{{,}}<ref>Jean Sibille, ''France (Arts et culture) : Les langues régionales'', Encyclopædia Universalis, 2006-2021</ref>{{,}}<ref>Encyclopédie Larousse, ''Langue d'oïl'', 2016-2017</ref>{{,}}<ref group="note">Les langues d'oïl sont des langues latines (romanes) qui se sont développées dans la partie nord de la France. C'est l'ensemble des dialectes romans parlés dans la moitié nord de la France.</ref>, branche des langues romanes qui comprend également le gallo, le picard, le poitevin-saintongeais et le wallon notamment<ref name="chauveau">Jean-Paul Chauveau, ''Langue'', dans ''Anjou Maine-et-Loire'', Christine Botton éditeur (Paris), 2010, p. 169-178</ref>. On trouve la langue angevine dans les départements de Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe (ancienne province d'Anjou).  


La Loire a longtemps été une frontière difficilement franchissable, délimitant naturellement les régions angevines mais aussi les parlers. Ce qu'on peut appeler le '''patois angevin''' est très divers ; suivant les territoires de l'[[Géographie du Maine-et-Loire|Anjou]] il existe une diversité d'expressions et de prononciations. Par exemple le parler des Mauges (français des Mauges) est le plus différent et se rapproche du patois vendéen<ref>Hervé Abalain, ''Le français et les langues historiques de la France'', Éditions Jean-Paul Gisserot, 2007</ref>{{,}}<ref name="cormeau">Henry Cormeau, ''L'accent de chez nous : essai d'une phonétique du Bas-Anjou'', Éd. Georges Crès & {{Cie}} (Paris), 1922</ref>{{,}}<ref name="chauveau" />.
Ses habitants s'appellent les Dampierrois(es).


L'une des principales caractéristiques du patois angevin est l'utilisation du « e » muet<ref name="loiseau">Arthur Loiseau, ''Rapports de la langue de Rabelais avec les patois de la Touraine et de l'Anjou'', dans ''Mémoires de la Société académique d'Angers'', tome XXI, impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers), 1867</ref>. On retrouve encore aujourd'hui dans les conversations cette utilisation, tout comme certains termes.


== Exemples ==
== Situation administrative ==
Le patois angevin est encore très présent sur le territoire. Il n'est pas rare d'y entendre un {{citation|[[tôpette]]}} ou qu'on va être {{citation|[[trempé-guené]]}}. Beaucoup de ces mots proviennent simplement du vieux français<ref name="livet">Charles-Louis Livet, ''Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle)'', dans ''Revue de l'Anjou et de Maine et Loire'', troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1854, p. 125-128</ref>{{,}}<ref name="verrier-defense">Anatole-Joseph Verrier, ''Défense et illustration du patois angevin'', dans ''Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences & arts d'Angers'', G. Grassin impr.-éd. (Angers), 1912, p. 290-296</ref>{{,}}<ref name="chauveau" />{{,}}<ref group="note">Mots, voir [[Dictionnaire des mots de l'Anjou]].</ref>
''[[Dampierre]]'' change de nom en 1927, devenant ''Dampierre-sur-Loire''.  


Quelques phrases du parler angevin<ref name="verrier-onillon">Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, ''Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou'', t. I et II, Germain & Grassin (Angers), 1908</ref>{{,}}<ref name="fournier-galarne">Dominique Fournier, ''Mots d'Galarne : Dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998</ref> :
La commune est née à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'[[Glossaire#A|Ancien Régime]]<ref>Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».</ref>. En [[1973]], Dampierre-sur-Loire, [[Bagneux]], [[Saint-Hilaire-Saint-Florent]] et [[Saint-Lambert-des-Levées]], fusionnent avec [[Saumur]]. Le {{date|1{{er}} avril 2014}}, Bagneux passe du statut de commune associée à commune déléguée<ref name="cog">Insee, ''Code officiel géographique - Commune de Dampierre-sur-Loire (49118) '', 2014</ref>{{,}}<ref name="cport-saumur">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|IV}} (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), {{p.|309}} (Saumur)</ref>.


* L'temp [[abernodit|s'abernodit]] va y avoièr [[eine|ein']] [[ernapée|r'napée]] ! [[Pouille]] ton fàite, tu vo éte tout [[guéné]]. ''(Le temps se couvre, il va y avoir une averse ! Couvre-toi, tu vas être trempé.)''
Jusqu'alors, la commune de Dampierre-sur-Loire fait partie du canton [[Canton de Saumur-Sud|de Saumur-Sud]], situé dans l'arrondissement [[Arrondissement de Saumur|de Saumur]]<ref name="cport-1978" />.


* Il me semble [[ben]] qu'il va faire beau [[Anhuit|an'huit]], le soleil s'est couché të rouge d'hier ou soir. ''(Il me semble bien qu'il va faire beau aujourd'hui, le soleil s'est couché tout rouge hier soir.)''
Son code commune (Insee) est 49118<ref name="cog" /> et son code postal 49400. Ses habitants se nomment (gentilé) les Dampierrois, Dampierroises<ref>Pierre-Louis Augereau, ''Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 72</ref>. Sa population est de 476 habitants en 1962, de 340 en 2012 et de 300 en 2018<ref name="cport-1978" />{{,}}<ref>[[Population de Maine-et-Loire]] ([[Population de Maine-et-Loire/1793|1793]], [[Population de Maine-et-Loire/1800|1800]], [[Population de Maine-et-Loire/2012|2012]], [[Population de Maine-et-Loire/2018|2018]])</ref>.


* [[Alle]] en fait des [[cacassées]] ; quelle [[feille]] ! ''(Elle en fait des bavardages ; qu'elle fille !)''
== Histoire et patrimoine ==
Des excavations dans le coteau sont exploitées pour l'extraction du [[tuffeau]] depuis l'Antiquité. Aux {{XVIIe}} et {{XVIIIs}}s, d'anciennes seigneuries sont converties en exploitations viticoles. À la fin de l'Ancien Régime, Dampierre-sur-Loire dépend de l'élection et de la subdélégation de Saumur<ref name="cport-1978">Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|II}} (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), {{p.|5-6}}</ref>.


* Il est dur de la [[comprenoire]]. ''(Il ne comprend rien.)''
Dampierre-sur-Loire s'associe le {{date|1{{er}} février 1973}} avec Saumur (fusion association), tout en gardant son identité (mairie annexe)<ref name="cog" />{{,}}<ref name="cport-saumur" />.


* A n'est [[côre]] pas venue. ''(Elle n'est pas encore venue.)''
Éléments du patrimoine :
* L'église Saint-Pierre<ref group="note">Église Saint-Pierre de Dampierre-sur-Loire (inscrite MH, PA00109318) à ne pas confondre avec [[église Saint-Pierre de Saumur]] (classée MH, PA00109321).</ref> de Dampierre, des {{XIIIe}}, {{XVe}} et {{XVIs}}s, est inscrite aux Monuments historiques ;
* la chapelle Saint-Vincent ;
* le château de Morains ;
* la maison du Bourgneuf, construite au cœur d'un gouffre d'effondrement du coteau ;
* le manoir de Fourneux<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée - Dampierre-sur-Loire'', 2022</ref>{{,}}<ref name="cport-1978" />{{,}}<ref>Office de tourisme Saumur Val de Loire, ''Dampierre-sur-Loire'', 2013-2021</ref>.


* Pou' l'[[jeu de boule|jeu d'boul']], tu tourn's [[à drette|adret']], pis côr' [[à drette|adret']]. ''(Pour le jeu de boule, tu tournes à droite, puis encore à droite.)''
== Culture et loisirs ==
L'association loisirs propose différentes activités comme des sorties, des concours de belote, etc<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Dampierre-sur-Loire. Le retour des animations à l'Association de loisirs'', 28 février 2022</ref>.


* Je vais mettre une bouteille d'eau sur la table, sinon il va [[s'embedoufler|s'embedoufler]]. ''(s'étouffer)''
== Viticulture ==
Son territoire est situé dans l'appellation [[Liste des AOC en Maine-et-Loire|Saumur-Champigny]], vignoble angevin de la vallée de la Loire. Dampierre-sur-Loire est l'une des neuf communes de l'aire d'appellation<ref>Décret n° 2011-649 du 8 juin 2011 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Saumur-Champigny », JORF n° 0135 du 11 juin 2011 page 9974, texte n° 25.</ref>.


* La Louis' a' [[foleyer|folleill']] quand Léon roussine à la [[société]]. ''(La Louise devient folle quand Léon traine au cercle.)''
== Espace et territoire ==
Dampierre-sur-Loire s'étend sur {{unité|6.93|km|2}} ({{unité|693|hectares}}) en bordure de la [[Loire]]<ref name="cport-1978" />. La zone du Massif de Fontevraud et pelouses de Champigny est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>.


* Je craillai ti voièr le [[gâs]] Mile dans l'milieu d'la carré, c n'es point lui mais le [[gâs]] R'né. ''(Je croyais voir le gars Émile au milieu de la cour, ce n'était que le gars René.)''
Outre les anciennes communes de [[Bagneux]], Dampierre, [[Saint-Hilaire-Saint-Florent|Saint-Hilaire]] et [[Saint-Lambert-des-Levées|Saint-Lambert]], on trouve plusieurs quartiers sur le territoire de Saumur : [[Saumur - Chemin vert Violettes|Chemin vert - Violettes]], [[Saumur - Croix verte|Croix-verte]], [[Saumur - Fenêt Ardilliers|le Fenêt - les Ardilliers]], [[Saumur - Hauts quartiers|les hauts-Quartiers]] et [[Saumur - Nantilly|Nantilly]].


* D'où que t'as été t'fourré ? t'es tout [[guéné]], regarde më ça ! va don changer tes hardes avant d'attraper quieque chose. ''(Où es-tu allé ? T'es tout trempé, regarde ça ! Va te changer avant d'attraper quelque chose.)''
Le sentier de grande randonnée [[Sentier GR 3|GR 3]] (Montsoreau, Champtoceaux) passe par la commune.


* Bon ! vlà [[Côre|côr]] ein' panne, [[à c't'heûre|astheûre']] ? ''(Bon ! voilà encore une panne, maintenant !)''
{{Randonnée gr3 | ouest = [[Saumur]] | est = [[Souzay-Champigny]] }}


* Ça n'était que de la [[roquille]], tout ce que illy avait. ''(Ça n'était que des débris, tout ce qu'il y avait.)''
L'un des circuits de [[La Loire à vélo en Maine-et-Loire|La Loire à vélo]] passe également par la commune.


* Oh ! mais non, je n'aime pas à me laisser [[rudanger]] comme ça. ''(Oh ! mais non, je n'aime pas me laisser malmener comme ça.)''
{{Loire à vélo | ouest = [[Saumur]] | est = [[Souzay-Champigny]] }}


{{Modèle:Article détaillé}} ''Plus de détail sur la page [[Dictionnaire des mots de l'Anjou|Recueil de mots et locutions en angevin]].''
L'aire de camping-cars est située dans un parc ombragé en bord de Loire et est reliée au centre-ville par des pistes cyclables<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Saumurois. L'aire de camping-car de Dampierre-sur-Loire gratuite dès jeudi'', 13 mai 2020</ref>.


== Écrivains et poètes patoisants ==
[[File:dampierresurloire_eglise_saintpierre_2016a.jpg|center|thumb|alt=Photographie de l'église Saint-Pierre.]]
Plusieurs écrivains retracent le contenu et l'évolution de ce parler angevin. Au {{XIXs}}, Charles-Louis Livet publie ''[[Un sonnet en patois angevin de Ch.-L. Livet|Un sonnet en patois angevin]]'' du {{XVIIe}}<ref name="livet" /> :


{{citation bloc |C'est un dangeleu mau que le mau de l'amour !
== Célestin Port (1876) ==
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. -->
Je ne l'eusse pas creu estre une ytieulle raige...  
Dampierre-sur-Loire dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1876<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 5 et 7</ref> :


Je crai que j'en mourré dès mon apprentissaige,  
{{citation|'''Dampierre''', canton Sud et arr. de Saumur
(5 kil.) ; — à 53 kil. d’Angers. — ''Domnus''
''Petrus'' 1108 (Liv. N. de St-Maurice), 1222
(Fontev.). — ''Dunnus Petrus de Saltibus''
1150-1170 (Liv. Bl., f. 46). - ''Feodum de Dampere''
1217 (Fontev.). — ''Danpeirre'' 1239 (H.-D.,
B 29, f. 25). — ''Dampetra'' 1249 (Ibid., B 156,
f . 5). — ''Dampierre dou chemin'' 1274 (Fontev.,
la Mastinière). — ''Dampetra de Chemino'' 1277
(Fontev.). — ''Dampna petra'' 1294 (H.-D. B
156, f. 16). — ''Dampierre du Chemin'' XIV-XVIII{{e}}
s. — Ce dernier nom lui est donné d’ordinaire
à cause du chemin qui conduisait en été de
Saumur à Montsoreau le long de la Loire, ''cheminus''
''per quem itur in œstate per ripariam''
''de Salmuro ad Montera Sorelli'' 1294 (H.-D.
B 156, f. 16). — Sur la rive gauche de la
Loire, partie sur la crête du coteau, le bourg et
l’église sur la levée, — entre [[Saumur]], [[Varrains]]
(4 kil.) et [[Chacé]] (5 kil.) à l’O., [[Souzay]] (2 kil.),
à l’E. et au S., la [[Loire]] au N. — Vis-à-vis le
bourg une grande île dite de Souzay dépend
pour moitié de Souzay et de Dampierre.


Car ma fé je n'en dors ne la net ne le jour. (...) |''Sonnet en patois angevin'' }}
La route nationale de Limoges forme levée en  
contre-bas du côteau qui surplombe à pic,
sillonné jusqu’au faite par d’étroits sentiers tournants
et intérieurement fouillé d’immenses caves
exploitées de toute antiquité. — Deux chemins
vicinaux établissent, l’un à Bourgneuf, l’autre au-dessus
du bourg, les communications régulières.  


L'auteur y esquisse une définition de ce qu'est le patois. En 1867, Arthur Loiseau rédige son ''[[Rapports de la langue de Rabelais avec le patois de l'Anjou par A. Loiseau|Rapports de la langue de Rabelais avec le patois de l'Anjou]]''. Il y indique que les nombreux patois du {{XVIs}}, qui se parlaient sur toute l'étendue de la France, font sentir leur influence à notre {{abréviation|idiome|langage particulier d'un groupe humain}} littéraire<ref name="loiseau" />. Nombre de textes sont alors diffusés au [[1801|{{XIXe}}]] par le biais des publications des Sociétés savantes de Maine-et-Loire, sans compter les imprimeurs angevins Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (chaussée Saint-Pierre) ou G. Grassin ([[Angers - Rue Saint-Laud|rue Saint-Laud]]), ou bien encore plus tard André Bruel (rue Plantagenêt). Parallèlement, [[Aimé de Soland]] publie ''[[Proverbes d'Anjou par A. de Soland - Dictons de janvier|Proverbes et dictons rimés de l'Anjou]]'' en 1858 et G. De Launay ''[[Dictons et croyances de l'Anjou]]'' en 1893, une liste de croyances, coutumes et pratiques suspertitieuses glanées au fil du temps<ref>G. De Launay, ''Traditions et superstitions de l'Anjou : Dictons et croyances'', dans ''Revue des traditions populaires'' (Paris), 8{{e}} année, tome VIII, n° 2, février 1893, p. 93-95</ref>. [[Henry Cormeau]] publie en 1922 un ''[[L'accent de chez nous par H. Cormeau|essai d'une phonétique du Bas-Anjou]]'' en pays des Mauges<ref name="cormeau" />.
Superficie : 825 hect., dont 280 hect. en  
vignes, 75 hect. en bois.  


[[Charles Ménière]] rédige en 1881, en préambule à son [[Glossaire de Ch. Ménière|glossaire]]<ref name="glossaire-meniere">Charles Ménière, ''Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes'', dans ''Mémoire de la Société académique de Maine-et-Loire'', tome XXXVI, impr. Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881</ref>, un [[Essai sur le langage angevin de Ch. Ménière|essai sur le langage angevin]] où il fait remonter au début du {{XVIIIs}} l'origine contemporaine du langage du pays de l'Anjou<ref>Charles Ménière, ''Essai sur le langage angevin'', dans ''Mémoires de la Société académique d'Angers'', tome XXXVI, impr. Lachèse et Dolbeau (Angers), p. 193-199</ref>.
En dépendent les vill. de Chaintre (33 mais.,  
93 hab.), Beaulieu (29 mais., 73 hab.), Bourgneuf
(19 mais., 47 b.), les ham. d’Aunis (3 m.,
6 hab.), du Four-à-Chaux (3 mais., 8 h.), l’anc.  
prieuré de St-Vincent et les anc. châteaux de
Fourneux et de Morains.  


Après le glossaire de Ménière<ref name="glossaire-meniere" />, [[René Onillon]] et [[Anatole-Joseph Verrier]] publient en 1908 un glossaire des mots de l'Anjou, avec l'aide de nombreux collaborateurs de différentes régions, dont René de La Perraudière qui publiera en préambule au glossaire ''[[Le langage à Lué par De La Perraudière|Le langage à Lué]]''<ref>René de La Perraudière, ''Le langage à Lué (Recherches historiques et statistiques sur la commune de Lué, Maine-et-Loire)'', dans ''Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers'', cinquième série, t. VII, Germain et G. Grassin imr.-libr. (Angers), 1904, p. 132-154</ref>. Ce dictionnaire dialectal d'une exeptionnelle richesse, en deux tomes, comprend plus de {{formatnum:20000}} mots<ref name="chauveau" />{{,}}<ref name="verrier-onillon" />. Verrier publiera également en 1912 ''[[Défense du patois angevin par A.J. Verrier|Défense et illustration du patois angevin]]<ref name="verrier-defense" />.
Population : 369 h. en 1726. — 92 feux,  
602 hab. en 1790. — 590 hab. en 1831 et  
en 1841. — 555 hab. en 1851. — 594 hab.  
en 1861. — 529 hab. en 1866. — 477 hab.  
en 1872, dont 229 an bourg (80 mais., 80 mén.),
qui borde la levée.  


Au début du {{XXs}}, [[Marc Leclerc]] inaugure l'écriture de [[rimiaux]], publiant notamment ''[[Rimiaux d'Anjou par M. Leclerc - Les Coëffes s'en vont|Rimiaux d'Anjou]]'' en 1926. La forme sera ensuite popularisée par plusieurs écrivains et poètes du parler angevin comme [[Émile Joulain]]<ref name="chauveau" /> et [[Yvon Péan]].
Vignobles blancs et ronges estimés sur le côteau ;
— fabrique de vins champanisés à Morains.
— Tout le travail des femmes consiste à la rude
tâche d’arracher l’herbe des vignes, dont le parcours
est laissé libre ; — four à chaux hydraulique
et ordinaire ; — exploitation de carrières
de tuffeau et de calcaire d’eau douce.  


{{citation bloc |Et c'est tout d' meim' pour nout' langage :
Assemblée le 2{{e}} dimanche de mai.


pour vous, c'est ein jargoin d' sauvages ;
Bureau de poste et Perception de Saumur.


mais moé, malgré mon air paisan,
Mairie au sortir du bourg, avec Ecole de
garçons. — Ecole de filles (Sœurs de St-Charles).


j'ons quant' meime été aux écoles,
La paroisse comprend une partie de la commune
rurale de Saumur. — L’Eglise dédiée à
St Pierre (succursale, 26 décembre 1804), s’élève
un peu à l’écart de la levée, en contre-bas vers S.
du chemin descendant des hauteurs, qui la contourne
en l’abordant à deux reprises par quatre
et six degrés de pierre. Le plan en forme de
croix latine se termine par deux pignons, celui
vers l’O. en façade, percé au sommet par une
étroite petite fenêtre, au centre par un œil-de-boœuf
polylobé, le portail en style Renaissance,
encadré de pilastres avec triangles, rondelles et
chevrons ornementés ; — sur le côté S. une
fenêtre à meneau tréflé (XV{{e}} s.) ; à côté un contrefort
avec niche Renaissance, ainsi que la porte
latérale qui s*encadre dans la courbe ogivale
d’une plus grande porte enmurée ; la porte du
transept en anse de panier, abritée par un auvent
en bois porté par deux piliers XVI{{e}} s. Le
clocher, carré, d’un seul étage, est éclairé de fenêtres
ogivales avec fer-à-cheval en saillie. —
A l’intérieur (30 mèt. sur 7 mèt. 70), la nef
unique de deux travées, longue et étroite, porte
une voûte de 8 arêtes prismatiques ; à gauche, un
arceau ogival embrasse l’autel de St-Sébastien,
avec ridicule statue du patron XVII{{e}} s. et un
beau tableau de Sainte XVII{{e}} s. ; un autre tableau
représente ''St Thomas touchant les plaies du''
''Christ'' ; dans le mur, l’épitaphe encastrée d’Anne
Froger, femme de René Joullain, [[La Loire et ses affluents : bateliers, négoce et mode de voiture aux XVIIe et XVIIIe siècles|voiturier par eau]],
9 mai 1649 ; dans l’arceau voisin, un bien
remarquable et curieux tableau du milieu du
XVII{{e}} s. représentant la mort d’un personnage,
dont j’ai en vain recherché le nom, Herbereau
peut-être ou Baguenard, fondateurs de chapellenies.
C’est un prêtre, soutenu par son ange gardien
qui lui montre le ciel ; le curé lui présente
le crucifix, un acolyte lit les prières ; au-devant,
la table avec les saintes huiles et les cierges ; au
pied, à genoux, la famille du moribond, minces
bourgeois tout au plus, dont un enfant déjà voué
aux ordres ; au-dessus planent Dieu le Père et
Jésus, une nuée d’anges et de chérubins et
la Vierge qui recommande le mourant. — Une travée
plus étroite et aveugle, doublée de deux arcs
ogivaux, porte le clocher et se continue par la
travée du transept formé de deux chapelles — à g.
de la Vierge, construite en 1858, avec toiles de
l’''Assomption'', de ''Jésus à Bethléem'' et une
''Ste Madeleine'', — à droite de ''Ste Valérie'' ?
avec statue portant sa tête dans ses mains
XVII{{e}} s. — Le fond plat du chœur est percé de
deux fenêtres modernes avec vitraux armorié de
Lobin, de Tours, 1860, ''Jésus présenté au''
''Temple'', ''Jésus dans la barque'', encadrant
un bel autel XVII{{e}} s. à colonnes corinthiennes
avec statues de St Pierre et de St Paul. — Deux
mauvaises toiles XVIII{{e}} s., la ''Résurrection'' et
la ''Flagellation'', cachent le mur.


où qu' j'ons connu des grous savants
L’ancienne Cure attenant vers N. à l’église a
été aliénée nat<sup>t</sup> le 1{{er}} thermidor an IV et
transformée récemment en une élégante habitation
moderne. — Le Presbytère est transféré dans
une maison an S. à l’entrée du chemin haut.


— en écrit autant qu'en paroles —
Aucun monument antique n’est signalé sur le
territoire. La voie romaine de Saumur à Candes
me parait avoir passé sans aucun doute sur le
plateau, comme l’indique ici le nom primitif,
Dampierre-des-Bois, de ''Saltibus'', transformé en
Dampierre du Chemin, quand la création d’un
chemin au XIII{{e}} s. le long du coteau permit an
moins en été une communication directe avec la
Touraine. L’édifice de l’église ne semble guère
antérieur au XIV{{e}} s., époque sans doute où les
constructions formèrent quelque centre suffisant
le long de la levée neuve. La paroisse existait
pourtant au moins dès le XI{{e}} s. et l’église en
fut donné en 1108 par l’évêque Rainaud de Martigné
à l’abbaye d’Airvaux près Thouars, en reconnaissance
de l’envoi d’une colonie de chanoines
réguliers à l’abbaye Toussaint d’Angers.


qui disaient qu' nout' parler terrien
Prieurs-Curés : Pierre Beloteau, 1485. —
Jean Gondouin, 1586-1609, † le 20 août 1612.
— Franç. Baguenard, installé le 21 février
1609, † le 30 janvier 1635. âgé de 68 ans. —
Mathieu Rouer, 1635, † le 2 février 1658. —
Bonaventure Vaillant, 1659-1704. Il signe plus
tard : ancien prieur. — Adrien Lejouteux,
1705, † le 16 juin 1752, âgé de 84 ans. — Jacq.
Reneaume, 1753, jusqu’à fin janvier 1793. On
le dit fusillé en frimaire an II aux portes de
Blois.


c'est ein langag' vraiment ancien,
Un autre prieuré, du titre de St-Vincent,
V. ce nom, actuellement compris dans la paroisse,
dépendait autrefois de celle de Nantilly et relevait
de l’abbaye St-Florent. — L’abbaye de Fontevraud
possédait aussi en Dampierre, par donation d’Hilaire
de Boucé en 1217, un fief et seigneurie de
revenu important qu’elle relevait directement du
roi. La recette et les assises s’en tenaient à la
Mastinière en Turquant.


c' tî là meime, à peu d' différence,
Le château seigneurial paraît être jusqu’au
XVII{{e}} s. Morains, plus tard Fourneux et sur la
fin du XVIII{{e}} s. Tigné, dit encore populairement ''le''
''Château'' et qu’enveloppent de magnifiques ombrages.


qu'écrivit un app'lé {{abréviation|Rabelais|François Rabelais, écrivain humaniste de la Renaissance.}}
La paroisse dépendait de l’Archiprêtré, de
l’Election, du District de Saumur, quelque temps
en 1790 du canton de Chacé.  


ein gâs qu'on n'a point égalé,
Maires : René Guiocheau, 1793. — Richard,
démissionnaire en frimaire an IX. —
Joullain, 22 pluviôse an IX. — Guérin, 2 janvier
1808, qui se démet. — Joullain, 16 mai
1808, nommé substitut du procureur impérial à
Saumur en 1814. — Jean Jacob de Tigné, chevalier
de Malte et anc. officier de marine, 13 avril
1812. — Jean Seigneur, mai 1815. — J. Jacob
de Tigné, 12 juillet 1815, démissionnaire en
septembre 1830. — Jean Girard, 10 décembre
1830, † en décembre 1855. — Sebille-Auger,
31 août 1837, installé le 1{{er}} octobre. — Jean
Girard, 25 août 1840, installé le 6 septembre. —
Léon J., de Tigné, 6 décembre 1855, installé le 9.


a c' qu'îs disaient, en tout' la France ;
<small>Arch. de M.-et-L. C 193,189 ; H Foutevraud et St-Florent. — Arch. comm. Et.-C. — Note Raimbault. — Pour les localités, voir Chaintre, Morains, Tigné, Fourneux, le Patoij, Bourgneuf, etc.</small> }}
 
que c'est l' vieux français d'auterfoés,
 
et qu'î n'a ben ses avantages... |M. Leclerc, ''[[Rimiaux d'Anjou par M. Leclerc - Paisans|Rimiaux d'Anjou]]'' }}
 
La vivacité du parler angevin ne se démentira pas avec le temps. Plusieurs auteurs publieront des ouvrages sur le sujet à la fin du {{XXe}} ou au début du {{XXIe}}, comme en 1998 [[Dominique Fournier]] et son ''Dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui'', préfacé par Pierre Perret<ref name="fournier-galarne" />, ou en 2017, Paul Graindorge et Bernard Bellanger le ''Dictionnaire français angevin''<ref>Paul Graindorge et Bernard Bellanger, ''Dictionnaire français angevin'', Association des amis du folklore et des parlers d'Anjou (Angers), 2017</ref>, sans compter quelques manifestations locales comme le [[Festival de folklore international et fête des coiffes|festival des coiffes]] ou en 2021 la 4{{e}} édition du spectacle Expressions de Loire<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Près d'Angers. Chanson française et patois angevin samedi 23 octobre aux Ponts-de-Cé'', 22 octobre 2021</ref>. Émile Joulin est également réédité en 2009 dans l'ouvrage ''Rimiaux''<ref>Émile Joulain, ''Rimiaux de la Loére'', dans ''Rimiaux'', Éditions du Petit Pavé (Saint-Jean-des-Mauvrets), 2009</ref>.
 
Considérant la valeur patrimoniale des langues régionales, le législateur rédige un texte en 2021 relatif à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion<ref>Le Monde (avec AFP), ''Le Conseil constitutionnel censure partiellement la loi sur les langues régionales'', 21 mai 2021</ref>. Ainsi, la loi du {{date|21 mai 2021}}, dite loi Molac, stipule : « L'État et les collectivités territoriales concourent à l'enseignement, à la diffusion et à la promotion de ces langues<ref>Loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, NOR MENX2012548L, JORF n° 0119 du 23 mai 2021, Texte n° 1.</ref>. »
 
 
<embedvideo service="dailymotion">www.dailymotion.com/embed/video/xxjc5d</embedvideo>
<small>Rimiau en patois angevin, écrit et conté par Fourchafoin.</small>
[[Catégorie:Page contenant une vidéo]]


== Notes ==
== Notes ==
{{Autres sites
| wp = https://fr.wikipedia.org/wiki/Angevin
}}
Sur le même sujet
:• [[Dictionnaire des mots de l'Anjou|Dictionnaire du patois angevin]]
:• [[Dictionnaire Français Angevin]]
:• [[Liste_des_personnalités_de_Maine-et-Loire#Littérature_et_journalisme|Écrivains angevin]]
Bibliographie
:• {{Ouvrage |auteur=Charles Ménière |titre=Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes |éditeur=impr. de Lachèse et Dolbeau |lieu=Angers |collection= |année=1880 |pages totales=374 |isbn= |bnf=30926292 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Anatole-Joseph Verrier et René Onillon |titre=Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou |éditeur=Germain et G. Grassin impr.-édit. |lieu=Angers |collection= |année=1908 |pages totales=528 (t. 1) et 582 (t. 2) |isbn= |bnf=31565186 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Augustin Jeanneau et Adolphe Durand (illustrations de Joseph Martineau) |titre=Le Parler populaire en Anjou |éditeur=Éditions du Choletais |lieu=Angers |collection= |année=1977 |pages totales=197 |isbn= |bnf=34654612 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Henri Boré |titre=Glossaire du patois angevin et régional |éditeur=A.-H. Hérault |lieu=Maulévrier |collection= |année=1988 |pages totales=153 |isbn= |bnf=34935796 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Gérard Cherbonnier (dir.) |titre=Mots et expressions des patois angevins : petit dictionnaire |éditeur=Éd. du Petit pavé |lieu=Brissac |collection=Yavard |année=1997 |pages totales=74 |isbn=2-911587-03-0 |bnf=35863495 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Dominique Fournier |titre=Mots d'galarne : dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui |éditeur=Cheminements |lieu=Le Coudray-Macouard |collection=Les gens d'ici |année=1998 |pages totales=299 |isbn=2-909757-65-x |bnf=37006113 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Louis et Jean-Claude Raimbault |titre=Dictionnaire du vieux parler d'Anjou |éditeur=CLD |lieu=Chambray-lès-Tours |collection= |année=1998 |pages totales=125, 2e éd. rev. |isbn=2-85443-344-0 |bnf=37689962 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Yvon Péan (Guérin Defontaine) |titre=Vieux mots d'un terroir : lexique et histoires de l'Est Anjou : un vécu exprimé |éditeur=Éd. du Petit pavé |lieu=Brissac |collection= |année=2005 |pages totales=141 |isbn=ISBN 2-84712-094-7 |bnf=40058317 }}
:• {{Ouvrage |auteur=Paul Graindorge |titre=Précis de grammaire angevine |éditeur=Association des amis du folkore et des parlers d'Anjou |lieu=Angers |collection= |année=2013 |pages totales=41 |isbn=ISBN 2-9516329-9-1 |bnf=43571890 }}
Annotations
Annotations
<references group="note" />
<references group="note" />
:• Les [[Dampierre|formes anciennes]] du nom.


Références
Sources
{{Références}}
{{Références}}
Écouter
:• ''Veillée angevine'', poèmes en patois angevin d'Émile Joulain : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8811423h sur Gallica].




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[[Catégorie:Parlers de l'Anjou|*]]
[[Catégorie:Commune déléguée]]
[[Catégorie:Saumur]]