Jumelles
Jumelles (commune associée) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Baugeois |
Commune | Longué-Jumelles |
Note(s) | Fusion-association du 1er janvier 1973 |
Anciennes communes |
Jumelles est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) rattachée à Longué en 1973 sous le statut de commune associée, formant Longué-Jumelles.
Ses habitants se nomment les Jumellois(es).
Situation administrative
Le 1er janvier 1973, Jumelles fusionne avec Longué (fusion association)[1] pour donner naissance à Longué-Jumelles[2],[3],[4].
La commune de Jumelles est jusqu'alors dans le canton de Longué (Longué en 1793 et 1801[5]) et l'arrondissement de Saumur (de Baugé avant 1926).
Formes anciennes du nom : Jumelles en 1793, Jumelle en 1801, puis Jumelles[5].
Son code commune (Insee) est 49168[4] et son code postal est 49160. Ses habitants sont appelés Jumellois, Jumelloises[6]. Sa population est de 1 131 habitants en 1968[2].
Histoire et patrimoine
Le village fait parti au Moyen Âge de la seigneurie des Haies, à Brion. Deux prieurés sont installés, l'un à Monnaie, de l'ordre de Grandmont, et l'autre à Boranne, rattaché à Fontevraud. Au XVIIIe siècle, Jumelles dépend de l'élection d'Angers[2],ref>Mairie de Longué-Jumelles, Histoire de la ville : Longué-Jumelles au fil du temps, 2014-2020</ref>.
Éléments du patrimoine[7],[2] : L'église Saint-Pierre, de style gothique, reconstruite au XIXe par l'architecte Auguste Bibard à l'emplacement d'une précédente datant du XIIe siècle.
Le village et le château des Haies sont situés sur la limite des communes de Jumelles et Brion, et principalement sur cette dernière[8],[9].
Espace et territoire
Jumelles s'étend sur 47,49 km2 (4 749 hectares)[10]. Son territoire se situe sur le plateau du Baugeois[11].
Indicateur de M.-et-L. (1864)
Jumelles dans l'Indicateur de Maine et Loire de 1864[12] :
« Jumelles (arrondissement de Baugé, canton de Longué.)
CHAPITRE PREMIER. — APERÇU GÉOGRAPHIQUE.
La commune de Jumelles est située au nord de Longué, entre cette petite ville et Saint-Philbert-du-Peuple, Mouliherne, la Lande-Chasles et Brion.
Un ruisseau, affluent du Lathan, et prenant sa source dans la forêt de Monnoie située à l'est, traverse cette commune dans la direction du nord au sud et sud-ouest ; enfin, la route départementale de Saumur à la Flèche passe par le bourg de Jumelles.
Superficie : 4,750 hectares, dont 9 hectares 91 ares en vignes, et 420 hectares 34 ares en bois.
Population : en 1856, 1,550 habitants ; en 1861, 1,570 habitants.
Bureau de poste : Longué.
Distances : de Saint-Philbert-du-Peuple, 7 kil. ; de Mouliherne, 12 kil. ; de la Lande-Chasles, 6 kil. ; de Brion, 5 kil. ; de Longué, 6 kil. ; de Baugé, 13 kil. ; d'Angers, 43 kil.
CHAPITRE II. – PRODUCTIONS NATURELLES.
Composition géologique.
L'ensemble de cette grande commune présente un terrain assez uniforme dans sa composition que l'on doit rapporter aux alluvions anciennes de la Loire, mais reposant dans certaines parties sur le terrain crétacé.
Sur quelques points, le fer se présente, soit sous forme de fer sulfuré, soit sous celle de fer hydraté. Dans cette dernière circonstance il se montre, tantôt en rognons ou en filons, ou bien sous forme arénacée (1).
Plantes.
Dipsacus pilosus, L .; haies et fossés, sur la route de Jumelles à Cuon. (M.) Eté.
Campanula patula, L. ; haies et fossés, sur la route de Jumelles à Cuon. (M.) Eté.
Centaurea nigra, L. Var. (C. decipiens, Thuil.) ; les prés, les bois. Eté. Coronilla minima ? L. ; les collines sèches (G. Fl. de M. et L.). Eté. »
E. Cornilleau (1873)
Jumelles dans les mémoires de la Société académique de 1873[13] :
« Jumelles (1,570 habitants).
Plus près de Longué, au-dessous de la Lande-Chasle, se trouve Jumelles, auquel se rapporte peut-être quelquefois, dans les chartes, le nom de Jumeleria. C'était un prieuré-cure cédé par Ulger, évêque d'Angers, en 1125, avec treize autres prieurés-cures, tels que la Lande-Chasle, Beaufort, etc., à Toussaint. Cette abbaye fit relativement à Jumelles une transaction avec l'abbaye de Marmoutiers, en 1140.
L'église (Saint-Pierre), présente un cordon élégant de zigzags entourant à l'extérieur l'abside, avec des renflements en fer-a-cheval au-dessus des fenêtres cintrées : elle est donc du onzième siècle. Cette abside se voit à cinq kilomètres de Longué, sur la route qui se partageant à Baugé en trois branches vers Noyant, La Flèche, Suette, contribue à la prospérité de Jumelles.
Le château des Haies, domaine de M. le marquis de Montesquiou, du chef de la famille d'Harcourt, est situé sur la limite des communes de Brion et Jumelles. Mais une grande partie de cette terre est en Jumelles, ainsi qu'une portion du domaine d'Etiau, notamment le Vieil-Ethiau : la chapelle seigneuriale d'Etiau, en 1610, dépendait encore de Jumelles. Quant au château des Haies, construction gracieuse, il se trouve près d'un étang à pêches périodiques, mitoyen entre les communes.
Il y avait aussi à Jumelles la seigneurie du Boul, ancien domaine des chevaliers de Ceintré, dont il est question dans nos titres, et dans les registres de notre aïeul paternel, notaire à Saint-Clément. Compris maintenant dans la terre des Haies, ce vieux manoir se voit près de Longué et de l'arche de la Bouchardière. Ce nom rappellerait-il Pierre de Longué ?
On remarque qu'il y avait à Jumelles jusqu'à quatre chapelles, fondations particulières, ce qui dénote un effacement de la population moins prononcé qu'ailleurs. Pocquet de Livonnière nous apprend : que l'une de ces chapelles, en 1280, fut donnée à Toussaint, et que Guérin de Fontaine en 1312, confirma cette donation. Une autre chapelle, la Garenne, fondée le 27 décembre 1540, eut pour titulaire le docteur A. Arnaud du synode de Saumur (1668).
La population de Jumelles est assez considérable ; elle s'est accrue sans doute à l'ombre du prieuré de Toussaint, qui eut l'influence bienfaisante, qu'ont exercée les prieurés de Saint-Aubin, de Bourgueil, de Saint-Florent, etc., sur des points pour ainsi dire déterminés. Jumelles avait, comme Blou, son notaire. Lors de la réorganisation du notariat, les minutes de l'étude de Blou furent jointes à celles de l'étude Locheteau ; c'est l'étude Gallais (Me Guérin, titulaire), qui hérita des minutes du notaire de Jumelles. Le nombre des notaires de Longué fut réduit en même temps à deux, lors des suppressions que subit tout le canton. »
Célestin Port (1876)
Jumelles dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[14] :
« Jumelles, canton de Longué (6 kil.), arrond. de Baugé (13 kil.) ; — à 43 kil. d’Angers. — Presbiter de Jumellas 1081-1105 (Cart. St-Aubin, f. 96). — Ecccelesia de Jumellis 1145 (Arch. d'Anj., t. II, p. 831). — Apud burgum qui dicitur Jumezlas 1158 circa (Ibid., t. II, p. 64). — Stagnum de Jumellis 1152 (Hauréau, Pr., col. 157). — Sur un sol plat et sablonneux, traversé au centre par une petite vallée et bordé de landes ou de bois, entre Brion à l’O. (5 kil.), Longué au S., St-Philbert-du-P. (7 kil.) au S.-E., Mouliherne (13 kil.) à l’E., la Lande-Chasle (6 kil.) au N.
La route nationale de Bordeaux à Rouen traverse (6 kil.) par le centre du S. au N. le territoire et le bourg, où se rallient les chemins vicinaux de St-Philbert et de la Lande-Chasle.
Y passent au S. le Lathan qui en forme la limite avec St-Philbert, les ruiss., du Racinay, du Pâtis-Nonnain, de la Mothaie et de l’Etang-des-Haies, qui forme limite avec Brion.
En dépendent les vill. ou ham. des Cossonnières (5 mais., 16 hab.), du Grand-Bouc (6 mais., 30 hab.), de la Richardière (5 mais., 17 hab.), des Ribergères (7 mais., 23 hab ), de Clairbois (12 mais., 47 hab.), du Pâtis-Nonnain (4 mais., 17 hab.), des Petits-Bois (4 mais., 14 hab.), des Roches (4 mais., 15 hab.), de Tesseul (16 mais., 45 hab.), de la Rigaudrie (6 mais., 20 hab.), des Maillards (5 mais., 18 hab.), de la Pataudière (5 mais., 19 hab.), des Basses-Landes (6 mais., 21 hab.), des Coudrelles (5 mais., 20 hab.), de la Porée (13 mais., 45 hab.), du Pont-Giraud (3 mais., 17 hab.), de Besseau (5 mais.,21 hab.), des Ferrières (5 mais., 21 hab.), de Rouesne (3 mais., 14 hab.), du Pâtis-de-la-Mothaie (7 m., 22 hab.), les chât. de Monnais et d’Etiau et 136 fermes ou écarts.
Superficie : 4,750 hect., — formant une surface de 28 kil. de tour et de 14 kil. de traversée, — 10 hect. de vignes, 420 hect. de bois, dont 336 hect. 50, vers l’E., dépendant de la forêt de Monnais. — Le vaste étang des Haies, dit au XIIe s. de Jumelles, est pour moitié sur la commune.
Population : 220 feux, 992 hab. en 1720-1726. — 240 feux en 1788. — 165 feux en 1790. — 1.509 hab. en 1821. — 1,593 hab. en 1831. — 1,524 hab. en 1841. — 1,484 hab. en 1851. — 1,570 hab. en 1861. — 1,618 hab. en 1866. — 1,522 hab. en 1872, dont 243 au bourg (71 mais., 92 mén.), aligné sur les deux côtés de la route nationale.
Assemblée le jour de St-Pierre (29 juin).
Bureau de poste et Perception de Longué.
Mairie avec Ecole communale de garçons, construite en 1857. — Ecole de filles (Sœurs de Saint-Charles), près la cure et l’église, sur le chemin de St-Philbert.
L’Eglise, dédiée à St Pierre (succursale 5 nivôse an XIII), est d’un édifice du XIe s., tout entier en appareil moyen régulier. Un porche moderne, en bois sur deux piliers de pierre, précède le pignon, plaqué de quatre contreforts, dont deux encadrent le portail. Un bel arceau plein cintre à claveaux réguliers nus enveloppe la porte proprement dite, que couronne une double moulure, l’une ronde, l’autre plate, chaque claveau décoré d’une roue à sept raies. — Les étroites petites fenêtres romanes apparaissent, et sous la seconde, vers N. et vers S., les traces de deux portes romanes, dont une par deux fois transformée, avec une bordure en saillie qui contourne tout l’édifice. L’abside ronde, contrebutée de contreforts à double étage, montant jusqu’au toit, sur lesquels circule un cordon de zigzags pointillés, déborde sur la route et est menacée par la voirie. — A l’intérieur, la nef nue (20 mètres sur 6) aux baies modernisées, se termine par deux arcs doubleaux formant pour le chœur (9 mètres sur 4) deux étroites travées, la deuxième aveugle, la première portée en avant à droite sur une énorme colonne à chapiteau à peine amorti par une découpure, à gauche sur un simple pilier carré. — Une chapelle s’y ouvre à droite (8 mèt. sur 6), transformée en 1858, comme l’indique, à l’autel de la Vierge, la date inscrite en gros caractères au-dessus de celle de la construction : Aux frais 1757 de la Confrairie ; dans l’angle, un très-antique bénitier. — La chapelle de gauche n’est qu’une dépendance de la sacristie, sans autel. — Dans l’abside, entouré de 14 stalles anciennes, s’élève l’autel, œuvre du XVIIIe s, avec tabernacle doré où figure le Pélican symbolique.
L’ancienne Cure est transformée en ferme et habitée par plusieurs ménages. — Le Cimetière, à la sortie du bourg, vers N., sur un terrain donné par M. de Montesquiou le 15 août 1861.
Aucune trace n’est signalée des temps celtiques non plus même que de l’ancienne grande route de Tours, qui, venant de Brion, traversait le territoire, comme une autre très-probablement le remontait du S. au N. — Nul document non plus n’indique la fondation de l’église, quoique l’œuvre même l’atteste du XIe s. L’évêque Ulger en fit don à l’abbaye de Toussaint d’Angers qui eut en 1145 à la défendre contre les revendications de Marmoutier et obtint gain de cause.
Le prieuré-cure qui y fut institué, jouissait, dans la moitié de la paroisse, d’une dîme, qui lui attribuait le tiers des gerbes.
Prieurs-Curés : Guill. Racineau, qui permute sa cure contre l’abb. de Toussaint avec Guill. Briant, le 22 janvier 1466 n. s. Celui-ci résigne en 1468. — Jean Perrot, V. ce nom, 11 décembre 1468, abbé de Toussaint en 1473. — Pierre Furet, † à Angers, le 17 juin 1560. — Fr.-Jacq. de St-Offange, 1567, 1569. — Pierre de Sigogne, 1579, 1590. — J. Monnier, 1597. — Mich. Durand, 1606, 1623. — Jean Rasseteau, 1623, 1656. — Jean Legros, 1660, qui passe en 1669 à la cure de Milon. — Fr. Chabot, 1669, † le 25 février 1671. — Franc. Nizon, 1672, 1709. — André, 1710. — Guy-Gilles Dumesnil-Gaulard, originaire de Mortain, novembre 1716, † à St-Lambert-des-Levées, où il résidait, le 10 juin 1725. — Martin Terrien, 1725-1744. — Bureau, 1747, février 1760. — Pierre Gigault de Targé, mars 1760, † le 11 juillet 1774, âgé de 46 ans. — Jean-Baptiste-Etienne Bérard, 7 septembre 1774, 20 juin 1791. Il était instruit et curieux. L’hôpital de Beaufort possède, copiés et corrigés de sa main, des Mss. de la sœur Dubreil de Gargilesse et 21 lettres de l’évêque Henri Arnault. Il refusa le serment et périt, croit-on, dans une noyade à Montjean le 29 novembre 1793. — Gaudin, 4 juillet 1791.
Outre le prieuré-cure, domaine des chanoines réguliers de Toussaint, il existait sur la paroisse à Monnais un prieuré de l’abbaye de Grandmont, un autre de Fontevraud à Borane, V. ces mots.
La paroisse avait pour seigneur le seigneur des Haies de Brion, plus rapproché de l’église qu’Etiau. Couverte pour la plus grande partie de landes, on y comptait en 1788 deux moutons ! — Elle dépendait de l’Archiprètré de Bourgueil, de l’Election et du District de Baugé.
Maires : René Ridhé, 1793. — Et. Sourdeau, 1er messidor an VIII, démissionnaire le 14 août 1806. — Chaillou, 4 novembre 1806. — Delaunay, 12 mars 1807. — Et. Sourdeau, 2 janvier 1808. — Mauxion, 15 juillet 1816. — Mich. Trigueneau, 8 janvier 1817. — Jean Bousselin, 30 octobre 1824, installé le 11 décembre, démissionnaire le 19 août 1830. — Adrien Girard, 1832. — Etienne Sourdeau, octobre 1837, démissionnaire le 18 septembre 1840. — Mathurin Delalande, 25 février 1841, installé le 6 mars. — Jean Redcent, 25 octobre 1843, installé le 15 novembre. — Alexis Chalopin, 10 septembre 1848. — Eugène de Montesquiou, installé le 14 décembre 1852, en fonctions, 1875.
Arch. de M.-et-L. C 138, 190, 200 ; H Toussaint. — Arch. comm. Et.-C. — Pocq. de Liv., Mss. 648. — Pour les localités, voir Etiau, Monnais, Salvert, Borane, etc. »
Notes
- ↑ Arrêté préfectoral du 29 décembre 1972, dans le Recueil des actes administratifs de la préfecture de Maine-et-Loire, 1973, p. 46
- ↑ a b c et d Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau et Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 380-383
- ↑ Jacques Jeanneau, Chronique Angevine, dans Norois, n° 78, avril-juin 1973, p. 392-393
- ↑ a et b Insee, Code officiel géographique - Commune de Jumelles (49168), 2020
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales, Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, Notice communale de Jumelles (n° 18021), 2007
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2005, p. 100-101
- ↑ Ministère de la Culture, Base patrimoine architectural Mérimée (Jumelles), 2020
- ↑ Dictionnaire Célestin Port de 1978, t. II, op. cit., p. 273
- ↑ Canton de Longué en 1873, op. cit., p. 155
- ↑ Dictionnaire Célestin Port de 1978, op. cit., p. 349 et 350
- ↑ Atlas des paysages de Maine et Loire, voir unités paysagères.
- ↑ Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire, t. 1er, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, pages 653-654
- ↑ Florent-Eugène Cornilleau, Essai sur le canton de Longué, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Tome XXVII, Lettres et arts, Impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers), 1873, p. 154-156 (voir)
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 426-428