Dictionnaire Célestin Port/1878 - Tome 3 - Page 58

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Langue et littérature angevine
Document   Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire
Auteur   Célestin Port (1828-1901)
Année d'édition   1878
Éditeur   Lachèse & Dolbeau, Libraires (Angers)
Note(s)   Tome troisième, page 58


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Dictionnaire Célestin Port de 1878, page 58.

vers 1210 sur remplacement actuel, alors occupé par le four du prieuré qu’il indemnisa largement. Sa fille aînée Isabelle épousa vers 1230 Guillaume de la Haie en Touraine, mort avant 1255. Il devient le chef en Anjou d’une puissante famille, qui domine bientôt tout le pays de Vihiers, Coron, Chemillé et partie des Mauges. Elle portait d’or à 2 faces de gueules à l’orle de 9 merlettes de gueules sur les faces, 4 en chef, 2 en face, 3 en pointe. Une charte française de 1280 des Archives de M.-et-L. conserve un très-beau sceau de Barthélémy de la Haie. — En 1359 et 1360 on y voit installée une garnison anglaise, dont le traité de Brétigny stipula l’expulsion. — Ant. de la Haie, fils de Louis de la Haie et de Marie d’Orléans, est élu abbé de St-Denis en France en 1498, où sa tombe figure encore. On la trouve reproduite dans le recueil de M. de Guilhermy, t. II, p. 182-184.— Le mariage de sa sœur Yolande porta la terre dans la maison d’Armagnac de Nemours qui allait s’éteindre à Cérignoles (1503). A défaut d’héritiers, elle revint à Renée de la Haie, fille de François et de Catherine de Clermont qui épousa Joachim de Montespédon. — C’est sans doute de son union pendant un demi-siècle avec le marquisat, puis duché de Beaupréau, qu’elle retint le titre de baronnie qui lui est attribué dans les documents postérieurs au XVIe s. — Guy III de Scépeaux, légataire de Philippe de Montespédon, aliéna vers 1570 le château de Passavant, que dès 1579 possédait Gilbert Gouffier, marquis de Boisy, — et sa famille jusqu’aux approches de la Révolution. Charles-Jean de la Vallée Rarecourt, marquis de Pimodan, baron de Buxière, en est seigneur en 1783-1788.

La paroisse dépendait du Diocèse de Poitiers, de l’Archiprêtré de Thouars, de l’Election de Montreuil-Bellay, du Grenier à sel de Vihiers, du District en 1788 de Montreuil-B., en 1790 de Vihiers.

Le château antique n’est plus qu’une ruine, dont certaines parties pourtant sont encore habitées en ferme et dont l’ensemble reste imposant, planté sur un escarpement de rocher de 20 à 25 m. de hauteur, autour duquel circulaient d’immenses douves, baignées par l’étang et par les eaux vives du Layon. Un pont de pierre de 3 arches les traverse, dont la dernière s’ouvrait à un pont-levis, débouchant devant un large portail avec guichet refait au XVIe s. ; — à distance, à droite, un corps de logis s’avance sur les douves — à gauche une tour ronde, formant sur la cour un bâtiment rectangulaire à toit tronqué. La cour, vaste cercle bordé par de hautes courtines avec un large chemin de ronde, contient vers N.-E. la fuie et se rétrécit dans un étroit passage, défendu par une herse, qui donnait accès à l’habitation seigneuriale, occupant en équerre les faces vers l’O. et vers S., aujourd’hui ruinées ou reconstruites, — avec 4 grosses tours, dont deux accouplées à l’angle principal, la plus grosse couronnée d’une salle ronde, avec 8 fenêtres ou meurtrières et des cheminées du haut en bas. L’escalier qui y mène forme une élégante cage en

limaçon, à trois pans coupés, dont la porte basse en granit est surmontée d’une charmante et large baie avec accolade et montants fleuronnés, le cintre chargé de vignes et de raisins rampants. On reconnaît encore la chapelle, voûtée de rinceaux d’ogive en saillie retombant sur des culs-de-lampe sculptés du XIIIe s., le fond rempli par un large arceau autrefois décoré de peintures, — l’écurie de 80 pieds de longueur ; — dans les soubassements, les cuisines ; celle qui sert encore conserve une plaque en fonte armoriée d’un aigle éployée, avec le cordon de l’Ordre et deux lions pour support ; — à part, à l’extrémité vers S., la salle dite du Trésor ou du Parquet, voûtée à six pans d’ogives, avec doubles tores ronds accouplés sur des colonnettes à chapiteaux, XIIIe s. — Un dessin des ruines a été donné par Hawke, dans l’Anjou de M. Godard. — Des jardins hauts et bas communiquaient par une allée à la chaussée de l’étang ; — le tout vendu natt le 18 thermidor an IV pour la somme de 3,952 livres. — Quinze jours auparavant avaient été vendus les moulins bannaux et le grand étang.

Maires : Pellu, 1er messidor an VIII, † le 9 messidor an XIII. — Jos. Frogier, 2 janvier 1808. — Armand Rabouin, 1832. — Gabriel-Félix Binsse, 4 décembre 1840, installé le 8. — Joseph Reclus, installé le 22 septembre 1855. — René Moron, 1861. — Dittière-Gapy, 1866. — Guittière, 1870. — Gaudicheau, 1871, en fonctions, 1876.

Arch. de M.-et-L. C 193 et 202 ; E 2824 ; H Prieuré de Passavant, dont le carton comprend sept chartes originales (XI-XIIIe s.) ; Prieuré de la Rimonnière, 1280 ; Q Vent. Nat., 411, 509-510 et 731.— D. Huynes, Mss. 88, 177, p. 313.— Topogr. Grille.— Arch. d’Anj., t. I, p. 66.— Affiches, 27 mai 1793. — Répert. archéol., 1869, p. 2, 13, 16, 40, 45.— Bibl. Nat., Mss. franç. 704. — De Guilhermy, Inscript. de la France, t. II, p. 182-184.— Bibl. de l’Ec. des Chartes, 1875, p. 385.

Passavant (Guillaume de), fils de Guill. de P. et de la fille du seigneur de Martigné-Briant, fut élevé à Angers auprès de l’évèque Rainaud, son oncle, qui le pourvut tout enfant de riches bénéfices et l’emmena à Reims avec le titre de grand archidiacre. Au commencement de 1144 le Chapitre du Mans l’élut pour succéder à l’évêque Hugues de St-Calais. — Il mourut le 27 janvier 1186, en son logis d’Ivré-l’Evêque, après un glorieux épiscopat de 42 années, dont les écrivains du Maine et, entre tous, D. Piolin, ont raconté l’histoire. V. aussi D. Chamard, Vies des Saints, t. II, p. 251.

Passavant (Jean de), oratorien, passe pour avoir rédigé la Vie de la Bienheureuse Gautron (V. t. II, p. 239).

Passay — V. Tournebelle.

Passay, cne du Vaudelenay. — Patiacus 1090-1100 (Chemillé, ch. or.). — Anc. fief et seigneurie avec maison noble, — la principale de la paroisse, dont le seigneur se prétendit à maintes reprises fondateur, contre les droits des seigneurs de Thouars et de Montreuil-B., qui furent maintenus. — La terre, fief et seigneurie de P. alias Vaudelenay 1727 appartenait à Franç. Dupont, écuyer, 1630, 1646, François de la Grange, chevalier, écuyer ordinaire du roi


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