Rou
Rou (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Rou-Marson |
Note(s) | Fusion de 1846 |
Anciennes communes |
Rou est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49), située dans le Saumurois entre Doué-la-Fontaine et Saumur, au sud-ouest des villages de Marson et de Riou. Elle est intégré depuis 1846 à Rou-Marson.
Généralités
La commune naît à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'Ancien Régime[1]. Elle fusionne par ordonnance du 8 mars 1846 avec la commune de Riou-Marson pour former la nouvelle commune de Rou-Marson[2],[3].
Elle se trouve jusqu'alors dans le canton de Saumur-Sud (Distré en 1793, Saumur-S. en 1801) et l'arrondissement de Saumur[4].
Formes anciennes du nom : Ecclesia de Ruu env. 980, Villa quæ dicitur Ruu en 1035-1055, Ru en 1070-1118, Ecclesia de Ru en 1130-1143, Parrochia de Rou en 1283, Villa loci de Rou en 1428, La ville de Rou en 1445, Roul en 1605, puis Rou en 1793 et 1801[3],[5],[4].
La grande voie romaine de Saumur à Doué traverse du nord-est au sud-ouest tout le territoire. Dès le Xe siècle, la villa possède une église qui appartient aux seigneurs laïques. Le fief forme une châtellenie au XVIIe relevant de la baronnie de Cinq-Mars-la-Pile en Touraine. La maison seigneuriale, aujourd'hui disparue, est située à l'est du bourg et dépend de Chétigné[3],[6].
Patrimoine : église Saint-Sulpice de Rou (MH) des XIe et XIIIe siècles, fontaine de la rue des Lavoirs[7].
À la fin du XVIIe siècle, Rou compte 32 feux (ou familles), pour la plupart des vignerons[3],[6].
Célestin Port (1878)
Rou dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[8] :
« Rou, bourg, cne de Rou-Marson. — Ecclesia de Ruu 980 circa (Liv. N., ch. 57 et or.). — Rou (Odila de) 980 circa (Ch. or.). — Villa quœ dicitur Ruu 1035-1055 (Liv. N., ch. 60). — Rol (Odo de) 1087 (Cartulaire de Saint-Aubin, f. 73 v°). — Rool (V. de) 1070-1118 (Liv. BL. f. 16). — Ru (F. de) 1070-1118 (Ib, f. 37). — Ecclesia de Ru 1130-1143 (Liv. d’A., f. 75). — Via Rodoensis 1252 (H Pr. de Courchamp, I, f. 12). — Parrochia de Rou 1283 (G 449, f. 15). — Villa loci de Rou 1428 (H St-Maur, Cru, t. I, p. 4). — La ville de Rou 1445 (H Distré, t. I, f. 30). — Roul 1605 (Hiret, p. 290). — Le pays de tout temps habité, quoique autrefois couvert de bois, conserve encore trois dolmens, dont deux au N.-O. du bourg, — le plus éloigné, près la Rigaudrie, dans une vigne, composé de 6 pierres, dont une pour le toit (5 mèt. sur 3 mèt. 90) et deux formant une sorte de vestibule ; — le second à 300 mèt. entre le précédent et le bourg, dans une vigne, la chambre formée de 4 pierres, le toit de 2 pierres, dont une abattue (5 mèt. 84 sur 4 mèt. 70) touche le sol ; — un troisième dans une vigne, plus près de Riou, et sur le bord vers N. du chemin de Marson, composé d’une dizaine de pierres, aux deux tiers enfouies dans la terre et sous les épines, le toit s’élevant à peine d’un mèt. et mesurant 4 mèt. de longueur ; — et aux environs, dans le champ des Pierres-Longues, plusieurs peulvans, dont le dernier, abattu vers 1820, recouvrait les ossements de deux sépultures. — La grande voie romaine de Saumur à Doué, fréquentée jusqu’à la fin du XVIIIe s. par les marchands du Poitou, du Maine et de la Normandie, traverse du N.-E. au S -0. tout le territoire. On en suit encore, presque an sortir de Saumur, la large chaussée, en blocage de menus cailloux, recouverte de silex informes, qu’ont soulevés les roues en traçant un double et profond sillon. Elle longe vers N.-O. le village, où la rejoignaient les voies transversales vers l’O. de Martigné ou Thouarcé par la Grésille et Dénezé, — vers l’E., de Lézon et Munet par le Coudray-Macouard et Distré. Au milieu de cette région, si animée aux temps antiques, aujourd’hui si délaissée, ce dut être là un centre de passage important, et il est singulier que dans la recherche si bruyante de l’introuvable station Ro-brica, personne encore n’ait songé à alléguer tout au moins ce nom, le seul connu, qui se rapproche directement du radical-type. Il y a été trouvé dans le village même en 1863 une médaille de César en argent. à fleur de coin. — Dès le Xe s. la villa possédait une église, qui appartenait aux seigneurs laïcs. Une dame Odile fit don de la moitié à l’abbaye de St-Florent, qui dès avant le milieu du XIe s. avait acquis le reste de sa famille. L’évêque Ulger en confirma la propriété aux religieux vers 1140. La présentation en appartint pourtant plus tard à l’archiprêtre de Saumur et la nomination à l’évêque. La moitié des dîmes était prélevée par l’abbaye de Fontevraud, à cause de son minage de Saumur.
Curés : Jean Huet, 1457. — Franç. Michelet, 1528. — Gilles Hervé, 1574. — Math. Voisin, 1605, 1611. — Mathurin Samson, 1616, † le 3 avril 1663, comme l’indique encore son épitaphe dans l’église. Son testament est du 15 août 1658. — Séb. Véret, 1666. septembre 1690. — Roland Quinot, novembre 1690, † le 24 mars 1728, âgé de 64 ans. — Franç. Boutin, 1728, † le 6 novembre 1782, âgé de 85 ans. — Julien-Mich.-Charles Renault, natif de Saint-Lambert-du-L., 1782. † le 16 février 1791, âgé de 74 ans. — J.-B. Hardouin, desservant jusqu’en 1792.
Le fief formait au XVIIe s. une châtellenie relevant de la baronnie de Cinq-Mars-la-Pile en Touraine. Le manoir seigneurial, aujourd’hui détruit, était situé à l’E. du bourg et néanmoins compris dans le ressort de la paroisse de Chétigné, comme neuf autres maisons du bourg même. — En est sieur Jean Douay 1386, Jean de Fromentières 1470, 1495, qui laissa longtemps son nom au domaine ; on dit encore au XVIIe s. « le fief et seigneurie de St-Sulpice de Rou alias Fromentières » ; — Guyon de From. 1499 ; — René de Thory 1565, — Ant. de Thory 1570, — Pierre Leroux de la Tour de Ménive 1634, Urbaine des Ecotais, sa veuve, 1659, Hercules de Launay. qui avait épousé leur fille Suzanne le 26 juin 1661, et est inhumé dans l’église le 29 octobre 1702, âgé de 67 ans ; — Alexandre Duboul, marié le 27 septembre 1694 avec Urbaine de Launay ; — Ch.-Fr. de Salles 1717 ; — Louise-Charlotte Leroux des Aubiers, son héritière, par sa mère, et femme d’Augustin de Racappé, 1744 ; — Marie-Françoise de Menou de Chanizay, 1776, 1789.
La paroisse contenait 32 feux ou familles pour la plupart de vignerons en 1697, comprenant 87 communiants, — 192 hab. en 1726. Elle restait couverte vers l’O. et vers N. de taillis et de bruyères, — et pour partie en terres basses et marécageuses qu’on n’ensemençait que deux ans sur trois. On raconte que jusqu’au XVe s., en temps d’été, elle était régulièrement dévastée par des tempêtes de grêle et de tonnerre, dont l’évêque Jean Michel délivra le pays par une procession solennelle, où l’un des assistants fut tué d’un coup de foudre. Louvet de son côté rapporte un autre miracle, d’explication facile de nos jours à la science : une pluie de pierres « cheuttées du ciel », blanches et assez dures pour graver le verre et semblables à des cristaux, qui furent recueillies « à pleines poches a et dans des chappeaulx », le 12 février 1617.
L’Eglise, dédiée à St Sulpice (succursale, 26 décembre 1804), présente le plan rectangulaire, légèrement brisé par l’inclinaison symbolique du chevet, avec une nef unique, dont les murs en petit appareil sont éclairés vers N.-E. de trois petites fenêtres plein cintre XIe s., et vers S.-O., de grandes fenêtres ogivales. Le pignon de la façade principale parait avoir été reconstruit au XIIIe s. ; le pignon N.-O. se prolonge d’un couronnement percé de deux baies, dont une avec clocher. — A l’intérieur, rien n’est à signaler que quatre statues de bois des XVe ou XVIe s., le grand autel, portant la date de sa construction, 1751, sur le pied de la petite croix, — et à rentrée du chœur, la tombe, servant de marche, du curé H. Samson.
La commune, érigée en 1790, a été réunie par ordonnance du 8 mars 1846 à la commune voisine de Riou-Marson, sous le nom nouveau de Rou-Marson, V. ce mot.
Maires : Et. Gasnault, 1790. — Jean Foucault, 1er fructidor an VIII. — Jos.-Marie-Saint Verry, 17 novembre 1815. — Urb. Guittière, 9 décembre 1815. — Verry, 20 mai 1816, installé le 5 juin. — Et. Gasnault, 25 mai 1821. — Jean Foucault, 4 février 1826. — Loir-Mongazon, 15 novembre 1830. — Peaucellier, juin 1832. — Mathieu Moquin, 28 janvier 1836, installé le 7 février. — Mic.-Vincent Rousseau, 13 septembre 1837, installé le 22, jusqu’en 1846.
Arch. de M.-et-L. C 26 ; E 1121-1122 ; 6 Cures ; H St-Florent, Distré, et Dom Huynes, Mss., f. 66 ; H.-D. B 158-171. — Répert. arch., 1866. p. 66-80 ; 1868, p. 312. — Arch. comm. de Rou et de Distré Et.-C. — Louvet, dans la Revue d’Anjou, 1855, t. I, p. 187. — Tresvaux, Hist. du Dioc. d’Ang., t. I, p. 288. — Roger, Hist. d’Anjou, p. 340-341. — Hiret, Antiq. d’Anjou, p. 290. — Bodin, Saumur, chap. II. »
Notes
Article connexe
Bibliographie
- • Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, t. III, p. 512-513 (Rou) (notice BnF no FRBNF40869771).
Sources et annotations
- ↑ Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».
- ↑ Art. 4 de l'Ordonnance du roi n° 12647 du 8 mars 1846, publiée le 28 mars 1846, Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, tome trente-deuxième, nos 1269 à 1305, Imprimerie royale (Paris), juillet 1846, p. 195
- ↑ a b c et d Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. III (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 512-513 (Rou)
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Rou (Rou-Marson), 2007
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 143
- ↑ a et b Saumur Kiosque, Histoire locale. Rou-Marson, une histoire riche née de trois villages, 17 avril 2022 (selon Historique sur le site de la commune de Rou-Marson)
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée (Rou-Marson), 2012
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, pages 309-310