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'''Rochefort-sur-Loire''' est une commune ligérienne de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d'Angers et dans la zone du Val de Loire inscrite au patrimoine mondial. | '''Rochefort-sur-Loire''' est une commune ligérienne de l'ouest de la France qui se situe dans le département de [[Maine-et-Loire]] (49), à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d'Angers et dans la zone du Val de Loire inscrite au patrimoine mondial. | ||
Le bras, le [[Louet]], traverse ce territoire de bord de [[Loire]]. | Son territoire se partage entre la vallée et les coteaux. Le bras, le [[Louet]], traverse ce territoire de bord de [[Loire]]. | ||
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Mairie : place de l'Hôtel de Ville, 49190 Rochefort-sur-Loire (tél. 02 41 78 70 24, courriel [mailto:mairie@rochefortsurloire.fr rochefortsurloire]). | Mairie : place de l'Hôtel de Ville, 49190 Rochefort-sur-Loire (tél. 02 41 78 70 24, courriel [mailto:mairie@rochefortsurloire.fr rochefortsurloire]). | ||
Un projet de modification des limites territoriales entre Chalonnes et Rochefort est étudié en 2018 pour une petite zone chalonnaise de la vallée, deux hameaux et quelques parcelles agricoles. Le projet de transfert des lieux-dits de Robinsonette et des Verdeaux reçoit un avis favorable en novembre des conseils municipaux de Chalonnes et de Rochefort, puis est entériné par la préfecture de Maine-et-Loire le {{date|29 novembre 2018}}, agrandissant ainsi la vallée de Rochefort<ref>Ouest-France, ''La Vallée de Rochefort va s'étendre'', 28 septembre et 13 octobre 2018</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''Des lieux-dits chalonnais bientôt rochefortais ?'', 19 novembre 2018</ref>{{,}}<ref name="raa85-2018">Préfecture de Maine-et-Loire, ''Arrêté n° DRCL/BI/2018-169'' du 29 novembre 2018, portant modification des limites territoriales des communes de Chalonnes-sur-Loire et Rochefort-sur-Loire, | Un projet de modification des limites territoriales entre Chalonnes et Rochefort est étudié en 2018 pour une petite zone chalonnaise de la vallée, deux hameaux et quelques parcelles agricoles. Le projet de transfert des lieux-dits de Robinsonette et des Verdeaux reçoit un avis favorable en novembre des conseils municipaux de Chalonnes et de Rochefort, puis est entériné par la préfecture de Maine-et-Loire le {{date|29 novembre 2018}}, agrandissant ainsi la vallée de Rochefort<ref>Ouest-France, ''La Vallée de Rochefort va s'étendre'', 28 septembre et 13 octobre 2018</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''Des lieux-dits chalonnais bientôt rochefortais ?'', 19 novembre 2018</ref>{{,}}<ref name="raa85-2018">Préfecture de Maine-et-Loire, ''Arrêté n° DRCL/BI/2018-169'' du 29 novembre 2018, portant modification des limites territoriales des communes de Chalonnes-sur-Loire et Rochefort-sur-Loire, RAA spécial n° 85 du 30 novembre 2018, p. 9 et 10 (fraction de territoire de 20 ha 51 a 67 ca) [[https://www.maine-et-loire.gouv.fr/contenu/telechargement/8184/67119/file/085-raa_special_du_30_novembre_2018.pdf lire]].</ref>. | ||
== Histoire et patrimoine == | == Histoire et patrimoine == | ||
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La zone de la Vallée de la Loire aval, des Ponts-de-Cé à Ingrandes et La Varenne, est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>. | La zone de la Vallée de la Loire aval, des Ponts-de-Cé à Ingrandes et La Varenne, est classée [[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire|espace naturel sensible]] (ENS)<ref>[[Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire]], 2018</ref>. | ||
== Territoire viticole == | == Économie et entreprises == | ||
=== Territoire viticole === | |||
Cette région bénéficie de la douceur du climat angevin favorable à la culture, et notamment à la viticulture (vins d'Anjou, Coteaux-du-Layon, [[Rochefort sur Loire - Chaume|Quarts-de-Chaume]]). Rochefort-sur-Loire se situe dans l'appellation viticole des [[Vins du Layon|Coteaux-du-Layon (AOC)]]<ref>Décret n° 0272 du 24 novembre 2011 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Coteaux du Layon », JORF n° 0272 du 24 novembre 2011 page 19757, texte n° 68.</ref>, vin blanc liquoreux dont le vignoble est implanté sur la partie sud-est du Massif armoricain et dont l'exposition des coteaux permet l'obtention de vendanges surmûries<ref>Institut national de l'origine et de la qualité (INAO), ''Aire géographique - Fiche produit - Coteaux du Layon'', 28 janvier 2019 (statut FR : AOC - statut CE : AOP)</ref>. | Cette région bénéficie de la douceur du climat angevin favorable à la culture, et notamment à la viticulture (vins d'Anjou, Coteaux-du-Layon, [[Rochefort sur Loire - Chaume|Quarts-de-Chaume]]). Rochefort-sur-Loire se situe dans l'appellation viticole des [[Vins du Layon|Coteaux-du-Layon (AOC)]]<ref>Décret n° 0272 du 24 novembre 2011 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Coteaux du Layon », JORF n° 0272 du 24 novembre 2011 page 19757, texte n° 68.</ref>, vin blanc liquoreux dont le vignoble est implanté sur la partie sud-est du Massif armoricain et dont l'exposition des coteaux permet l'obtention de vendanges surmûries<ref>Institut national de l'origine et de la qualité (INAO), ''Aire géographique - Fiche produit - Coteaux du Layon'', 28 janvier 2019 (statut FR : AOC - statut CE : AOP)</ref>. | ||
C'est un viticulteur de Rochefort, [[Louis Mignot]], qui est à l'origine du verre à vin d'Anjou<ref>Groupe de recherches ethnologiques de l'Anjou (coord. Janine Brouard), ''Les Vignerons en Anjou dans la première moitié du XXe siècle'', Éd. l'Harmattan (Paris), 1990, p. 32</ref>. | C'est un viticulteur de Rochefort, [[Louis Mignot]], qui est à l'origine du verre à vin d'Anjou<ref>Groupe de recherches ethnologiques de l'Anjou (coord. Janine Brouard), ''Les Vignerons en Anjou dans la première moitié du XXe siècle'', Éd. l'Harmattan (Paris), 1990, p. 32</ref>. | ||
== Commerce et artisanat == | === Commerce et artisanat === | ||
À la fin des années 1980, la commune est encore un centre agricole (cultures dans la vallée) et viticole (vignoble sur les coteaux), un centre d'attraction économique (commerces, zone artisanale) et un centre touristique (camping, piscine, plage)<ref name="cport1989-p469">Dict. Célestin Port de 1989, ''op. cit.'', p. 469</ref>. Dans les années 1970 on y trouve deux boucheries, deux épiceries (Spar et Unico, à l'emplacement précédemment d'un tailleur), trois cafés, une quincaillerie (où les pointes étaient vendues au kilo), un coiffeur, un magasin de pêche, deux charcuteries, deux boulangeries, une mercerie, un tabac-presse, un grainetier, deux garages auto et un garage pour cycles<ref name="temoignage-commerces">Témoignage oral d'une personne de Rochefort-sur-Loire.</ref>. On y trouve également un tonnelier (pl. St-Jean), un maréchal-ferrant (rue R. Gasnier)<ref name="temoignage-commerces" />, une fabrique de [[Tire-bouchon cep de vigne|tire-bouchons]]<ref name="cpasquier">Christine Pasquier-Croiset, ''Le tire-bouchon {{citation|cep de vigne}}'', mars 2017, dans ''Revue de l'APEC Rochefort-sur-Loire'', n° 33, printemps 2018 (APEC, Association patrimoine environnement culture) — Voir [[Tire-bouchon cep de vigne|Éts Siret]]</ref> et un atelier de confection<ref name="cport1989-p469" />. Côté services, présences d'un bureau de poste distributeur, d'une pharmacie, de médecins, d'un kinésithérapeute, etc<ref name="temoignage-commerces" />{{,}}<ref name="cport1989-p469" />. | À la fin des années 1980, la commune est encore un centre agricole (cultures dans la vallée) et viticole (vignoble sur les coteaux), un centre d'attraction économique (commerces, zone artisanale) et un centre touristique (camping, piscine, plage)<ref name="cport1989-p469">Dict. Célestin Port de 1989, ''op. cit.'', p. 469</ref>. Dans les années 1970 on y trouve deux boucheries, deux épiceries (Spar et Unico, à l'emplacement précédemment d'un tailleur), trois cafés, une quincaillerie (où les pointes étaient vendues au kilo), un coiffeur, un magasin de pêche, deux charcuteries, deux boulangeries, une mercerie, un tabac-presse, un grainetier, deux garages auto et un garage pour cycles<ref name="temoignage-commerces">Témoignage oral d'une personne de Rochefort-sur-Loire.</ref>. On y trouve également un tonnelier (pl. St-Jean), un maréchal-ferrant (rue R. Gasnier)<ref name="temoignage-commerces" />, une fabrique de [[Tire-bouchon cep de vigne|tire-bouchons]]<ref name="cpasquier">Christine Pasquier-Croiset, ''Le tire-bouchon {{citation|cep de vigne}}'', mars 2017, dans ''Revue de l'APEC Rochefort-sur-Loire'', n° 33, printemps 2018 (APEC, Association patrimoine environnement culture) — Voir [[Tire-bouchon cep de vigne|Éts Siret]]</ref> et un atelier de confection<ref name="cport1989-p469" />. Côté services, présences d'un bureau de poste distributeur, d'une pharmacie, de médecins, d'un kinésithérapeute, etc<ref name="temoignage-commerces" />{{,}}<ref name="cport1989-p469" />. | ||
== Loisirs et culture == | == Loisirs et culture == | ||
Depuis 1941 Rochefort-sur-Loire héberge le club de poètes dit {{citation|l'École de Rochefort}}, fondé par le poète Jean Bouhier et le peintre Pierre Penon. Un centre poétique, au sein de la bibliothèque municipale, un marché annuel de la poésie et des publications poétiques entretiennent toujours la flamme. La commune est labellisée ''Village en poésie''<ref>Ouest-France, ''Pourquoi Rochefort-sur-Loire tourne le dos à la poésie…'', 27 juin 2018</ref>. Une galerie d'art actuel a été inaugurée en mai 2018, présentant par exemple fin 2018 une exposition collective intitulée ''Intimes, formats et portraits''<ref>Ouest-France, ''Exposition « Intimes » à la galerie Corbata Rosa'', 26 novembre 2018</ref>. | Depuis 1941 Rochefort-sur-Loire héberge le club de poètes dit {{citation|l'École de Rochefort}}, fondé par le poète Jean Bouhier et le peintre Pierre Penon<ref name="cbft-2023">Jean-Jacques Chiron (avec Raymond Bois, Jean-Louis Fardeau et Gérard Tremblay), ''Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon »'', Éditions du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2023, p. 199-203</ref>. Un centre poétique, au sein de la bibliothèque municipale, un marché annuel de la poésie et des publications poétiques entretiennent toujours la flamme. La commune est labellisée ''Village en poésie''<ref>Mairie de Rochefort-sur-Loire, ''Village en poésie'', 2023-2025</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''Pourquoi Rochefort-sur-Loire tourne le dos à la poésie…'', 27 juin 2018</ref>. Une galerie d'art actuel a été inaugurée en mai 2018, présentant par exemple fin 2018 une exposition collective intitulée ''Intimes, formats et portraits''<ref>Ouest-France, ''Exposition « Intimes » à la galerie Corbata Rosa'', 26 novembre 2018</ref>. | ||
Présence de plusieurs infrastructures sportives (terrain de football, gymnase...) et d'un champ de courses, l'hippodrome du Val Fleuri (anciennement hippodrome du Marais<ref name="cport1989" />) avec piste en herbe de {{unité|1330|mètres}} inaugurée le {{date|21 juillet 1889}}<ref>Les Courses Hippiques, ''Hippodrome - Rochefort sur Loire - Fleuri du Val de Loire'', 2010-2019</ref>, ainsi que d'une piscine et d'une plage (Louet). Sur la commune on pratique également la [[boule de fort]] (société l'Avenir, fondée en 1879<ref>Ouest-France, ''La famille Citoleux, trois générations à la société l'Avenir de Rochefort-sur-Loire'', 23 avril 2024</ref>) et la [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|pêche]], notamment sur le [[Louet]]. | Présence de plusieurs infrastructures sportives (terrain de football, gymnase...) et d'un champ de courses, l'hippodrome du Val Fleuri (anciennement hippodrome du Marais<ref name="cport1989" />) avec piste en herbe de {{unité|1330|mètres}} inaugurée le {{date|21 juillet 1889}}<ref>Les Courses Hippiques, ''Hippodrome - Rochefort sur Loire - Fleuri du Val de Loire'', 2010-2019</ref>, ainsi que d'une piscine et d'une plage (Louet). Sur la commune on pratique également la [[boule de fort]] (société l'Avenir, fondée en 1879<ref>Ouest-France, ''La famille Citoleux, trois générations à la société l'Avenir de Rochefort-sur-Loire'', 23 avril 2024</ref>) et la [[Les coins de pêche et/ou de pique-nique|pêche]], notamment sur le [[Louet]]. | ||
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L'école intercommunale de musique Loire-Layon dispense des cours à Rochefort-sur-Loire, à Chalonnes-sur-Loire, à La Possonnière et à Saint-Georges-sur-Loire<ref>Ouest-France, ''Chalonnes-sur-Loire. L'école de musique affiche un record d'inscriptions'', 21 septembre 2021</ref>. | L'école intercommunale de musique Loire-Layon dispense des cours à Rochefort-sur-Loire, à Chalonnes-sur-Loire, à La Possonnière et à Saint-Georges-sur-Loire<ref>Ouest-France, ''Chalonnes-sur-Loire. L'école de musique affiche un record d'inscriptions'', 21 septembre 2021</ref>. | ||
=== École de Rochefort === | |||
L'École de Rochefort est un mouvement poétique créé durant l'Occupation pour marquer alors une forme de résistance<ref name="tl-2010">Thierry Lefebvre, ''Le pharmacien Jean Bouhier, fondateur de l'École de Rochefort. [R 88 Pharmacie et littérature]'', dans ''Revue d'histoire de la pharmacie'', Société d'histoire de la pharmacie (Paris), 97e année, n° 366, 2010, p. 241-242</ref>. | |||
Jean Bouhier, pharmacien à Rochefort, et Pierre Penon, peintre qu'il héberge, ont de longues discussions. Ils parlent peinture, poésie, philosophie, et collaborent à un ouvrage, ''Les onze cordes de l'arc'', paru en [[1941]]. Dans son prolongement, revendiquant la liberté de l'esprit, ils décident de créer un groupe poétique qu'ils nomment {{citation|l'École de Rochefort}} et une revue littéraire, les ''Cahiers de l'École de Rochefort''<ref name="cbft-2023" />{{,}}<ref name="tl-2010" />{{,}}<ref name="jyd-2007-2010">Jean-Yves Debreuille, ''L'École de Rochefort (1941-1961)'', dans ''Le français : des mots de chacun, une langue pour tous'', édité par Françoise Argod-Dutard, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 279-288</ref>{{,}}<ref>Jean-Yves Debreuille, ''Poésie engagée et poésie dégagée'', dans ''Écrire sous l'Occupation'', édité par Bruno Curatolo et François Marcot, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 223-232</ref>. | |||
René-Guy Cadou, un des premiers ralliés de Jean Bouhier, Michel Manoll, Jean Rousselot, Luc Bérimont, Maurice Fombeure, Roger Toulouse, Jean Jégoudez, Marcel Béalu, Yanette Delétang-Tardif et d'autres de la poésie nouvelle, collaborent à la revue. La première série des cahiers est publiée entre le 15 mai et le {{date|1{{er}} septembre 1941}}, les deux premiers portant à leur dos un manifeste. Ce mouvement s'inscrit dans une démarche de liberté d'expression et d'humanisme. La petite ville de Rochefort devient alors un haut lieu de la poésie et de la résistance artistique<ref name="tl-2010" />{{,}}<ref name="cbft-2023" />{{,}}<ref name="jyd-2007-2010" />. | |||
Le groupe littéraire disparaît à la Libération, puis renaît en 1951 au décès de René-Guy Cadou avant de disparaître une nouvelle fois dix ans plus tard. Il réapparaît de nouveau en 1991 à Rochefort, au quarantième anniversaire de la mort de René-Guy Cadou<ref name="jyd-2007-2010" />{{,}}<ref>Ouest-France (Marianne Deumié), ''Le village qui déclame son amour aux poètes'', 18 juin 2016</ref>. | |||
== Espace et territoire == | == Espace et territoire == |