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Le bombardement du 17 juin 1944 avait dangereusement ébranlé et rendu inhabitable le petit chalet de bois que nous habitions ma mère, mon frère de six ans mon cadet et moi - notre papa étant mort pour la France à Givet le 19 mai 1940<ref group="N">Givet : Commune du département des Ardennes (région Champagne-Ardenne) où se déroulèrent des combats en mai 1940 entre l'armée française et la 32<sup>e</sup> division d'infanterie allemande.</ref> - rue des Chênes au [[Avrillé - Bois du Roy|Bois du Roy]] d’Avrillé, en face de la rue des Fleurs. C’était l’un de la douzaine de ces petits chalets construits dans les années 1920 dans le Bois du Roi, ainsi que dans le quartier de la Caserne. | Le bombardement du 17 juin 1944 avait dangereusement ébranlé et rendu inhabitable le petit chalet de bois que nous habitions ma mère, mon frère de six ans mon cadet et moi - notre papa étant mort pour la France à Givet le 19 mai 1940<ref group="N">Givet : Commune du département des Ardennes (région Champagne-Ardenne) où se déroulèrent des combats en mai 1940 entre l'armée française et la 32<sup>e</sup> division d'infanterie allemande.</ref> - rue des Chênes au [[Avrillé - Bois du Roy|Bois du Roy]] d’Avrillé, en face de la rue des Fleurs. C’était l’un de la douzaine de ces petits chalets construits dans les années 1920 dans le Bois du Roi, ainsi que dans le quartier de la Caserne. | ||
Après avoir été hébergés momentanément dans une ancienne ferme à [[Brain-sur-Longuenée]], nous revînmes vers Avrillé après la Libération<ref group="N">Libération : Période suivant l'occupation allemande de la France métropolitaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.</ref>, pour être relogés au Parc de la Haye dans des baraquements<ref>Baraquements : Ensemble de constructions légères destinées à servir de logement provisoire.</ref> en bois ayant été occupés par l’armée d’occupation<ref group="N" name="occupation">Armée d'occupation, troupes d'occupation : Désigne les troupes allemandes occupant le territoire français durant la Seconde Guerre mondiale.</ref>. | Après avoir été hébergés momentanément dans une ancienne ferme à [[Brain-sur-Longuenée]], nous revînmes vers Avrillé après la Libération<ref group="N">Libération : Période suivant l'occupation allemande de la France métropolitaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.</ref>, pour être relogés au Parc de la Haye dans des baraquements<ref group="N">Baraquements : Ensemble de constructions légères destinées à servir de logement provisoire.</ref> en bois ayant été occupés par l’armée d’occupation<ref group="N" name="occupation">Armée d'occupation, troupes d'occupation : Désigne les troupes allemandes occupant le territoire français durant la Seconde Guerre mondiale.</ref>. | ||
Ces baraquements avaient abrité des hommes et des femmes des troupes d'occupation<ref | Ces baraquements avaient abrité des hommes et des femmes des troupes d'occupation<ref group="N" name="occupation" /> chargés d’un poste d'émissions radio relié aux installations de Pignerolles à [[Saint-Barthélemy-d'Anjou]]. Ils étaient pour certains accolés à des bâtiments « en dur » dont l’un était équipé de sanitaires, douches et lavoir. | ||
Les autorités municipales d’Angers et d’Avrillé avaient transformé en appartements « sociaux » d'urgence ces locaux ayant servi à d’autres usages. Puis il y en eut d’autres de construits ensuite sur le même modèle, mais seulement en bois. | Les autorités municipales d’Angers et d’Avrillé avaient transformé en appartements « sociaux » d'urgence ces locaux ayant servi à d’autres usages. Puis il y en eut d’autres de construits ensuite sur le même modèle, mais seulement en bois. | ||
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… Je me réveille le lendemain hurlant de douleur cette fois, couvert de pansements dans l’immense salle Saint-Nicolas parmi une trentaine d’autres gamins blessés, qui souffrent eux aussi plus que de raisonnable de divers accidents de leurs jeunes existences. | … Je me réveille le lendemain hurlant de douleur cette fois, couvert de pansements dans l’immense salle Saint-Nicolas parmi une trentaine d’autres gamins blessés, qui souffrent eux aussi plus que de raisonnable de divers accidents de leurs jeunes existences. | ||
Des religieuses en cornettes<ref>Cornette, au pluriel cornettes : Coiffure de certaines religieuses.</ref> ressemblant à des oiseaux (des filles de Saint-Vincent-de-Paul), s'affairent d’un lit à l’autre… | Des religieuses en cornettes<ref group="N">Cornette, au pluriel cornettes : Coiffure de certaines religieuses.</ref> ressemblant à des oiseaux (des filles de Saint-Vincent-de-Paul), s'affairent d’un lit à l’autre… | ||
Je resterai là de longues semaines et regagnerai le parc de la Haie au début de l’année 1945, claudiquant et un peu handicapé. | Je resterai là de longues semaines et regagnerai le parc de la Haie au début de l’année 1945, claudiquant et un peu handicapé. | ||
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Emmitouflés dans nos « capuchons » de toile cirée nous trottinions ainsi par tous les temps au son du contenu de nos plumiers en bois. | Emmitouflés dans nos « capuchons » de toile cirée nous trottinions ainsi par tous les temps au son du contenu de nos plumiers en bois. | ||
La charge de mes « devoirs » était bien moins importante que celle charroyée par les écoliers d’aujourd’hui et tenait facilement dans ma petite « musette » kaki US-Army à côté de mes tartines du repas de midi… Dans cette école, mon frère et moi avons été très studieux et nous avons reçu – selon l'expression consacrée - Not'Certificat<ref group="N">Certificat d'étude : Appelé « certificat d'études » (ou familièrement « certif' »), | La charge de mes « devoirs » était bien moins importante que celle charroyée par les écoliers d’aujourd’hui et tenait facilement dans ma petite « musette » kaki US-Army à côté de mes tartines du repas de midi… Dans cette école, mon frère et moi avons été très studieux et nous avons reçu – selon l'expression consacrée - Not'Certificat<ref group="N">Certificat d'étude : Appelé « certificat d'études » (ou familièrement « certif' »), le Certificat d'études primaires élémentaires était un diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement primaire en France.</ref> ! | ||
Nous étions quatre ou cinq à faire ce trajet, et quelquefois nous l’agrémentions d’un jeu qui consistait à accompagner « à coup de pieds », et « à toi et à moi » et en pleine rue, une vieille – et rare encore - boite à conserves. | Nous étions quatre ou cinq à faire ce trajet, et quelquefois nous l’agrémentions d’un jeu qui consistait à accompagner « à coup de pieds », et « à toi et à moi » et en pleine rue, une vieille – et rare encore - boite à conserves. |