Aller au contenu

« Château de Brézé » : différence entre les versions

7 242 octets ajoutés ,  25 juin 2013
aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 51 : Ligne 51 :
Ouvert depuis 2000 à la visite, classé Monument historique<ref name="merimee">Ministère de la Culture, [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00108988 Base Mérimée (Architecture & Patrimoine)], juin 2013</ref>, le château de Brézé dispose d’un des plus beaux et rares exemples d’architectures intérieures néo-gothique et néo-renaissance encore conservées à ce jour avec les appartements de Monseigneur Pierre de Dreux-Brézé, évêque de Moulins de 1850 à 1893. Les logements des domestiques où sont montrées leurs tenues d’époque, ainsi qu’une salle de bain et son curieux chauffe-serviette concourent également à la vie de château à Brézé. La Chambre de Richelieu expose son mobilier Louis XIII d’origine et la grande galerie, ancienne salle de réception du château, est désormais dévolue aux ancêtres des Dreux-Brézé et aux portraits de plusieurs membres de la famille royale : Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette, leur fils, l’infortuné Louis XVII…  
Ouvert depuis 2000 à la visite, classé Monument historique<ref name="merimee">Ministère de la Culture, [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00108988 Base Mérimée (Architecture & Patrimoine)], juin 2013</ref>, le château de Brézé dispose d’un des plus beaux et rares exemples d’architectures intérieures néo-gothique et néo-renaissance encore conservées à ce jour avec les appartements de Monseigneur Pierre de Dreux-Brézé, évêque de Moulins de 1850 à 1893. Les logements des domestiques où sont montrées leurs tenues d’époque, ainsi qu’une salle de bain et son curieux chauffe-serviette concourent également à la vie de château à Brézé. La Chambre de Richelieu expose son mobilier Louis XIII d’origine et la grande galerie, ancienne salle de réception du château, est désormais dévolue aux ancêtres des Dreux-Brézé et aux portraits de plusieurs membres de la famille royale : Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette, leur fils, l’infortuné Louis XVII…  


=== LES « COLBERT » (depuis 1959) ===
=== LES COLBERT (depuis 1959) ===
La dernière des Dreux-Brézé, la défunte marquise Charlotte de Dreux-Brézé épousera en 1959 le Comte Bernard de Colbert (descendant de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV). Naturellement, c’est aujourd’hui leur fils et son épouse Karine qui ont repris la propriété.
La dernière des Dreux-Brézé, la défunte marquise Charlotte de Dreux-Brézé épousera en 1959 le Comte Bernard de Colbert (descendant de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV). Naturellement, c’est aujourd’hui leur fils et son épouse Karine qui ont repris la propriété.
== La forteresse souterraine ==
Le château de Brézé, ancienne demeure des Grands Maîtres de Cérémonies des Rois de France, a la particularité de posséder un extraordinaire réseau souterrain et les douves sèches les plus profondes d’Europe.
=== LA ROCHE DE BREZE ===
La « Roche de Brézé » est la partie du château la plus ancienne connue à ce jour. On ignore son époque de creusement, toutefois elle est vraisemblablement antérieure à 1063, date à laquelle l’existence d’une seigneurerie à Brézé est attestée dans la charte de l’abbaye de St Florent, près de Saumur.
Ce souterrain, creusé à environ 9 mètres sous l’actuelle cour d’honneur, est une véritable forteresse. En périodes de troubles -invasions vikings, épidémies, intempéries, pillages, guerres de religion-, les habitants de l’Anjou ont cherché refuge sous terre dès le IX{{s}}. Le Saumurois compte à lui seul 14 000 cavités souterraines. Nombres de souterrains aménagés ne sont plus accessibles de nos jours, ce qui rend l’état de conservation de la « Roche de Brézé » d’autant plus remarquable.
La forteresse présente une architecture « en trèfle » unique au monde. En son centre, on trouve un puits de lumière carré, autour duquel sont disposées 3 pièces.
Dans la première pièce, 5 silos à grain sont creusés dans les parois de tuffeau. Ils étaient fermés hermétiquement par des portes de bois. Leur taille témoigne de la richesse et de la puissance des premiers occupants. En effet, ils auraient pu nourrir de 15 à 20 personnes pendant un an. Ils permettaient également, en cas de destruction des récoltes, de replanter les cultures l’année suivante. L’un des silos a été percé au XVI{{s}} par le couloir d’entrée, dans le but de faciliter l’accès à la Roche depuis la surface.
Au Moyen Age, la lumière et l’air se diffusaient du puits central vers l’habitat par d’ingénieuses fenêtres-meurtrières. Étroites à l’intérieur du puits, elles s’ouvrent en s’évasant vers les pièces. Ainsi, elles empêchaient le passage d’un ennemi tout en permettant l’apport d’un maximum d’air et de clarté. En outre, il était impossible d’enfumer les lieux, le puits faisant office de conduit de cheminée.
La Roche de Brézé a connu de nombreuses modifications au cours des siècles. Certaines parties ont été détruites, d’autres murées ou transformées…
=== LES DOUVES SÈCHES et leur SYSTÈME DÉFENSIF ===
Au XV{{s}}, Gilles de Maillé-Brézé, Grand Maître de la Vénerie du « bon Roi René » (le Duc d’Anjou), obtient de celui-ci l’autorisation de fortifier le domaine de Brézé. A partir de 1448-1450, les douves atteignent une profondeur de 10 à 12 mètres et l’on commence à creuser les premières salles souterraines autour des fossés. Le premier niveau de creusement est visible au pied du pilier maçonné qui soutient la passerelle piétonnière.
Vers 1525, Guy de Maillé-Brézé, son petit-fils, intensifie le creusement des douves pour parvenir à une profondeur de 15 à 18 mètres. Les fossés font alors le tour complet du château. Dans les salles déjà existantes, on aménage d’importantes dépendances seigneuriales : lieux de stockage, boulangerie, magnanerie, salle des pressoirs…. Les six immenses celliers où étaient entreposées les récoltes du château témoignent de la puissance des châtelains à cette époque. Leur taille est en effet adaptée à celle du domaine, qui couvrait alors une surface de 1 850 hectares, comme l’indique la taille de la fuye (le pigeonnier érigé à l’entrée du parc).
Parallèlement, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain à contrepoids protégeant l’accès à la grande galerie depuis les douves. Il reposait à la place du plancher de bois sur une fosse de quatre mètres de profondeur, elle-même équipée d’un poste de guet relié à d’autres postes de garde par une galerie souterraine. En cas d’attaque, le tablier basculait le long d’un axe de métal et venait s’encastrer dans la roche.
S’il venait à être détruit par le feu, le pont-levis était complété par une première grille, une porte en chêne protégée par un poste de tir et enfin une seconde grille, formant un véritable sas défensif. Enfin, des postes de gardes situés de l’autre côté des douves permettaient de prendre les ennemis en tirs croisés.
Ce système de défense efficace va faire ses preuves durant de nombreux siècles car le château n’a jamais été pris !
Entre le XV{{s}} et le XVII{{s}}, le château de Brézé vit deux grandes époques de fortification sous l’impulsion des Maillé-Brézé. Le château en a conservé de nombreux éléments défensifs, tel l’étonnant chemin de ronde creusé dans la pierre de la face ouest des fossés.
Les chemins de ronde sont généralement situés en hauteur. Cependant, celui-là permettait de faire face à une éventuelle attaque depuis le fond des douves, ainsi que de protéger les celliers seigneuriaux situés juste en face. Il dessert plusieurs postes de tir munis d’une meurtrière centrale, de trous de visée ébrasés vers l’extérieur et de bouches à feu, c’est-à-dire des ouvertures spécifiquement destinées à l’usage d’armes à feu. A Brézé, trous de visée et bouches à feu sont entièrement taillés dans la pierre.
A mi-parcours du chemin de ronde troglodytique, on trouve l’échauguette défensive. Cette petite tour ronde, accolée à la paroi des fossés, a été construite en 1614. Elle remplace une partie du château disparue au XVI{{s}} et n’est accessible que par le réseau souterrain. Percée d’un grand nombre de bouches à feu  qui procurent de nombreux angles de tirs, elle permettait ainsi de surveiller les fossés et de les défendre par des tirs rasants et inclinés avec deux hommes équipés de simples arquebuses.
D’autres salles et galeries de défense sont visibles sur le pourtour des douves. Chaque niche de tir devait être servie par au moins un homme. La garnison du château, sous les ordres d’un « capitaine » devait atteindre pour le moins 50 hommes d’armes. C’est peut-être l’un d’eux qui grava son nom sur l’appui de l’une des meurtrières.
Le château de Brézé possède aujourd’hui les douves sèches les plus profondes d’Europe à faire le tour complet d’un château. Contrairement à une idée très répandue, ces douves n’ont jamais contenu d’eau.
Il y a plusieurs raisons à cela :
Le château étant construit sur une hauteur, le cours d’eau qui passe au pied du village (la Dive) ne pouvait pas être détourné pour alimenter ces fossés. / Compte tenu de la taille des douves et de la porosité du tuffeau (plus exactement sa capacité à absorber l’eau), il aurait fallu un volume d’eau énorme pour non seulement remplir ces fossés mais également pour les garder pleins. / Enfin, une immersion complète aurait rendu toute vie impossible au cœur des souterrains, tout comme dans les parois périphériques des douves.
C’est alors que les dépendances du château furent aménagées dans ces parois rocheuses, à l’abri de l’extérieur.


== Notes ==
== Notes ==
23

modifications