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« Château de Brézé » : différence entre les versions

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Au XV{{s}}, Gilles de Maillé-Brézé<ref>Gilles de Maillé-Brézé (1437-1477) : chambellan et grand-maître de la vénerie du roi René (Édition de 1965 du Célestin Port, ''op. cit.'', p. 519).</ref>, conseiller du « Bon Roi René » (duc d’Anjou<ref name="roi-rene">René d'Anjou (1409-1480) : duc d’Anjou et comte de Provence, surnommé par ses sujets provençaux le « Bon Roi René ».<br />La plupart des informations sur les personnalités sont issues de l'encyclopédie [http://fr.wikipedia.org/ Wikipédia].</ref>) obtient de ce dernier l’autorisation de fortifier<ref name="cp-1965-519">Édition de 1965 du Célestin Port, ''op. cit.'', p. 519</ref> sa gentilhommière<ref>Gentilhommière : petit domaine à la campagne d’un gentilhomme.</ref>. À partir de 1448, des douves sèches sont creusées et des pont-levis les enjambant ferment et défendent l’accès au château. Profondes alors de 10 à 12 mètres, elles sont protégées par un efficace système de défense souterrain composé de chemins de ronde et de postes de garde. D’autre part, les travaux entrepris pour les creuser permettent d’extraire la pierre nécessaire à la construction du château aérien.
Au XV{{s}}, Gilles de Maillé-Brézé<ref>Gilles de Maillé-Brézé (1437-1477) : chambellan et grand-maître de la vénerie du roi René (Édition de 1965 du Célestin Port, ''op. cit.'', p. 519).</ref>, conseiller du « Bon Roi René » (duc d’Anjou<ref name="roi-rene">René d'Anjou (1409-1480) : duc d’Anjou et comte de Provence, surnommé par ses sujets provençaux le « Bon Roi René ».<br />La plupart des informations sur les personnalités sont issues de l'encyclopédie [http://fr.wikipedia.org/ Wikipédia].</ref>) obtient de ce dernier l’autorisation de fortifier<ref name="cp-1965-519">Édition de 1965 du Célestin Port, ''op. cit.'', p. 519</ref> sa gentilhommière<ref>Gentilhommière : petit domaine à la campagne d’un gentilhomme.</ref>. À partir de 1448, des douves sèches sont creusées et des pont-levis les enjambant ferment et défendent l’accès au château. Profondes alors de 10 à 12 mètres, elles sont protégées par un efficace système de défense souterrain composé de chemins de ronde et de postes de garde. D’autre part, les travaux entrepris pour les creuser permettent d’extraire la pierre nécessaire à la construction du château aérien.


Début Renaissance, les douves sont approfondies (jusqu’à la profondeur actuelle, soit 18 à 20 mètres, les plus profondes d’Europe à faire le tour complet d’un château !) et on y aménage dans les parois d’importantes structures et dépendances seigneuriales : celliers, boulangerie, magnanerie<ref>Magnanerie : bâtiment destiné à l’élevage des vers à soie.</ref> (pour l’élevage du vers à soie), salle des pressoirs… En même temps, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain protégeant l’accès au château depuis les douves.  
Début Renaissance, les douves sont approfondies (jusqu’à la profondeur actuelle, soit 18 à 20 mètres, les plus profondes d’Europe à faire le tour complet d’un château !<ref name="douves-profondes">Plus profondes douves sèches d’Europe :<br />- Château de Brézé, ''Agence régionale - Pays de la Loire Territoires d'innovation, ''Château de Brézé'', mai 2009<br />- Société publique régionale des Pays de la Loire, ''Au château de Brézé'', juin 2013<br />- Office de tourisme de Saumur, ''Château de Brézé'', juin 2013<br />- Comité départemental du tourisme, ''Château de Brézé'', juin 2013</ref>) et on y aménage dans les parois d’importantes structures et dépendances seigneuriales : celliers, boulangerie, magnanerie<ref>Magnanerie : bâtiment destiné à l’élevage des vers à soie.</ref> (pour l’élevage du vers à soie), salle des pressoirs… En même temps, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain protégeant l’accès au château depuis les douves.  


En 1565<ref name="cp-1965-519" />, Catherine de Médicis et son fils, le jeune Charles IX font étape à Brézé où ils sont accueillis par Artus de Maillé-Brézé, lequel donne au logis seigneurial son allure Renaissance. L’édifice médiéval est alors pratiquement détruit pour faire place à une élégante demeure : un corps de bâtiment en U, flanqué à l’ouest de deux tours rondes massives prenant naissance au fond des douves. La décoration de la façade du logis (où habite l’actuel propriétaire) comporte de nombreuses caractéristiques du nouveau style inspiré par l’Antiquité : pilastres cannelés d’ordre corinthien, porte d’entrée accostée de colonnettes de marbre rouge d’ordre ionique, frise de poste, etc.
En 1565<ref name="cp-1965-519" />, Catherine de Médicis et son fils, le jeune Charles IX font étape à Brézé où ils sont accueillis par Artus de Maillé-Brézé, lequel donne au logis seigneurial son allure Renaissance. L’édifice médiéval est alors pratiquement détruit pour faire place à une élégante demeure : un corps de bâtiment en U, flanqué à l’ouest de deux tours rondes massives prenant naissance au fond des douves. La décoration de la façade du logis (où habite l’actuel propriétaire) comporte de nombreuses caractéristiques du nouveau style inspiré par l’Antiquité : pilastres cannelés d’ordre corinthien, porte d’entrée accostée de colonnettes de marbre rouge d’ordre ionique, frise de poste, etc.
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== LA FORTERESSE SOUTERRAINE ==
== LA FORTERESSE SOUTERRAINE ==
Le château de Brézé, ancienne demeure des grands maîtres de cérémonies des rois de France<ref>Grand maître des cérémonies de France : officier de la Maison du roi chargé d'ordonner les cérémonies publiques de la couronne de France sous l'Ancien Régime et la Restauration.</ref>, a la particularité de posséder un extraordinaire réseau souterrain et les douves sèches les plus profondes d’Europe.
Le château de Brézé, ancienne demeure des grands maîtres de cérémonies des rois de France<ref>Grand maître des cérémonies de France : officier de la Maison du roi chargé d'ordonner les cérémonies publiques de la couronne de France sous l'Ancien Régime et la Restauration.</ref>, a la particularité de posséder un extraordinaire réseau souterrain et les douves sèches les plus profondes d’Europe<ref name="douves-profondes" />.


=== La "roche" de Brézé ===
=== La "roche" de Brézé ===
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Au XV{{s}}, Gilles de Maillé-Brézé, Grand maître de la Vénerie du « Bon Roi René » (René d'Anjou<ref name="roi-rene" />), obtient de celui-ci l’autorisation de fortifier le domaine de Brézé. À partir de 1448-1450, les douves atteignent une profondeur de 10 à 12 mètres et l’on commence à creuser les premières salles souterraines autour des fossés. Le premier niveau de creusement est visible au pied du pilier maçonné qui soutient la passerelle piétonnière.  
Au XV{{s}}, Gilles de Maillé-Brézé, Grand maître de la Vénerie du « Bon Roi René » (René d'Anjou<ref name="roi-rene" />), obtient de celui-ci l’autorisation de fortifier le domaine de Brézé. À partir de 1448-1450, les douves atteignent une profondeur de 10 à 12 mètres et l’on commence à creuser les premières salles souterraines autour des fossés. Le premier niveau de creusement est visible au pied du pilier maçonné qui soutient la passerelle piétonnière.  


Vers 1525, Guy de Maillé-Brézé, son petit-fils, intensifie le creusement des douves pour parvenir à une profondeur de 15 à 18 mètres. Les fossés font alors le tour complet du château. Dans les salles déjà existantes, on aménage d’importantes dépendances seigneuriales : lieux de stockage, boulangerie, magnanerie, salle des pressoirs… Les six immenses celliers où étaient entreposées les récoltes du château témoignent de la puissance des châtelains à cette époque. Leur taille est en effet adaptée à celle du domaine, qui couvrait alors une surface de {{formatnum:1850}} hectares, comme l’indique la taille de la fuye (le pigeonnier érigé à l’entrée du parc).
Vers 1525, Guy de Maillé-Brézé, son petit-fils, intensifie le creusement des douves pour parvenir à une profondeur de 15 à 18 mètres<ref name="douves-profondes" />. Les fossés font alors le tour complet du château. Dans les salles déjà existantes, on aménage d’importantes dépendances seigneuriales : lieux de stockage, boulangerie, magnanerie, salle des pressoirs… Les six immenses celliers où étaient entreposées les récoltes du château témoignent de la puissance des châtelains à cette époque. Leur taille est en effet adaptée à celle du domaine, qui couvrait alors une surface de {{formatnum:1850}} hectares, comme l’indique la taille de la fuye (le pigeonnier érigé à l’entrée du parc).


Parallèlement, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain à contrepoids protégeant l’accès à la grande galerie depuis les douves. Il reposait à la place du plancher de bois sur une fosse de quatre mètres de profondeur, elle-même équipée d’un poste de guet relié à d’autres postes de garde par une galerie souterraine. En cas d’attaque, le tablier basculait le long d’un axe de métal et venait s’encastrer dans la roche.  
Parallèlement, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain à contrepoids protégeant l’accès à la grande galerie depuis les douves. Il reposait à la place du plancher de bois sur une fosse de quatre mètres de profondeur, elle-même équipée d’un poste de guet relié à d’autres postes de garde par une galerie souterraine. En cas d’attaque, le tablier basculait le long d’un axe de métal et venait s’encastrer dans la roche.  
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== Notes ==
== Notes ==
Infos utiles
:* Situation : le château se trouve au coeur du village de Brézé.
:* Coordonnées géographiques : 47° 10′ 28″ nord - 0° 03′ 27″ ouest.
:* Horaires (2013) : du 1{{er}} juillet au 31 août, ouvert tous les jours de 10 h 00 à 19 h 30.
:* Site web : [http://www.chateaudebreze.com/ chateau de breze]
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