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| commune = [[Rou-Marson]] | | commune = [[Rou-Marson]] | ||
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| carte = [[ | | carte = [[File:Carte situation commune roumarson.png|300px|center|link=Rou-Marson|Situation dans le département]] | ||
{{osm14|n=47.235222|o=-0.157413}} | {{osm14|n=47.235222|o=-0.157413}} | ||
}} | }} | ||
'''Rou''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] (49), située entre | '''Rou''' est une ancienne commune de [[Maine-et-Loire]] (49), située dans le [[Saumurois]] entre Doué-la-Fontaine et Saumur, au sud-ouest des villages de [[Marson]] et de [[Riou]]. Elle est intégré depuis 1846 à [[Rou-Marson]]. | ||
La commune naît à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'[[Glossaire#A|Ancien Régime]]<ref>Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».</ref>. | == Généralités == | ||
La commune naît à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'[[Glossaire#A|Ancien Régime]]<ref>Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».</ref>. Elle fusionne par ordonnance du {{date|8 mars [[1846]]}} avec la commune de [[Riou-Marson]] pour former la nouvelle commune de [[Rou-Marson]]<ref>Art. 4 de l'Ordonnance du roi n° 12647 du 8 mars 1846, publiée le 28 mars 1846, ''Bulletin des lois du royaume de France'', IX{{e}} série, tome trente-deuxième, n<sup>os</sup> 1269 à 1305, Imprimerie royale (Paris), juillet 1846, p. 195</ref>{{,}}<ref name="cport-1989-rou">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), {{p.|512-513}} (Rou)</ref>. | |||
Elle se trouve jusqu'alors dans le canton [[Canton de Saumur-Sud|de Saumur-Sud]] (Distré en 1793, Saumur-S. en 1801) et l'arrondissement [[Arrondissement de Saumur|de Saumur]]<ref name="ehess-rou">École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Rou (Rou-Marson)'', 2007</ref>. | Elle se trouve jusqu'alors dans le canton [[Canton de Saumur-Sud|de Saumur-Sud]] (Distré en 1793, Saumur-S. en 1801) et l'arrondissement [[Arrondissement de Saumur|de Saumur]]<ref name="ehess-rou">École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ''Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Rou (Rou-Marson)'', 2007</ref>. | ||
Formes anciennes du nom : ''Ecclesia de Ruu'' env. 980, ''Villa quæ dicitur Ruu'' en 1035-1055, ''Ru'' en 1070-1118, ''Ecclesia de Ru'' en 1130-1143, ''Parrochia de Rou'' en 1283, ''Villa loci de Rou'' en 1428, ''La ville de Rou'' en 1445, ''Roul'' en 1605, puis ''Rou'' en 1793 et 1801<ref name="cport-1989-rou" />{{,}}<ref name="ehess-rou" />. | Formes anciennes du nom : ''Ecclesia de Ruu'' env. 980, ''Villa quæ dicitur Ruu'' en 1035-1055, ''Ru'' en 1070-1118, ''Ecclesia de Ru'' en 1130-1143, ''Parrochia de Rou'' en 1283, ''Villa loci de Rou'' en 1428, ''La ville de Rou'' en 1445, ''Roul'' en 1605, puis ''Rou'' en 1793 et 1801<ref name="cport-1989-rou" />{{,}}<ref>Pierre-Louis Augereau, ''Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire'', Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 143</ref>{{,}}<ref name="ehess-rou" />. | ||
La grande voie romaine de Saumur à Doué | La grande voie romaine de Saumur à Doué traverse du nord-est au sud-ouest tout le territoire. Dès le {{Xs}}, la villa possède une église qui appartient aux seigneurs laïques. Le fief forme une châtellenie au {{XVIIe}} relevant de la baronnie de Cinq-Mars-la-Pile en Touraine. La maison seigneuriale, aujourd'hui disparue, est située à l'est du bourg et dépend de [[Chétigné]]<ref name="cport-1989-rou" />{{,}}<ref name="sk-17avril2022">Saumur Kiosque, ''Histoire locale. Rou-Marson, une histoire riche née de trois villages'', 17 avril 2022 (selon ''[https://web.archive.org/web/20220402193232/http://www.rou-marson.fr/Historique-45.php Historique]'' sur le site de la commune de Rou-Marson)</ref>. | ||
Patrimoine : église Saint-Sulpice de Rou (MH) des {{XIe}} et {{XIIIs}}s, fontaine de la rue des Lavoirs. | Patrimoine : église Saint-Sulpice de Rou (MH) des {{XIe}} et {{XIIIs}}s, fontaine de la rue des Lavoirs<ref>Ministère de la Culture, ''Base Mérimée (Rou-Marson)'', 2012</ref>. | ||
[[ | À la fin du {{XVIIs}}, Rou compte {{unité|32|feux}} (ou familles), pour la plupart des vignerons<ref name="cport-1989-rou" />{{,}}<ref name="sk-17avril2022" />. | ||
[[File:rou eglise saint sulpice 2014a.jpg|center|thumb|upright=0.8|alt=Photographie de l'église Saint-Sulpice de Rou.|Église Saint-Sulpice]] | |||
== Célestin Port (1878) == | |||
<!-- Reproduction du texte de Célestin Port. Ne peut être modifié. --> | |||
Rou dans le [[dictionnaire Célestin Port]] de 1878<ref>Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, pages 309-310</ref> : | |||
{{citation|'''Rou''', bourg, {{cne}} de Rou-Marson. — ''Ecclesia'' | |||
''de Ruu'' 980 circa (Liv. N., ch. 57 et or.). — | |||
''Rou'' (Odila de) 980 circa (Ch. or.). — ''Villa'' | |||
''quœ dicitur Ruu'' 1035-1055 (Liv. N., ch. 60). | |||
— ''Rol'' (Odo de) 1087 (Cartulaire de Saint-Aubin, | |||
f. 73 v°). — ''Rool'' (V. de) 1070-1118 | |||
(Liv. BL. f. 16). — ''Ru'' (F. de) 1070-1118 (Ib, | |||
f. 37). — ''Ecclesia de Ru'' 1130-1143 (Liv. d’A., | |||
f. 75). — ''Via Rodoensis'' 1252 (H Pr. de Courchamp, | |||
I, f. 12). — ''Parrochia de Rou'' 1283 (G 449, | |||
f. 15). — ''Villa loci de Rou'' 1428 (H St-Maur, | |||
Cru, t. I, p. 4). — ''La ville de Rou'' 1445 | |||
(H Distré, t. I, f. 30). — ''Roul'' 1605 (Hiret, | |||
p. 290). — Le pays de tout temps habité, quoique | |||
autrefois couvert de bois, conserve encore trois | |||
dolmens, dont deux au N.-O. du bourg, — le | |||
plus éloigné, près la Rigaudrie, dans une vigne, | |||
composé de 6 pierres, dont une pour le toit | |||
(5 mèt. sur 3 mèt. 90) et deux formant une sorte | |||
de vestibule ; — le second à 300 mèt. entre le | |||
précédent et le bourg, dans une vigne, la chambre | |||
formée de 4 pierres, le toit de 2 pierres, dont | |||
une abattue (5 mèt. 84 sur 4 mèt. 70) touche le | |||
sol ; — un troisième dans une vigne, plus près | |||
de [[Riou]], et sur le bord vers N. du chemin de | |||
[[Marson]], composé d’une dizaine de pierres, aux | |||
deux tiers enfouies dans la terre et sous les | |||
épines, le toit s’élevant à peine d’un mèt. et mesurant | |||
4 mèt. de longueur ; — et aux environs, dans le | |||
champ des Pierres-Longues, plusieurs {{abréviation|peulvans|menhirs}}, | |||
dont le dernier, abattu vers 1820, recouvrait les | |||
ossements de deux sépultures. — La grande voie | |||
romaine de Saumur à Doué, fréquentée jusqu’à | |||
la fin du XVIII{{e}} s. par les marchands du Poitou, | |||
du Maine et de la Normandie, traverse du N.-E. | |||
au S -0. tout le territoire. On en suit encore, | |||
presque an sortir de Saumur, la large chaussée, | |||
en blocage de menus cailloux, recouverte de silex | |||
informes, qu’ont soulevés les roues en traçant un | |||
double et profond sillon. Elle longe vers N.-O. le | |||
village, où la rejoignaient les voies transversales | |||
vers l’O. de Martigné ou Thouarcé par la Grésille | |||
et Dénezé, — vers l’E., de Lézon et Munet par le | |||
Coudray-Macouard et Distré. Au milieu de cette | |||
région, si animée aux temps antiques, aujourd’hui | |||
si délaissée, ce dut être là un centre de | |||
passage important, et il est singulier que dans la | |||
recherche si bruyante de l’introuvable station | |||
''Ro-brica'', personne encore n’ait songé à alléguer | |||
tout au moins ce nom, le seul connu, qui se | |||
rapproche directement du radical-type. Il y a été | |||
trouvé dans le village même en 1863 une médaille | |||
de César en argent. à fleur de coin. — Dès | |||
le X{{e}} s. la villa possédait une église, qui appartenait | |||
aux seigneurs laïcs. Une dame Odile fit | |||
don de la moitié à l’abbaye de St-Florent, qui dès | |||
avant le milieu du XI{{e}} s. avait acquis le reste de | |||
sa famille. L’évêque Ulger en confirma la propriété | |||
aux religieux vers 1140. La présentation | |||
en appartint pourtant plus tard à l’archiprêtre de | |||
Saumur et la nomination à l’évêque. La moitié | |||
des dîmes était prélevée par l’abbaye de Fontevraud, | |||
à cause de son minage de Saumur. | |||
Curés : Jean Huet, 1457. — Franç. Michelet, | |||
1528. — Gilles Hervé, 1574. — Math. Voisin, | |||
1605, 1611. — Mathurin Samson, 1616, † le | |||
3 avril 1663, comme l’indique encore son épitaphe | |||
dans l’église. Son testament est du 15 août | |||
1658. — Séb. Véret, 1666. septembre 1690. — | |||
Roland Quinot, novembre 1690, † le 24 mars | |||
1728, âgé de 64 ans. — Franç. Boutin, 1728, | |||
† le 6 novembre 1782, âgé de 85 ans. — Julien-Mich.-Charles | |||
Renault, natif de Saint-Lambert-du-L., | |||
1782. † le 16 février 1791, âgé de 74 ans. | |||
— J.-B. Hardouin, desservant jusqu’en 1792. | |||
Le fief formait au XVII{{e}} s. une châtellenie relevant | |||
de la baronnie de Cinq-Mars-la-Pile en Touraine. | |||
Le manoir seigneurial, aujourd’hui détruit, | |||
était situé à l’E. du bourg et néanmoins compris | |||
dans le ressort de la paroisse de [[Chétigné]], | |||
comme neuf autres maisons du bourg même. — | |||
En est sieur Jean Douay 1386, Jean de Fromentières | |||
1470, 1495, qui laissa longtemps son nom | |||
au domaine ; on dit encore au XVII{{e}} s. « le fief | |||
et seigneurie de St-Sulpice de Rou alias Fromentières » ; | |||
— Guyon de From. 1499 ; — | |||
René de Thory 1565, — Ant. de Thory 1570, — | |||
Pierre Leroux de la Tour de Ménive 1634, | |||
Urbaine des Ecotais, sa veuve, 1659, Hercules de | |||
Launay. qui avait épousé leur fille Suzanne le | |||
26 juin 1661, et est inhumé dans l’église le | |||
29 octobre 1702, âgé de 67 ans ; — Alexandre | |||
Duboul, marié le 27 septembre 1694 avec Urbaine | |||
de Launay ; — Ch.-Fr. de Salles 1717 ; — Louise-Charlotte | |||
Leroux des Aubiers, son héritière, par | |||
sa mère, et femme d’Augustin de Racappé, | |||
1744 ; — Marie-Françoise de Menou de Chanizay, | |||
1776, 1789. | |||
La paroisse contenait 32 feux ou familles pour la | |||
plupart de vignerons en 1697, comprenant 87 communiants, | |||
— 192 hab. en 1726. Elle restait couverte | |||
vers l’O. et vers N. de taillis et de bruyères, — | |||
et pour partie en terres basses et marécageuses | |||
qu’on n’ensemençait que deux ans sur trois. On | |||
raconte que jusqu’au XV{{e}} s., en temps d’été, elle | |||
était régulièrement dévastée par des tempêtes de | |||
grêle et de tonnerre, dont l’évêque Jean Michel | |||
délivra le pays par une procession solennelle, où | |||
l’un des assistants fut tué d’un coup de foudre. Louvet | |||
de son côté rapporte un autre miracle, d’explication | |||
facile de nos jours à la science : une pluie | |||
de pierres « cheuttées du ciel », blanches et assez | |||
dures pour graver le verre et semblables à des | |||
cristaux, qui furent recueillies « à pleines poches | |||
a et dans des chappeaulx », le 12 février 1617. | |||
L’Eglise, dédiée à St Sulpice (succursale, | |||
26 décembre 1804), présente le plan rectangulaire, | |||
légèrement brisé par l’inclinaison symbolique | |||
du chevet, avec une nef unique, dont les | |||
murs en petit appareil sont éclairés vers N.-E. | |||
de trois petites fenêtres plein cintre XI{{e}} s., et vers | |||
S.-O., de grandes fenêtres ogivales. Le pignon | |||
de la façade principale parait avoir été reconstruit | |||
au XIII{{e}} s. ; le pignon N.-O. se prolonge d’un | |||
couronnement percé de deux baies, dont une | |||
avec clocher. — A l’intérieur, rien n’est à signaler | |||
que quatre statues de bois des XV{{e}} ou XVI{{e}} s., le | |||
grand autel, portant la date de sa construction, | |||
1751, sur le pied de la petite croix, — et à rentrée | |||
du chœur, la tombe, servant de marche, du curé | |||
H. Samson. | |||
La commune, érigée en 1790, a été réunie par | |||
ordonnance du 8 mars 1846 à la commune | |||
voisine de [[Riou-Marson]], sous le nom nouveau | |||
de [[Rou-Marson]], V. ''ce mot''. | |||
Maires : Et. Gasnault, 1790. — Jean Foucault, | |||
1{{er}} fructidor an VIII. — Jos.-Marie-Saint | |||
Verry, 17 novembre 1815. — Urb. Guittière, | |||
9 décembre 1815. — Verry, 20 mai 1816, installé | |||
le 5 juin. — Et. Gasnault, 25 mai 1821. — | |||
Jean Foucault, 4 février 1826. — Loir-Mongazon, | |||
15 novembre 1830. — Peaucellier, juin | |||
1832. — Mathieu Moquin, 28 janvier 1836, installé | |||
le 7 février. — Mic.-Vincent Rousseau, | |||
13 septembre 1837, installé le 22, jusqu’en 1846. | |||
<small>Arch. de M.-et-L. C 26 ; E 1121-1122 ; 6 Cures ; H St-Florent, Distré, et Dom Huynes, Mss., f. 66 ; H.-D. B 158-171. — ''Répert. arch.'', 1866. p. 66-80 ; 1868, p. 312. — Arch. comm. de Rou et de Distré Et.-C. — Louvet, dans la ''Revue d’Anjou'', 1855, t. I, p. 187. — Tresvaux, ''Hist. du Dioc. d’Ang.'', t. I, p. 288. — Roger, ''Hist. d’Anjou'', p. 340-341. — Hiret, ''Antiq. d’Anjou'', p. 290. — Bodin, ''Saumur'', chap. II.</small> | |||
}} | |||
== Notes == | == Notes == | ||
Article connexe | |||
:• [[Rou-Marson]] | |||
Bibliographie | |||
:• {{Ouvrage |auteur=Célestin Port |champ libre=édition révisée par André Sarazin et Pascal Tellier |titre=Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou |sous-titre=N-R |tome=III |éditeur=H. Siraudeau & Cie |lieu=Angers |année=1989 |numéro d'édition=2 |année première édition=1878 |passage=512-513 (Rou) |bnf=40869771 }}. | |||
Sources et annotations | Sources et annotations | ||
{{Références}} | {{Références}} |