Juliomagus

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Juliomagus est le nom antique de la ville d'Angers mentionné par Ptolémée et la Table de Peutinger. Le toponyme est parfois complété en Juliomagus Andecavorum, qui fait référence au peuple gaulois des Andécaves ou Andégaves, dont elle était le chef-lieu de civitas.

Juliomagus au Haut-Empire

Juliomagus est délimitée à l'ouest par la Maine et à l'est par un amphithéâtre ; c'était une ville ouverte qui ne dépassait pas les 80 ha et devait compter environ 3 000 habitants.

Plusieurs bâtiments artisanaux ont été identifiés depuis 1971 :

  • deux ateliers de potiers, deux ateliers de bronzier et un de forgerons. Des rebuts de fabrication de tabletterie ont été recueillis lors des fouilles à la bibliothèque en 1975. Solins d'ardoises sont associés à des murs de terre et des toitures végétales, progressivement remplacées par des toits de tuiles.

Le réseau des voies, un maillage quadrangulaire, est bien connu : Le premier Cardo a été dégagé en 1847, en creusant les fondations d'une maison, rue Donadieu-de-Puycharic, et le premier Decumanus a été signalé lors de la construction de la poste, par M. Gruet en 1932, depuis le cloître Saint-Martin jusqu'à la rue Franklin-Roosevelt.

À proximité immédiate de l’actuelle rue des Arènes, l'amphithéâtre de Growan ou Grohan, pouvait accueillir environ 6 000 spectateurs. Le mur du podium a été repéré au 11 rue des Arènes.

Des thermes y ont également été retrouvés.

Deux nécropoles à incinération ont été signalées, celle du sud lors des travaux de mise en place de la voie ferrée et celle du nord pendant les fouilles de la place du Général-Leclerc en 1986 : tombes et édicules funéraires bordaient une large voie routière vers Paris.

À partir de la moitié du IIe siècle, la fonction de Juliomagus est plus résidentielle qu'artisanale.

Juliomagus au Bas-Empire

Comme dans de nombreuses autres villes gallo-romaines, les années 275-276 voient les habitants se replier vers un point stratégique et se protéger par une enceinte. À Angers, le castrum englobe le point le plus élevé du site, entre l'évêché et le château (fin IIIe siècle-début IVe siècle), sur une superficie de 9ha et de nombreux dépôts monétaires sont enfouis à partir du milieu du IIIe siècle, traduisant le climat d'insécurité.

Cette enceinte est de forme grossièrement ovale. La muraille, épaisse de 2 à 4 mètres selon la topographie du terrain, devait mesurer entre 10 et 12 mètres de haut ; elle était ponctuée de quatorze tours et percée de trois portes. L'appareillage d'une partie de ce mur, en moellons grossièrement cubiques et lits de briques, est encore visible, rue Toussaint.

Cette période est également marquée par l'introduction du christianisme et l'installation de nouveaux lieux d'inhumation. Plusieurs cercueils en plomb ont été mis au jour ; l'un d'eux, découvert en 2000, a livré un squelette de jeune fille avec parures et dépôt d'objets.

L’agglomération reprend au IVe siècle - Ve siècle le nom du peuple gaulois qui l’habitait : civitas Andecavorum, ou Andecavis, origine de son nom actuel.

Liste des monuments de Juliomagus

L'amphithéâtre

Parcours Histoire d’Angers a présenté une exposition, du 11 avril au 21 septembre 2014, au Musée des Beaux-Arts : « Entrez dans l'arène ! Théâtre et amphithéâtres de l'Anjou romain » : l’amphithéâtre dit de Grohan, était localisé entre la rue des Arènes et la rue Hanneloup. Il a été détruit au XVIIe siècle. Le premier relevé archéologique a été dressé par Claude Ménard, lieutenant de la prévôté d'Angers, en 1637. Un tableau fantaisiste le représente au Musée des Beaux-Arts.

Les thermes

Une exposition sur les thermes gallo-romains du quartier de la République a été organisée en 1983.

  • Les thermes de l'Esvière : la fouille de 1988 à la Blancheraie a permis de retrouver les gros murs parallèles profondément ancrés en terre, signalés par L. Rondeau en 1853.
  • Place du Ralliement, le petit groupe balnéaire sud est signalé en 1878 a été fouillé en 1971.
  • Un ensemble thermal a été découvert, rue Delaâge, en 1973-1976,
  • et des thermes publics de la République en 1981-1982.

Le Mithraeum

À l'emplacement de l'ancienne clinique Saint-Louis, à l'angle d'un cardo et d'un decumanus, a été trouvé en mai 2010 un lieu de culte dédié au dieu Mithra. Il s'agit de la seule présence de culte de ce dieu attestée dans le nord-ouest de la France. Le sanctuaire date du début du IIIe siècle : un vase porte une dédicace à Mithra, dieu invaincu. Le temple a été volontairement détruit à la fin du IVe siècle à la suite d'un incendie. Une tête de statue a été fracassée pour la rendre méconnaissable.

Circuit

Bibliographie

  • Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule - Le Maine-et-Loire 79, Académie des inscriptions et Belles-Lettres,‎ 1988, 171 p. (ISBN 2-87754-000-6)
  • Musée des Beaux-Arts d'Angers, Parcours Histoire d'Angers, Musées d'Angers,‎ 2006, 117 p. (ISBN 2-35293-001-4)

Sources et annotations