Caserne Tharreau à Cholet

De Wiki-Anjou

La caserne Tharreau de Cholet, en Maine-et-Loire, est un ancien ensemble de bâtiments militaires, dont la démolition fut achevée en 1974 pour laisser place à la caserne des pompiers et aux Tours Malleray. La caserne est construite en 1877, et le 77e régiment d'infanterie s'y installe peu après.


La caserne

En 1874, la ville de Cholet obtient la présence d'un régiment, le 135e régiment d'infanterie, qui occupe d'abord des baraquements près de la gare. La caserne Tharreau, située route de Maulévrier, est construite entre 1875 et 1877. En 1882, le 77e régiment d'infanterie y remplace le 135e.

Le 77e occupe les locaux jusqu'en 1924, remplacé jusqu'en 1928 par un bataillon du 135e, puis par un effectif de gardes mobiles.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la caserne est occupée par les troupes allemandes. Elle est partiellement détruite. À la Libération, le bataillon de sécurité 2-4 est formé à la caserne, avec des volontaires du Choletais et d'autres départements. Le bataillon est transformé en I-65e RI à l'automne 1944.

En 1946, la caserne est désaffectée. L'administration militaire met alors à la disposition de l'office public d'habitat du Choletais les trois bâtiments principaux. Une partie est, toutefois, affectée au logement de familles de gendarmes choletais, la gendarmerie du centre s’avérant trop petite pour pouvoir y loger tous les effectifs. Une autre partie de la caserne est également affectée, un peu plus tard, au ministère de l'éducation nationale.

La démolition de la caserne Tharreau débute en 1971 pour laisser place à l'actuelle caserne des pompiers, et aux Tours Malleray.

Le 77e régiment d'infanterie

Drapeau du 77e régiment d'infanterie
Drapeau du 77e régiment d'infanterie

Le 77e régiment d'infanterie était un régiment de l'armée de terre française, créé en 1671 et dissous définitivement en 1940. Il s'installe dans la caserne Tharreau en 1882 et a pour champ de manœuvres le terrain de la Papinière.

Au début de la Première Guerre mondiale, deux régiments d'infanterie se trouvent en Anjou, le 135e à Angers et le 77e à Cholet. Sur les 500 000 habitants que compte alors le Maine-et-Loire, 90 000 angevins rejoignent le front, dont 20 000 n'en reviendront pas.

En 1914, le 77e (dénommé aussi le 7-7[1]) est donc stationné à Cholet, et est principalement composé d'Angevins et de Vendéens. À la mobilisation, il forme son régiment de réserve, le 277e régiment d'infanterie.

En août, le régiment est en Belgique, sur les bords de la Semoy. Le 20, il marche derrière le 135e sur Bièvre, puis tient les abords de Bellefontaine, avant de se retirer en France dans les Ardennes, vers Charleville et Mézières. Le 30 août, il est engagé à Faux.

Fin août, le régiment se replie dans les environs de Fère-Champenoise (Ardennes). Les 6 et 7 septembre, il livre des combats dans les marais de Saint-Gond et à Coizard, théâtre de la première bataille de la Marne.

En octobre, il participe à la bataille de l'Yser, fleuve de Belgique. Les combats s'y déroulent du 17 au 31 octobre, en opposition aux unités allemandes qui veulent franchir le fleuve en direction de Dunkerque. Le 19 novembre, le régiment, est relevé et quitte les environs de Zonnebeke. Début janvier, il combat au bois d'Hooge à Zillebeke, sur la commune belge d'Ypres.

Plusieurs batailles se déroulent à Agny, au sud d'Arras, où des troupes sont installées dès septembre 1914. Les combats les plus importants s'y déroulent le 25 septembre 1915, auxquels participent le 77e.

En 1916 il est à Verdun, puis en 1917 est de retour dans le Pas-de-Calais, avant d'être l'année suivante dans le Nord.

Le 77e régiment d'infanterie est dissous une première fois en janvier 1924. Jusqu'en 1928, c'est un bataillon du 135e qui occupe la caserne Tharreau[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10].

Quelques Angevins du 77e RI, morts pour la France durant la Première Guerre mondiale : Pierre Aubert, Clément Esprit Félix Duret, Pierre Benjamin Fleurance, Anatole Joseph Humeau, Auguste Charles Marie Jaud, Henri Marie Armand Lambert, Émile Ménanteau, Eugène Mathurin Michel Ménard et Victor Onillon[11].

Notes

Sur le même sujet

Sources et annotations

  1. Le « sept-sept », ou « 7-7 », nom usuel du 77e de ligne tenant garnison à Cholet (A.-J. Verrier et R. Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2 p. 564).
  2. Historique du 77e régiment d'infanterie, Berger-Levrault, 1920
  3. Le Petit Courrier, éditions des 3, 6 et 7 août 1914
  4. Wikipédia, 77e régiment d'infanterie, juillet 2014
  5. Musée de la Résistance en ligne (Fondation de la Résistance), Étienne Vacquier, août 2014
  6. Journal officiel de la République française, 1949
  7. Augustin Jeanneau, Au temps des années folles - Sous-préfecture 20 000 habitants, Éditions du Choletais (Angers), 1975
  8. Élie Chamard, 20 siècles d'histoire de Cholet, Farré et fils (Cholet), 1970
  9. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, 1874 1878, Édition révisée de 1965 par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt, tome 1
  10. Jacques Chevalier et Jean-Pierre Peyon, Au centre des villes - Dynamique et recomposition, L'Harmattan (Paris), 1994
  11. Ministère de la défense - Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), Fiches sur Mémoire des Hommes, février-juillet 2014