Gilles Ménage
Né en Anjou, Gilles Ménage est un écrivain, grammairien et historien du XVIIe siècle. Il est l'auteur de nombreux textes en grec, latin, italien et français, et notamment des Origines de la langue françoise.
L'écrivain
Gilles Ménage naît à Angers le 15 août 1613[1]. Il fait des études de droit sous la direction de son père, Guillaume Ménage, docteur en droit. Il est reçu avocat en 1634 et suit les sessions extraordinaires de justice qui se tiennent à Poitiers en 1634 et 1635[2]. Il se fixe ensuite à Paris[3].
L'avocat abandonne sa carrière juridique et devient abbé en 1648, ce qui lui permet de débuter sa carrière littéraire. Il côtoie les salons, où il est renommé pour son érudition et redouté pour son esprit. Le monde des gens de lettres se rend aux soirées qu'il donne régulièrement et se rapproche de la Cour. Il est l'auteur d'une importante production, en grec, latin, italien et français. Mais ses deux pièces en vers, la Métamorphose du pédant Montmaur en Perroquet et la Requête des Dictionnaires, satire en vers français imprimée en 1649, lui ferment les portes de l'Académie française. Cet habitué des salons littéraires est aussi l'objet d'attaques de l'homme de lettres Gilles Boileau et du comédien et dramaturge Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière[4],[5].
Il est l'ami de l'essayiste et polémiste Jean-Louis Guez de Balzac, et le précepteur de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, et de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette[3],[4],[6].
« Madame de Sévigné s'informant sur ma santé, je lui dit : Madame, je suis enrhumé. — Je la suis aussi, me dit-elle. — Il me semble, Madame, que selon les règles de notre langue, il faudrait dire : je le suis. — Vous direz comme il vous plaira, répondit-elle, mais pour moi, je ne dirai jamais autrement [tant] que je n'aie de la barbe[7]. »
Gilles Ménage fait paraitre en 1650 Les origines de la langue françoise, qu'il retravaillera toute sa vie, puis publie en 1672 ses Observations sur la langue française[4].
L'écrivain meurt à Paris le 23 juillet 1692[1].
Bibliographie
Outre ses Poemata, vers en français, italiens, latins et grecs, Gilles Ménage a laissé plusieurs ouvrages de philologie[5]. Quelques-unes de ses publications :
- Origines de la langue françoise en 1650 (lire) et 1670, rééditées en 1694 après sa mort sous le titre de Dictionnaire etymologique de la langue françoise ;
- Miscellanea en 1652, recueil de diverses pièces en grec, latin et français ;
- Poemataen 1656, pièces en grec, latin et français déjà incluses dans Miscellanea, 2e édition augmentée ;
- Origini della lingua italiana en 1669 ;
- Observations sur la langue française en 1672-1676 ;
- Histoire de Sablé en 1686, contenant les seigneurs de la ville de Sablé et les généalogies de Sablé et de Craon ;
- Antibaillet en 1690, critique de M. Baillet qui avait parlé de lui de façon désobligeante dans le Jugement des Savants ;
- Mulierum philosopharum historia (Histoire des femmes philosophes), ouvrage dédié à Anne Dacier (1645-1720), philologue et traductrice, en guise de réponse aux Femmes Savantes de Molière.
Notes
Homonymie avec Gilles Ménage (1943-2017), haut fonctionnaire français.
Bibliographie
- • Charles Perrault, Des hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, avec leurs portraits au naturel, tome 2, A. Dezallier (Paris), 1696-1700
Sur le même sujet
- • Joachim Du Bellay (1522-1560)
- • Jean Bodin (1529-1596)
- • Langue et littérature angevine
- • Personnalités angevines
Sources et annotations
- ↑ a et b Bibliothèque nationale de France (BnF), Notice de personne - Ménage Gilles, 27 août 2013
- ↑ Hugues Imbert, Les Grands-Jours de Poitou - registres criminels (1531, 1567, 1579, 1634), dans Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, 2e série, tome XVI, Impr. de Robin et cie (Niort), 1878, p. I
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978 (2e éd.), p. 438
- ↑ a b et c Bernard Croquette, Ménage Gilles (1613-1692), Encyclopædia Universalis, 2011-2021
- ↑ a et b Encyclopédie Larousse, Gilles Ménage, 2013-2022
- ↑ Histoire des femmes philosophes, de Gilles Ménage, traduit du latin par Manuella Vaney, préface de Claude Tarrène, coll. Poche-Retour aux grands textes, Arléa (Paris), 2006
- ↑ Wikiquote, Accord grammatical, 13 septembre 2020