Joué

De Wiki-Anjou
Joué
(ancienne commune)
Département Maine-et-Loire
Territoire Mauges
Commune Joué-Étiau
Note(s) Entre 1790 et 1794
Situation dans le département

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Anciennes communes

Joué est une ancienne commune de l'Ouest de la France située dans le département de Maine-et-Loire (49), intégrée à Joué-Étiau à la Révolution.


Généralités

Entre 1790 et 1794, Joué et Étiau se rapprochent pour former la nouvelle commune de Joué-Étiau, qui à son tour fusionnera en 1974 avec Gonnord pour former Valanjou[1],[2].

Joué est mentionnée au IXe siècle sous le nom de Jucundiacum. Au Moyen Âge, le chapitre Saint-Maurice forme une importante châtellenie avec Joué, Étiau et une partie de Chanzeaux[3].

Patrimoine architectural : l'église Saint-Martin de Joué (XVe-XIXe)[1].

Joue eglise saintmartin 2024a.jpg

Célestin Port (1876)

Joué dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[4] :

« Joué, cne de Joué-Etiau. — Posseseio quœdam cui nomen est Gaudiacus VIe s. (Vit, Magnob. ap. Boll., t. II, p. 331). — Villa Jucundiacus 844 (D. Bour., VIII, 437). — Ecclesia nomine Gaudiacus 1070 circa (Cartul. Noir de St-Maurice). — Sedes episcopalis quœ dicitur Jue 1094-1095 (1er Cart. St-Serge, p. 190). — Joiacus 1099 (Cart. St-Maur., ch. 43). — Joe 1221 (G 842, f. 223), 1311 (H Coudray Montb.). — La ville, — la forteresse de Joué 1420 (G 537). — Antique villa, qui parait avoir été du domaine primitif de St-Maur-sur-Loire, puis avoir fait retour aux rois de France qui en gratifièrent le Chapitre de St-Maurice d’Angers. Des diplômes de Charlemagne (mars 770), de Louis-le-Débonnaire (23 octobre 817) et de Charles-le-Chauve (6 février 844) lui en confirment la propriété. Le pays habité dès les plus anciens Âges, comme l’attestait encore il y a trente ans un dolmen auj. détruit près le chemin d’Etiau à Chemillé, était traversé par plusieurs voies reliant le bourg à Gonnord, à Chemillé et à Etiau, autre centre antique, qui faisait partie sans doute de la donation royale. Le tout formait une châtellenie importante, qualifiée même souvent de baronnie et qui comprenait, outre les deux paroisses de Joué et d’Etiau, une grande partie de celle de Chanzeaux et jusqu’aux abords du Gonnord. Le Chapitre, qui relevait directement la terre du roi, y avait haute et basse justice, fourches patibulaires, notaire, châtelain, sénéchal, procureur, greffier, sergents, avec moulin et four banaux, dîme du vin et du blé, droit de créer bouchers, qui y comptaient cinq étaux au XVIe s., et toute corvée sur les métairies de la Rebretière, du Vivier, des Faveries, du Pineau, de la Motte, de la Beltière, de la Babinière, du Brouillas, de l’Ardoise, de la Lande et de la Touche. — Le domaine fut mis en vente, malgré le Chapitre, en vertu des lettres royaux portant aliénation de biens du clergé jusqu’à concurrence de 300,000 écus, le 16 septembre 1563 et adjugé à Artus de Cossé, sieur de Gonnord, mais les chanoines obtinrent l’autorisation d’en requérir le rachat qui fut conclu en 1568. La maison seigneuriale n’était déjà plus désignée au XVIIIe s. que du nom de la ferme, toute trace de manoir ayant disparu. — A l’O. et sur la place de l’église, s’élevait le palais ou auditoire de la seigneurie, avec une grange servant de halles et abritant les fours banaux. La mesure locale comptait 16 boisseaux au septier pour 13 boisseaux 10 écuelles et un peu plus des Ponts-de-Cé.

Il n’est pas question, dans les donations royales, de l’église. Le Chapitre sans doute en fit consacrer une, au centre de son domaine de chasse et de plaisance, près son manoir d’Etiau, pendant qu’au bourg une autre se constituait et restait en mains laïques jusqu’au XIe s. Aremburge, femme de l’illustre chevalier Rahier, en fit don aux chanoines vers 1040-1081 ; et l’édifice reconstruit ne tarda pas à être transformé pour la défense du pays en un véritable château-fort. La disposition, telle qu’on la peut voir encore, du clocher, autrefois, comme l’œuvre entière, entouré de profondes douves, date du commencement du XIVe S. et fut poursuivie à la requête et aux frais des paroissiens particulièrement du seigneur du Plessis-Beaudouin, qui s’obligèrent « à la garder et tenir forte... à leurs coutz, périls et misions et faire garder et pourveoir de toutes gardes. » Un capitaine, aux gages de 70 francs d’or, y résidait, nommé par les habitants qui y trouvaient refuge pour leurs personnes et pour leurs biens, sous l’obligation « d’y faire le guet et les douves. » — Par une disposition singulière, les deux curés de ces deux paroisses d’un même domaine ecclésiastique, d’abord certainement divisés dans leurs attributions, les confondirent peu à peu, et dès le XVe ou le XVIe s. le service en devint commun aux deux titulaires, chaque curé prenant la desservance active des deux paroisses à tour de rôle et par semaine. Le Pouillé même de 1783 ne fait, par erreur, qu’une même cure de St-Martin de Joué et d’Etiau, qui étaient à la présentation d’ailleurs l’une et l’autre du doyen de St-Maurice.

Curés : Etienne Vendac, 1419, rector alterius porcionis, — Colas Rorteau, 1461. — Maurice Bourigault, 1473, curé de Joué et d’Etiau, et en 1484 « curé de l’une portion de la cure de Joué devers le cimetière. » — Jean Potier, curé en 1484 « de l’autre porcion de la Perrière. » — Louis Simon, 1598, 1603. — Pierre Panneau, 1595, 1612. il a écrit « des folies, » comme dit une note du temps, sur ses registres. — René Cœur de Roy, 1614, 1618. — Pierre Guitton, 1618, 1638. — Mich. Lesac, 1621. — Jean Gurie de la Brosse, 1632, † le 20 décembre 1678. — Louis Charruau, 1647, novembre 1653. — Thomas Rebillard, novembre 1672. — Davy, 1676, 1693. — Jacq. Deniau, 1680. — Daniel Guérin, 1682, 1714. — P.-P. Davy, 1699, 1706. — J. Liberge, mars 1709. — Ménard, avril 1711, † le 27 mars 1719. — B. Palluau, 1718, 1740. — F.-F. Hamon, mars 1719, novembre 1749. — J. Joubert, 1745, 1747. — Ambroise-Nic. Eon, mai 1748, 1765. — Julien Moreau, 1750, † le 1er décembre 1773, âgé de 72 ans. — Jacques Lemanceau, 1763, † le 17 janvier 1786, âgé de 59 ans. L’acte de décès le dit « curé des paroisses d’Etiau et de Joué, portion de la Perrière. » — Lui succède Pierre-René Morigné, dès le 23 janvier 1786, mais il se démet le 17 février suivant au profit de Pierre-Louis Daviau qui signe « curé de Joué et Etiau. » — Houdbine avait remplacé Moreau en décembre 1773. Il signe « curé de Joué et Gonnord, » puis eu 1785 « curé de Joué, Etiau et Gonnord, » en 1788, 1790 « curé de Joué. » il est déporté en Espagne en septembre 1792. — Cœur de Roi, vicaire de St-Laud d’Angers, est élu curé constitutionnel de Joué-Etiau le 5 juin 1791.

On voit en 1629 à Joué « une escole » ou plutôt un pensionnat tenu par Me Jean Bonnin. chez qui M. de la Béraudière met son fils pour 25 écus par an.

Il est fait mention d’un moulin à tan tournant par vent, et de deux tanneries au bourg eu 1603 ; des fours à chaux, à briques, à tuiles y existent dès avant le XVe s.

La paroisse dépendait de l’Evêché d’Angers, du Doyenné de Chemillé, de la Sénéchaussée et de l’Election d’Angers, du District en 1788 de Brissac, en 1790 de Vihiers. On comptait à cette date tant à Joué qu’à Etiau, 180 pauvres. — La paroisse de Joué fut supprimée et réunie à Gonnord, par la loi du 18 octobre 1791, sur l’avis conforme du District, du Département et de l’évêque, malgré les protestations des habitants, qui n’obtinrent son rétablissement que dix ans plus tard.

Le bourg est encore le centre principal, où s’élèvent la mairie, les écoles, l’église de la commune de Joué-Etiau, V. ce mot.

Arch. de M.-et-L. C 192 ; D 8 ; G 532-557. — Arch. comm. Et.-C. »

Notes

Articles connexes

Gonnord
Valanjou

Sources et annotations

  1. a et b Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 311-312 (Joué-Étiau)
  2. Répertoire des communes et anciennes communes, mai 2013
  3. Dict. Célestin Port, édition révisée de 1978 (t. II), op. cit., p. 311 (Joué)
  4. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 412 et 413
Les formes anciennes du nom.