Louis Marie Pineau

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Louis Marie Pineau est né le 25 février 1892 à Saint-Laurent-du-Mottay (Maine-et-Loire, France).

Militaire, soldat 2e classe au 66e régiment d'infanterie (66e RI).

Mort pour la France le 14 octobre 1914 dans le département de la Marne (Châlons-sur-Marne), durant la Première Guerre mondiale.

Le 66e régiment d'infanterie était une unité de l'armée de terre française, créé en 1672 et dissous en 1966.

Lors de la conscription en 1910, Louis Marie Pineau est enregistré au bureau de Cholet. En octobre 1913, il rejoint la caserne du 66e régiment d'infanterie basé à Tours, en Indre-et-Loire, pour effectuer son service militaire. Au cours de l'année suivante, à l'été 1914, débute le conflit militaire de la Première Guerre mondiale. Le 1er août, la mobilisation des armées de terre et de mer est ordonnée.

Le six-six quitte la caserne de Baraguay-d'Illiers, à Tours, dans la matinée du 5 août 1914 par chemin de fer. Le commandement est assuré par le colonel Jamin. Le corps de troupe se rend dans la Meurthe-et-Moselle, à Chavigny et à Maron, puis est engagé dans la bataille du Grand-Couronné qui se déroule à proximité de Nancy et de Lunéville, en Lorraine, du 4 août au 11 septembre.

Le 6 au soir, le régiment se rend à Flavigny-sur-Moselle, à une dizaine de kilomètres au sud de Nancy. Le lendemain, il est chargé de couvrir le 20e corps d'armée, puis se porte à Dombasle. Le général Joffre donne l'ordre le 14 août à la 1re et à la 2e armée de lancer l'offensive. Après avoir relevé le 11 le 20e CA, le 66e régiment d'infanterie est chargé le 15 d'enlever Nomény, qu'il libère. Les habitants appellent les poilus du Six-Six leurs sauveurs. Mais l'ennemi est à quelques kilomètres de Nancy et il faut le stopper. Le régiment reprend ses positions à Clémery, Manoncourt et Civry, puis le secteur Château – Tremblais – Saneuvelotte – Seichamps. Le colonel Janin a pris le commandement de la 35e brigade et le commandant Mercier celui du régiment. À l'aube du 25, les Allemands reprennent l'attaque et continue leur poussée vers la Moselle. Les Français contre-attaquent. Le 66e RI participe au mouvement offensif de l'armée et occupe Champenoux et la lisière Est de la forêt de Champenoux. Du 29 août au 1er septembre c'est l'accalmie ; les troupes françaises, épuisées, ne peuvent continuer leur offensive. La bataille continue mais le régiment, lui, est porté sur un autre terrain d'affrontements.

Le commandant De Villantroys prend ensuite la tête du régiment. Au début de septembre, l'armée allemande est déjà bien implantée dans le nord-est de la France, qui se trouve alors à moins de 50 kilomètres de Paris. Le 5 septembre, le 66e régiment d'infanterie est porté par chemin de fer vers la Champagne pour être engagé dans la première bataille de la Marne, qui se déroule du 6 au 12 septembre ; vaste théâtre d'opérations qui s'étend sur 300 kilomètres.

Les populations fuient devant l'envahisseur. Le régiment marche sur Œuvy puis sur Connantray. La nuit il stationne dans les bois aux abords de la voie ferrée. Le 8 septembre, il subit des vagues d'assaut de l'ennemi, se replie vers Œuvy puis atteint Gourgançon. Les combats sont rudes et le soir, 1 287 hommes manquent à l'appel. Le lendemain, l'artillerie lourde ennemie pilonne les positions. Le régiment reprend l'offensive le 10 et, malgré les blessés qui agonisent le long des talus, marche en avant. Il est tête de la 35e brigade. Il atteint Haussimont, Vassimont, Bellevue, les Ancluzes et Saidron, traverse Châlons, continue sur Dampierre-au-Temple, Cuprély, Saint-Hilaire-au-Temple.

L'offensive de l'armée française et du corps expéditionnaire britannique a pour effet d'arrêter la progression allemande. Les 7 et 8 septembre, arrivés de Paris, six mille soldats sont venus en renfort, transportés par des véhicules réquisitionnés – omnibus, voitures de maître et taxis (les « taxis de la Marne »). C'est alors la première opération de transport de troupes motorisé de l'histoire.

Le 15 septembre, sous le feu de l'artillerie, le 66e RI attaque encore. Il commence à s'enterrer et à se positionner dans des tranchées. Il se porte le 1er octobre à Montbré. Il essuie régulièrement des canonnades et des fusillades. Louis Marie Pineau est mortellement blessé et évacué dans un hôpital auxiliaire à Châlons-sur-Marne. Il succombe à ses blessures dans la journée du 14 octobre. L'avis de décès est transmis à la mairie de Sainte-Christine, où il est domicilié. Il est ensuite inhumé au cimetière militaire de Châlons, la nécropole nationale de Châlons-sur-Marne.

Dans les seules batailles d'août et de septembre 1914, plus de 250 000 soldats français sont morts.

Au début du XXe siècle, Norbert Quint, passionné local de la Première Guerre mondiale, remarque, alors qu'il consulte les registres de la commune de Sainte-Christine, que son nom n'est pas gravé sur la stèle communale et entame des démarches auprès de la mairie.


De 1914 à 1918, la Première Guerre mondiale a embrasé l’Europe. Elle a causé 9 millions de morts et 20 millions de blessés. 60 millions de soldats y ont pris part. Plus d’1,3 million de soldats sont morts pour la France. 1915 marquera le début des guerres de tranchées.

Conflit de la Première Guerre mondiale - Année 1914

1914 : Début de la guerre, première bataille de la Marne.

Sources et annotations

  • Journal des marches et opérations du 66e régiment d'infanterie, 5 août 1914 au 11 juillet 1915, éd. Henri Charles-Lavauzelle (Paris), 26 N 657/13.
  • Le six-six à la guerre : 1914-1918, par le sergent Fabien Pineau, imp. Barbot et Gallon (Tours), 1919.
  • La Bataille du Grand Couronné, (S. l. n. d.), BnF 16-LH5-2238 (FRBNF36260678).
  • Marne Première bataille de la (6-12 sept. 1914), Encyclopædia Universalis, 2011-2021.
  • François Cochet, Septembre 1914 : la première bataille de la Marne, dans la revue Chemins de mémoire (ministère des Armées), n° 143, octobre 2004.
  • Ouest-France, En Anjou, il manque le nom d'un Poilu sur le monument aux morts, 11 novembre 2022 (lire).
  • Homonymie avec Louis-Marie Pineau (1842-1921), missionnaire, vicaire apostolique du diocèse de Vinh au Tonkin.