87 314
modifications
(cplt) |
(cplt) |
||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{année20e|texte= | {{année20e|texte= | ||
'''Bombardements''' : Les opérations aériennes américaines poursuivent leurs attaques contre les voies de communication. {{ | '''Bombardements''' : Les opérations aériennes américaines poursuivent leurs attaques contre les voies de communication. {{unité|1200|bombardiers}} prennent pour objectif le réseau routier du bassin de la Loire. La ville d'Angers est bombardée en mai et juin 1944, notamment au niveau du quartier de la gare. Bilan de celui de la nuit du 28 au 29 mai : {{unité|254|morts}}, {{unité|250|blessés}} et {{unité|5584|sinistrés}}<ref>Ouest-France (Benoît Robert), ''1944 : peu avant minuit, le déluge de feu à Angers'', 24 mai 2017</ref>{{,}}<ref>Luc Simon, ''Souvenirs d'Angers : la vie en 1900'', Éditions LNG (Nantes), 1992, p. 108</ref>. | ||
'''Résistance''' : Le département ne dispose pas d'une forte identité résistante, même si certaines organisations sont actives comme ''Honneur et Patrie'' de Victor Chatenay. Les réseaux de résistance angevins sont principalement orientés vers la propagande, le renseignement et l'évasion. Les {{abréviation|FFI|Forces françaises de l'intérieur}} angevins passent sous commandement de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) au printemps 1944<ref name="mb-1995">Marc Bergère, ''Tensions et rivalités entre les pouvoirs issus de la Résistance en Maine-et-Loire'', dans ''La Résistance et les Français'', Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 295-305</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''1940-1945. Le vrai visage de l'armée des ombres en Anjou'', 2 et 3 octobre 2016 (propos de l'historien Marc Bergère)</ref>. | '''Résistance''' : Le département ne dispose pas d'une forte identité résistante, même si certaines organisations sont actives comme ''Honneur et Patrie'' de Victor Chatenay. Les réseaux de résistance angevins sont principalement orientés vers la propagande, le renseignement et l'évasion. Les {{abréviation|FFI|Forces françaises de l'intérieur}} angevins passent sous commandement de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) au printemps 1944<ref name="mb-1995">Marc Bergère, ''Tensions et rivalités entre les pouvoirs issus de la Résistance en Maine-et-Loire'', dans ''La Résistance et les Français'', Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 295-305</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''1940-1945. Le vrai visage de l'armée des ombres en Anjou'', 2 et 3 octobre 2016 (propos de l'historien Marc Bergère)</ref>. | ||
Ligne 6 : | Ligne 6 : | ||
Maurice Tardat constitue en 1940 un petit noyau de résistants qui vient en aide aux prisonniers évadés. Le groupe de Tardat prend le nom en 1941 de CND Castille. Maurice est arrêté en septembre 1943, puis est enfermé à la prison du Pré-Pigeon. Il est emmené à Buchenwald, camp de concentration nazi situé en Allemagne. Arrivé le {{nobr|26 janvier 1944}}, il y meurt de la dysenterie le 23 mai 1944<ref name="angers-regards">Mairie d'Angers, ''Regards : Résistance et Déportation à Angers, de 1939 à 1945'', 16 avril 2021</ref>. | Maurice Tardat constitue en 1940 un petit noyau de résistants qui vient en aide aux prisonniers évadés. Le groupe de Tardat prend le nom en 1941 de CND Castille. Maurice est arrêté en septembre 1943, puis est enfermé à la prison du Pré-Pigeon. Il est emmené à Buchenwald, camp de concentration nazi situé en Allemagne. Arrivé le {{nobr|26 janvier 1944}}, il y meurt de la dysenterie le 23 mai 1944<ref name="angers-regards">Mairie d'Angers, ''Regards : Résistance et Déportation à Angers, de 1939 à 1945'', 16 avril 2021</ref>. | ||
Joseph Cussonneau adhère au réseau Honneur et Patrie dès 1940. Il intensifie en 1942 son action de résistance. Arrêté dans la nuit du 9 au {{ | Joseph Cussonneau adhère au réseau Honneur et Patrie dès 1940. Il intensifie en 1942 son action de résistance. Arrêté dans la nuit du 9 au {{date|10 février 1944}}, il est déporté à Mauthausen puis le 5 avril au camp de concentration d'Ebensee, en Autriche, où il meurt le 2 mars 1945<ref name="angers-regards" />. | ||
Le jeune résistant Marius Briant, instituteur à Angers à l'école Victor-Hugo en 1942, est arrêté après avoir été dénoncé. Emmené en Allemagne à Berlin, il est décapité le {{ | Le jeune résistant Marius Briant, instituteur à Angers à l'école Victor-Hugo en 1942, est arrêté après avoir été dénoncé. Emmené en Allemagne à Berlin, il est décapité le {{date|29 mars 1944}}. Il sera plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération ; ordre français créé par le général de Gaulle en 1940 pour ceux qui se sont signalées dans l'œuvre de libération<ref>Ouest-France, ''L'hommage d'Angers au résistant Marius Briant, mort en 1944, en Allemagne'', 2 février 2022</ref>{{,}}<ref>Ministère de la défense, ''[https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/medailles_resistance/detail_fiche.php?ref=3194169 Mémoire des hommes - Marius Briant], 2013-2022</ref>{{,}}<ref>Charles-Louis Foulon, ''Ordre de la Libération'', Encyclopædia Universalis, 2019-2021</ref>. | ||
Les résistants Jeanne et Michel Canonne, qui opèrent sur Angers en organisant des filières d'évasions, sont arrêtés le {{ | Les résistants Jeanne et Michel Canonne, qui opèrent sur Angers en organisant des filières d'évasions, sont arrêtés sur dénonciation le {{date|20 juin 1944}} puis amenés dans la prison du Pré-Pigeon. Lui est déporté en Allemagne le 20 juillet vers le camp de Buchenwald et elle fait partie du dernier convoi de déportation qui quitte Angers le 6 août, quatre jours avant la libération de la ville<ref name="leb">Lycée Henri Bergson, ''5 femmes angevines en Résistance'', dans la série ''S'engager pour libérer la France (2018)'', 21 mars 2018</ref>{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Blaison-Saint-Sulpice. Ils ont lutté contre les Nazis pendant la guerre'', 24 août 2023 (d'après des documents du Sablier, société d'histoire de Blaison-Saint-Sulpice)</ref>. | ||
En juillet 1944, le résistant Jean-François Clouët des Pesruches, qui officie sous le nom d'Orbite, installe sont PC au château de Turbilly à [[Vaulandry]] pour les opérations de la résistance sur le nord-est du département. Il sera fait compagnon de la Libération par décret du {{ | Le {{date|7 août 1944}}, le résistant Michel Créac'h, qui transporte vers Cholet un chargement d'armes parachutées au bois de Somloire, est intercepté par une patrouille allemande puis exécuté après un interrogatoire. Il est plus tard médaillé de l'Ordre de la Libération<ref name="leb" />{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Chanteloup-les-Bois. A la mémoire de Michel Créac'h'', 7 septembre 2022</ref>{{,}}<ref>Ministère de la défense, ''[https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/medailles_resistance/detail_fiche.php?ref=3229356 Mémoire des hommes - Michel Maurice Creach], 2013-2022</ref>. | ||
En juillet 1944, le résistant Jean-François Clouët des Pesruches, qui officie sous le nom d'Orbite, installe sont PC au château de Turbilly à [[Vaulandry]] pour les opérations de la résistance sur le nord-est du département. Il sera fait compagnon de la Libération par décret du {{date|24 mars 1945}}<ref>Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|IV}} (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), {{p.|686}}</ref>. | |||
En août, les deux jeunes angevins Louis Bordier et Pierre Labbé se rendent auprès des forces américaines pour les renseigner sur l'existence du [[pont de Pruniers]] qui n'est pas encore détruit. Il reste la seule voie d'accès vers Angers et permet aux forces alliées d'y traverser la Maine le 9 août pour prendre à revers les troupes ennemies<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), {{p.| 440}}</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''Il y a 68 ans, la Libération d'Angers en images (journée du 9 août)'', 8 août 2012</ref>. | En août, les deux jeunes angevins Louis Bordier et Pierre Labbé se rendent auprès des forces américaines pour les renseigner sur l'existence du [[pont de Pruniers]] qui n'est pas encore détruit. Il reste la seule voie d'accès vers Angers et permet aux forces alliées d'y traverser la Maine le 9 août pour prendre à revers les troupes ennemies<ref>Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), {{p.| 440}}</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, ''Il y a 68 ans, la Libération d'Angers en images (journée du 9 août)'', 8 août 2012</ref>. | ||
Ligne 20 : | Ligne 22 : | ||
La Loire étant un obstacle sérieux, les régions au sud du fleuve ne sont libérées qu'à la fin du mois : Saumur le 31 août et Cholet le 1{{er}} septembre<ref name="mb-1995" />. | La Loire étant un obstacle sérieux, les régions au sud du fleuve ne sont libérées qu'à la fin du mois : Saumur le 31 août et Cholet le 1{{er}} septembre<ref name="mb-1995" />. | ||
'''Administration''' : Michel Debré (du nom de Jacquier dans la clandestinité) est nommé commissaire de la République de la région d'Angers le {{ | '''Administration''' : Michel Debré (du nom de Jacquier dans la clandestinité) est nommé commissaire de la République de la région d'Angers le {{date|10 août 1944}}, et Michel Fourré-Cormeray, délégué dans les fonctions le 18 novembre à compter du {{date|10 août 1944}}<ref>Préfecture de Maine-et-Loire, ''Histoire de la Préfecture et des Préfets'', 2012-2020</ref>. | ||
Ligne 101 : | Ligne 103 : | ||
Seconde Guerre mondiale, conflit militaire de 1939 à 1945 : Les alliés débarquent en Normandie le {{nobr|6 juin 1944}} et en Provence le 15 août. Le 10 juin, la division SS Das Reich, alors qu'elle mène des actions contre la Résistance, massacre la population d'Oradour-sur-Glane. Les alliés avancent inexorablement vers l'intérieur et libèrent Paris le 25 août<ref>Henri Michel, ''Guerre mondiale (Seconde)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | Seconde Guerre mondiale, conflit militaire de 1939 à 1945 : Les alliés débarquent en Normandie le {{nobr|6 juin 1944}} et en Provence le 15 août. Le 10 juin, la division SS Das Reich, alors qu'elle mène des actions contre la Résistance, massacre la population d'Oradour-sur-Glane. Les alliés avancent inexorablement vers l'intérieur et libèrent Paris le 25 août<ref>Henri Michel, ''Guerre mondiale (Seconde)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||
Le régime de Vichy assure le gouvernement de la France du {{ | Le régime de Vichy assure le gouvernement de la France du {{date|10 juillet 1940}} au {{date|9 août 1944}}. Dans la clandestinité, le Conseil national de la Résistance (CNR) assure en France depuis [[1943]] la coordination des organisations opposées à Vichy. Sa charte adoptée en mars 1944 prévoit notamment la nationalisation des grandes entreprises, une planification de l'économie, un régime de sécurité sociale pour tous<ref>Armel Marin, ''C.N.R. (Conseil national de la Résistance)'', Encyclopædia Universalis, 2011-2021</ref>{{,}}<ref name=pbrechon-4r">Pierre Bréchon, ''Quatrième république'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||
Le Comité français de la Libération nationale (CFLN), créé en 1943, se proclame gouvernement provisoire de la République française le {{nobr|26 mai 1944}}. Il a notamment définit le 21 avril une nouvelle organisation des pouvoirs publics. Le 2 juin, le comité prend le nom de Gouvernement provisoire de la République française, qui lui succède officiellement le lendemain. Pendant deux années, cinq gouvernements provisoires se succèdent, dirigés respectivement par Charles de Gaulle, Félix Gouin, Georges Bidault puis Léon Blum<ref name="assv-cnr">Charles-Robert Ageron, Sid-Ahmed Souiah, Benjamin Stora et Pierre Vermeren, ''Comité français de libération nationale (C.F.L.N.)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>{{,}}<ref>Armel Marin, ''Comité français de la Libération nationale'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>{{,}}<ref name=pbrechon-4r" />. | Le Comité français de la Libération nationale (CFLN), créé en 1943, se proclame gouvernement provisoire de la République française le {{nobr|26 mai 1944}}. Il a notamment définit le 21 avril une nouvelle organisation des pouvoirs publics. Le 2 juin, le comité prend le nom de Gouvernement provisoire de la République française, qui lui succède officiellement le lendemain. Pendant deux années, cinq gouvernements provisoires se succèdent, dirigés respectivement par Charles de Gaulle, Félix Gouin, Georges Bidault puis Léon Blum<ref name="assv-cnr">Charles-Robert Ageron, Sid-Ahmed Souiah, Benjamin Stora et Pierre Vermeren, ''Comité français de libération nationale (C.F.L.N.)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>{{,}}<ref>Armel Marin, ''Comité français de la Libération nationale'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>{{,}}<ref name=pbrechon-4r" />. | ||
L'article 17 de l'ordonnance du {{ | L'article 17 de l'ordonnance du {{date|21 avril 1944}} du Comité français de la Libération nationale accorde le [[Bulletin angevin pour le suffrage des femmes 1932-01 (livre)|droit de vote aux femmes]] ainsi que leur éligibilité. Elles voteront pour la première fois quelques mois plus tard, en [[1945]]<ref>Bernard Valade, ''Vote des femmes (France)'', Encyclopædia Universalis, 2010-2021</ref>. | ||