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Gilles de Rais nait au [[Château de Champtocé (vestiges)|château de Champtocé]] au début du {{XVs}}, où il est baptisé dans sa chapelle en 1404. On ne possède aucune indication sûre quant à sa date de naissance. Il appartient à l'une des plus des plus influentes familles de ce début du {{XVe}}. Il est le fils de Guy II de Montmorency-Laval (dit Guy II de Laval-Rais, seigneur de [[Blaison]], [[Briollay]], [[Chemellier]]) et de Marie de Craon<ref name="cport-1989">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989 (2e éd.), {{p.|383}}</ref>{{,}}<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau et Cie (Angers), 1965 (2e éd.), {{p.|634-637}} (Champtocé)</ref>{{,}}<ref name="mbertrand-2014">Michel Bertrand, ''Gilles de Rais, le Saint et le Monstre : Roger Planchon, Tom Lanoye'', ''Classicisme et modernité dans le théâtre des XXe et XXIe siècles'', Presses universitaires de Provence (Aix-en-Provence), 2014, p. 233-249</ref>{{,}}<ref name="leclercq-2011">Pierre-Robert Leclerq, ''Rais, Rays ou Retz Gilles de (1404-1440)'', Encyclopædia Universalis, 2011-2021</ref>{{,}}<ref name="geo-25janv2021">Geo magazine (Charlotte Chaulin), ''Barbe Bleue : Gilles de Rais, serial killer avant l'heure'', 25 janvier 2021</ref>. | Gilles de Rais nait au [[Château de Champtocé (vestiges)|château de Champtocé]] au début du [[1401|{{XVs}}]], où il est baptisé dans sa chapelle en 1404. On ne possède aucune indication sûre quant à sa date de naissance. Il appartient à l'une des plus des plus influentes familles de ce début du {{XVe}}. Il est le fils de Guy II de Montmorency-Laval (dit Guy II de Laval-Rais, seigneur de [[Blaison]], [[Briollay]], [[Chemellier]]) et de Marie de Craon<ref name="cport-1989">Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|III}} (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989 (2e éd.), {{p.|383}}</ref>{{,}}<ref name="cport-1965">Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|I}} (A-C), H. Siraudeau et Cie (Angers), 1965 (2e éd.), {{p.|634-637}} (Champtocé)</ref>{{,}}<ref name="mbertrand-2014">Michel Bertrand, ''Gilles de Rais, le Saint et le Monstre : Roger Planchon, Tom Lanoye'', ''Classicisme et modernité dans le théâtre des XXe et XXIe siècles'', Presses universitaires de Provence (Aix-en-Provence), 2014, p. 233-249</ref>{{,}}<ref name="leclercq-2011">Pierre-Robert Leclerq, ''Rais, Rays ou Retz Gilles de (1404-1440)'', Encyclopædia Universalis, 2011-2021</ref>{{,}}<ref name="geo-25janv2021">Geo magazine (Charlotte Chaulin), ''Barbe Bleue : Gilles de Rais, serial killer avant l'heure'', 25 janvier 2021</ref>. | ||
{{citation bloc|C'est dans les paisibles travaux d'une éducation soignée que s'élevait le jeune seigneur de Rais, au sein de sa famille ou à la cour des ducs de Bretagne ; et sous les yeux de son père, ses commencements étaient bons et faisaient concevoir de lui de belles espérances. |E. Brossard, biographie de G. de Rais, 1886<ref>Eugène Bossard, ''Gilles de Rais maréchal de France dit Barbe-Bleue (1404-1440)'', Deuxième édition, H. Champion libr.-édit. (Paris), 1886, p. 13</ref>}} | {{citation bloc|C'est dans les paisibles travaux d'une éducation soignée que s'élevait le jeune seigneur de Rais, au sein de sa famille ou à la cour des ducs de Bretagne ; et sous les yeux de son père, ses commencements étaient bons et faisaient concevoir de lui de belles espérances. |E. Brossard, biographie de G. de Rais, 1886<ref>Eugène Bossard, ''Gilles de Rais maréchal de France dit Barbe-Bleue (1404-1440)'', Deuxième édition, H. Champion libr.-édit. (Paris), 1886, p. 13</ref>.}} | ||
Ses parents décèdent alors qu'il à onze ans. Orphelin, il est élevé avec son frère René par son grand-père maternel Jean de Craon, qui se désintéresse totalement de leur éducation<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="leclercq-2011" />{{,}}<ref name="mbertrand-2014" />{{,}}<ref name="geo-25janv2021" />. | Ses parents décèdent alors qu'il à onze ans. Orphelin, il est élevé avec son frère René par son grand-père maternel Jean de Craon, qui se désintéresse totalement de leur éducation<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="leclercq-2011" />{{,}}<ref name="mbertrand-2014" />{{,}}<ref name="geo-25janv2021" />. | ||
À 16 ans, le {{ | À 16 ans, le {{date|30 novembre 1420}}, il épouse sa cousine Catherine de Thouars, fille de Miles II de Thouars et de Béatrice de Montjean. Le mariage n'est officiellement célébré que deux ans plus tard en l'[[Église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire|église Saint-Maurille]] de Chalonnes-sur-Loire, le {{date|26 juin 1422}}, après dispense de Rome pour consanguinité. Catherine lui apporte Tiffauges, Pouzauges et Savenay<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="leclercq-2011" />. | ||
À la fin de la guerre de Cent Ans, de 1427 à 1435, il conduit des entreprises de reconquête militaire du roi de France, combattant les Anglais au côté de Jeanne d'Arc. Il est notamment le chef de son escorte qui se rend | À la fin de la {{abréviation|guerre de Cent Ans|24 mai 1337 - 9 octobre 1453}}, de 1427 à 1435, il conduit des entreprises de reconquête militaire du roi de France, combattant les Anglais au côté de Jeanne d'Arc. Il est notamment le chef de son escorte qui se rend au château de Chinon en 1429, où elle rencontre Charles VII et le convainc de lui confier la libération d'Orléans, assiégée par les Anglais. Il participe ensuite à la bataille des Tourelles et à celle de Patay. Jeanne le désigne pour aller chercher la sainte Ampoule du sacre de Charles VII. Gilles de Rais est ensuite promu maréchal de France le {{date|17 juillet 1429}}, jour du sacre royal de Charles VII à Reims. Celui-ci lui accorde de pouvoir ajouter à ses armes un semis de fleurs de lys<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref>Brice Rabot, ''Les structures seigneuriales rurales : Bretagne méridionale, XIVe-XVIe'', Nouvelle édition, Presses universitaires de Rennes'', 2017, p. 79-109 </ref>{{,}}<ref name="molinier-1904">Molinier Auguste, ''4185. Gilles de Rais, maréchal de France'', dans ''Molinier Auguste. Les Sources de l'histoire de France - Des origines aux guerres d'Italie (1494). IV. Les Valois, 1328-1461'', A. Picard et fils (Paris), 1904, p. 265-266</ref>{{,}}<ref>Jules Quicherat, ''Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, dite la Pucelle'', t. 5, Jules Renouard et Cie (Paris), 1849, p. 129</ref>{{,}}<ref name="leclercq-2011" />{{,}}<ref name="mbertrand-2014" />{{,}}<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Blaison-Saint-Sulpice. Gilles de Rais, seigneur de Blaison et meurtrier'', 5 août 2023 (d'après des documents du Sablier, société d'histoire de Blaison-Saint-Sulpice)</ref>. | ||
Il se retire ensuite dans ses terres où il apparaît sous un autre jour. Bien que connu comme l'un des hommes les plus instruits de son temps, il mène une existence luxueuse, prodiguant l'argent pour satisfaire ses caprices<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="molinier-1904" />. | Il se retire ensuite dans ses terres où il apparaît sous un autre jour. Bien que connu comme l'un des hommes les plus instruits de son temps, il mène une existence luxueuse, prodiguant l'argent pour satisfaire ses caprices<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="molinier-1904" />. | ||
{{citation bloc|Il va devenir chenille dans son cocon. Puis la métamorphose maligne accomplie‚ il en sortira‚ et c'est un ange infernal qui déploiera ses ailes. |M. Tournier, ''Gilles et Jeanne'', 1983<ref>Michel Tournier, ''Gilles et Jeanne'', Gallimard (Paris), 1983, p. 40 (cité dans ''Gilles de Rais, le Saint et le Monstre'', ''op. cit.'', 1984)</ref>}} | {{citation bloc|Il va devenir chenille dans son cocon. Puis la métamorphose maligne accomplie‚ il en sortira‚ et c'est un ange infernal qui déploiera ses ailes. |M. Tournier, ''Gilles et Jeanne'', 1983<ref>Michel Tournier, ''Gilles et Jeanne'', Gallimard (Paris), 1983, p. 40 (cité dans ''Gilles de Rais, le Saint et le Monstre'', ''op. cit.'', 1984)</ref>.}} | ||
La voix publique l'accuse bientôt de pratiques des plus odieuses ; on lui impute notamment le meurtre d'un grand nombre de jeunes enfants. Dénoncé par Jean de Malestroit, évêque de Nantes et chancelier du duc de Bretagne, Gilles de Rais est arrêté dans son château de Machecoul. Reconnu coupable par la juridiction inquisitoriale, il est exécuté à Nantes le {{nobr|26 octobre 1440}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="molinier-1904" />{{,}}<ref name="leclercq-2011" />. | La voix publique l'accuse bientôt de pratiques des plus odieuses ; on lui impute notamment le meurtre d'un grand nombre de jeunes enfants. Dénoncé par Jean de Malestroit, évêque de Nantes et chancelier du duc de Bretagne, Gilles de Rais est arrêté dans son château de Machecoul. Reconnu coupable par la juridiction inquisitoriale, il est exécuté à Nantes le {{nobr|26 octobre 1440}}<ref name="cport-1989" />{{,}}<ref name="molinier-1904" />{{,}}<ref name="leclercq-2011" />. |