Verre à vin d'Anjou
Né dans le années 1910, le verre à vin d'Anjou a une silhouette très particulière, identitaire de la région.
Les verres à vin
À chaque vin, son verre. L'usage des verres se généralise au XIXe siècle. À la fin du XIXe apparaît une première distinction de forme entre les verres à pied de Bordeaux et de Bourgogne. Le verre à Bordeaux est effilé, refermé vers l'intérieur, avec une ouverture large. Celui à Bourgogne est de forme arrondie et ouvert vers l'extérieur. Le verre à Champagne est effilé[1],[2],[3].
Le verre à vin d'Anjou
C'est dans les années 1910 qu'apparait l'idée d'un verre à vin d'Anjou, notamment à l'initiative du viticulteur André Gilles-Deperrière, président de la Société des arts et du comité de Maine-et-Loire pour le Touring-Club de France, propriétaire-récoltant à La Possonière, et du journaliste Raymond Brunet, rédacteur en chef de la Revue de viticulture[2],[4].
En avril 1914, l'Union des viticulteurs de Maine-et-Loire lance un concours pour la création d'un verre. Il doit être de forme inédite, pas trop fragile, élégant, et mettre en valeur les qualités du vin d'Anjou. Plus de trois cents projets sont présentés, dont beaucoup en provenance du Nord. Marc Leclerc, y présente également son projet. Plus de trois cent projets sont proposés dans la Salle des amis des arts à Angers[1],[5],[4].
Le 30 mai 1914 le jury retient le projet de Louis Mignot, viticulteur à Rochefort-sur-Loire. Le verre à vin d'Anjou est né. Un comité de patronage est mis en place pour procéder à sa fabrication, mais la Première Guerre mondiale retarde le projet. Le verre est finalement présenté au public en janvier 1920 à l'occasion de la 15e foire aux vins d'Anjou[1],[5],[6].
« Le jury a fait le choix d'un verre à l'allure simple et noble, assez haut monté, dont la tige droite porte une coupe à fond plat et large, d'où les parois s'élèvent en s'inclinant légèrement en dedans, de manière à en rétrécir quelque peu l'orifice. »
— M. Maisonneuve, cité dans L'illustration du 18 février 1922[1]
« Le vin d'Anjou, le vin blanc de nos riches coteaux, l'un des meilleurs de France, et d'un caractère si spécial, n'avait-il pas droit d'être présenté dans un verre fait pour lui, dans son «verre », qui, mieux que tout autre, mettrait en valeur sa limpidité merveilleuse, ses belles nuances, qui vont du pur cristal à la teinte ambrée et à l'or le plus chaud, et dont le parfum si fin et si délicat ne ressemble à aucun autre. »
— M. Maisonneuve, dans Vignes et vins d'Anjou, 1925[5]
En 1925, sa vente atteint 100 000 exemplaires. Cette même année, c'est au tour de la bouteille à vin d'Anjou d'être créée, fabriquée par les Verreries mécaniques de l'Anjou[2],[4],[6].
Notes
Sur le même sujet
- • Bouteille à vin d'Anjou
- • Tire-bouchon cep de vigne
- • Fête des vins d'Anjou
- • Viticulture en Anjou
Sources et annotations
- ↑ a, b, c et d Louis Forest, Le verre à vin d'Anjou, dans L'Illustration (Paris), n° 4120 du 18 février 1922 (lire)
- ↑ a, b et c Mairie d'Angers, Le premier verre à vin d'Anjou, dans Vivre à Angers n° 360, février 2012
- ↑ Le Figaro, Vins rouges : choisir les meilleurs verres, juin 2012
- ↑ a, b et c Le Courrier de l'Ouest (Sylvain Bertoldi), Un verre à vin spécifique à l'Anjou, journal du 28 mai 2023, p. 7
- ↑ a, b et c Paul Maisonneuve, L'Anjou, ses vignes et ses vins, Impr. du commerce (Angers), 1925, p. 225-238 (lire)
- ↑ a et b Groupe de recherches ethnologiques de l'Anjou (coord. Janine Brouard), Les Vignerons en Anjou dans la première moitié du XXe siècle, Éd. l'Harmattan (Paris), 1990, p. 32
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